L’Alpine A210 de « La Gombe » est de retour au Mans

Publié le par Benjamin

L’Alpine A210 de « La Gombe » est de retour au Mans

C’est demain que la vente RM Sotheby’s des 24h aura lieu. Une vente qui ne comporte « que » 24 lots mais tous exceptionnels. Dans ces différents lots on retrouve quelques voitures (de course) françaises dont une Alpine A210 qui possède un superbe palmarès et qui s’était aussi fait connaître il y a quelques années lors de la vente aux enchères de la collection « La Gombe ». On vous propose de revenir sur son histoire particulière.

L’Alpine A210 en bref

C’est en 1963 qu’Alpine entame son offensive mancelle. L’objectif n’est pas la victoire finale, les petites autos, légères et avec de petits moteurs, en un mot conformes à la philosophie de Jean Rédélé, visent les victoires à l’indice. M63, M64 et M65 lancent l’aventure avec des carrosseries toujours plus fines. Celles qui aurait du s’appeler M66 est finalement nommée Alpine A210.

C’est une évolution de la M65 (elle-même évoluée de la M64) avec un châssis tubulaire. Son moteur est d’abord un 4 cylindres en ligne de 1296 cm³. Développé par Gordini, ce n’est pourtant pas vraiment celui de la R8 puisqu’il a deux arbres à cames en tête et développe 135ch. Il peut être accolé à une boîte Hewland ou une Porsche en fonction des courses. Par rapport à la M65, la carrosserie s’est affinée, notamment dans sa partie arrière, tout en gardant une certaine parenté avec l’A110.

Eclate Alpine A210-

L’auto fait ses débuts aux 24h du Mans 1966 et signe un retentissant quadruplé en prototype 1,3 litres. Cheinisse et Lageneste remportent également le prix de l’efficacité énergétique.

En 1967, on conserve le 1,3 litres mais, pour jouer sur différents tableaux, on peut aussi motoriser l’auto avec un 1470 cm³ de 165ch et un petit moteur de moins de 1 litre. Cette année là, au Mans, c’est un nouveau triplé qui est assuré en prototype 1,3 litres tandis que la victoire est également remportée en prototype 1,5 litres !

Même avec l’arrivée de l’A220 en 1968, l’Alpine A210 continue son aventure. On note une nouvelle victoire en 1,3 litres aux 24h du Mans avant une nouvelle victoire à l’indice, de performance cette fois, en 1969 ! Après cela, la retraite arrive.

L’Alpine A210 #1725

Notre voiture du jour est de la seconde série puisqu’elle n’est construite qu’en 1967. Propulsée par le 1296, c’est aux 24h du Mans qu’elle reçoit son baptême du feu ! José Rosinski et Henri Grandsire sont à son volant avec le numéro 46. 37e en qualifications, elle tourne bien et termine à une superbe 9e place au général et c’est elle qui remporte sa classe !

A210 24h du Mans 1967 copie-

Moins de deux semaines plus tard, Delageneste et Marnat terminent 9e aux 12h de Reims avec une nouvelle victoire de classe. En Septembre, Grandsire abandonne aux 500km du Nürburgring. Pour sa dernière course de l’année, aux 9h de Kyalami, Depailler et Grandsire terminent 7e pour une nouvelle victoire de classe !

Sa saison 1968 débute début Septembre aux 500km du Nürburgring et cette fois Grandsire voit l’arrivée à la 4e position. Pas de 24h du Mans ? Mais si, en 1968 la classique mancelle est déplacée au mois de Septembre. L’Alpine A210 #1725 est confiée à Andruet et Nicolas avec le numéro 55 mais motorisée, cette fois, par le 1005 cm³. Qualifiée « seulement » 50e, elle va se hisser à la 14e place au général et s’offrir une deuxième victoire de classe, doublée de la victoire à l’indice.

L’Alpine A210 #1725 ne resortira qu’une seule fois en course. C’est aux 24h du Mans 1969 et Le Guellec et Tramont sont à son volant avec le numéro 46 et le moteur 1470 cm³ dans leur dos. La voiture ne verra pas l’arrivée, un joint de culasse décidant du contraire.

24h du Mans 1969 Wikimedia Zantafio-

C’est la dernière course de l’Alpine A210 #1725 et elle prend sa retraite avec le meilleur palmarès des 8 A210 construites.

L’Alpine A210 #1725 chez « La Gombe »

Vendue à Christian Martin en 1970, employé de chez Renault, l’auto arrive ensuite entre les mains de Gérard Gombert. Mécanicien et pilote moto, il a déjà commencé sa collection mais c’est bien sur la piste qu’il emmène l’Alpine A210, remorquée derrière une Estafette. Ensuite l’auto prend sa vraie retraite.

Néanmoins, contrairement au reste des autos de la « collection » de « La Gombe », l’Alpine A210 #1725 est soigneusement mise à l’abri sous un hangar de sa propriété près de Fayence. Elle va y rester pendant près de 40 ans. Quand Gérard Gombert décède en 2016, il faut vider et nettoyer la propriété. Pour vider la propriété, les héritiers font appel à Osenat qui organise la vente aux enchères.

Celle-ci fait grand bruit. D’une part parce que la collection de « La Gombe » est connue. D’autre part parce qu’on peut visiter les lieux. Certes, nombre de curieux plus ou moins bien attentionnés s’y sont déjà risqués mais cette fois, c’est légal. On ajoute l’engouement pour les « sorties de grange » qui est encore bien présent dans les esprits et qui a été popularisé par la très médiatique vente Baillon.

En Novembre 2016 l’Alpine A210 est la star de la vente Osenat. L’exposition attire de nombreuses personnes et la salle utilisée pour la vente est beaucoup trop petite pour les 1000 personnes qui se sont pressées pour y assister. Le succès de la vent est énorme. Les 291 lots permettent de récolter 1,9 million d’euros. #1725 est la plus grosse somme atteinte pendant la vente : 710.000 € hors frais !

Tous les principaux résultats sont ici.

L’Alpine A210 #1725 revit

La voiture n’est pas achetée seule. L’Estafette est également de la partie et un moteur 1,3 litres également. Elle se présente encore dans sa configuration du Mans 1969 avec le moteur 1470. Malgré les craintes qu’on pourrait avoir en voyant le nom « La Gombe », l’auto était très bien conservée !

Le nouveau propriétaire l’a nettoyée, lui a remis une bande tricolore et le numéro de course 55, comme lors de sa dernière victoire aux 24h du Mans 1968. Le moteur a été révisé avec 42.000 € de factures. Tournant, il est prêt à retourner sur la piste.

Le lot est estimé entre 1,2 et 1,5 million d’euros. Il comprend donc l’Alpine A210 #1725 mais aussi l’Estafette, à restaurer et immatriculer ainsi qu’un jeu de roues de rechange et le moteur 1,3 litres. Verdict demain sur le circuit qui a vu l’auto briller ! Pour plus de détails sur le lot, c’est par ici.

Photos : Rémi Dargegen pour RM Sotheby’s

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. denis

    et dire que je l’aie vue courir !!!!!! au mans en 69 !!!

    Répondre · · 8 juin 2023 à 21 h 03 min

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