Histoire de Carrossiers, ép. 38 : Pininfarina, pt4 : 1971-1980

Quatrième et avant-dernière partie de notre saga dédiée au plus connu des carrossiers italiens : Pininfarina. Si vous avez manqué les précédentes, c’est par ici. On s’attaque aux années 70 avec de nombreuses voitures marquantes et des concepts étonnants.

Pininfarina reste au top

Dans la décennie qui nous intéresse, le carrossier reste une référence. Après avoir marqué les années 60 de son empreinte, cela continue avec des créations dans l’air du temps, abandonnant les rondeurs et les galbes pour des lignes tendues voir complètement droites. Le plastique est toujours au programme et les créations les plus remarquées sont évidemment celles réalisées pour Ferrari.

Ces lignes tendues sont également dues à un projet qui voit enfin le jour. En plus du bureau d’étude largement structuré dans les années 60, Pininfarina a lancé la construction d’une soufflerie. Quand celle-ci ouvre en 1972, c’est la première au monde à permettre l’étude de modèles à l’échelle 1:1 ! Une nouveauté qui va se voir sur quelques unes des réalisations qu’on vous présente ci-dessous.

Quelques réalisations de Pininfarina entre 1971 et 1980

On commence avec un concept-car dévoilé au salon de Bruxelles. C’est l’Alfa Romeo 33 Spider Speciale « Cuneo » qui porte bien son nom avec sa forme en coin… qui préfigure bien les années 70 !

Au salon de Genève, c’est la Ferrari 365 GTC/4 qui est dévoilée avant d’entrer en production en cours d’année.

Pourtant, c’est une autre Ferrari qui fait parler d’elle au salon de Turin en Novembre. C’est le prototype de la Ferrari Berlinetta Boxer, celle qui deviendra 365 GT4 au moment d’entrer en production en 1973 et qui marque un tournant dans l’histoire des voitures à 12 cylindres chez Ferrari.

Côté production, on note l’arrivée du coupé Lancia 2000 qui prend le relai de la Flavia mais aussi de la Fiat 130, coupé elle aussi, présentée à Genève. Les rondeurs disparaissent peu à peu !

L’année 1972 montre que Pininfarina est entré dans une nouvelle ère stylistique, y compris avec ses Ferrari. Au salon de Paris c’est le prototype de la 365 GT4 2+2 qui le prouve. L’auto entre en production juste après.

Au salon de Turin, la forme en coin s’invite sur un concept d’Alfa Romeo Alfetta Spider.

En 1973 Pininfarina se fait remarquer au salon de Genève avec son Autobianchi A112 Giovani, sorte de buggy de loisir très « plastique » et aux lignes tendues. Dans l’air du temps en fait !

En 1972, la carrozzeria avait proposé un projet à Fiat pour un coupé à moteur central. Finalement c’est celui de Bertone qui deviendra la Fiat X1/9. Par contre, le projet n’est pas totalement oublié et va devenir, en 1974, l’Abarth SE030, une voiture de course… dont la ligne n’en restera pas là.

La même année, Pininfarina fait deux propositions sur la base de la Fiat 130. Le coupé est bien plus moderne dans sa ligne que la berline. On propose donc une nouvelle ligne pour cette dernière, c’est la 130 Opéra qui sera refusée. Le break de chasse 130 Maremma sera, lui, produit en 3 exemplaires.

Côté concepts, on dévoile à Turin la Ferrari Studio cr25, étudiée en soufflerie et présentant un Cx de 0,25 qui lui donne son nom.

On ajoute enfin une dernière berline, l’interprétation des turinois de la Jaguar XJ12, baptisée PF pour le coup.

Au salon de Paris débarque l’Alfa Romeo Eagle, un concept de Targa aux formes très tendues. Sur le même salon on dévoile une nouvelle Ferrari : c’est la berlinette 308 GTB (alors Vetroresina) qui fait ses débuts dans la foulée.

Du côté des voitures de série, l’Abarth SE030 enfante de la Lancia Beta Montecarlo, une sympathique berlinette à moteur central. Plus « épaisse », on retrouve également le lancement de la Rolls Roys Camargue.

L’année 1976 commence par la révélation du gros coupé Lancia Gamma Coupé au salon de Genève.

Au salon de Turin, à la fin de l’année, Pininfarina dévoile la Peugette, une petite targa très symétrique basée sur la 104. Elle ne sera malheureusement pas produite.

En 1977, Pininfarina est missionné par GM pour fabriquer la Pontiac Firebird Trans Am Type K Concept. Le K signifie Kammback et donne cette forme particulière à l’arrière de l’auto qui ne sera produite qu’à deux exemplaires.

Au salon de Francfort en Octobre, la Ferrari 308 se fait Targa avec l’apparition de la GTS.

Beaucoup de concepts en 1978. À Genève on propose une version cabriolet de la Lancia Gamma, qui ne verra pas le jour. Un style plus torturé voit le jour avec la CNR PF, une étude qui a été révélée mais qui n’a rien donné. Son Cx record était de 0,172 !

Au British International Motor Show, c’est la Jaguar XJ qui est proposée dans une version Spider épurée.
À Turin en fin d’année, on propose la Fiat Ecos, qui porte bien son nom et préfigure une voiture très économique.

En 1979, Pininfarina travaille bien avec Jaguar. C’est en effet en Italie qu’on revoit les lignes de la Jaguar XJ qui devient la Série III.
Autre auto qui rentre en production, beaucoup plus limitée, la Lancia 037 qui reprend en fait les lignes de la Beta Montecarlo !

Enfin, on termine avec l’année 1980. Dans le domaine des grandes berlines on demande… la Ferrari Pinin ! Dévoilée au salon de Turin, elle repose sur un châssis de 400 et embarque le moteur de la 512 ! Malgré l’appétence qu’aurait eu le marché américain pour une telle auto, Enzo Ferrari se refuse à construire une berline.

Par contre, la nouvelle Ferrari apparue au Salon de Genève sera, elle produite. C’est la Mondial 8, pas la meilleure des collaboration entre les deux entités…

C’est tout pour ce mois-ci. Rendez-vous le mois prochain pour la fin de la série dédiée aux carrossiers italiens avec la dernière partie de Pininfarina.

Photos additionnelles : Wheelsage