Concepts et Études, ép. 30 : Volkswagen Karmann-Ghia Type 1, tentative de mise à jour

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on vous propose d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous pour cela le 3e dimanche de chaque mois (les autres sont là), même si ce mois-ci, nous ne collons pas au planning. Aujourd’hui abordons la Volkswagen Karmann-Ghia Type 1.

Avec le succès rencontré par la Karmann-Ghia (Type 14) lancée en 1955, Volkswagen continue son expansion après guerre. Cependant, au milieu des années 60, la marque de Wolfsburg envisage de la remplacer par un nouveau modèle.

Changer de produit sans changer de recette

Pour leur nouveau modèle, Volkswagen joue la sécurité. On prend les mêmes (absolument tous) et on recommence. Une fois encore, c’est Ghia qui est en charge du dessin de la nouvelle voiture. Cependant, c’est un jeune designer fraichement arraché à Bertone qui est derrière le crayon. Vu le design plutôt anguleux vous ne serez pas surpris de savoir qu’il s’agit de Giugiaro, qui signe ici sa première œuvre pour VW.

C’est une fois encore Karmann qui se chargera de la production, et c’est à nouveau notre bonne vieille Cox Type 1 qui servira de base à la voiture.

Un gimmick pour le moins singulier

Là où la Karmann-Ghia Type 1 étonne le plus c’est par sa filiation. Son dessin acéré est typique de Giugiaro, mais c’est un détail spécifique de la voiture qui fait de l’histoire un éternel recommencement.

Le prototype présente des montants de portière fixe, solution que Giugiaro utilisera sur le prototype DeTomaso Mangusta Spyder. Le même de Tomaso qui après avoir pris le contrôle de Ghia fera de Tom Tjaarda, le responsable du design des nouvelles sportives italiennes, alors que celui-ci a travaillé sur le design de la Karmann-Ghia Type 34… Le monde de l’automobile est petit, n’est-ce pas ?

Restructuration et abandon

Difficile de connaitre les raisons exactes de l’annulation du projet de la Karmann-Ghia Type 1. Cependant, l’époque était plutôt tumultueuse, tant chez Volkswagen que chez Ghia.

Chez nos amis transalpins, l’heure était à la prise de contrôle par Rowan Controllers, une entreprise appartenant aux beaux-parents d’Alejandro DeTomaso (décidément, on ne s’en sépare pas dans cet article) qui lui donneront le contrôle du carrossier italien, avant que l’entité ne rejoigne le giron de Ford en 1970. Du coup, il semble peu probable que le projet ait pu être amené plus avant du coté italien.

Chez les allemands, Volkswagen prend le contrôle d’Auto-Union et le mariage est un peu compliqué. Wolfsburg a acquis son concurrent pour sa capacité de production, pas pour ses produits. Pourtant à Ingolstadt, on ne l’entend pas de cette oreille, et on conçoit l’Audi 100 en secret.

Dans la foulée, VW fait entrer NSU dans le giron d’Audi, et commence à doucement sortir de la monoculture du tout à l’arrière refroidi par air. Le train était définitivement passé, et la Karmann-Ghia Type 1 n’avait plus grand avenir, autant laisser le modèle existant durer quelques années de plus, le temps de concevoir une gamme moderne plus dans l’air du temps.

La Volkswagen Karmann-Ghia Type 1 de nos jours

Malgré cette histoire un peu agitée, Karmann ayant payé la facture à Ghia, ils purent prendre livraison du prototype. Depuis la Karmann-Ghia Type 1 fait partie de la Collection Volkswagen Classic.

La Karmann-Ghia Type 1 est apparue lors de différents événements célébrant différents anniversaires au sein du groupe VW.

Crédits photo :Volkswagen, Max Schröder pour CarThrottle.