La Citroën Trèfle, quand les chevrons s’attaquaient à l’entrée de gamme

Publié le par Benjamin

La Citroën Trèfle, quand les chevrons s’attaquaient à l’entrée de gamme

Pas la peine de vous le rappeler, en 2019 on fête les 100 ans de Citroën. Mais on ne va pas vous reparler ici de la Type A, mais d’une des autos qui lui succédera. Nous sommes en 1922 et la marque sort la Citroën Trèfle, la Type C de son vrai nom.

A, B, C : Citroën se dote d’une gamme

Le premier modèle de la marque, c’est donc la Type A. Une auto de taille plutôt réduite qui a la particularité d’être la première à être construite à la chaîne en Europe. Moteur 1327 cm³, puissance fiscale de 10CV, prix attractif, elle devient vite un succès commercial. Elle poursuit sa carrière jusqu’en 1921 quand elle est remplacée par la B2.

Pour cette seconde auto, Citroën augmente la cylindrée à 1452 cm³ et la puissance par la même occasion. Les cadences de productions sont encore plus grandes.

Par contre ces autos sont des 10CV et le segment des petites voitures est alors occupé par les concurrents Renault et Peugeot, déjà. Même si ce sont les cyclecars qui sont mises en avant par l’état avec des avantages fiscaux à la clé, Citroën préfère viser des autos un peu plus confortables avec ces petites autos. C’est dans la tranche des 5CV que la Type C va venir se placer.

La Citroën Type C

On ne parle pas encore de Citroën Trèfle quand elle est dévoilée fin 1921. C’est la Citroën Type C, ou la 5HP. Si elle peut ressembler à la Type A, la voiture n’en est pas moins totalement nouvelle.

Elle s’appuie sur un châssis métallique en échelle sur lequel sont fixés le moteur de 856 cm³ qui développe 11ch tout en étant économique (5L aux 100 km) et une armature bois sur laquelle est clouée la carrosserie. Elle pèse 543 kg à vide ce qui lui permet d’atteindre les 60 km/h. Étrangement la boîte n’emporte pas de pignons en chevrons, ni même des pignons hélicoïdaux mais des pignons à taille droite. Du moins sur les première et seconde vitesse puisque la 3e est à prise directe. Côté freins, il faut anticiper car le frein de ralentissement est en sortie de boîte et ne fait vraiment que ralentir. Le frein principal est à main et commande des tambours, sur les roues arrières uniquement.

La carrosserie de base, mise en production au printemps 1922, est un torpédo à deux places avec un arrière en pointe qui abrite un coffre à bagages. Les publicités commencent à sortir, le jaune est mis en avant ce qui donne un nouveau surnom à l’auto : le petit citron. Un bleu canon, un havane et un rouge bordeaux arriveront par la suite.

Dans ces pubs on met en avant les femmes. C’est une clientèle particulièrement visée par Citroën qui souhaite proposer une petite voiture à madame quand monsieur conduira une 10HP… ou plus. Du coup on la dote également d’équipement appropriés : la manivelle est complétée par un démarreur électrique, et les phares sont également confiés à la fée électricité.

Les évolutions

En Mars 1923 on voit arriver une version cabriolet. Elle est plus luxueuse et plus confortable que le Torpédo.

En octobre 1923 le châssis s’allonge sur le Torpédo 2 places et permet l’ajout à la gamme d’une version Torpédo trois places T3-1. Ce n’est pas encore la Citroën Trèfle, mais l’idée est là. Le châssis permet une carrosserie plus large. Le siège conducteur est fixe. Par contre le siège passager est monté sur rails. Il peut se reculer et laisser alors la place à un strapontin qui est sinon logé sous le tableau de bord.

La prochaine auto à rejoindre la gamme c’est la Voiture de Livraison début 1924. L’arrière est occupé par une partie « fourgon » qui permet d’emporter 125 kg de charge utile. Un petit poids, mais bien utile pour les artisans.

L’arrivée de la Citroën Trèfle

Fin 1924 la T3-1 cède sa place à la T3-2 qui reprendra très vite le surnom qu’on lui connaît tous : la Citroën Trèfle. Là, la troisième place est fixe. Elle est disposée dans l’axe de l’auto, derrière la rangée de siège avant. Une disposition en trèfle, tout simplement. Forcément le coffre en pâtit et il est remplacé par deux petits espaces de part et d’autre du passager arrière. On la reconnait aussi avec le passage de la roue de secours à l’arrière (elle était côté conducteur sur la T3-1).

Sa carrière sera finalement assez courte. Au cours de l’année 1925 les version torpédo et livraison disparaissent. La Citroën Trèfle et le cabriolet disparaissent eux en 1926.

En fait Citroën prépare à l’époque la sortie de la B14 « tout acier » (on supprime l’armature bois qui soutient la carrosserie). Ce n’est pas réellement la première auto de la marque à recourir à cette technique puisque la B2 l’a adoptée en 1924. Par contre, la transformation de la Citroën Trèfle et des autres Type C serait trop coûteuse, même si une Type C4 est effectivement étudiée. 80.232 Type C seront sorties des usines de Levallois (pré-assemblage) et Javel (assemblage final) pendant les 4 années de la carrière de l’auto.

La Citroën Trèfle de nos jours

On espère la voir en nombre à la Ferté Vidame pour le rassemblement du Centenaire. Malgré tout, on estime que moins de 3000 autos ont survécu. Le site Citroën Origins en recense une douzaine.

En tout cas c’est une des autos emblématique des années 20. De plus sa cote est relativement abordable et les pièces se trouvent. Une bonne idée pour agrandir sa collection.

Photos prises lors de la visite du Conservatoire Citroën qu’on vous invite à découvrir ici.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. VERRIE J-P

    Agréable présentation de la Trèfle que, alors enfant, je vis circuler sur les routes, Une interrogation me vient : cette voiture était-elle équipée d’un avertisseur électrique ? Merci à qu, averti de la chose, rafraîchira ma mémoire !:

    Répondre · · 2 juin 2022 à 12 h 24 min

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