Les Voitures Anciennes de nos Lecteurs : la 4cv de Guillaume

Publié le par Benjamin

Les Voitures Anciennes de nos Lecteurs : la 4cv de Guillaume

Cette semaine on vous présente une belle populaire française. La 4CV de Guillaume c’est à la fois une belle histoire de famille et une grosse restauration !

Si l’idée vous plaît et que vous voulez proposer votre auto, on vous explique tout par ici.

Mon auto en quelques mots

C’est une histoire de famille, l’histoire d’une 4cv achetée neuve par mon grand-père en 1959. À l’époque, il fallait débourser 400.000 Frs pour pouvoir acquérir cette version « Affaires ».

Mes grands-parents ont sillonné les routes avec elle jusqu’en 1989, le compteur affichant à ce moment-là un peu moins de 100.000 km. Je me souviens de ces étés que je passais avec eux et mon frère dans le Doubs, les trajets depuis Dijon sur la banquette arrière, le matériel de pêche rangé difficilement dans la malle avant, le démarrage à la manivelle quand elle n’avait pas tourné depuis un moment… Tous ces souvenirs sont restés gravés en moi !

Pourquoi elle ?

Lorsque mon grand-père décida de s’en séparer au profit d’une Ami 8, puis ensuite une 4L, la voiture fût stockée au sec dans le garage de mon père pendant quelques années. Mais il fallait faire de la place et la 4cv se retrouva sur la pelouse sous une bâche, tout ce qu’il ne faut pas faire pour préserver une voiture. J’avais alors 13 ans… Je montais de temps en temps dedans, pour me remémorer ces souvenirs… Et je voyais jour après jour la voiture dépérir inexorablement…

Je ne sais pas comment vous l’expliquer mais cette voiture m’a marqué : je me suis toujours dit qu’un jour je la restaurerais… Mais ce jour s’est transformé en années, et pour compenser je me suis mis à la collection de miniatures de 4cv : je dois en avoir une petite centaine. Les années passèrent, mon grand-père nous quittait en 1996 et sa voiture se détériorait de plus en plus… Le travail destructeur de la rouille commença à montrer le bout de son nez. C’en fût assez !

Ce que j’ai fait dessus ?

Juillet 2015 : mon père et moi prirent une grande décision ! Il était temps de s’occuper de cet héritage familial, sous peine de la voir définitivement irrécupérable.

Direction le carrossier pour faire un état des lieux et des travaux à faire. Il était temps, car la carrosserie était déjà bien attaquée par la rouille : de nombreux points de perforation, notamment sur la jupe avant, le plancher et la jupe arrière.

Côté mécanique, tout à refaire également : le moteur est bloqué, rouillé et s’agrémente de la présence de nombreux nids de rongeurs…

L’intérieur et la sellerie ont bien souffert aussi.

Bref, il va y avoir énormément de travail pour pouvoir rendre à ce petit bijou de l’Histoire automobile son lustre d’antan ! Pour toute la partie carrosserie , le travail est confié à DMA Carrosserie (21). Le moteur part se refaire une santé chez Aurel Motor’s (21), spécialiste de la restauration de moteurs anciens. La réfection de la sellerie sera faite par Charly de Tuck’n’Roll Sellerie (21).

La décision est prise de garder la couleur d’origine, un gris pompadour 681. Par contre, pour la sellerie, impossible de savoir quel était le tissu d’origine, mon grand-père ayant changé pour un skaï pas très à mon goût…

Les travaux de carrosserie n’ont pas posé de trop gros soucis, malgré l’ampleur de la tâche. Les pièces trop abîmées ont été refaites. D’autres, comme le capot avant, les 4 ailes, ont été dénichées grâce à la grande communauté des passionnées de la 4cv sur internet ! Toutes les parties chromées, dans un trop mauvais état, ont été remplacées par du neuf (pare-chocs, optiques, moustaches, …). Le faisceau électrique a également été entièrement changé par du neuf. On a gardé le volant d’origine, avec sa patine naturelle. Un petit coup de vernis et c’est tout.

Du côté de la mécanique, c’est une toute autre histoire : le moteur a beaucoup souffert de ces 26 ans sans activité et des ravages des conditions climatiques. Il est bloqué, rouillé, rempli d’eau… Même les rongeurs ont élu domicile dans ses entrailles ! Gros nettoyage, remplacement des pièces irrécupérables, remontage… Mais ce moteur a décidé qu’il ne se laisserait pas si facilement faire : lors de la remise en route, on met du liquide de refroidissement et là, catastrophe ! Grosse fuite sur le bloc moteur, il est fissuré…

Petit coup au moral, mais on ne se laisse pas abattre : on repart à la recherche d’un autre bloc, qui fût trouvé en peu de temps. Mais nous n’étions pas au bout de nos peines. Lors de la deuxième mise en route, cette fois c’est la nouvelle pompe à essence qui envoie trop d’essence au carbu : les refabrications asiatiques ne sont pas d’une très grande qualité. Pour y remédier, on installe un régulateur de pression et le moteur ronronne comme à ses premiers jours !

La sellerie ne posa pas de problèmes, elle fut changée en une semaine. Les sièges ont été rembourrés avec de la mousse pour assurer un meilleur confort lors des longs trajets.

Trois ans de travail ont donc été nécessaires pour redonner vie à cette voiture. Et c’est par un beau samedi de septembre que j’ai pu rentrer, non sans mal, mon mètre 95… Le temps de s’adapter à la conduite et au confort spartiate de l’ancienne, j’ai pu parcourir mes premiers kilomètres au volant de la voiture de mon grand-père. Avec un petit pincement au cœur, les souvenirs de jeunesse resurgissant à ce moment-là…

Quelques moment mémorables à son volant

Premier souvenir, ma première expo, au circuit de Dijon Prenois. 40km pour y aller, je ne suis pas encore habitué au bruit dans l’habitacle. Une fois arrivé, je suis sorti de la voiture en ayant une impression d’avoir passé 45 mn à côté d’un marteau-piqueur…

Ma première panne ensuite, à la fin d’une expo, la voiture qui ne démarre pas, les charbons du démarreur collés… Obligé de démarrer avec la manivelle…

D’autres bons souvenirs comme le fait de voir les gens se retourner sur son passage avec un grand sourire, les pouces levés des conducteurs qui vous doublent sur les 2 voies… Bref, plein de beaux moments.

Et maintenant ?

On va essayer de faire de plus grandes balades, avec madame et les enfants… Je dois également faire les finitions de la remorque monoroue que j’ai restaurée… J’ai également en projet l’achat de deux ou trois petits accessoires chromés pour l’embellir, comme des charnières de capots.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. MC

    Beau récit. Belle restauration particulièrement sympathique sans esprit de retour sur investissement. Félicitations.

    Répondre · · 17 juin 2020 à 11 h 03 min

  2. Pascal

    Magnifiques, le commentaire et la voiture, quel beau travail de restauration fait en local, c’est super de faire vivre les souvenirs et le patrimoine français. Beaucoup d’admiration pour ce bel engagement.

    Répondre · · 17 juin 2020 à 11 h 45 min

  3. Fabienne

    BRAVO Belle histoire bel héritage et belle restauration. Je vous souhaite de nombreux km à son volant avec femme et enfants

    Répondre · · 17 juin 2020 à 12 h 06 min

  4. Jean-Christophe

    Quelle belle histoire ! J’adore cela, lorsque les souvenirs de famille prennent le pas sur toute autre considération. La voiture est magnifique.
    Une nouvelle page s’ouvre et les souvenirs vont pouvoir s’inscrire afin de perpétrer la tradition familiale.
    Bonnes promenades !

    Répondre · · 18 juin 2020 à 9 h 38 min

  5. Bernard Dansac

    J ai aussi une 4 cv de 1955 3 vitesses 6 volts j ai rouler 2 ans avec maintenant j ai les cylindres de roue a faire et moteur petit vérification mais trouver les pièces pour un prix abordable

    Répondre · · 18 juin 2020 à 11 h 26 min

  6. Ingrid

    Jolie narration et quelle pugnacité ! Je serais curieuse de connaître le budget de cette magnifique restauration.
    Je viens de m’offrir une 4cv de 1954, seule année avec le losange dans un logo rond !
    J’ai un peu de boulot à faire dessus… Et le volant à changer, son centre comporte une couronne dorée dont je n’arrive pas à retrouver l’origine…
    En tout cas cette mamie attire les sympathies !
    Bravo pour ce récit et cette restauration faite avec le coeur.

    Répondre · · 18 juin 2020 à 23 h 02 min

  7. Eric

    Attention aux refabrication …toujours privilégier la restauration des anciennes pièces même si c’est plus facile de les changer par des neuves… De

    Répondre · · 19 juin 2020 à 22 h 59 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.