Goulaine Revival 2022, une très belle première

Publié le par Vincent

Goulaine Revival 2022, une très belle première

Les 10 et 11 septembre 2022, l’équipe du salon nantais Historic Auto nous conviait à sa toute première édition de Goulaine Revival. Une garden party au cœur du vignoble nantais et dont le seul nom suggérait déjà un programme alléchant.

Les valeurs sûres

Avant même de découvrir Goulaine Revival, l’affiche nous donnait quelques indices sur les orientations prises par ce nouvel événement. Cette dernière représentait un couple élégant au volant d’une Alfa Romeo 6C avec le château de Goulaine se dessinant en arrière-plan. Une illustration qui laissait présager un décor soigné et de belles autos.

Si vous lisez régulièrement les articles de Marc, les lieux, l’organisation ou une partie des véhicules exposés, ne vous seront pas complètement inconnus. En effet, cela fait maintenant quelques années que le château de Goulaine est devenu le théâtre régulier de bien des événements en anciennes. L’année dernière nous y emmenait pour prendre le départ du Rallye du Cœur et en 2020 Benjamin y essayait une Ford A aux abords du château.

Parmi les 250 véhicules présents à Goulaine Revival ce weekend, on retrouvait quelques modèles emblématiques et pour ainsi dire « mascottes » du coin, à l’image la sympathique Ford Speedster de Charles. Une auto essayée par Thibaut ici (avec des image dynamiques faites devant le château) :

Simplicité et éclectisme

Dans la cours du château, les voitures exposées était très variées : Alpine A110, buggy Volkswagen, Mazda RX8, Panhard Dyna Z… Une sélection proposant un panel complet de toutes les époques et de tous les styles d’automobiles.

L’absence de barrières permettait aux visiteurs de faire des photos au plus près et d’humer les odeurs des voitures anciennes. Les propriétaires étaient souvent à côté pour lever le capot et faire découvrir leur auto. En s’approchant ainsi, on pouvait remarquer que chaque véhicule avait été minutieusement nettoyé pour l’occasion.

Dès le samedi le carrousel de 1916 a fait le bonheur des petits et grands. Côté animations, il y avait deux concerts de jazz participant à l’ambiance chic et détendue. Sur le côté du château on retrouvait un espace militaire, un pour les youngtimers et un autre pour les poids-lourds.

À Goulaine Revival, les deux roues n’avaient pas été oubliés. Une partie du parc leur était dédiée. L’ARNO (Auto Rétro Nantes Océan) organisait un petit rallye en journée permettant aux visiteurs de profiter du va-et-vient des belles Harley et Terrots. D’autres motos étaient aussi visibles à l’intérieur du château ainsi qu’une superbe collection de Lambretta.

De Dion, un patrimoine local

Au cœur des jardins à la française du château de Goulaine, on pouvait admirer trois automobiles De Dion Bouton. Bien que ces voitures n’aient jamais été produite en Loire Atlantique (puisque les ateliers étaient situés à Puteaux en région parisienne), elles font figure de véritable patrimoine local. En effet, l’un de ses créateurs, le Marquis De Dion, pionnier de l’histoire de l’automobile, était originaire de Carquefou (au Nord de Nantes).

L’association De Dion & Patrimoine milite pour préserver et transmettre cet héritage industriel et culturel. Elle a pour projet de créer un lieu dédié à cette mémoire au sein du parc du château de Maubreuil, ancienne demeure du Marquis De Dion.

Goulaine Revival 2022 Vincent Decours News dAnciennes 7- Goulaine Revival

Pierre est Vendéen, passionné par les marques De Dion et Syphax, il fait naturellement partie de l‘association. Il possède cette De Dion Bouton Type ID de décembre 1919 exposée à Goulaine Revival. Ce dernier est propulsé par un moteur borgne à soupapes latérales de quatre cylindres pour 1846 cm³.

« Au début, je n’étais pas vraiment attiré par les avant-guerres mais après y avoir gouté c’est difficile de s’en passer. Cette De Dion se conduit relativement facilement. Elle dispose même d’une boîte quatre vitesses, un agrément assez innovant pour l’époque. Elle monte sans problème à 70 km/h mais il faut pouvoir la stopper. En effet, la pédale de frein actionne des mâchoires qui agissent sur l’arbre de boîte. Il vaut donc mieux ne pas trop le solliciter sous peine de le faire travailler. Le freinage se fait alors en actionnant la pédale et le levier qui agit sur les roues arrière. »

Pierre possède cette torpédo depuis maintenant 6 ans. C’est un ami qui lui a transmis sa passion pour la marque.

« J’ai eu la chance de rouler régulièrement avec cette voiture. Le jour où mon ami a voulu s’en séparer, je lui ai dit que ce n’était pas la peine de la mettre en vente et qu’elle changerait tout simplement de garage. »

Depuis, sa collection de De Dion s’est agrandie avec un modèle de 1910 et quelques cycles de la marque.

Un mot de l’organisation

A l’initiative de cette belle sortie de rentrée, on retrouvait le trio gagnant d’Historic Auto : Florian, Benoit et Charles qui a répondu à mes questions.

Comment a émergé l’idée de ce Goulaine Revival ?

« On avait cette idée en tête depuis un moment. Christophe, le propriétaire du château de Goulaine est un bon ami. À chaque fois que l’on voyait son château avec nos voitures, on se disait qu’il y avait quelque chose à faire. Une sorte de petit Chantilly mais en plus accessible. Il nous a loué tout le château pour un prix très symbolique et nous a laissé carte blanche. »

Quelle est l’essence de l’événement ? 

« On voulait faire une fête de l’automobile et de la locomotion sous toutes ses formes. Montrer que peut importe le type de véhicule, on reste une grande famille de passionnés. L’idée était également de faire l’après salon pour remercier les exposants et visiteurs d’Historic Auto 2022. C’est pour cela que l’entrée de Goulaine Revival était gratuite et les stands des professionnels très abordables. »

Quelles ont été les surprises de Goulaine Revival ? 

« Ce qui m’a beaucoup plu c’est de voir que même les visiteurs se prêtaient jeu du Revival. La majorité avait fait un effort sur leur tenue. Sans imposer de dress-code, c’était super de les voir avec de beaux chapeaux, des pantalons de couleur ou même en marcel dans l’esprit plus campagnard. Cela rejoint l’esprit accessible de l’événement : même si l’on n’a pas de voiture, on peut participer au spectacle, venir bien habillé et faire des belles photos en posant devant les autos. »

Des visiteurs de goût !

Comme dans la plupart des rassemblements, la seconde partie de l’exposition se fait toujours sur les parkings visiteurs. Goulaine Revival en proposait deux, chacun avec leurs atmosphères bien distinctes. L’un avec des autos en bordure du jardin et l’autre un peu avant l’entrée du château à pour une ambiance plus campagnarde.

Tout au long du weekend ont défilé un lot de pépites et de classiques : Renault 17 TS, Coccinelle, Triumph Sprite, Porsche 911…

Contrairement à ce que l’on pouvait voir sur l’affiche, il n’y avait pas d’Alfa 6C mais tout de même un très beau panel d’italiennes à Goulaine Revival. Le hasard nous a permis d’observer différentes générations et versions de la Lancia Beta, dont un coupé, deux breaks de chasse HPE (on en a essayé un ici) et une Monte Carlo. Les fans de rallye avaient également les yeux pétillants au passage d’une Delta dans sa livrée Martini Racing.

Ce qui fait la différence

Des rassemblements d’anciennes, il en existe des centaines en France. Comme il est impossible de tous les faire (que l’on soit visiteur, exposant ou même contributeur de News d’Anciennes), cela nous contraint à faire une sélection suivants différents critères.

  • Le cadre. Est-ce que c’est une expo en toute simplicité sur le parking du supermarché du coin ou le Concours d’Elégance au château de Chantilly ?
  • La thématique. Certaines sont généralistes, d’autres dédiées à une marque, un modèle ou une époque.
  • Est-ce que les anciennes roulent ou restent statiques ?
  • La popularité. Certains événements existent depuis des dizaines d’années pour de très bonnes raisons. Une communication soignée peut susciter l’envie mais aussi témoigner d’un certain professionnalisme de l’organisation. Et puis très important, le bouche à oreille : est-ce que les copains y vont aussi ?
  • Est-ce que je peux facilement y emmener ma famille ? Quand on est passionné, il est facile de passer une journée entière en anciennes. Ça l’est parfois moins de le faire en famille… Pourtant, la transmission et le partage de la passion à ses proches restent essentiels. Certains événements s’adresseront aux spécialistes quand d’autres proposeront une approche plus accessible au grand et garantie sans overdose.

Ces réflexions vous sont certainement très familières. Si je vous en parle c’est parce qu’à mon sens, Goulaine Revival a réussi à faire les bons compromis. Que l’on soit passionné d’anciennes ou non, la réputation de l’organisation, l’affiche, le château de Goulaine, l’accessibilité, la variété des véhicules et les animations ont su véhiculer cette attractivité.

Une formule qui a su conquérir quelques 13 à 15.000 visiteurs en deux jours. Une excellente fréquentation pour ce premier Goulaine Revival. Devant ce succès et les retours du public, la question n’est pas de savoir s’il y aura une seconde édition, mais plutôt quand aura-t-elle lieu ? L’organisation réfléchit également à peaufiner le concept en le rendant encore plus vivant.

« Les gens ont besoin de voir les voitures en mouvement, de les entendre, les sentir, de voir l’automobile vivre. »

Vincent

https://vincentdecours.com

Ingénieur de formation, il se lance dans les anciennes en 2011 en écrivant "Auto d'Antan", une revue amateur sur les véhicules anciens. Trois ans plus tard il se lance sur la blogosphère puis rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2016 . Il partage la route avec sa Motobécane N40TS, son Vélosolex 3800 et sa Renault 5 GTL.

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