Les très gros résultats des ventes RM Sotheby’s à Monterey

Publié le par Benjamin

Les très gros résultats des ventes RM Sotheby’s à Monterey

Après une année 2020 sans Monterey Car Week, l’événement était attendu. Surtout qu’il donne un aperçu du marché du très haut de gamme. C’est en effet en Californie que se tiennent généralement les plus grandes ventes aux enchères (au niveau de la valeur) chaque année. On commence le décryptage des résultats avec ceux de RM Sotheby’s. Fous, tout simplement.

Les ventes RM Sotheby’s à Monterey

On parlait bien de venteS pour RM Sotheby’s puisqu’il y a eu trois soirées d’enchères à Monterey pour écouler les 164 lots proposés.

Les chiffres finaux sont énormes : 90% des lots vendus, 44 millionnaires (sur une soixantaine), 16 autos au dessus des 3 millions et 4 au dessus des 5 ! Au total ce sont 148.5 millions de dollars d’autos qui sont passées sous le marteau les 12, 13 et 14 Août.

On détaille le tout en reprenant la base de notre sélection faite à la publication du catalogue. Et vous allez voir qu’on pourrait presque trouver ces résultats « faiblards ».

Le résultat des 8 plus grosses estimations

On commence avec une invendue ! Malgré des résultats fous, la plus grosse estimation de la vente, la Porsche 917 K de 1970 qu’on vous détaillait par ici, estimée entre 16 et 18.5 millions de dollars ne se vend pas.

On passait ensuite à trois autres autos de course. D’abord l’Aston Martin DB4GT Zagato de 1962 (#DB4GT/0190/L). Rare et luxueuse, pour une GT Zagato, elle a peu couru. Elle faisait partie de la Paul Andrews Estate Collection était estimée entre 11 et 14 millions de dollars. Elle se vend en dessous mais reste le plus gros prix de la vente à 9.520.000 $.

La Ferrari 268 SP de la même année, carrossée par Fantuzzi, engagée par l’usine aux 24h du Mans 1962, ex-Mas du Clos, était estimée entre 8 et 10 millions de dollars. Elle n’atteint pas non plus son estimation mais part pour 7.705.0000 $.

Suivait une 275 GTB Competizione de 1966, une des 12 autos embarquant le moteur des « 250 LM ». Elle a couru au Mans en 1967 en remportant sa classe, est revenue en 1968 et en 1969. Avec des victoires de classe à Spa ou Imola, une mécanique restaurée et authentique elle était estimée entre 8 et 10 millions de dollars et se vend (encore) en dessous mais pour un prix de 7.705.000 $ elle aussi !

Pour la suite, ça se gâte. Les 10% d’invendues concernent surtout des millionnaires potentielles, des gros prix en particulier.

Ainsi, la Ferrari 410 Superamerica Coupe Serie III de 1959 produite à sept exemplaires avec les phares sous bulle avec un beau palmarès… en concours, estimée entre 6 et 8 millions de dollars ne se vend pas.
Pas plus que la Jaguar Type D de 1955 qui a couru sur la glace, en Finlande, avec son premier propriétaire ! Sortie de la Paul Andrews Estate Collection, estimée entre 5.5 et 7 millions de dollars elle est toujours à vendre (chez RM on ne dit pas invendue).
Même chose pour la Porsche 956 de 1983 ex-John Fitzpatrick malgré un palmarès montrant des participations aux 24h du Mans 1983 et 1984 et des victoires aux 1000 km de Brands Hatch 1983 et à Road America en Can-Am l’année suivante. Elle eétait estimée entre 4.5 et 6 millions de dollars.

Par contre, la 250 GT LWB Berlinetta « Tour de France » est bien vendue. Cette auto de 1958 a terminé 4e du Tour de France cette année là, restaurée elle possède, elle aussi, son palmarès en concours d’élégance. Estimée entre 5.75 et 6.5 millions de dollars, elle termine à 6 millions tout rond.

Les françaises de la vente

Il n’y avait que trois françaises dans le catalogue de la vente RM Sotheby’s à Monterey !

D’abord une Delage 15-S-8, aussi appelée 1500 GP, une des autos qui permit à la marque de remporter le championnat du monde 1927. Celle-ci, la n°4 a gagné de nombreuses courses après 1927 et a participé aux 500 Miles d’Indianapolis 1929. Elle faisaitt partie de la Peter Giddings Collection, était estimée entre 2.5 et 3.5 millions de dollars mais s’arrête à 1 million de dollars.

Ensuite une Bugatti Type 57 Cabriolet, d’abord carrossée en Galibier avant de recevoir cette carrosserie de cabriolet en 1937. Estimée entre 650 et 800.000 $ elle atteint 665.000 $.

Enfin la Citroën DS 21 Cabriolet de 1970. Une auto avec l’injection, restaurée en 2017, estimée entre 300 et 400.000 $, qui se vend en dessous… mais à 291.000 $ tout de même !

La Paul Andrews Estate Collection

C’était la collection star des ventes RM Sotheby’s de Monterey. Sur les 26 lots, 25 sont vendus pour un total de 34.439.000 $ !

En plus de la DB4 GT Zagato, on retrouvait une DB4 GT Lightweight de 1959, une des 5 autos du genre, estimée entre 4 et 5 millions de dollars et vendue adjugée à 3.855.000 $. On retrouvait aussi une autre DB4 GT Zagato, une continuation de 1991 estimée entre 3 et 3.5 millions et partie pour 2.755.000 $.

Toujours chez Aston Martin la DB5 Cabriolet de 1965, estimée entre 1.85 et 2.25 millions de dollars est une bonne surprise à 3.195.000 $, tandis que le coupé estimé entre 900.000 et 1.25 million de dollars termine à 912.500 billets verts.
On ajoutait également l’une des deux Aston Martin DB2/4 Cabriolet carrossée par Bertone, estimée entre 850.000 et 1.2 million et vendue 1.022.500 $.
Plus récente, la Vanquish Zagato de 2018 estimée entre 500 et 600.000 $ se vend 665.000 $.

Vu que la collection était énorme, voici une liste des autos qu’il ne fallait pas rater :

  • la Duesenberg Model J « Butterfly » de 1929 carrossée par Murphy vendue 3.305.000 $ (est. 2.75-3.25 millions)
  • la « voiture 0 » de la série des continuations de Type E Lightweight de Jaguar, partie pour 1.050.000 (est. 1.5-1.85 million)
  • la Ferrari 250 GT/L Berlinetta Lusso de 1963, vendue 1.875.000 $ (est. 1.5 et 1.75 million)
  • la Packard Twin Six, berline décapotable de 1932 carrossée par Dietrich qui atteint 1.050.000 $ (est. 1.2-1.5 million)
  • la Bentley 4½-Litre Open Four-Seater Sports de 1929 à carrosserie Vanden Plas, vendue 1.105.000$ (est. 1.1-1.3 million)
  • la Mercedes 300 SL de 1957, partie pour 1.352.500 $ (est. 1-1.3 million)
  • la Mercedes 300 Sc Coupé de 1956, adjugée 500.000 $ (est. 650-750.000 $)
  • l’Alfa Romeo Giulietta Sprint Veloce « Alleggerita », une version de course plus légère, qui change de main pour 252.000 $ (est. 300-350.000 $)

La Peter Giddings Collection

Seconde collection, beaucoup plus restreinte puisque composée d’autos de course d’avant-guerre. Après la Delage, ce sont deux Alfa Romeo qu’on retrouvait sous le marteau.

La plus ancienne, une 8C 2300 Monza de 1932, c’est l’auto qui a remporté les Mille Miglia cette année là qui a été détruite en 1937 puis reconstruite. Estimé entre 2.5 et 3.2 millions, elle s’arrête à 1.160.000 $.

La Tipo C 8C de 1935, une auto qui a gagné de nombreuses courses en son temps, estimée entre 3 et 4.5 millions, ne se vend pas. On ajoutera un moteur de 8C reconditionné vendu 90.000 $ !

Cinq petites dernières

On avait eu du mal à faire notre sélection dans ce gros catalogue. Alors on avait choisi 5 autos de plus.

D’abord trois autos de course avec une Cobra 289 ex-usine, estimée entre 3.75 et 4.25 millions qui part à 4.130.000 $. Ensuite une Porsche 935 K3, déjà vu au Mans Classic en 2018, avec un gros palmarès et une estimation entre 1.7 et 2 millions de dollars. Elle n’est pas vendue. Même chose pour la Ferrari 512 BB/LM de 1981 qui a fait deux fois les 24h du Mans et qui était estimée entre 3 et 3.5 millions de dollars.

Pour terminer cette sélection, deux autos de route. D’abord la Dodge Firearrow II de 1954 à carrosserie Ghia. Estimée entre 900 et 1.200.000 $, elle atteint 1.050.000 $.
Enfin le Combi 23 vitres de 1962 restauré et estimé entre 150 et 225.000 $, c’est pour 184.800 $ qu’il se vend !

Vous retrouverez tous les résultats ici.

Conclusion :

Sur cette seule vente, on peut bien voir que le marché repart… du moins du côté des vendeurs. Beaucoup de belles autos sont proposées, avec des prix soutenus. Cependant ces prix ne sont pas toujours atteints. Si les sommes sont conséquentes, les estimations ont rarement été dépassées, pour les autos les plus chères en tout cas.

Rendez-vous demain et après-demain pour les résultats de Gooding & Co et de Bonhams.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.