[À ne pas faire] Quand on conduit une ancienne pour la première fois

Publié le par Benjamin

[À ne pas faire] Quand on conduit une ancienne pour la première fois

C’est tellement plus facile de se rater que de réussir ! Après ce qu’il ne faut pas faire en organisant un événement, c’est par là, aujourd’hui on vous met au volant. Parce que quand on monte dans une ancienne qu’on ne connaît pas, il y a des choses à ne pas faire, encore plus que dans une moderne !

Partir sans bien régler la position de conduite

Quand vous montez dans une auto récente, vous réglez la position de conduite, hop, un coup le siège, hop, un coup le volant et c’est parti. Sauf que dans une ancienne, c’est bien différent, surtout qu’à une époque pas si lointaine, le mot ergonomie n’était pas encore dans le « Chevalier » et on ne parle même pas de ses équivalents anglais ou italiens (les allemands connaissaient et ça s’écrit comme chez nous !).

De fait, quand vous vous installez dans une ancienne, réglez votre siège par rapport aux pédales. Oui le volant c’est important, surtout que, souvent, ils ne se règlent pas. Mais au final, si vous n’arrivez pas à appuyer sur les pédales, que le volant soit à la bonne distance, ou non, sera le cadet de vos soucis.

Vérifiez bien que vous pouvez appuyer sur toutes, en allant bien au fond et sans être sur la pointe des pieds. Ensuite réglez le siège. Si l’auto le permet vous ajusterez avec le dossier… où alors vous conduirez avec les bras bien pliés. Rassurez-vous : on s’y fait.

Tester les freins trop tard

Vous êtes sur la route et vous adorez. Vous êtes (presque) bien calé dans le siège, le moteur a déjà chauffé, une grande ligne droite se présente et vous enfoncez la pédale de droite. Les vitesses atteignent des valeurs défendues en ce siècle… et voilà le premier virage / rond-point qui se présente. Vous la sentez la goutte de sueur qui parcourt vôtre nuque ?

Première chose à faire, avant d’appuyer comme une âne sur la jouissive pédale de droite, il faut d’abord tester les freins. Et si vous le faites à basse vitesse, c’est mieux. Par expérience on peut vous dire que les caractères moteurs, les feelings de la direction, les maniements de boîte peuvent être différents mais s’il y a bien une caractéristique qui varie énormément entre deux anciennes c’est le freinage. Dommage, c’est celle qui peut vous sauver la vite !

Alors après quelques mètres seulement, alors qu’il n’y a personne devant ou derrière, testez donc ces freins. Sur un freinage normal d’abord, puis un autre plus gros. Ça vous permettra de juger le toucher de la pédale, sa course et son dosage. Et puis surtout de l’efficacité du système. Parce que même si vous conduisez souvent votre Traction, qui dit que celle de votre pote Bébert est aussi bien entretenue que la vôtre (et inversement) ?

Cela vous évitera aussi quelques sueurs froides du genre un Stop dépassé alors qu’on roulait à 50 (ça nous est arrivé) ou un copain qui fait un bisous au tableau de bord après un refus de priorité (déjà fait aussi).

Faire (trop) confiance aux compteurs

Là on est plus autant dans l’impératif, mais on vous évitera quelques sueurs froides. Les compteurs de nos anciennes, c’est je t’aime, moi non plus, et on a même pas besoin de conduire une anglaise ou une italienne pour avoir des soucis. Tous les compteurs sont importants à des degrés et avec des conséquences différentes.

Le compteur de vitesse qui ne marche pas, ou qui n’est pas bien réglé, c’est un coup à voir un radar flasher sans trop comprendre jusqu’à l’arrivée du courrier.

Un compte-tour récalcitrant ? Le meilleur moyen de faire une salade de soupapes alors qu’on était emporté par la mélodie du moteur dans les tours.

Un témoin d’huile ou d’eau qui s’allume sans raison ? Vous allez appeler votre pote en panique alors que la sonde est HS.

Le meilleur pour la fin ? La jauge d’essence (quand on a le bonheur d’en avoir une) qui flirte vers la réserve, et vous qui jouez du GPS pour trouver une station alors que le réservoir est plein.

Alors rien ne vaut une petite question au propriétaire de l’auto AVANT de partir en balade (entre le moment où vous réglez votre siège et celui où vous testez les freins).

Se renseigner sur la boîte APRÈS le craquement

La synchro. Une belle invention quand même. Mais comme c’était cher (et fragile) on en mettait pas tout le temps sur tous les rapports. Les premières qui s’en passent, c’est courant. Mais elles n’étaient pas toujours les seules et ce n’est pas l’année de la voiture qui va vous le dire, c’est le propriétaire (ou la fiche technique si vous avez potassé avant de démarrer).

En tout cas, mieux vaut demander avant. Parce que rentrer un rapport sans synchro, dans le feu de l’action et à la volée, on a connu plus discret. Vous n’aurez vraiment pas de chance si vous achevez la boîte sur ce coup là, mais c’est possible.

Dans le même temps, demandez combien il y a de rapports. Parce que la 5e, enquillée machinalement sans se poser de question alors qu’il n’y en a pas… ce n’est pas la 5e ! Et puis, si justement il y en a une, ça vous évitera de tirer sur le moteur, stabilisé à 4000 tours en 4e.

Enfin, sur certaines machines bien spécifiques, on pense à une George Irat Roadster ou un coach D.B par exemple, les rapports ne se trouvent pas vraiment là où la rationalisation automobile les a installés sur TOUTES les autres autos. Alors encore une fois, on demande avant de faire des bêtises !

Trop vouloir persévérer

Après avoir tout bien fait, vous y arrivez à peu près. Ou alors vous n’y arrivez pas du tout. Bref, vous êtes dans une auto qui vous fait rêver depuis longtemps mais vous galérez. Les rapports ne passent pas, vous vous faites peur à chaque freinage. Ajoutez à ça la direction qui semble vouloir vous mettre dans le bas côté à chaque virage… oui vous conduisez une Bugatti/Ferrari/Lamborghini/Citroën 5HP, mais vous vous rendez-compte que ce n’est pas pour vous.

Et bien dans ce cas, vous arrêtez tout. Pas la peine de transformer votre séance de rêve en séance de torture. Au bout d’un moment il faut savoir reconnaître qu’on s’est trompé ou qu’on est pas au niveau. On repasse le volant… et souvent on apprécie tout autant la balade dans le siège passager !

Et vous ? Vous avez aussi vos trucs ? Dites les nous en commentaire.

Et puis on serait ravis de prendre les conseils auprès de vous avant d’essayer des autos. Vous voulez nous proposer votre belle ? Ça se passe ici !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. trofin

    – pour une sortie avec pas mal d’arrêts, demander si la batterie charge bien sinon risque de se retrouver ko après quelques démarrages
    – en été, demander si la voiture a tendance à chauffer pour éviter toute surprise dans un bouchon
    – vérifier quels feux sont présents/fonctionnent et par quels boutons ils se commandent, ce ne sera pas le moment de chercher quand le tunnel arrive sur l’autoroute (éventuellement les appels de phares aussi, qui existent avec des commandes très variées)
    – de même pour les essuie-glaces ou la manipulation du toit d’un cabriolet
    – enfin, comme pour les freins, tester la marche arrière qui peut avoir plus ou moins de puissance, c’est mieux de le savoir avant de se garer

    Répondre · · 15 mai 2021 à 16 h 33 min

  2. Jacques Lucarelli

    Bonjour à tous, amateurs d’anciennes…

    Avant de poser votre postérieur dans la voiture de vos rêves, prenez le temps de feuilleter le manuel de boîte à gants!
    On y trouve des tas de détails qui peuvent vous pourrir la vie ou au contraire vous ravir le temps de l’essai.
    Je me souviens d’un article paru ici, où notre pauvre journaliste a déclaré avoir roulé sans chauffage, sans ventilation et sans éclairage de tableau de bord, avec une VW 1300.

    Ce qui nous semble évident (moi, j’ai 68 ans, et mes voitures ont entre 56 et 30 ans) ne l’est pas pour tout le monde; ma nièce s’acharnait un jour sur le verrou du déflecteur, ignorant le rôle du bouton poussoir de déverrouillage.

    Répondre · · 16 mai 2021 à 9 h 55 min

  3. Exeo

    Une petite et tragique mésaventure que je conte en quelques mots sur une (finalement presque) youngtimer: une Renault (super) 5 TL Saga de 1989 que j’avais acquis en juillet 2019 comme daily. J’adorai cette petite auto rigolote et sympathique achetée 1300€ dans un état remarquable avec seulement 120 000 km ! Je la prête à ma soeur qui roule en 206 de 2001. Et la patatras: elle est rentrée dans un petit camion devant elle (juste du dégât matériel) à cause du freinage. Non point que le freinage était défaillant, mais c’était une R5, avec ses minuscules disques et bon vieux tambours derrières, il faut garder ses distances et il faut appuyer fort pour freiner, sinon ça freine pas !!! Elle n’était pas habituée à ces « vieilles » voitures, je ne pensait pas devoir la « former » à conduire une R5 au lieu d’une 206 !!! Et pourtant… Bref, cette petite auto qui avait survécu quasi 30 ans a finalement fini pliée à 6 mois de son passage en youngtimer ! sniff !

    Répondre · · 16 mai 2021 à 12 h 38 min

  4. MONNET Didier

    Ah, les compteurs ! Quand j’ai pris possession de ma première ancienne, un Spider 2000 Alfa Romeo de 1981, j’avais l’impression d’aller vite… Je me disais que c’était dû à la taille de la voiture, le fait d’être assis bas, le bruit, euh non, la musique du moteur, … Et quand j’ai mis Waze pour me guider, j’ai constaté qu’il fallait rajouter 10 % à la valeur indiquée par le compteur vitesse ! J’ai échappé aux flashs des radars par pure chance. Coup de bol, 10 % c’est facile à calculer, et c’est bien le même coefficient de 50 à 130 km/h !
    Je rajouterai un couplet sur l’étanchéité de la capote pour les cabriolets. Une capote saine en apparence peut s’avérer être une vraie passoire lors d’une pluie soutenue…

    Répondre · · 17 mai 2021 à 17 h 47 min

  5. Plas

    Difficile de parler de ma première expérience avec une ancienne.
    C’était une 4CV mais c’était en 1967, elle n’avait que 11 ans et moi 12.
    Autant dire que la conduite des « anciennes » était le quotidien de tous les conducteurs de l’époque.
    J’ai par contre eu l’occasion de conduire une Amilcar CS de 1923 il y a quelques années, et là quel dépaysement et quel plaisir.
    Conduite à droite, pédales de frein et d’accélérateur inversées, freins à tringles sur les roues arrière uniquement : tout un programme.
    Je ne rêve que de recommencer.

    Répondre · · 20 mai 2021 à 20 h 16 min

  6. Pierre J

    Un tru que je remarque quand je fais conduire une ancienne: il faut expliquer la nécessité d’y aller tranquille sur la boîte de vitesses, de comprendre où elles sont, où est le point mort, et de décomposer le mouvement… Et, c’est vrai, d’anticiper pour le freinage.

    Répondre · · 22 mai 2021 à 13 h 41 min

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