Monterey Car Week 2019, Chap. 2 : Concorso Italiano

Publié le par Patrick Hornstein

Monterey Car Week 2019, Chap. 2 : Concorso Italiano

Ainsi que nous l’avons exposé précédemment la Monterey Car Week (voir notre article sur Concours on The Avenue ici) est devenue le centre de gravité mondial de la passion automobile le temps d’une semaine. Les événements s’enchaînent à un rythme effréné et le propre du marketing étant de devancer ou susciter les envies des consommateurs potentiels. On a assisté à la création d’événements dédiés à telle ou telle famille de passionnés. Concorso Italiano fut l’un des premiers et, comme son nom le laisse deviner, il est consacré à la passion « Made in Italy ». Sur le « Bayonet Golf Course, Seaside Ca » durant la journée du 17 Août, hommage était rendu aux belles italiennes.

Un événement à part au milieu de la Monterey Car Week

Qui dit Italie dit « rouge » et la couleur était présente et bien présente. Concorso Italiano ce sont près de 1000 autos qui s’offrent aux regards des passionnés. Cela fait 15 ans que je connais le Concorso et je suis très étonné. C’est une belle manifestation mais c’est une manifestation qui, à l’ inverse de tout ce qui concerne la Monterey Car Week (Carmel, Ventes aux enchères, Tour d’élégance, Laguna Seca, Legend of the Autobahn, Mccall’s Motorworks, Pebble Beach Classic Car Forum, Concours de Pebble Beach) non seulement n’a pas profité de son antériorité pour se développer mais, bien que ce soit une agréable manifestation, a sérieusement régressé en volume !

C’est difficile à comprendre. Il y a 15 ans on trouvait sur les pelouses tous les constructeurs automobiles italiens mais pas uniquement : les Aprilia, Benelli, Bimota, Borile, Cagiva, Ducati, Moto Guzzi, Morini, MV Agusta, Piaggio, Vespa étaient présentes ! Aujourd’hui elles ont disparu. On trouvait même des bateaux RIVA sur les pelouses du Golf… Une autre « incompréhension » est la disparition de tout ce qui est «art de vivre» , l’Italie est célèbre pour sa gastronomie et la mode…

Pour qu’ un événement soit beau le nerf de la guerre c’est l’argent. Celui-ci n’est pas une fin en soi mais un levier permettant de développer l’événement plus haut, plus fort, c’est une règle de base pour tous les organisateurs et aux Etats Unis. Qui plus est il ne serait pas sorcier, compte tenu du caractère épicurien et «aisé», voire très aisé, des visiteurs de convaincre des Barilla, Campari, Galbani, Illy, Martini et autres San Pellegrino et Segafredo que Concorso Italiano peut être une magnifique vitrine pour promouvoir leurs produits. Idem au niveau de la mode : Armani, Diesel, Dolce Gabbana, Gucci, Ungaro, Versace : absents, absents , absents ! Absents alors que beaucoup étaient présents il y a 10/15 ans…

Alors bien évidemment dès lors que l’ organisateur est privé de ce nerf de la guerre il apparaît comme étant quasi-impossible de développer cet événement…

Concorso Italiano 2019

Et pourtant… il tourne, ce qui prouve que le concept est bon et la passion bel et bien là. Les Clubs sont là et en force ! Alfa, Ferrari, Fiat, Iso, Lamborghini, Lancia, Maserati et même la renaissance de De Tomaso qui a choisi Concorso pour sa première apparition.

Il y a de magnifiques autos, dans un état de présentation type «Concours», et venues en nombre : le Club Lamborghini compte près de 150 autos et toutes les productions de la marque depuis la 350 GT (1963) sont là.

Le Club Ferrari est lui aussi venu en nombre avec lui aussi avec à peu près 150 autos dont une paire de 250 GTO… Pour les Sœurs rivales Ferrari et Lamborghini les plus anciennes datent des débuts de l’aventure et les plus récentes sentent encore le neuf.

Les très élitistes Pagani attirent les regards du public avec admiration et envie. Leurs propriétaires se montrent accessibles se qui est plaisant. Il y a une véritable richesse et diversité automobile sur les pelouses du golf, on déambule agréablement pour admirer toutes ces œuvres d’art, l’ambiance est aussi décontractée que passionnée. Concorso Italiano draine un public plus jeune que les autres manifestations de la Monterey Car Week, excepté les courses classiques Rolex de Laguna Seca.

En revanche les avant-guerre ont disparu du Concorso Italiano. Dommage.

Alors, verre à moitié vide ou à moitié plein ?

Les deux mon cher lecteur ! La location d’un vaste golf, les frais d’organisation et de personnel, la sécurité, tout cela coûte fort cher à Monterey et plus encore durant la Car Week. Aujourd’hui la manifestation est (encore) belle et très agréable pour les participants et c’est justement pour ces qualités qu’elle ne doit pas disparaître.

Une manifestation qui a innové en son temps et a été rattrapée par beaucoup d’autres alors qu’elle a des atouts organiques. Les visiteurs viennent y chercher une journée Italienne : que l’organisateur Scott Ingebretson retrousse ses manches, au besoin qu’il fasse appel à un bon commercial pour aller chercher les partenaires lui permettant de la redéployer. Entre-temps, le public s’est développé : collectionneurs mais aussi amateurs de supercars. Le potentiel est là, pour garder sa manifestation il est condamné à la redéployer et personne ne s’en plaindra !

On referme ce deuxième chapitre de la Monterey Car Week avec cette grosse galerie de photos :

Patrick Hornstein

Observateur éclairé du monde automobile, Patrick parcourt le monde et assiste aux plus grands événements du monde de l'ancienne.

Commentaires

  1. Pariente Judith

    Excellent article, merveilleusement bien écrit, avec de sublimes photos.
    Bravo et merci.

    Répondre · · 2 septembre 2019 à 19 h 57 min

  2. faucon

    bravo pour ce compte rendu très très professionnel .
    gf

    Répondre · · 17 septembre 2019 à 12 h 01 min

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