Essai d’un Renault Scenic 2, un « collector » au service des anciennes !

Publié le par Benjamin

Essai d’un Renault Scenic 2, un « collector » au service des anciennes !

On ne va pas tourner autour du pot, si on vous parle d’un Renault Scenic 2 aujourd’hui, ce n’est pas pour rien. Regardez simplement votre calendrier ! Pourtant, on va vous parler d’un Renault Scenic 2 très spécial, rien de moins que celui qui permet de réaliser de très nombreuses photos pour News d’Anciennes !

Présentation du Renault Scenic 2

Après que le premier Renault Scenic ait été un gros succès, Renault avait la pression au moment de sortir la deuxième mouture de son monospace à succès. Le Scenic, dans cette version, sera produit de 2003 à 2009. À l’époque un SUV c’est un BMW X5 ou un Mercedes ML et du coup les monospaces sont les stars des voitures familiales. Résultat : plus de 1.3 million d’exemplaires vendus !

Extérieurement « il y a pire »

Est-ce qu’un designer de monospace a déjà réussi a faire un beau véhicule ? Vaste question tant les difficultés sont nombreuses. Le principe même du monospace c’est qu’on ne peut pas jouer sur le long capot ou un arrière effilé. Du coup, on fait comme on peut et Vincent Pedretti a fait quelque chose qui tient la route.

L’habitacle est roi sur un monospace. On retrouve donc des surfaces vitrées larges et de grandes portières. Le Scenic 2 a au moins « l’avantage » d’avoir gardé un semblant de capot et une calandre qui renvoie directement à la Mégane. Car le Scenic 2 est encore un dérivé de la compacte à succès de Renault. D’ailleurs, sans qu’il n’y paraisse, les deux autos partagent 30% de leurs pièces de carrosserie !

On remarque également que c’est une auto prévue pour ceux qui n’en prennent pas spécialement soin et qui la laissent en ville. Les bandes de protection sont nombreuses, les pare-chocs affirmés. Le gris métal de la carrosserie renvoie un semblant d’élégance et a la chance de ne pas avoir trop mal vieilli malgré le fait que notre monospace du jour ait couché dehors depuis une bonne décennie.

Sinon, est-ce qu’il faut vraiment donner une appréciation de cette ligne ? Vous croyez vraiment qu’on a choisi de vous parler de cette voiture pour son design ?

Intérieurement : 100% pratique

L’intérieur c’est donc tout l’intérêt d’un monospace. Le Scenic 2 ne s’y trompe pas et propose un intérieur vaste, clair… et surtout pratique.

Renault Megane Scenic turbo GTR 06802-

Le tableau de bord, c’est du classique de chez Renault avec un bandeau regroupant toutes les infos. Autour, c’est du plastique moussé, sombre mais d’une plutôt bonne qualité et qui résiste bien aux UVs et aux rayures.

L’autoradio est une pièce centrale et il est commandable depuis le volant. C’est d’ailleurs pour ça qu’on retrouve toujours l’autoradio d’origine sur notre Scenic 2 du jour. L’inconvénient c’est qu’on doit trouver des parades pour diffuser une playlist endiablée.

À l’avant comme à l’arrière on est vraiment assis et on a de la place. Trois adultes pourront voyager derrière sans trop trouver le temps long. Et puis il y a de la place pour ranger le matériel photo et des prises allume-cigare à foison pour brancher les smartphones épuisés par les stories et les PC qui nous servent à traiter les photos dès qu’on est repartis d’une spéciale (sur le Tour Auto ou le Monte-Carlo Historique). Ajoutons un luxe bien utile : la clim qui permet de rester presque frais et dispo après une grosse journée… même si le chauffage de notre modèle du jour a dû passer par la case réparation.

On termine avec le coffre. D’habitude on ne vous en parle pas… et pourtant il est très important. En allant à un essai on y case facilement tout le matériel photo nécessaire. Et arrivé sur place, on peut y mettre deux photographes qui feront les photos dynamiques sans se mettre de coups de coude et qui pourront bénéficier d’un confort de suspension plutôt correct pour éviter que toutes leurs photos ne soient floues !

Moteur : à cœur vaillant…

« C’est quoi ton moteur sur le Scenic ? »
« 1.9 dCi 130 »
« Oula »

Bon, on touche du bois, mais jusque là, pas de grosse emmerde (calculateur de Turbo et c’est tout). Certes, cette génération de dCi , 1.5 et 1.9 confondus, est mal née. Un problème de coussinet mal dimensionné et hop, plein de moteurs à la benne. Heureusement, chez Renault on a rectifié le tir et ce Scenic de 2007 semble avoir tiré les bons numéro à la distribution des composants.

Sinon, 130ch ça donne quoi ? Et bien il faut avouer que le Scenic n’est pas vraiment une ballerine. Il n’empêche qu’avec 130 canassons, on se retrouve avec une cavalerie largement suffisante. De quoi envisager sans trop de souci un voyage autoroutier.

Le plus important : le vécu de CE Scenic 2

Quand on vous parle d’une voiture de course, on vous parle d’un palmarès. Toute proportions gardées, ce Scenic aussi a un palmarès. Certes, ce n’est pas du genre à se retrouver dans un livre, mais quand même.

À son actif on notera que ce brave Scenic 2 a roulé sur l’anneau de l’Autodrome de Linas-Montlhéry, dans les deux sens, et même sur le routier ! Côté circuit ajoutez celui de Vendée ou celui d’Alès, plus les voies de sécurité des circuits de Lédenon ou du Paul Ricard… où il a même crevé un pneu à cause d’une agrafe de rail de sécurité quand il nous a emmené suivre le Tour Auto 2021.

Mais c’est bien sur la route que le Scenic 2 a également participé au suivi du Monte-Carlo Historique 2022. Cela signifie qu’il a attaqué des cols mythiques, Turini compris, et affronté la neige du Col de Carri quand les organisateurs fermaient aux concurrents !

C’est également ce Scenic qui a permis de réaliser des dizaines de milliers de (déchet compris) de photos de travelling. La première auto qui l’a suivie ? La BMW 1600. Ensuite il a vu de tout, de la Renault 4 à la Bugatti Type 35, de la Ford T à la Testarossa, de la D.B Barquette à la Crosslé ! On ne vous dit pas qu’il a fait la course… mais il était devant !

Pour ce qui est du palmarès plus « mécanique », notre bon vieux monospace Renault a servi à redémarrer quelques autos bien prestigieuses, tous câbles dehors. Les derniers en date ? Un 6 et un 12 cylindres !

Au final, ce Scenic 2 porte quelques stigmates de ce passé. Sur l’avant et la portière gauche, l’autocollant « Presse Tour Auto 2021 » a laissé des traces. À l’arrière, le S manquant de Scenic n’a pas resisté à un carton lors du remballage du salon de Rouen 2014.

Au volant du Renault Scenic 2

C’est parti pour faire un tour. Vous n’avez jamais conduit de Scenic ? Vous allez être étonné. Comme beaucoup des membres de l’équipe qui l’ont conduit d’ailleurs. Parce que quand vous dites « Scenic 2 », on vous regarde bizarre. On se dit que vous allez vous traîner et qu’en plus ce sera tape-cul.

L’installation : pas de miracle, on est assis haut, pas comme dans une Alpine A110 (qui l’a suivi). Par contre, le siège est réglable facilement et manuellement (pas comme une Rolls-Royce Silver Spur… qui l’a suivi) et permet de trouver une position de conduite adapté à un humain normalement constitué, pas comme dans une Maserati Merak (qui l’a… vous avez compris). Le volant est bien incliné, pas comme dans un combi (…), bref, on est installé comme papa dans sa voiture… ce qui est au passage ce à quoi il sert le plus.

Démarrage… Mince, j’ai pas mis la clé ! Mais pas de problème ! C’est « kifri » (key free) et du coup on démarre en pressant sur le bouton et sur la pédale d’embrayage pour réveiller le moteur 1.9 dCi qui fait un bruit… bien plus moche que beaucoup des autos qui l’ont suivi. Bon, c’est pas le tout mais notre essai du jour est en train de prendre la poudre d’escampette.

Première… attend, il est où le frein à main ? Là encore, pas besoin mon gars, suffit de débrayer et il s’enlève tout seul. Les démarrages en côte, c’est son dada ! Le démarrage est bon, on sent qu’il a du couple le pépère. En même temps, heureusement. Si la poussée des 130 canassons est plutôt correcte, on va dire que les nombreuses sportives essayées, même moins puissante, pouvaient se montrer plus promptes à les faire débouler.

Sauf que là, on a un bon gros diesel. Et quand il s’agit de rattraper le sujet du jour, calé à son 80 km/h réglementaire (ça nous arrive, promis), le Scenic 2 sait vraiment y faire. On accélère jusqu’en 4e, on est déjà à la vitesse limite, sans avoir fait hurler le moteur, même si éructer eut été le meilleur terme. Et il reste encore deux rapports pour réduire le bruit, pourtant pas dérangeant, et faire baisser la conso.

Par contre, on a une pensée pour le copain en train d’essayer la sportive devant. Quand il se bat avec l’état de la route et que le moteur de l’ancienne essayée est déjà à 3500 tours, le brave Scenic avale la route, sans secouer les occupants outre mesure, avec un petit 1500 tours qui est tellement appréciable avec un litre de gasoil à plus de 2€.

Pendant que le copain de devant a la banane et que Mark / Guillaume (en fonction de qui est au volant de l’ancienne) règle le chauffage à 120°, on roule sans trop de souci vers le premier arrêt. Là, c’est branle-bas de combat. On démonte la plage arrière et on transfère le contenu, hétéroclite, du coffre vers les sièges, séparés et inclinables de derrière. Vous l’aurez compris, c’est le moment où on est arrivés au départ de la section qu’on a préalablement repéré, via google map ou parce qu’on connaît le coin par cœur, pour faire nos travellings, même si rollings serait plus adapté.

Avec un ou deux photographe dans le coffre, c’est parti. On se cale à 30, on peut même mettre le régulateur et on scrute l’horizon. Parce que c’est sur ces sections là qu’il va falloir vérifier la signalisation horizontale et se décaler dès qu’on a assez de visibilité pour rouler à gauche quelques secondes le temps que ça mitraille derrière. Et quand c’est fini un « j’me rabat » pour prévenir les photographes qu’il faut un peu plus s’accrocher. Voilà comment on réalise de belles photos.

Renault Megane Scenic turbo GTR 06731-

Une fois au bout de la section, et si on en a assez fait avec l’auto essayée derrière nous, on inverse. On repasse le bazar matériel photo dans le coffre et l’un des photographes se dévoue pour s’exposer au vent, aux moucherons et parfois aux gouttes de pluie projetées pour faire des photos depuis le siège passager, tandis que le conducteur doit toujours regarder devant pour pouvoir se décaler.

Rolls Royce Corniche 1-

Évidemment, c’est plus sur le trajet du retour qu’on apprécie le confort du Scenic 2. Mine de rien, quelques heures d’essai, avec souvent un lever aux aurores, ça fatigue un peu. Le dCi ronronne, la clim s’est stabilisée à une température de compromis suffisante pour ébouillanter un homard, la radio est toujours muette et on débriefe notre journée. Une journée pendant laquelle on a essayé une ou plusieurs voitures de dingue, une journée pendant laquelle on a pris des photos plus ou moins bonne.

Mais une journée où on a passé plus de temps assis dans le Scenic qu’à faire autre chose !

Conclusion :

Ce Renault Scenic 2, c’est comme le cadreur lors d’un film. Vous ne le voyez pas, pourtant il est toujours là et c’est lui qui fait une grosse partie du travail !

D’accord, on pourrait opter pour une voiture ancienne qui offrirait pas mal des possibilités qu’on vous a décrit et qui font que ce bon vieux monospace un vrai atout pour nos reportages. Pour autant, est-ce qu’on est sûr de trouver une auto qui coche toutes les cases ? Pas sûr !

Maintenant que cette blague en forme d’hommage est passée, vous avez un peu partagé les coulisses d’un essai avec News d’Anciennes. Vous vous êtes mis à la place de Chloé, Bernie, Anaïs, Mark, Pierre, Ludovic, Guillaume, Marc, Thibaut, Vincent, Alexis, Fabien, Alain, Florent, Elias, Bertrand, Antoine (qui n’avait pas encore son permis mais c’était sur circuit), Toma, Joris, re Fabien (pas le même) qui ont eu la « chance » de se mettre à son volant.

Et une pensée pour Thomas (un autre) ou Augustin qui ont aussi pris son volant, nous laissant conduire une Aston Martin ou des Ferrari près de Fontainebleau !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. FBe69

    Haha… Merci pour ce reportage, qui en dit plus sur votre manière de travailler.
    Finalement, combien de temps passez-vous sur le terrain à faire un essai routier ? et à combien de personnes ?
    Bonne continuation

    Répondre · · 1 avril 2022 à 10 h 37 min

    1. Benjamin

      Pour un essai routier, le temps varie énormément. Si on part avec deux voitures, ce qui est de plus en plus le cas, ça allonge le temps de prise de photos mais le temps de conduite reste le même.
      Ensuite la longueur de la conduite peut varier en fonction de la possibilité donnée par le propriétaire de faire des bornes et de la distance pour rejoindre les spots statiques.
      Grosso-modo on prend 3h avec :
      – 1h15 de roulage
      – 1h de photos statiques et dynamiques
      – le reste en bavardage et mise en place

      Répondre · · 1 avril 2022 à 10 h 42 min

  2. Antoine Lannoo

    vivement demain que vous reprenez une activité normale

    Répondre · · 1 avril 2022 à 11 h 45 min

  3. Yves

    Hello, excellent reportage, avec un sujet parfait pour ce 1er avril. Un article qui sent le poisson… Merci !!

    Répondre · · 1 avril 2022 à 13 h 46 min

  4. lombardini

    Super reportage, precis, marrant. Par contre ces « qui l’a suivi » , ça veut juste dire le contraire , dommage ! C’est le Scenic qui suit, pas le collector, non? » Qu’il a suivi », du coup.

    Répondre · · 3 avril 2022 à 6 h 13 min

  5. Valtat

    Vous auriez du essayer un scenic 2l turbo

    Répondre · · 3 avril 2022 à 8 h 37 min

  6. gemeaux Dupont

    Avez-vous essayé le1.5 dci 103 cv ?
    Trop facile de vanter le 1.9dci….

    Répondre · · 4 avril 2022 à 22 h 17 min

    1. Benjamin

      Comme c’est plus facile de vanter une R5 Alpine qu’une R5 L (mais on vante les deux).
      On est pas là pour vanter un Scenic, c’est un article à prendre au SECOND degré (minimum) et on est pas là pour essayer la gamme Scenic !

      Répondre · · 4 avril 2022 à 22 h 21 min

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