Un cheval en spéciale de rallye, la Ferrari 308 GTB Gr IV

Publié le par Benjamin

Un cheval en spéciale de rallye, la Ferrari 308 GTB Gr IV

On vous en parlait il y a quelques jours dans notre article consacré aux engagés du Tour Auto. La classe G/H/I accueille depuis plusieurs années des Ferrari 308 GTB Gr IV, redoutables autos de courses à l’histoire, mais celle-ci a surtout foulé le bitume du rallye, chose rare pour une Ferrari ! On vous présente son histoire en détails.

Andruet + Pozzi + Ferrari + Michelotto = la 308 GTB Gr IV

En 1975, Ferrari sort la Ferrari 308. Deux modèles existent, tous deux dessinés par Fioravanti chez Pininfarina, la GTS, le Spyder et la GTB, la Berlinetta. La voiture embarque un V8 de 2926 cm³ en position centrale arrière et est équipée, pour les premiers modèles, d’une carrosserie en fibre de verre, ce qui leur vaut maintenant la précision Vetroresina.

Dans ces mêmes années, Jean-Claude Andruet et Pozzi cherchent une nouvelle monture, pour les rallyes ! Le pilote a développé la Lancia Stratos, à moteur Ferrari, le second est l’importateur français qui cherche à renouveller ses 365 Daytona. Ils formulent à Ferrari la demande de développer une telle auto. Preuve de sa bonne foi, Pozzi commande quatre voitures ! Ce que la Scuderia va mettre du temps à faire. Et au final, ce n’est même pas Ferrari qui va développer l’auto.

La Ferrari 308 GTB Gr IV est en effet l’oeuvre de Michelotto, concessionnaire Ferrari de Padoue. Spécialiste de l’engagement des Ferrari en compétition il va développer l’auto sur la base des Vetroresina. Même si dès 1977 Ferrari est revenu aux carrosseries métalliques (acier et ouvrants en alu) c’est cette solution plus légère qui est adoptée. Renforcée avec des panneaux en carbone-kevlar, le top à l’époque, la voiture reste fidèle au châssis tubulaire. Le seul vrai changement visible au niveau de la carrosserie reste l’adoption d’extensions d’aile à l’arrière.

Sur le moteur, Michelotto part de la base existante, en alliage, c’est pratique, allège les culasses et change les pistons pour gagner en compression. Il garde au passage son injection mécanique Kugelfischer. Le V8 adopte un carter sec et un plus gros réservoir d’huile. Le tout délivre 300ch, 45 de plus que la version civile. La transmission est revue pour le rallye. La boîte est spécifique à cette Groupe IV avec 4 rapports courts, et on adopte un différentiel à glissement limité ZF.

L’auto fait 1050 kg, et monte à plus de 250 km/h en pointe.

Débuts en rallyes en 1978

La Ferrari 308 GTB Gr IV est présentée en Mars 1978 à Padoue. Sa première sortie se fait à la Targa Florio où Liviero abandonne. La Ferrari poursuit son développement. L’usine dépêche des ingénieurs châssis et moteur pour aider. La voiture est peu fiable et casse régulièrement.
Finalement il faut attendre le rallye de Monza au printemps 1979 pour voir enfin la voiture s’imposer entre les mains de Pinto.

Mais les grandes années de la Ferrari 308 GTB Gr IV seront les années 1981 et 1982

1981 et 1982 Andruet empile les trophées

Le pilote français est engagé par Pozzi sur une 308 GTB Gr IV aux couleurs bleu et blanches de Pioneer, des couleurs que l’on voit désormais régulièrement sur le Tour Auto.

Il commence par gagner le Rallye de Sicile (alias la Targa Florio « moderne ») copiloté par Tilber, suit le rallye des quatre régions (Denise Emmanuelli), les 24h d’Ypres mais surtout le Tour de France Automobile avec Chantal Bouchetal. Résultat : le titre de vice-champion d’Europe des rallyes 1981 !

L’année 1982 voit encore un beau résultat de la 308 GTB Gr IV à la Targa Florio avec la victoire de l’équipage Tognana – de Antoni, devant Andruet et Biche. C’est ce second équipage qui va remporter le Tour de France automobile 1982.
Cette même année au Tour de Corse, Andruet mène les cinq premières spéciales. S’il ne remporte pas le rallye, il finit second. C’est peut-être anecdotique, mais c’est surtout le seul et unique podium d’une auto de la marque Ferrari en championnat du monde des Rallyes !

1983, la 308 GTB Gr IV devient Groupe B

Après 11 voitures construites pour le Groupe IV, c’est en Groupe B que va s’aligner la Ferrari. La voiture ne peut être produite à 200 exemplaires, synonyme d’homologation. Michelotto doit donc abandonner ses extensions d’ailes arrières mais aussi la carrosserie en fibre de verre, la carrosserie doit être identique aux modèles de série.
Seule évolution, le moteur, qui passe à 32 soupapes. Il sera construit 4 exemplaires de cette auto qui se démarqua surtout par un titre en 1984 en championnat d’Italie des Rallyes.

Elle servira néanmoins de base à celle qui deviendra la 288 GTO, dont on parle plus largement dans cet article, puis la Ferrari F40 qui n’est plus à présenter !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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