Salon Chambéry Auto Moto Rétro 2024, sport et compétition à l’honneur

Publié le par Fabien

Salon Chambéry Auto Moto Rétro 2024, sport et compétition à l’honneur

Depuis que News d’Anciennes existe, nous annonçons le Salon Chambéry Auto Rétro chaque année et que nous visitons dès que c’est possible. Alors pour cette 23ème édition, il était impératif d’y être, notamment à cause de ce petit changement de nom : l’Association La Manivelle nous apporte les motos sur un plateau au Salon Chambéry Auto Moto Rétro 2024 ! Expos, bourse, fringues, pro de l’auto et parking, en route pour cette belle édition.

Une année, un thème

Cette 23ème édition du Chambéry Auto Moto Rétro était placée sous le signe du sport et de la compétition automobile, comme la précédente édition avait été dédiée à Citroën (c’est par ici). On va donc flâner de halls en halls à travers des îlots dédiés à ce thème, mettant en avant les autos et les motos de toutes époques, y compris, et c’est à souligner, les véhicules dits « avant-guerre ».

Mais limiter le Chambéry Auto Moto Rétro à cela, ce serait passer à côté de bien des choses. Comme par le passé mais avec un hall supplémentaire, les 12000 m² du Savoiexpo permettent de réunir les professionnels des véhicules de collection, mais aussi, avec entre autres, un hall complet qui leur est dédié, les vendeurs de la bourse de pièces. Viennent également les clubs, associations et centres de formation mais aussi les artistes qui trouvent ici l’occasion d’exposer leurs oeuvres… En fait, c’est bien simple, le Chambéry Auto Moto Rétro regroupe tous les acteurs du petit monde de l’automobile et de la moto anciennes.

Et difficile d’oublier le parking collection, où les passionnés viennent parquer leurs belles, les laissant se faire admirer par des visiteurs jamais avares en souvenirs, questions et aux yeux plein d’admiration.

Le tout est orchestré par l’équipe d’organisation aux petits soins pour les exposants et les visiteurs pendant les deux jours qu’a duré le Chambéry Auto Moto Rétro. Les plus visibles sont les bénévoles de l’équipe de Francky à la billetterie, passage obligatoire pour pouvoir atteindre le Graal. mais tous les autres s’activent dans l’ombre pour que la fête se déroule sans accroc.

Expos auto et moto

Côté autos

Les ancêtres

L’organisation des plateaux du Chambéry Auto Moto Rétro nous offre un voyage dans le temps. Dès l’entrée dans le hall D, le visiteur est accueilli par des autos telles qu’une Bugatti Type 35B, une Salmson GSS AL, une Amilcar CG SS des années 1925 et autre Ford T speedster de 1908. De vrais bêtes de courses. Déjà à cette époque la Bugatti explosait les 200 km/h en pointe. MG, qui fête ses 100 ans, était aussi représenté avec une MGC NA Roadster sport de 1935.

Voitures de compétition mais aussi de sport, plus orienté tourisme et grand tourisme. Tourisme avec des Torpédo, de type IT datant de 1925 pour De Dion Bouton et modèle Val 3 de 1927 pour Salmson. Grand Tourisme avec les luxueuses Talbot DC Sport Coupé de 1924 et une « so british » AC 16/70 de 1938.

Un second îlot présentait deux berlines Citroën des années 30, la C 4G et la C6 type F, ainsi que le torpedo Renault type MT de 1923. Complétaient le tableau une Ford A cabriolet de 1931 et une superbe berline Hotchkiss 864 de 1938.

Des années 50 aux années 80

Venaient ensuite les voitures plus récentes avec d’un côté des autos iconiques des années 50 aux années 80, et en parallèle, un aréopage de voitures internationales qui ont également marqué l’histoire de l’automobile.

Ferrari 308 GTB aux côtés de son éternelle rivale, la Porsche 911 SC tout droit sorties du début des années 80. La Lotus Elan de 64 paraît bien petite face à la Mustang Fastback de 66 et pourtant, elle n’a rien à lui envier questions performances !

La performance, c’est justement ce que cherchaient les ingénieurs de chez Zagato qui ont modifié l’Alfa Romeo Giulietta SVZ (notre essai est ici) de 58 et la Lancia Fulvia 1300 S de 63. Enfin, une italienne de 69 et une anglaise 66 terminaient ces « duels », ici quelque peu déséquilibré : la Triumph TR4 A IRS est presque deux fois plus puissante que la petite 850 sport coupé et ses 52 chevaux, ce qui n’enlève rien au charme de ces deux autos.

Du côté des icônes, impossible de ne pas avoir de DS tant cette auto a marqué l’histoire. Une 21 cabriolet et une berline 23 injection électronique faisaient voir double. À leur côté une auto atypique mais, comme la DS a été très travaillée aérodynamiquement : une Panhard CD qui, en 1964, avec son modeste moteur de 60 chevaux pouvait atteindre 160 km/h ! Une performance récompensée par une victoire au Mans 1962 dans sa catégorie, et une 16e place au général du prototype de cette auto.

Victorieuse en catégorie au Mans également, la 4CV de Renault. Mais c’est une version beaucoup plus sage de 1955 que l’on pouvait admirer, avec de belles jantes sport tout de même. Pour l’Alpine A310, ici une V6 Groupe 4 de 77, son histoire au 24h est dans notre article.

Pour rester dans l’atypique aux performances impressionnantes, la Jaguar Mk2 3,8 litres est en 1962, une véritable voiture de course déguisée en berline de luxe (on l’a essayée et c’est par là). Idem pour l’Austin Healey 3000, un roadster anglais au gros cœur (notre essai par ici).

Toujours dans les icônes, difficile de passer à travers les Volkswagen Coccinelle, ici une 1303 S, et la Golf GTI. Une troisième allemande, une Opel Rekord 1,7 S Caravan est exposée. Beaucoup moins sportive que les modèles précédents, son moteur de 75 chevaux était capable d’emmener tout la famille est bien plus à 150 km/h sur l’Autobahn.

Pour finir avec ce pôle de curiosités, un engin parachutable, véritable assemblage des meilleurs morceaux des Méhari, HY, GS et Ami 8 Citroën, capable de transporter des charges lourdes sur des « terrains de chèvres » et utilisé par l’armée française dans les années 70 : le Fardier Lohr FL500. Par contre, ce n’est pas par sa vitesse de pointe de 30 km/h qu’il dévoilera son côté sportif mais plutôt par ses aptitudes en tout-terrain.

Le sport en compétitions

Sur le Chambéry Auto Moto Rétro 2024, un hall complet accueille les versions les plus pointues avec des voitures de rallye, de drift, de courses de côtes et autres compétitions sur route ou circuit, avec pour clou du spectacle, l’Alpine A110 qui a vaincu Pikes Peak en 2023 en 9 minutes 17 secondes et 432 millièmes, pour finir en 3ème position au classement général de l’épreuve.

Au niveau rallyes, on retrouve les standards de la production française avec les Renault 5 Turbo et GT Turbo, Clio Williams, Mégane Kit Car et Alpine A110 Berlinette ainsi que les Peugeot 309 GTI 16S, 306 Maxi.

Très intéressant également d’avoir mis en parallèle les versions 1100 et 1300 de la Renault 8 Gordini (pour le jeu des 7 différences, nos articles sont par ici et par là).

Au niveau des étrangères, le panel présenté lors du Chambéry Auto Moto Rétro était plutôt sobre : Mitsubishi Colt, Ford Escort MK2 1800 RS, Porsche 934 Turbo 3,3 litres et VW Golf GTI 16S. En rallye. Car niveau drift, était exposée la Nissan S14 Boss : une 240SX Silvia dont le moteur « 2JZ » est largement suralimenté pour délivrer près de 1000 chevaux ! Idem au niveau de l’endurance, puisque c’est une anglaise, la Chevron GR8 GT3, qui représente la catégorie.

On finira le tour de ce hall par les monoplaces de course de côte, qui sont de véritables prototypes parfois motorisés par des moteurs de moto. On n’oublie pas la barquette lyonnaise Marcadier AM78 avec un 4 cylindres de 2 litres et 200 chevaux pour un poids plume.

Modèles mis en exergue

A l’entrée, avant de prendre les billets, pour une mise en bouche quelques modèles sont exposés qui illustrent bien le thème du salon : tracteur Fergusson TAE20 de 1955 à moteur V8 Chrysler de 300 CV aux couleurs Gulf, Maserati Grandsport Coupé de 2005, Super 5 GT Turbo et 205 Rolland-Garros (et pas une GTI !).

A la sortie, et avant le parking, le visiteur finit sa visite sur une 104 ZS type C32 inscrite à la coupe du glace monotype, une BX Sport surement plus belle qu’en sortie usine, une Nissan Skyline R33 GTST de 1994 développant dans la version présentée 450 chevaux, et une Opel Speedster produite par Lotus.

Côté motos

Le problème des motos, c’est qu’il y a toujours une tendance à surcharger les stands, si bien que les modèles sont plus difficiles à mettre en valeur. Ceci dit, les pièces les plus intéressantes sont ainsi remarquées du premier coup d’œil. Et c’est sur ce second point que les organisateurs du Chambéry Auto Moto Rétro 2024 ont été bons : les modèles phares trônent sur podiums de telle manière que les autres motos présentées sont organisées au sol, avec un fond qui permet de les détailler et les individualiser.

Tout comme pour les voitures, toutes les époques étaient présentes, ainsi que les cylindrées. Un bel échantillon était proposé, de la Magnat-Debon BM SS de 1927 à la Yamahe OW31 (YZR 750) de Kenny Roberts pour les motos de course. Côté cross, on pouvait voir une CZ 360 de 1964 encore engagée aujourd’hui en championnat d’Europe, ou encore cette BSA 440 de 1965.

Beaucoup de motos exceptionnelles, comme la Ducati 900 de Mike Hailwood ou la Bimota HB2 900 Bol d’or. La Scrab 50 à moteur Kriedler est quant à elle de cylindrée plus modeste, mais cette machine n’en a pas moins trusté les podiums en championnat de France dans les années 70-80.

Le groupe de bénévoles « les Motos des Copains » avait également amené dans ses valises, au Chambéry Auto Moto Rétro, des motos du même acabit, belles ou rares ou les deux à la fois et toujours remarquables. On citera la Terrot 175 Entretube de 1924 qui fête donc ses 100 ans. La Triumph 200 Tiger Club de 66 était quant à elle plus discrètement mêlée aux autres motos présentés par ces passionnés. Quant à la Ducati 350 street tracker de 1974, il était difficile de la manquer sur son podium bien isolé des autres modèles.

Enfin, quelques modèles étaient exposés au milieu des autos, comme un cyclomoteur Flandria, marque très en vogue dans les années 50-60 ou la Honda 900 Bol d’Or de 1983.

Des clubs en nombre

Aussi bien voitures qu’en motos, des clubs avaient fait le déplacement au Chambéry Auto Moto Rétro. Difficile de faire un tour exhaustif, mais quelques belles mécaniques étaient visibles, comme cette sublime Hotchkiss 864 Cabriolet Biarritz, de 1938, des « Belles Mécaniques 738 ». Le club 404 avait quant à lui exposé deux autos, dont une évoquant la participante en 1967 à l’East African Safari Rallye.

Le Tour des Mémères avait sorti son Darmont, tricyclecar fabriqué sous licence Morgan, la marque anglaise étant d’ailleurs associée au nom français sur la calandre du bolide. Le club Panhard exposait une belle 24CT mais aussi une monoplace à moteur bicylindre de 610 cm3 positionné à l’avant : un Racer DB Panhard.

Sur le stand du Club Opel, une réplique de la Commodore engagée aux 24h de Spa en 1971 par la team Steinmetz et une Kadett D (4ème série) peu croisée aujourd’hui. Un peu plus loin, une Jidé était mise en scène avec une moto Triton 250 et une Kadett C GT/E (la version GTI de Opel).

Le 2CV club d’Annecy mettait à l’honneur sur le Chambéry Auto Moto Rétro, une 2CV Voisin du nom du constructeur isérois qui a cessé son activité il y a un an seulement. Celui qui était le plus petit constructeur français reconnu, s’était fait pour spécialité de modifier les 2CV en 4×4.

La Manivelle, club organisateur, avait créé un beau décors montagnard pour présenter son Amazon, Volvo 122S. A côté, sur le stand de la FFVE trônait la superbe Chenard et Walker (prononcer [Valker], puisque c’est un constructeur français) équipée du moteur qui finit 4ème aux 24h du Mans 1924 !

Mais j’avoue avoir découvert une auto sur le Chambéry Auto Moto Rétro. Moteur particulier, carrosserie particulière… La NSU-Wankel Spider, à moteur à piston rotatif (pour la technique, c’est par ici) produite à seulement 2375 exemplaires. Le modèle présenté par le Club NSU France a été produite en 1964.

Pour les motos sur le Chambéry Auto Moto Rétro, un magnifique stand dédié au Peugeot 103 avec des versions spéciales, y compris le fameux 103 SP qui a fait rêver nombre de jeunes des années 80 ! Et le Vespa Club de Chambéry présentait ses guêpes transalpines.

L’autre club dédié aux deux roues était le Moto Club BFG, machines chambériennes à moteur Citroën. La marque correspond aux initiales des trois fondateurs, Louis Boccardo, Dominique Favario et Thierry Grange. Le concept : une aérodynamique travaillée en soufflerie, un moteur de GS type G13/646 facile d’entretien et un tableau de bord dérivé de la Renault 5 Alpine !

Petit tour sur la bourse et chez les pros

Quand on parle de bourse au Chambéry Auto Moto Rétro, on parle bien sûr des marchands de pièces, de revues techniques, de miniatures et autres objets publicitaires. Parmis tous ces stands, l’un d’entre eux présentait la quasi totalité des cartes routières Taride, créateur en 1895 des toutes premières cartes routières françaises. On parle aussi des boutiques dédiées à l’habillement dont certaines avaient fait de gros efforts de présentation comme la boutique Gulf.

Refaire ses plaques ? Ce n’était pas un problème, un stand réalisant plaques et cache-plaques pouvait réaliser les commandes en temps réel, sur place au Chambéry Auto Moto Rétro. Des jantes à rénover, un spécialiste de cette activité était également présent. Et la même chose pour rencontrer un professionnel du covering.

Des garages de restauration d’anciennes exposaient leurs réalisations, comme les Editions du Vals d’Allier ou les Editions Paquet présentaient leurs livres. Une belle occasion d’ailleurs pour acheter et faire dédicacer les aventures du Merlu, de Jacques Gipar ou les chroniques de la Nationale 7 par leur auteur Thierry Dubois.

Pour compléter la panoplie des services proposés lors du Chambéry Auto Moto Rétro, on pouvait y rencontrer des assureurs, des experts automobiles, mais aussi se renseigner sur les formations dans le domaine. On pouvait même tenter de gagner un Solex en participant à une tombola au bénéfice des enfants ukrainiens.

Enfin, pour le plaisir des yeux instantané ou à ramener chez soi, quelques artistes exposaient leurs oeuvres. De reproduction des voitures pour leurs propriétaires à des oeuvres originales plusieurs artistes exposaient.

Et bien entendu, qui dit bourse ou salon, dit restauration ! Et même les organisateurs du Chambéry Auto Moto Rétro ne pouvaient pas y couper. On trouvait plusieurs buvettes, de la restauration rapide type sandwiches mais aussi un restaurant. Une bonne organisation et chose rare, un distributeur de billets au sein même de l’exposition ! Un gros bon point quand des transactions doivent être faites.

Le parking

Comme souvent, le parking d’exposition des voitures des visiteurs qui viennent en anciennes au Chambéry Auto Moto Rétro permet aux visiteurs du salon mais aussi au curieux de passage, d’admirer de belles carrosseries. De la voiture dans le strict état d’origine aux voitures qui ont trainées leurs carcasses et feront encore quelques kilomètres avant une bonne restauration, on trouve toutes les marques et tous les styles. Chose intéressante : les placeurs ont tenté d’imprimer une organisation qui s’est plutôt bien maintenue tout au long de chaque journée. On pouvait ainsi voir des associations intéressantes : 205 GTI / R5 GT Turbo, R6 / R4, Panhard PL17 version break et berline… Petit florilège de clichés, à compléter par les photos de fin d’article.

Conclusion

Je laisserai le mot de la fin sur cette belle 23ème édition du Salon Chambéry Auto Moto Rétro à Guillaume Cambon, de l’équipe chargée de l’organisation du salon :

« Nous avons cette année enregistré 8900 entrées tout confondu (club, et visiteurs) Le meilleur score de notre salon depuis sa création !
Le hall supplémentaire, la météo clémente, une meilleure communication, un bon thème et une expo moto, voiture et rallye font partie de cette réussite ! Et bien sûr, grâce l’aide de plus de 130 bénévoles. Merci à tous ! »

En effet, mais c’est aussi ça la clé du succès : arriver à réaliser l’alchimie parfaite entre les éléments, ce qui n’est pas toujours évident en début décembre ! On croise donc les doigts pour la 24ème édition.

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

Commentaires

  1. nounours8529

    très beau reportage avec des magnifiques photos merci Fabien

    Répondre · · 5 décembre 2024 à 12 h 54 min

    1. Fabien

      Merci à vous.
      Pas toujours simple de faire des photos sous des néons, donc merci encore pour l’encouragement.

      Répondre · · 5 décembre 2024 à 13 h 04 min

  2. Raviscioni

    Reportage représentatif de ce salon en pleine croissance. Un peu plus de place pour les motos serait bénéfique car il y a beaucoup de pépites dans la région. Merci aux organisateurs.

    Répondre · · 5 décembre 2024 à 19 h 45 min

    1. Fabien

      Je pense que cela évoluera. La moto est désormais bien ancrée dans l’ADN du salon.
      A confirmer l’an prochain

      Répondre · · 5 décembre 2024 à 19 h 48 min

  3. Pierre

    Bravo pour tes photos Fabien c’était une très belle édition avec de belles mécaniques et il y en en avait pour tout les goûts et notamment sur le parking anciennes. Un salon à recommander vivement !

    Répondre · · 6 décembre 2024 à 7 h 41 min

    1. Fabien

      En effet, une très belle édition et un beau succès à la clé !
      Merci pour ton commentaire

      Répondre · · 6 décembre 2024 à 7 h 49 min

Répondre à RaviscioniAnnuler la réponse.

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