Le Mans Classic 2023 : un Jeudi pour se mettre dans le bain

Publié le par Benjamin

Le Mans Classic 2023 : un Jeudi pour se mettre dans le bain

Le Mans Classic 2023, c’est parti. Oui, nous sommes Jeudi, mais nous sommes aussi déjà sur place. Et comme l’événement ouvre officiellement ses portes dès le jeudi, depuis l’année dernière, on en profite pour vous faire faire un premier tour de ce qu’on peut voir en hors piste !

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L’exposition du centenaire !

Par Vincent

Il ne reste plus que quelques jours, quelques heures mêmes, pour profiter de l’exposition célébrant les 100 ans des 24h du Mans. Du 1er juin au 2 juillet 2023, le musée des 24h du Mans expose 63 voitures victorieuses de l’épreuve mais aussi 20 autres modèles emblématiques de la légende des 24h du Mans. Une exposition inédite et limitée à l’initiative de l’Automobile Club de l’Ouest en partenariat avec Peter Auto, rassemblant les collections de 18 constructeurs et musées mais aussi de 17 collectionneurs privés du monde entier.

Cette grande exposition du centenaire débute par un hommage à une poignée d’hommes et de femmes qui ont fait la légende du Mans. A commencer par Georges Durand, secrétaire général de l’ACO et Charles Faroux, journaliste au journal La Vie Automobile, tous deux à l’initiative de la course. Aux côtés des quelques noms qui se succèdent, on peut observer divers équipements de pilotes comme le casque de Jean Rondeau ou une combinaison de Henri Pescarolo. De quoi donner déjà quelques frissons aux amateurs et connaisseurs des 24h du Mans.

Au bout de cette allée trônent trois coupes emblématiques des 24h du Mans. La plus ancienne, et peut être la plus modeste, reprend une esthétique antique pour symboliser le caractère définitivement sportif et noble de l’épreuve. C’est la coupe de l’édition 1924, alors nommée « Grand Prix d’Endurance de 24h – Coupe Rudge-Whiteworth », du nom du premier sponsor de l’épreuve.

A ses côtés se dresse l’imposant trophée du centenaire. Ce-dernier se compose d’une piste dorée représentant la course de jour et d’une seconde plus sombre pour la nuit. Toutes deux s’entremêlent pour reprendre la forme de flamme olympique.

Les pionnières

La première salle du musée s’ouvre sur une collection de 4 478 miniatures qui correspondent à toutes les voitures engagées au Mans de 1923 à 2022. Au centre se trouve la première voitures de cette grande exposition du centenaire des 24h du Mans. Ce n’est pas la gagnante de la première édition (dont il ne subsiste que des répliques) mais le véritable châssis de la Bentley 3L victorieuse des 24h du Mans 1924.

Elle arbore une livrée noire car son pilote John Duff était canadien mais détenait sa licence en Nouvelle Zélande. On peut également remarquer que la Bentley est munie d’une roue de secours. En effet, le règlement de l’époque stipulait que les réparations n’étaient autorisées qu’à condition qu’elles soient réalisées par les pilotes et seulement avec des éléments se situant dans la voiture. En 1923, la Bentley souffre d’une fuite de réservoir. Son pilote se décide donc à courir les 5km le séparant des stands pour remplir deux bidons avant de passer le relai à son coéquipier qui retournera à la Bentley au moyen d’une bicyclette empruntée à un gendarme. Après avoir colmaté la fuite, la voiture terminera 4ème et prendra sa revanche en 1924.

Au cours des années 1920, Bentley va écrire toute une page de l’épreuve en remportant quelques quatre victoires avec ses Bentley boys’. La Bentley Speed Six remportera même une double victoire en 1929 et 1930 avec Joel Woolf Barnato. Ce gentleman driver était tellement passionné par la marque qu’il en deviendra même l’actionnaire majoritaire.

Les 24h du Mans, ce ne sont pas seulement des victoires, l’essence même de l’épreuve réside aussi dans l’innovation. En 1926, Lorraine Dietrich remporte les 24h avec sa B3-6, surnommée « le cyclope », en référence à son phare longue portée qui l’équipe.

L’année suivante, Le Mans voit courir sa première automobile à transmission par traction avant. La Tracta (déjà exposée cette année au Salon Rétromobile ici), prouve la fiabilité et l’efficacité de cette nouvelle technologie mise au point par Jean Albert Grégoire. La voiture termine la course sans victoire mais ne tarde pas à voir son principe déclinée en grande série avec Citroën.

Quelques années plus tard, Chenard et Walcker engage un tank entièrement caréné. La carrosserie est aérodynamique et a été développée spécialement pour le Mans.

Après l’ère des Bentley et quelques belles victoires des marques tricolores, c’est Alfa qui va assoir sa domination sur l’épreuve mancelle de 1931 à 1934 avec ses 8C à compresseur. Son évolution la 8C 2900 Berlinetta propulse Alfa Romeo à la pointe de la technique. Avec sa carrosserie en aluminium, l’automobile parvient à contenir sa masse à 850 kg pour 220 ch. Lors de l’édition du Mans 1938, l’Alfa Romeo aussi appelée le « souffle du démon » reste en tête pendant 21h. A son volant, Clemente Biondetti et Raymond Sommer sont contraints d’abandonner sur avarie mécanique alors que le duo totalise 160 km d’avance sur la seconde voiture.

Ferrari, victoires et défaites au Mans

Après une interruption de 1939 à 1949, les 24h du Mans font leur grand retour. Luigi Chinetti signe une victoire au volant d’une marque toute jeune alors quasiment inconnue du public : Ferrari. C’est le début d’une épopée pour la marque au cheval cabré. Le musée expose quelques modèles mythiques dont une Ferrari 250 P, une 250 GTO, 250 LM et une 330 P4. Excusez du peu ! Retrouvez toute l’épopée Ferrari au Mans en cliquant ici.

Concernant la P4, c’est peut être la plus belle Ferrari mais sa carrière s’arrêta précipitamment sur ordre du Commendatore après son échec face à Ford et ses GT 40. On retrouve avec plaisir le modèle du Mans 1966 pilotée par Bruce McLaren.

Autre Ford GT 40 de l’exposition, la Gulf de Jackie Ikx. Ce-dernier marquera l’histoire en protestant contre les départs dits « Le Mans« . Plutôt que de courir vers sa voiture et de partir sur les chapeaux de roues, il marchera tranquillement vers sa voiture et en prenant le temps de s’attacher correctement avant de partir. En gagnant les 24h de cette façon, il fait comprendre qu’une course de 24h ne se gagne pas sur un départ et que la sécurité des pilotes doit prévaloir sur le spectacle.

Ford GT40 de 1969 La Grande Exposition du centenare des 24h du Mans 2023 Musee des 24h du Mans News dAnciennes 5-

Les années Porsche

A partie des années 1970, Porsche va en grande partie dominer l’épreuve mancelle. C’est la 917-023 qui inaugure le tire dès 1970. Elle sera rapidement suivie par une autre victoire avec la 917 Martini Racing. Autres modèles mythiques de Stuttgart présents au musée : les 936, 956 et 962.

Interlude français

Pendant ces années, quelques marques françaises parviennent à rafler quelques belles victoires ou marquer les esprits, notamment avec les Matra, Alpine Renault A442B et la Rondeau M379, la WM P88 ou les Peugeot 905.

L’histoire continue

L’exposition du centenaire bascule peu à peu vers une époque bien plus contemporaine avec les nombreuses Audi R8, R10 et TDI, les Porsche et les plus récentes Toyota.

L’exposition de la vente Artcurial au Mans Classic 2023

Comme à l’accoutumée, Artcurial offre un énorme catalogue à la vente pour Le Mans Classic 2023. À l’instar des éditions précédents, on peut scinder l’exposition entre l’intérieur et l’extérieur de la tente géante qui les abrite.

À l’intérieur, on peut profiter d’un nombre assez impressionnant de voitures ayant couru les 24h, notamment une Porsche 962C qui a fini troisième au général de l’épreuve en 1990. Les plus attentifs auront d’ailleurs remarqué qu’elle trône sur la couverture du catalogue. On y trouve également d’autres raretés comme une Singer ou une Lotus Elite modifiée par Frank Costin (à qui on doit, entre autres, la Costin-Nathan qui nous avait intrigué lors du Mans Classic 2016).

Côté automobilia, on retrouve de belles pièces également. On peut admirer une combinaison ayant été utilisée par Chris Amon en 1972, mais ce n’est pas forcément la pièce la plus étonnante. La série d’affiches des éditions des 24 Heures des années 2000 pourrait laisser l’amateur de marbre, à un détail près, chaque affiche à reçue la signature de l’intégralité des pilotes engagés !

Enfin, on pourra également noter la présence d’un morceau de la tristement célèbre Mercedes-Benz 300SLR de Pierre Leveigh, qui perdit la vie lors du terrible accident de l’édition 1955.

À l’extérieur, la sélection de voitures est pour le moins éclectique. On y retrouve quelques voitures de la collection Renault Classic, mais aussi de nombreuses voitures de rallye et leur versions d’homologation, tant en groupe A qu’en groupe B.

Comme chaque année, on retrouve aussi un bel échantillon de Ferrari qui séduira les amateurs, en compagnie d’une… 2CV. Aussi incongru que cela puisse paraître, cette 2CV n’est pas si anodine que cela. Elle a été offerte par Jacky Ickx à sa fille.

Enfin, l’amateur d’italiennes ne pourra qu’être séduit par cette collection d’Alfa Romeo mise en vente, allant de la peu séduisante Alfa 6 au coupé Bertone Scalino, en passant par la 2000 Berlina ou la 8C Competizione.

Les constructeurs sont là !

Chaque année, on retrouve des constructeurs qui viennent partager leur passion, montrer leurs voitures anciennes (engagées en piste ou pas) et surtout montrer leurs derniers modèles. Au Mans Classic 2023, il y a du monde de présent !

On commence du côté du circuit Bugatti. Près de l’exposition Artcurial, c’est Renault Classic qui est présent. On retrouve évidemment une tente avec quelques autos qui seront en piste, des Renault 4CV classiques, une barquette ou encore une Alpine A443, mais également deux expositions.

D’un côté une très jolie brochette de Twingo, pour célébrer les 30 ans de la petite citadine au losange. De l’autre, un ensemble de 4CV et dérivés (notamment deux barquettes, et une conversion électrique)

En face on retrouve Porsche. Je ne vais pas le nier, je suis assez surpris de voir un étalage de 911, et rien que de 911, pour célébrer les 75 ans de la marque, mais que voulez-vous, ce n’est pas moi qui choisis (et c’est sans doute préférable). Au menu, 911, 911SC Cabriolet, 911 RS, 911 993… heureusement que le paddock relève le niveau.

Plus haut, c’est Bentley qui vient promouvoir sa toute nouvelle Continental GT en jouant la filiation avec la Speed 8 et une Blower de 1929.

On complète avec deux expositions dédiées aux BMW. D’un côté les CSL, avec la célèbre E9 « Batmobile » e et sa réinterprétation moderne . De l’autre ce sont des voitures engagées au Mans, avec la V12 LMR (victorieuse en 1999), la M3 GT2 engagée en 2010 et enfin la M Hybrid V8, qui courra la classique mancelle l’an prochain.

Skoda est aussi présent au Mans Classic 2023 ! Ça vous étonne ? Pourtant, bien avant de briller en WRC, la marque tchèque s’est aventurée dans diverses catégories, comme en témoignent cette 966 Supersport, qui a couru autant en catégorie voiture de sports que monoplace, moyennant quelques modifications, et cette Popular Monte Carlo, série limitée célébrant un ensemble d’événements pour le moins notables pour la marque.

En effet, en 1936, deux ingénieurs de la marque font le pari insensé de rallier le rallye de Monte Carlo depuis Athènes, chose qui n’avait jusqu’alors jamais été faite. Non contents de réussir cet exploits, nos valeureux tchèques s’offrent en plus une deuxième place dans leur catégorie à la fin de l’épreuve !

Du côté d’Alfa Romeo, même si on essaie de nous refourguer l’insipide Tonale, les anciennes mises à disposition sont pour le moins attirantes. Entre la 6C 3000 CM Colli Spider et la 33 dans son envoûtante version Stradale et la diabolique 33/3 Le Mans, il a de quoi se laisser séduire.

L’exposition FFVE : les voitures d’il y a 100 ans !

Pour célébrer le centenaire des 24 Heures du Mans, la FFVE a mis les petits plats dans les grands, en présentant une belle poignée de voitures ayant couru l’édition 1923. Installée judicieusement à proximité du paddock Benjafields, qui regroupe des Bentley d’avant-guerre, l’exposition vaut le détour.

Même si certaines ne sont pas celles qui ont couru l’épreuve mancelle il y a 100 ans, ce n’est pas tous les jours que vous pouvez admirer (encore moins toutes ensemble) des machines telles qu’une Excelsior Albert 1er, une Brasier TD4, une Vinot Deguingand ou encore une Chenard & Walcker.

J’en oublie bien évidemment, mais ne les manquez pas, ce serait fort dommage.

Un tour dans les paddocks

Les voitures ne rentreront en piste que demain matin… mais dans les paddocks, on se prépare déjà. Le Mans Classic 2023, ça ne s’improvise pas et quelques autos sont encore aux soins avant de courir !

Partout on s’affaire, entre les dernières voitures arrivant après un voyage plus ou moins long, les ajustements de dernière minute ou encore les petits pépins tout aussi inopinés. On est loin de l’effervescence de demain, mais on est loin de se la couler douce.

Au programme demain

Demain, c’est le début des courses ! On commencera avec les courses support avec les Groupe C, les ERL (années 90 et 2000), une armada de Porsche et enfin le Benjafields avec ses nombreuses Bentley.

Ensuite, ce seront les plateaux « officiels » de Le Mans Classic 2023 qui feront leurs premiers essais de jour avant de rouler, dans la soirée, de nuit, histoire d’être prêt pour la nuit de Samedi à Dimanche.

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Vous revivrez toute la journée avec un article, évidemment, mais aussi avec notre émission vidéo. Pour la retrouver, c’est par ici :

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Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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