Rallyes « Fléché métré » et Régularité comment ça marche ?

Publié le par Thibaut

Rallyes « Fléché métré » et Régularité comment ça marche ?

Suite à notre article sur les rallyes et l’idée même de sortir son ancienne (à retrouver ici), il nous a paru intéressant de lever le voile sur ce qu’on appelle les modes de navigation afin de vulgariser un petit peu la discipline. On commence par le fléché-métré et la régularité, outils phares des rallyes « FFSA ».

Fléché-métré : boule-flèche et distances

Que vous soyez motard, automobiliste, VTTiste ou que sais-je, il y a fort à parier que vous côtoierez du fléché-métré, parfois sans le savoir. En effet, qu’on l’appelle sous son « vrai » nom ou sous celui plus explicite de « boule-flèche », il représente un des (si ce n’est LE) modes de navigation les plus courants car les plus simples.

Sans vous l’expliquer en détails, je vais commencer par simplement vous montrer comment il se présente.

L’information la plus importante est le sens de lecture : il faut suivre les flèches ici mentionnées. Ainsi, la distance en case 66 sera celle entre l’événement de la case 65 et celui de la case 66.

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La lecture en échelle, clé de la réussite…

En général, on comptera 6 colonnes : 

  • TOTALE : addition de toutes les distances partielles (ne me remerciez pas)
  • PARTIELLE : distance entre chaque note (c’est pour moi, c’est cadeau)
  • DIRECTION : une des parties les plus importantes, vous présentera la note en elle-même
  • INFORMATIONS : vient compléter la colonne DIRECTION en vous indiquant un nom de rue, un signal de prudence… ou toute info utile
  • DISTANCES DEGRESSIVES : ces 2 dernières colonnes sont variables selon les organisateurs. Par habitude, j’y insère les distances dégressives afin que les équipages puissent toujours se situer dans une étape. 
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6 colonnes dont il faut impérativement connaître la signification…

Quelques nota-bene :

Remises à zéro : on la fait toujours au premier événement. Reprenons par exemple la note 66 ci-dessus. La remise à zéro se fait au moment de serrer à droite, au niveau du point rouge (ajouté pour plus de compréhension)

Représenter les chemins de terre : il vous arrivera de croiser des routes en pointillés, elles représenteront alors des chemins de terres ou autres voies non goudronnées. 

Mais il n’en sera pas toujours aussi facile à lire. En effet, il peut se trouver des configurations de routes plus complexes. Pour avoir souvent roulé dans le Limousin, les notes « tordues » ne manquent pas pour la simple et bonne raison que les routes l’imposent. Que dire en effet d’un carrefour comprenant pas moins de 7 voies visibles ? Il conviendra alors de bien compter les routes pour éviter (comme je l’ai fait faire à mon pilote) de se tromper de route et de faire 3 kilomètres en trop, prenant au moins autant de retard. Voici quelques exemples pour vous donner une idée…

Chronomètre, l’instrument chéri de la régularité

Qui dit régularité dit temps, qui dit temps dit chronomètre. Croyez-moi ou non, mais il sera votre meilleur allié à défaut de matériel plus évolué (je consacre plus loin une partie complète sur le matériel).

Le fonctionnement FFSA : les temps de passage indiqués

En effet, la colonne qui se trouve tout à droite de la page sera celle qui vous fera (ou non) monter sur le podium. Elle vous indique, d’un côté, la moyenne à tenir et de l’autre le temps de passage.

Là aussi, lecture en escalier oblige, mais seulement pour la colonne des vitesses… explications.

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T = D / V… ou presque

Là aussi, c’est la lecture en escalier qui prime : vous roulerez à 35km/h de moyenne entre la case 2 et 3. Dit autrement, la distance vaut à compter de la case que vous venez de lire. Cela implique que vous atteindrez la case 3 44 secondes après votre départ.

La régularité hors-FFSA : le multi-moyennes

Si le monde de la régularité souffre aujourd’hui d’une véritable course à l’armement pour ferrailler sur des 10èmes de secondes, il est un moyen imparable d’en shunter l’usage : le multi-moyennes.

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Pas de moyenne mais un temps de passage…

Visuellement parlant, cela se rapproche d’une table de moyennes : à chaque distance son temps de passage. Mais la comparaison s’arrête là. L’organisateur ne vous indique plus à quelle moyenne vous devez évoluer, mais tous les 100-200m à quel temps vous devez passer. Il vous faut alors adapter en continu votre vitesse pour coller à la moyenne imposée, qui change régulièrement.

Et les pénalités dans tout ça ?

Vous vous en doutez, qui dit compétition dit classement ; qui dit classement dit pénalités. Je ne m’attarderais pas dessus parce qu’il n’y a pas grand chose à dire.

Sur le système de pénalité, chaque organisateur fait ce qu’il veut. Ainsi, à chaque point de contrôle sur la ZR, vous prendrez une pénalité pour chaque (dixième de) seconde d’avance ou de retard sur le temps idéal de passage.

Ces contrôles, et c’est là qu’une distinction peut se faire, seront soit humains, soit électroniques. Par contrôle humain, on entend un chronométreur qui notera votre heure de passage à la seconde (le plus souvent). Par contrôle électronique, vous remplacez le chronométreur soit par une balise qui détectera votre émetteur à chaque passage, soit par une balise GPS qui vous traque en continu.

Le matériel utile

2 équipements sont obligatoires : un extincteur 2kg et une paire de gilets de sécurité. Et c’est tout…

Pour le reste, quelques équipements supplémentaires sont utiles : un chronomètre, un compteur odométrique, une lampe frontale… bref, les instruments traditionnels.

En ce qui concerne le compteur odométrique, il peut être physique (Terratrip, Chronopist, Brantz… pour ne citer qu’eux) mais aussi virtuel (application smartphone : GPSTrip, GPS Tripmeter…). C’est à votre convenance.

Conclusion

Bref, la régularité, ça vient avec le temps, il faut s’entraîner. Mais le fléché-métré n’est pas le seul mode de navigation « carto »‘ disponible. Nous reviendrons dans quelques temps sur les autres modes de navigation.

Je me tiens à votre entière disposition en commentaires de cet article si vous avez des questions, des points restés obscurs… Evidemment, il ne faut pas considérer ce dossier comme complet ou exhaustif, mais seulement comme une clé de lecture. Pour plus d’infos, vous trouverez (en cliquant ici) un tutoriel plus complet.
A savoir également, quelques clubs et sociétés proposent des stages pour vous former au copilotage en régularité.

Thibaut

Copilote, président de l'AutoMoto Classic de l'Ouest, Directeur de Course FFSA... et rédacteur/photographe pour News d'Anciennes (depuis 2017) lorsque les évènements s'y prêtent. C'est au guidon d'une Terrot TENOR de 1963 et au volant d'une Lancia FULVIA 1.3S de 1971 que j'arpente les routes de France... c'est fort de ces différentes casquettes que je tâcherai de vous faire vivre par procuration autant d'évènements que possible : pas toujours de manière professionnelle, mais avec une constante sincérité...Viendriez-vous avec moi découvrir ce que la passion de l'auto ancienne a de plus diversifié ?

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