Malus 2024 : la voiture ancienne comme vrai refuge pour le plaisir de conduire ?

Publié le par Valentine

Malus 2024 : la voiture ancienne comme vrai refuge pour le plaisir de conduire ?

Une fois encore, les automobilistes n’auront pas la vie facile en 2024. Le projet de loi de finance prévoit un énième durcissement de la fiscalité et la bête noire des passionnés de l’automobile, le malus écologique, prendra encore de l’ampleur. Le plus touchés seront les amateurs de voitures plaisirs, et surtout de sportives. Est-ce qu’il faut y voir là une aubaine pour tous les véhicules plaisir déjà sur les routes, voitures anciennes en tête ?

Qu’est-ce qui change pour le malus 2024 ?

Si vous n’êtes pas au courant de ce qui va se passer… c’est le moment d’acheter une voiture de sport neuve. Uniquement de sport ? Non pas seulement, en fait c’est de toute automobile avec un gros moteur dont il est question, les sportives évidemment, mais aussi les plus gros SUV, ceux qui font appel à de grosses mécaniques même quand elles cherchent un semblant de greenwashing en embarquant un système hybride… qui ne fait que les alourdir en rajoutant des chevaux pas toujours très utiles. On fait le point sur les changements majeurs qu’apportent le malus 2024.

Malus2024

La première mesure est l’abaissement du seuil de déclenchement du fameux malus. De 123 g/km, il passe à 118 g/km de CO2. Le malus écologique concerne donc beaucoup plus de véhicules qu’avant. Même une petite citadine, comme par exemple une Peugeot 208, sera concernée par le malus. Toutefois cela reste à faible coût (100€ pour ce modèle).

Ce qui est le plus contraignant, et cela concerne majoritairement les voitures sportives, est la suppression du plafonnement du malus à 50% du prix d’achat. Le malus maximal passe de 50.000 à 60.000€ et est applicable à tous les véhicules émettant plus de 193 g/km, quel que soit leur prix de base.

En plus du malus écologique, les voitures sont aussi pénalisées par la taxe au poids, ou autrement appelée la Taxe sur la Masse en Ordre de Marche (TMOM). Egalement revue, elle démarrait à 1800kg mais commence désormais à 1600kg. Ce malus est aussi devenu progressif : il commence à 10€ par kg en excès, puis 15€/kg à partir de 1800kg et 20€/kg à partir de 1900kg.

Quel coût pour les voitures plaisir ?

On ne va pas vous présenter le barème complet du malus 2024, puisque vous pourrez le retrouver très facilement sur internet. Comme dit précédemment, ces restrictions affectent principalement les voitures plaisirs et les voitures sportives, ce qui réduit le champs des possibilités pour se trouver une auto.

Voici donc un comparatif de ce que donneront les prix de quelques voitures plaisirs, plus ou moins abordables au départ… en tout cas, des coupés et sportives qui ne sont pas des supercars inabordables :

ModèleEmissions en g/kmPrix de base* Malus 2023Malus 2024Prix final en 2024
Porsche 992 GT3294 g/km196.554€50.000€60.000€256.554€
Porsche 718 Boxster 212 g/km67.886€33.150€60.000€127.886€
Toyota Yaris GR186 g/km37.400€12.552€35.346€72.746€
Toyota GR86200 g/km33.900€ 21.966€60.000€93.900€
Mercedes A35 AMG 196 g/km62.349€ 18.905€60.000€122.346€
Alpine A110 154 g/km62.500€2.049€2.918€65.418€
*Les prix annoncés sont les « premiers prix », donc sans options.

Le malus 2024 se veut donc encore plus sévère, et le constat est sans appel. Beaucoup de petites voitures plaisirs deviennent inabordables. La Toyota GR86 illustre particulièrement l’impact du malus sur les prix des voitures plaisirs. De 22.000€, le malus de celle-ci fait un bond énorme à 60.000€. Le pourcentage du malus dans le prix final sera donc de 63.90%. Même un Boxster, censé être l’entrée de gamme chez Porsche finit par atteindre un prix final de plus de 120.000€ comme le malus qui concernera ce modèle double pratiquement le prix. Et vous n’avez pas encore ajouté d’options !

Le prix des voitures neuves a déjà beaucoup augmenté ces dernières années, puisque les constructeurs on fait face à des pénuries. Le malus 2024 rajoute encore une couche au mille-feuilles d’augmentations qui touchent le marché.

Et en occasion ?

Face à l’annonce de ce malus, on pense donc à acheter ces modèles en occasion afin d’y échapper. La taxe se paie non pas lors de l’achat du véhicule mais lors de sa première immatriculation en France. Si vous envisagez d’acheter un véhicule d’occasion, il faut donc veiller à ce que celui-ci soit déjà immatriculé en France. Pour un véhicule acheté à l’étranger, le malus est dégressif. Mais, s’il baissait de 10% par an après la mise en circulation de la voiture en 2023, dès 2024 la baisse de malus ne sera que de 5% ! Si vous attendez 2026 pour vous offrir une GT3 sortie de concession en 2024, il vous faudra payer le malus de celle-ci moins 10%. On passe donc de 60.000€ de malus à … 54.000€. On n’est pas encore sur une affaire !

Le problème donc, c’est que la côte des véhicules sportifs et plaisir risque d’exploser sur le marché de l’occasion dans les années à venir. Il deviendra de moins en moins envisageable d’acheter des véhicules neufs.

image- Malus 2024

Alors, tous en ancienne ?

Le malus 2024, les anciennes ne le connaissent pas. Comme il baisse de 10% par an, toutes les voitures qui ont plus de dix ans ne sont plus du tout concernées. Cela laisse donc encore un grand champs des possibles et il y a plusieurs avantages à choisir une voiture ancienne comme voiture plaisir.

Alors, oui, la côte des voitures anciennes a pour certains modèles bien décollé ce qui les rend également plutôt inaccessibles. Quelques voitures sont très recherchées car considérés comme mythiques, ce qui provoque une envolée des prix. Parmi les plus demandées, on retrouve la Porsche 911 et la Ford Mustang, deux exemples plutôt onéreux. De manière générale, les populaires sont plus accessibles car moins touchées par ces augmentations.

Toutefois, les 2CV, les 4L ou encore la petite Fiat 500 sont victimes de leur succès car ce sont des icônes et qu’au bout d’un moment, l’offre et la demande font logiquement augmenter les prix, parfois dans des proportions difficiles à comprendre.

Mais plus récemment, celles dont la côte ne va cesser d’augmenter, et encore plus après l’arrivée de ce Malus 2024 sont les « bombinettes ». Ce sont les petites voitures sportives des années 80, qui ont marqué la jeunesse des quarantenaires actuels, des voitures plaisir qui, en plus, allient le côté ancienne ET un certain agrément mécanique.

Certes, ces autos n’ont pas attendu le Malus 2024 pour voir leur cote exploser. La Peugeot 104 a pris, entre 2021 et 2022, 40% d’augmentation. Elle rejoint la Golf GTI ou la 205 GTI, ces petites autos dont le prix a déjà bien augmenté ces dernières années. Celles des années 90 et 2000 risquent aussi de voir augmenter leurs tarifs, comme la 106 Rallye ou Citroën Saxo VTS par exemple.

Toutes ces augmentations vont, malheureusement, éloigner ces anciennes du porte-monnaie de certains passionnés. Néanmoins, beaucoup de modèles d’anciennes restent bien en dessous des prix des voitures plaisirs annoncés ci-dessus. Si les prix se sont envolés pendant un temps, ils semblent toutefois se stabiliser (globalement) ces dernières années.

C’est aussi un avantage : une voiture ancienne représente un investissement si elle est bien entretenue et roulée souvent, mais pas trop (oui oui, c’est une voiture c’est quand même fait pour ça !). Même si en réalité, on parle plus de placement que d’investissement. On ne peut jamais être vraiment sûr de la côte que va prendre une voiture : celle-ci peut tout aussi bien stagner mais vous n’aurez, au moins pas, perdu d’argent. L’achat d’une voiture ancienne n’est pas rémunérateur sur le court terme. De plus, il faudra garder cette dernière en bon état et donc l’entretenir régulièrement, qu’elle roule beaucoup ou non. En sachant qu’une voiture qui ne roule pas du tout s’abîme aussi, voire plus.

On pouvait à une époque reprocher à la voiture ancienne d’être difficile d’accès. Il fallait bien s’y connaitre en mécanique, bien connaître le modèle qu’on souhaitait acquérir pour ne pas se faire rouler. Désormais, et c’est ce qu’internet à de bon, les anciennes se sont démocratisées. Il est facile de se renseigner ou d’effectuer toutes sortes de démarches en ligne. Les vendeurs spécialisés sont aussi plus nombreux, de même que les garages dédiés à la restauration et à l’entretien des anciennes. Tout ceci les rend plus accessibles.

Encore une fois, c’est à double tranchant. Les anciennes sont plus mises en avant, à la télé ou sur les réseaux sociaux, ce qui fait nettement grimper leur popularité et donc, leur prix.

Autre point non négligeable, la plupart des villes acceptent désormais les véhicules anciens au sein des ZFE (Zones à faibles émissions). Toutes les métropoles laissent désormais les véhicules immatriculés « collection » y circuler librement et un grand nombre d’entre elles proposent des dérogations aux voitures anciennes en carte grise normale.

Finalement, il devient compliqué de s’y retrouver quand on est passionné d’automobile et qu’on souhaite acquérir un véhicule plaisir. Les « vieilles » ont quand même de beaux jours devant elles et le malus 2024 aura peut-être pour avantage d’agrandir la communauté des passionnés d’anciennes !

Photos additionnelles : Wheelsage

Valentine

Passionnée d'automobile depuis de nombreuses années, Valentine, étudiante en journalisme, rejoint l'équipe de News d'Anciennes en tant qu'apprentie. Les voitures anciennes, elle aime en parler, les prendre en photo mais surtout en prendre le volant !

Commentaires

  1. Michaël GOUVY

    Bravo pour cette phrase dans votre article :
    « Autre point non négligeable, la plupart des villes acceptent désormais les véhicules anciens au sein des ZFE (Zones à faibles émissions). Toutes les métropoles laissent désormais les véhicules immatriculés « collection » y circuler librement et un grand nombre d’entre elles proposent des dérogations aux voitures anciennes en carte grise normale. »
    Il est tellement rare que les journalistes évoquent le fait que certaines villes reconnaissent que le véhicule de collection peut être en carte grise normale ! (C’est même la majorité d’entre eux).
    Nous sommes fiers, VALVE et la FVPP, d’avoir contribué à cette reconnaissance par notre dialogue avec l’administration et les élus (présidents d’agglomération)
    Michaël Gouvy, président de la FVPP

    Répondre · · 1 novembre 2023 à 11 h 21 min

  2. Vincent

    L’état, toujours et encore, fait le pompier pyromane avec l’industrie automobile.

    Répondre · · 1 novembre 2023 à 12 h 23 min

  3. Philippe Paget

    Bonjour, l’article comporte une erreur qui malheureusement une fois corrigée noircira encore plus le tableau : ce n’est plus 10% de dégrèvement de malus éco par an, mais seulement 5%. Ce qui fait qu’il faudra 20 ans pour que le malus d’une voiture disparaisse complètement, contre 10 ans pour les voitures immatriculées jusqu’au 31 décembre 2023. Amis amateurs de sportives, gardez vos jouets actuels :-(.

    Répondre · · 1 novembre 2023 à 15 h 30 min

    1. Valentine

      Bonjour, en effet je n’avais pas vu cette énième modification. Cela affecte encore un peu plus le bilan.

      Répondre · · 1 novembre 2023 à 17 h 15 min

    2. Thl

      Le malus n »est payé que par le 1er acheteur sue le territoire français
      Un VO immatriculé en France n’y est donc pas soumis
      Le dégrèvement ne concerne que les VO importés de l’étranger lors de leur 1ere immatriculation en France

      Répondre · · 1 novembre 2023 à 22 h 17 min

      1. Antoine LANNOO

        merci pour ces précisions ! j’ai cru qu il y avait un malus pour les VO qui étaient déjà immatriculés en France

        Répondre · · 2 novembre 2023 à 8 h 50 min

  4. Antoine LANNOO

    Bonjour,
    j’apprends qu’il existe un malus pour les autos d’occasion! Je n’en reviens pas ! Faire payer plusieurs fois un malus pour une même auto, qui ne polluera pas plus du fait de changer de propriétaire, c’est bien l’aveu par l’Etat que ce système n’est qu’une pompe à fric non ? rien ne justifie de pomper l’acheteur d’un véhicule d’occasion à part faire rentrer du fric facilement….

    Répondre · · 2 novembre 2023 à 5 h 35 min

  5. Botte

    Non seulement c’est une pompe à fric, c’est une évidence, mais c’est aussi un énorme mensonge, à savoir faire croire que la voiture électrique ne pollue pas. Ce n’est pas vrai, elle ne fait que déplacer le centre de pollution.
    Lorsque tout le monde sera obligé de rouler en électrique, combien de centrales supplémentaires faudra-t’il pour fournir suffisamment d’électricité ?
    Bon il ya les éoliennes, les paysages changent, moins de glaciers et plus d’éoliennes !
    Quand aux éoliennes en mer, à quand le prochain grosse catastrophe avec la rencontre d’un pétrolier géant ?
    Faisons confiance à nos hommes politiques, ils savent où est leur intérêt.

    Répondre · · 2 novembre 2023 à 11 h 43 min

  6. FERANDIN Alain

    Si j’ai bien compris le système du malus VO (collection) pour les véhicules de plus de 10ans achetés à l’étranger et je pense aux gros V8 ou aux grosses sportives bien connues, dont les prix sont encore abordables, vont être taxées au même titre que les véhicules neufs. C’est à dire une Mustang, une Camaro, une 911, vont se retrouver dans la catégorie des supers cars à Malus de 60k€.
    Prenons le cas d’un véhicule acheté 25k€ en moyenne, par un passionné, lui reviendra 85k€ sans compter les frais de remise en état et de remise en conformité aux normes FRANÇAISES, qui ne sont pas comme celles de nos voisins Européens ?????

    Répondre · · 2 novembre 2023 à 11 h 48 min

    1. Antoine Lannoo

      Non non Alain, les VO de l’étranger sont taxes mais avec une « réduc » de 10% (5% a partir de 2024) par année d ancienneté

      Répondre · · 2 novembre 2023 à 17 h 05 min

    2. Antoine LANNOO

      Non non Alain, il y a une décote de 10% (5% à partir de 2024) annuelle du malus sur les VO en provenance de l’etranger, donc ce ne sera jamais autant que les voitures neuves

      Répondre · · 3 novembre 2023 à 5 h 36 min

  7. BRUNEAU

    Je pense qu’il y a, Valentine, une grosse erreur dans votre article.
    Le malus écologique ne se paye qu’une seule fois en France et ne concerne pas les occasions, même récentes.
    Le malus se paye une seule fois, lors de la première immatriculation en France donc les occasions provenant de l’étranger sont passibles de ce malus mais pour les occasions françaises, il n’y a aucun malus.
    Frédéric.
    Président d’un club Porsche

    Répondre · · 2 novembre 2023 à 22 h 39 min

    1. Valentine

      Effectivement, j’ai fait une mise à jour.

      Répondre · · 3 novembre 2023 à 9 h 56 min

  8. Soupey Frédéric

    On ne veut déjà plus de concession, les salons de Genève ou Paris se vident, mais de toute façon, il n’y aura plus de client …
    On va encore augmenter le malus pour payer plus de chômeurs…et c’est vrai qu’une fois après avoir payé 60000€ les fameuses particules ne rentrent plus dans les poumons….

    Répondre · · 3 novembre 2023 à 8 h 23 min

  9. Roger DEL RIO

    Si trop d’automobilistes se tournent vers les anciennes pour échapper à la taxation ou pour l’accès aux ZFE, les autorités ne manqueront pas de réagir, comme c’est déjà le cas en Belgique pour l’accès aux ZFE de certaines villes.

    Répondre · · 3 novembre 2023 à 10 h 43 min

  10. Francis

    À bas l écologie punitive et vive les gros v8 etv12!!

    Répondre · · 13 novembre 2023 à 18 h 17 min

  11. Kakis

    Une Tesla, un bon utilitaire ! et une AC Cobra Superformance pour le plaisir ! Avec une côte qui prend 5/10 % par an, un coût d’entretien mini le parfait combo !

    Répondre · · 19 novembre 2023 à 15 h 48 min

  12. Samir

    Bonjour j ai acheter une rs3 8p de 2011, cela veut dire que je vais payer 36000 de malus d après la réduction de 5% par an?
    Merci.

    Répondre · · 21 décembre 2023 à 22 h 49 min

    1. Valentine

      Bonjour Samir, comme cette voiture a plus de 10 ans elle n’est pas concernée par le Malus !

      Répondre · · 22 décembre 2023 à 9 h 05 min

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