La Lamborghini Miura : la première des supercars modernes !

Publié le par Benjamin

La Lamborghini Miura : la première des supercars modernes !

La Lamborghini Miura a été une révolution. Pas seulement pour la jeune marque italienne, mais aussi pour le monde naissant des supercars. On revient sur l’histoire de cette auto qui a marqué l’histoire de l’automobile.

Lamborghini : une marque créée pour contrer Ferrari

Le cheval contre le taureau

Feruccio Lamborghini est un constructeur, fortuné, de tracteurs agricoles. Mais aussi un client de Ferrari. Une marque avec laquelle il rencontre des problèmes. A force de se plaindre, Enzo Ferrari l’envoie balader en lui lançant une pique bien placée. C’est ainsi que naîtra la première auto de la marque Lamborghini.

On parle plus en détail de la Lamborghini 350 GT dans cet article, consacré au 6e modèle sorti des lignes de production.

La marque est partie sur des bonnes bases en recrutant les meilleurs. Le V12 est créé par Bizzarrini, transfuge de chez Ferrari. Les châssis sont des création Dallara, bien avant qu’il ne devienne l’un des plus grands constructeurs indépendant de châssis, faisant oublier les Lola, Chevron ou Reynard…

Les supercars des années 60

La Lamborghini 350 GT n’est pas une auto sportive. Performante, c’est sûr avec des solutions techniques d’avant-garde, et des méthodes empruntées à la compétition. Mais dans sa définition, l’auto reste une GT.

Dans les années 60 le classicisme des supercars réside dans leur architecture. Ferrari 250 GTO, Shelby Cobra, ce sont des autos aux moteurs très performants, placés à l’avant mais ce sont toutes des propulsions.

Et la Lamborghini Miura arriva

Salon de Turin 1965 : Lamborghini dévoile le châssis de la P400

La Lamborghini 350 GT n’est pas sortie depuis longtemps quand la marque dévoile le châssis de la P400. Seul un châssis est montré, aucune carrosserie n’est encore posée dessus, aucun designer n’est encore commissionné pour…
P400 signifie simplement Posteriore 400. Le premier mot désigne la position du moteur dans le châssis, en central-arrière. Le 400 désigne le nouveau V12, porté à 4 litres.

Cette architecture est vue en course, en F1 tout le monde y est passé, même si Ferrari a fait de la résistance. Même aux 24h du Mans, la Ferrari 250LM a adopté cette architecture. Son problème réside à ce moment là dans la longueur de l’auto. On monte traditionnellement les moteurs à l’avant, légèrement sous le tableau de bord, tandis que la boîte est dans l’habitacle.
Gianpaolo Dallara conçoit alors un châssis qui résout ce problème en installant moteur et boîte de façon transversale !

La voiture est légèrement plus longue qu’une 350 GT mais sera plus équilibrée. La Lamborghini P400 reprend une solution déjà vue sur la Ford GT40 : le radiateur est placé à l’avant et il est très incliné pour réduire la surface frontale.


Pour dessiner la voiture, Touring affronte Bertone

Les carrossiers se pressent sur le stand Lamborghini. Habiller une telle auto c’est un coup de com’ véritable. Touring est en pôle position, sa carrosserie Superleggera est celle qui habille la 350 GT. Mais les délais sont courts, la nouvelle voiture sera présentée à Genève en Mars 1966, trois mois plus tard.

C’est Bertone qui remporte donc le marché. Cela ne se passe pas très bien en interne et Giorgetto Giugiaro qui est à la tête du design extérieur claque la porte et s’en va rejoindre Ghia. Bertone met donc à sa place Marcello Gandini. C’est lui qui va finaliser le dessin, mais c’est bien Giugiaro qui a signé les premières esquisses.

Genève 1966 : la Lamborghini Miura est dévoilée

Sur le stand de Genève les visiteurs découvrent cette nouvelle auto. Le châssis est resté identique. Le V12 de 3929 cm³ développe 350 ch à 7000 tr/min, comporte 2 arbres à cames en tête par rangée de cylindre et 4 carburateurs triple corps ! Il est couplé à une boîte 5 vitesses. C’est plus que la F1 championne du monde et plus que la Ferrari 275 GTB et ses 280 ch.
Les suspensions avant et arrière font appel à des triangles superposés et les 4 roues sont équipées de freins à disques, solution qui commence à peine à se démocratiser.

On découvre surtout le style. L’avant est très bas, plongeant et ne se relevant que pour les arches de roues. Des grilles percent le capot pour évacuer l’air chaud en sortie du radiateur. Les phares, qui basculent, sont surmontés de petites arrêtes qui leur donnent l’air de cils. A l’arrière, deux entrées d’air verticales sont crées après les portes, à l’emplacement des vitres de custode. Au dessus du moteur, point de vitre mais des louvres noires. Le dessin est beau et réussi.
Le nom lui a été trouvé par Feruccio Lamborghini, né sous le signe du taureau, emblème de sa marque. Miura était un célèbre taureau de corrida de l’époque.

Le poids dépasse finalement la tonne, les premières versions souffrant d’un léger problème de rigidité, on emploie des tôles plus épaisses qui solutionnent en partie le problème.

En blanc ci-dessous, un des cinq exemplaires de pré-production :

Un bon accueil et une entrée en production dans la foulée

La Lamborghini Miura P400 rentre en production le 20 avril 1966. Le salon de Genève ayant attiré des sceptiques, bien sûrs, mais surtout des clients potentiels. L’auto est bien née, elle offre des performances de premier plan, un 0 à 100 en 6.7s et la vitesse de pointe est annoncée pour 280 km/h.
Le seul soucis de l’auto, c’est le nez qui a tendance à se soulever à haute vitesse. Un problème également rencontré par la Ford GT 40 d’ailleurs !

Ce premier modèle, la Lamborghini Miura P400 restera en production jusqu’au 31 décembre 1968. 474 exemplaires sortiront des lignes.

On note aussi en 1968 la présentation d’une Lamborghini Miura Spyder, par Bertone mais elle n’entrera pas en production. Une seule autre auto sera crée, par Lambomotor AG.

Les évolutions de la Lamborghini Miura

La Lamborghini Miura P400 S

Cette même année 1968, Lamborghini lance en production, le 12 décembre, la Miura P400 S. Dallara est parti chez DeTomaso et c’est son ancien adjoint, Stanzani qui est chargé de revoir le châssis. Quelques petites modifications lui sont apportées.

C’est surtout le moteur qui évolue et atteint les 370 ch à 7700 tr/min. Le 0 à 100 passe à 5.6s. Jusqu’en 12 Mars 1972, Lamborghini produira 140 exemplaires de ce modèle.

1970 : l’unique Lamboghini Miura Jota

C’est Bob Wallace, pilote de développement de Lamborghini qui est à l’origine du développement de la Jota. Elle est conforme à l’indice J du règlement sportif international. Son aérodynamique est retravaillée, son moteur est plus puissant et son poids est plus bas. Mais l’auto ne va pas aller plus loin que le développement.
Elle sera même vendue en 1972 et détruite dans un accident peu après.

La Lamborghini Miura P400 SV

L’évolution suivante apparaît en production le 6 Avril 1971. Présentée à Genève quelques semaines plus tôt, c’est l’évolution ultime de la voiture. Les voies sont élargies pour permettre le montage de roues de 9 pouces. Le châssis est renforcé, l’aération des freins et du moteur également.

Esthétiquement, on la reconnaît par la disparition des « cils » au dessus des phares !
Le moteur développe ici 385 ch et le 0 à 100 passe à 5.5s quand la vitesse de pointe est chronométrée à 288 km/h.
Elle sera produite jusqu’en octobre 1973 à 150 exemplaires.


L’ultime Miura : la SV/J

Suite à la Jota, quelques demandes arrivent chez Lamborghini pour améliorer encore les Miura. C’est ainsi que la marque va produire 6 SV/J. Ces autos reprennent en partie le design de la Jota, notamment les phares carénés. De plus on installe un échappement libre, changeant énormément le bruit de l’auto. Soit-disant aussi performante que les autres autos, on soupçonne que le moteur de cette ultime évolution était boosté.

Elle est dévoilée aux côté de la Lamborghini Countach qui prendra bientôt la relève.

Les Lamborghini Miura de nos jours

Comme bien des autos de ce calibre, les Miura sont devenues des stars des ventes aux enchères.

Les SV, telles celle qu’on a vu à la vente Artcurial de Rétromobile, résultats ici, dépassent allègrement les 2 millions d’euros ! A la même vente, la P400 « simple » est montée jusqu’à 800.000 € ce qui est dans la fourchette des dernières ventes, seuls quelques modèles exceptionnels dépassent le million.
Les P400 S sont généralement vendues légèrement au dessus du million, mais aucun chiffre n’est disponibles pour les véritables SV/J. Le modèle montré en photo dans cet article s’est arrêté en 2015 sous la barre des deux millions, mais c’est une transformation réalisée à posteriori par Lamborghini.

Photos : Julien, Benjamin, Ambroise, Bertrand et Gaultier pour News d’Anciennes. RM Sotheby’s pour la SV/J.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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