Goodwood Festival of Speed 2022, le beurre, l’argent du beurre, et même le sourire de la crémière

Publié le par Pierre

Goodwood Festival of Speed 2022, le beurre, l’argent du beurre, et même le sourire de la crémière

Je vous ai bassiné avec tout le week-end (les articles sont à retrouver ici), mais l’événement nécessitait au moins une petite galerie photo par jour, tant il y a à voir. Si jamais vous étiez partis vous ressourcer dans une grotte, ne vous en faites pas, on fait le point sur le Festival of Speed 2022.

À l’heure où j’écris ces lignes, je commence à peine à redescendre sur terre. Il y en avait trop, beaucoup trop pour un seul homme ! Résultat des courses, je me suis retrouvé dans un était second, digne de certains paradis artificiels (mais n’oubliez pas, la drogue, c’est mal, m’voyez ?). Je vais essayer de reprendre le week-end pqr le menu. Je vous le dis tout de go, ça risque d’être long.

Une liste d’engagés longue comme le bras

Je devrais pourtant y être habitué, avec des événements tels que Le Mans Classic ou Silverstone Classic dans mes incontournables du calendrier. Pourtant, le Festival of Speed réussit à me faire tourner la tête. Est-ce parce que je connais encore assez mal l’endroit ? Est-ce parce que le plateau est le plus varié parmi tous les événements qui me servent de référence ? Je ne saurais vous le dire, en tout cas, j’y prends un énorme plaisir.

28 pages, c’est l’épaisseur de la liste des engagés au Festival of Speed 2022 ! Même si toutes n’ont pas arpenté la piste de course de côte, ce sont plus de 600 voitures aui ont assuré le spectacle tout au long du week-end.

Des hommages, multiples

Par où commencer ? Ah, oui, les deux pilotes « trentenaires ». Le week-end célébrait les 30 ans du titre de champion du monde de Nigel Mansell, qui a pour la première fois depuis trois décennies repris le voant de sa Williams au 5 rouge, préparée par les équipes de Willians Heritage spécialement pour l’événement. Il a aussi pris le volant de la Ferrari 640 dont il était pilote en 1989. En un mot comme en cent, le Festival of Speed 2022 m’a fait replonger dans mes souvenirs d’enfance, et c’était juste magique.

L’autre trentenaire est Wayne Rayney. Le triple champion du monde 500 cm³, dont la carrière a été tragiquement écourtée par son accident à Misano en 1993 qui l’a rendu paraplégique, est remonté sur la moto qui lui a apporté ses titres, pour la première fois depuis 30 ans. Si l’exercice est en soi impressionnant, ce qui l’est encore plus, c’est qu’il a répété l’exercice 3 fois par jour, finissant même par se permettre quelques fantaisies au guidon, encadré par Kenny Roberts, Mick Dohhan et Kevin Schwantz.

Du côté des constructeurs, là aussi on avait mis les petis plats dans les grands, à commencer par BMW, sponsor principal du Festival of Speed 2022. La marque bavaroise célébrait les 50 ans de sa division Motorsport, et elle a mis le paquet ! Un plateau de démonstration plus que riche incluant une 3.0 CSL, une F2, une M1 Procar, la seule BMW M1 GRoupe 5 développée par Sauber encore existant, une paire de M3 E30 et une paire de McLaren F1.. et j’en oublie. Un espace dédié à M surplombé par une M1, présentant la nouvelle gamme M, y compris celui qui a repris le nom d’une de nos grandes berlines tricolores, le XM était ouvert au public.

Ferrari fêtait ses 75 ans, avec ici aussi, un échantillon plus qu’agréable à l’oeil et aux oreilles. Étaient incluses au menu une 166MM, une 250 GTO, une Daytona… ainsi que quelques machines de leur proiduction actuelle comme la 296 GTB ou la Daytona SP3, modèle unique. Une fois encore Maranello était omniprésent, une bonne partie de ses voitures apparaissant aussi dans les démonstrations de supercars.

Le Festival of Speed 2022 célébrait aussi les 40 ans du groupe C avec un joli petit échantillon des voitures de la catégorie. Comble du plaisir les voitures présentes ne sont pas celles que j’ai croisées plus tôt au Donington Historic Festival, autant vous dire que depuis le début de l’année, je suis grassement servi en matière de Groupe C, et je n’ai pas encore rejoint Le Mans Classic ! Ici aussi, du beau monde, Jaguar, Sauber, Porsche, que des grands noms qui ont donné leurs lettre de noblesse à cette réglementation.

Des invités de marque

Wayne Rainey et Nigel Mansell, ça ne suffit pas à un événement tel que les Festival of Speed 2022, évidemment. Du côté des motards, même si mes connaissances sont maigres, voir Giacomo Agostini rouler sur une des MV Agusta qui l’a emmené au titre à l’époque, Mick Doohan sur sa Hondq NSR500, ou encore Kenny Roberts sur la Proton KR3 qu’il avait lui-même dessinée, reste un rassemblement à vous en faire tomber la machoire.

Du côté des voitures, je ne suis pas sûr de savoir par où commencer. Dimanche après-midi, Nasser al-Attiyah s’est lancé dans un exercice pour le moins singulier : parcourir les trois tracés du Festival of Speed (la piste de course de côte, la piste de 4×4 et la spéciale de rallye) d’une traite au volant de son Toyota Hilux de rallye-raid.

Côté rallye, Alistair McRae conduisait la Ford Focus WRC de son frère Colin, avec son fils pour co-pilote. Une belle scène de famille, ce qui semble être une des caractéristiques du Festival of Speed puisque l’année dernière, on a pu voir Jackie Stewart et ses fils conduire en formation.

Puisqu’on a glissé vers la F1… Attention, la liste est longue. Sir Jackie était présent une fois encore cette année. René Arnoux est venu faire tourner la Renault RS10, pendant que Mika Hakkinnen est venu se glisser dans le baquet de la McLaren MP4/5. On a également pu voir Giancarlo Fisichella faire vrombir une Ferrari 333SP. Rassasiés ? Vous me décevez, car il y en a encore.

Chez Mercedes, c’est Esteban Guttierez qui a assuré le show de jeudi à samedi. Dimanche, c’est George Russell qui a effectué une première montée très timide avant d’offrir un vrai spectacle sur piste. Le plus touchant reste sa rencontre avec Nigel Mansell dans le paddock haut du Festival of Speed 2022, où toute l’admiration du jeune talent britannique pour son ainé était palpable.

On pouvait également croiser Damon Hill ou encore Nick Heidfeld, Romain Dumas… et j’en omets plusieurs autres, pardonnez-moi, mais reconnaissez qu’il y a de quoi s’y perdre.

Le nouveau record du Festival of Speed 2022

C’est peut-être LA plus grosse info du week-end. Le record absolu de la piste a été tout simplement pulvérisé, tant officiellement qu’officieusement. Vous ciommencez à vous demander ce que je raconte, j’y viens.

Le record officiel date de 1999, signé par Nick Heidfeld. Au volant d’une McLaren MP4/13, il avait signé un impressionnant 41,6 secondes pour couvrir les 1860 mètres de la piste. Comble de l’ironie, le pilote allemand était engagé dans l’ascension chronométrée cette année encore, mais la mécanique de sa Formule E de troisième génération en a décidé autrement, à mi-chemin vers le haut de la colline.

Je vous vois venir, vous êtes en train de vous dire : « mais l’ID.R a fait mieux il y a trois ans ! ». eh bien.. oui, et non. Elle a effectivement signé un impressionnant 39,9 secondes entre les mains de Romain Dumas (qui cette année faisait des livraisons express au volant du Ford Supervan IV). Cependant, c’était en qualification, et non pendant l’épreuve chronométrée, qui est la référence « officielle » quand on parle de record.

La voiture qui a remis tout le monde à sa place au Festival of Speed 2022 s’est montrée performante tout au long du week-end. Max Chilton qui a, entre autres, été pilote de Formule 1 pour Force India et Marussia entre 2011 et 2014, a augmenté la cadence tout au long du weekend, mettant déjà les choses au clair le dimanche matin en signant 39,14 secondes à la montée.

La question sur toutes les lèvres au moment du shootout était « va-t-il pouvoir réitérer l’exploit ? ». La réponse est simple 39,08 ! La mini-Batmobile (tant en terme de look que de bruit) qu’est la McMurtry Spéirling a mis tout le monde d’accord au Festival of Speed 2022, avec sa turbine la calant au sol (2 tonnes d’appui, rien que ça!) et lui conférant un bruit d’avion de chasse. Qui a dit que l’électrique était chiant ? Je conçois que sur une épreuve d’endurance, ce ne soit pas le plus adéquat, mais sur ce genre d’épreuve, diantre, les thermiques ne peuvent malheureusement pas faire grand chose face à elles.

Est-ce qu’on y retourne ?

La question se pose-t-elle réellement ? Je pense qu’elle « est vite répondue », oui, mille fois oui. Cependant, les copains de l’équipe, pourriez-vous venir me filer un coup de main ? Il y en a beaucoup trop pour un seul homme ! En plus, les bons spots photo, c’est comme les coins à champignon, ça ne se partage qu’entre gens de bonne compagnie.

Est-ce que vous devriez y aller ? C’est à vous de voir, si vous acceptez un événement qui aborde anciennes ET modernes, allez-y, il n’y a rien de pareil sur le continent. En plus, pour les plus hésitants, une petite info, Goodwood est à 45 minutes de Newhaven (lié à Dieppe), ou 25 de Portsmouth (lié à Caen, Saint-Malo et Cherbourg), vous n’avez même pas à souffrir des heures de route du mauvais côté.

Crédits photo : News d’Anciennes, Goodwood

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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