Concepts et Études, ép. 50 : Matra Laser, jolis artifices

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 50 : Matra Laser, jolis artifices

Cinquante épisodes ! Si on m’avait dit que cette chronique durerait plus de 4 ans, je ny aurais probablement pas cru. C’est toujours un réel plaisir d’aller chercher un prototype oublié pour vous raconter son histoire (les épisodes précédents sont là). Pour cette cinquantième, penchons-nous sur un dessin italien sur base française, la Matra Laser.

Une pure étude de style

Après avoir travaillé sur le restylage de la Matra 530, Giovanni Michelotti, décide de laisser libre cours à son imagination sur la petite sportive française. Le résultat ? Un coupé dans l’air du temps, qui laisse même entrevoir quelques détails des modèles à venir, alors qu’il n’est absolument pas impliqué dans le développement de celle qui va devenir la Bagheera.

Le designer italien se facilite un peu la tâche en faisant de la Matra Laser une stricte deux places, là ou la 530 était une 2+2. Mais même si les dessous (y compris le V4 Ford) sont conservés, la nouvelle voiture tranche en terme de style. Place aux lignes tendues, quasi plates, apparues depuis quelques années déjà. Cependant la voiture trouve sa propre personnalité.

Notamment, on notera ces énormes pontons qui, en plus d’assurer la rigidité de la voiture, servent également à canaliser l’air vers la baie moteur, afin de permettre le refroidissement. Les phares escamotables sont cachés sous de fausses ouïes, masquant au passage leur implantation assez reculée.

La Matra Laser est présentée au Salon de Genève 1971 dans une pétillante livrée jaune, soulignée de chromes ça et là. En aucun cas, il n’est question de la produire en série, mais Michelotti va faire évoluer son concept. On la voit à nouveau au Salon de Montréal 1972, cette fois-ci dans une livrée gris métal, avec des passages de roues retravaillés.

La Matra Laser de nos jours

L’histoire de la Matra Laser est assez obscure. Pour être honnête, il est même assez difficile de la suivre. Après le Salon de Montréal 1972, elle entre dans la collection d’un musée avant de disparaître à la fin des années 90.

Sa localisation demeure floue pendant des années, elle échappe même à Eduardo Michelotti, qui s’est mis en quête de rassembler les créations de son père Giovanni. Malgré tout, on la voit apparaître au deuxième Concours d’Élégance de Tokyo en 2009 avant d’à nouveau se cacher à la face du monde.

Elle a fait une apparition à Tokyo, en 2019, lors des Nostalgic 2 Days, dans un bel état de conservation (et je soupçonne de restauration, vu l’effet pailleté de la peinture métallisée, et la disparition de quelques éléments chromés à l’extérieur). On l’a enfin vue en annonce chez le négociant TPE, basé à Tokyo l’an dernier.

Crédits photo : Michelotti, Wheelsage

Crédits vidéo : Carrozzieri Italiani

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. FBe69

    Merci pour cette découverte. Il s’agit d’un prototype motorisé (V4 Ford ?) et roulant ?

    Répondre · · 11 septembre 2023 à 17 h 02 min

    1. Pierre

      La Laser reprend tout le soubassement d’une 530, donc oui, elle est roulante, et oui, il s’agit bien du V4 Ford.

      Répondre · · 11 septembre 2023 à 17 h 55 min

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