L’aileron de la Lamborghini Countach, que de la gueule !

La Lamborghini Countach est sans conteste une des icônes de la production automobile des années 70-80. Pourtant, même si la voiture mérite un article à elle seule, son aileron mérite qu’on se penche dessus, tant ce simple appendice cache une histoire pour le moins captivante.

Une commande spéciale

Même si, aujourd’hui, il est difficile de concevoir que la Countach puisse ne pas être équipée d’un aileron, il ne faut pas oublier qu’elle est née sans aucun appendice de carrosserie. La première voiture a en être équipée était en réalité une commande spéciale.

Est-il encore nécessaire de présenter Walter Wolf ? Le chef d’écurie canadien a toujours aimé posséder des véhicules uniques, ou presque. On se rappellera notamment sa Porsche 935… de route ! Mais l’homme est fanatique de la marque de Sant’Agata, et c’est tout naturellement qu’il se tourne vers Gianpaolo Dallara, un des ingénieurs derrière la Miura, pour améliorer sa voiture.

Le résultat ? Visuellement… unique. Rouge agrémentée d’éléments noirs, de pneus plus larges et d’un aileron arrière plus que proéminent, la Countach de Walter Wolf ne passe pas inaperçue, et c’est là que tout commence. Les clients sont plus qu’avides de voir cet appendice sur leur voiture, et Lamborghini va commencer à sérieusement étudier la question.

Lamborghini se lancera même dans la fabrication d’une deuxième voiture, cette foi-ci peinte en bleu, arborant le drapeau canadien et les couleurs de Wolff Racing, mais ils la garderont en interne, pour développer la version 5 litres du V12.

L’aileron de la Lamborghini Countach ne sert à rien

La Countach souffre intrinsèquement du même défaut principal que sa devancière, la Miura. À haute vitesse, les deux voitures ont tendance à voir le train avant s’alléger très fortement, du fait de la circulation de l’air autour de la voiture.

De ce fait, venir ajouter de l’appui à l’arrière de la voiture, sans en ajouter à l’avant ne ferait qu’accentuer le phénomène, ce qui serait purement contre-productif. Du coup, si vous prenez le temps de vous penchez en détail sur l’aileron de la Lamborghini Countach, vous constaterez que son plan est neutre, ne générant, au final, que de la trainée supplémentaire, sans impact sur l’équilibre global de la voiture.

Un accessoire encombrant

Même s’il est devenu un des éléments distinctifs de la voiture, l’aileron de la Lamborghini Countach n’est ni un équipement de série, ni une option, mais un accessoire ! En effet, pour échapper à la coûteuse démarche d’homologation, c’est sous cette forme que l’aileron sera vendu.

Conséquence amusante de la chose, l’aileron ne pouvait donc pas être installé à l’usine de Sant’Agata. De fait, c’est un employé qui se chargeait de l’installer dans la cour d’un entrepôt voisin, armé d’un gabarit, de sa perceuse et de ses vis pour assembler le tout sur le petit couvercle de coffre.

Comble de l’inutilité de ce gros appendice, il faut impérativement que le coffre soit fermé pour pouvoir ouvrir le capot moteur, sinon, l’aileron de la Lamborghin Countach en empèche l’ouverture !

Comme vous venez de le voir, ce simple petit (gros, très gros) bout de plastique vaut un article à lui tout seul, tant les anecdotes autour de lui sont nombreuses. D’ailleurs, j’ai failli en oublier une dernière : si vous faites un tour sur le site de Lamborghini, pas une seule Countach en photo n’est pourvue de l’aileron !

Crédits photos : News d’Anciennes, Wheelsage, LamboCARS