La Matra MS620, débuts discrets d’une folle aventure

Publié le par Benjamin

La Matra MS620, débuts discrets d’une folle aventure

Si l’Aventure Matra en endurance est synonyme de trois victoires consécutives, on aurait tort d’oublier… qu’elles ont mis du temps à arriver ! Retour en 1966 quand la firme lance la Matra MS620.

La Matra MS620 : un des efforts, pas le seul

Matra et l’automobile c’est une histoire qui est récente puisqu’elle ne commence qu’en 1964. Matra veut montrer un image de champion technologique et pas seulement de fabricant de missiles. Alors on achète René Bonnet et son usine à Romorantin, on rebadge les Jet et on se prépare à faire feu de tout bois en compétition.

Un programme monoplace est monté, qui va passer par la F3, la F2 et viser la F1. De l’autre côté on vise aussi les 24h du Mans car c’est alors l’épreuve reine du sport automobile (oui bien devant la F1).

La Matra MS620 doit donc marquer les débuts de Matra en endurance. Et elle est prête rapidement puisque la décision de la construire ne date que de la fin 1965. Pourtant l’auto est déjà prête pour les journées test des 24h du Mans 1966.

La motorisation est confiée à un moteur BRM. Certes on s’est d’abord tourné vers Ford mais le 2 litres n’a pu se retrouver sous le capot. C’est donc le moteur anglais de 1,9L, dérivé du 1,5L qui a permis à Hill d’être champion du monde de F1 en 1962 qui se loge sous le capot fermé de la MS620… et sur les châssis des monoplaces. Il est doté d’une injection Lucas et relié à une boîte mécanique à 5 rapports d’origine ZF, il développe 230 ch à 9000 tr/min.

Le châssis est dessiné par Bernard Boyer, transfuge de chez Alpine. Il est tubulaire et place le moteur en position centrale arrière. Triangles superposés à l’avant, triangle et jambe de poussée à l’arrière. Du classique et performant.

Pour la carrosserie on vise la finesse. L’endurance est loin de chercher l’appui, surtout avec les Hunaudières qui sont un vrai point au cahier des charges des différents constructeurs. Seulement il faut aussi que l’auto ressemble à la 530 et Nochet, directeur du style « production » va avoir son mot à dire. La carrosserie sera confiée à Pichon-Parat, spécialiste de l’alu mais qui formera aussi les équipes de Matra. Par contre la déception est réelle : si le Cx de 0,23 est bon, le poids de 820 kg est environ 170 kg au dessus de l’objectif !

Débuts remarqués

Avant les journées test, la Matra MS620 est sortie du Stalag de Vélizy Villacoublay pour rouler sur l’aérodrome. Ensuite, alors que la voiture est encore en apprêt elle signe des performances encourageantes, malgré des problèmes de jeunesse, lors de la journée test du Mans. Surtout elle est devant les Alpine !

Avant les 24h du Mans, la voiture est engagée en Championnat du Monde des Voitures de Sport aux 1000 km de Monza avec Servoz-Gavin et Jaussaud (qui terminent mais pas classés) puis aux 1000 km de Spa mais la voiture ne voit pas l’arrivée.

Du coup c’est une équipe avec peu d’expérience qui arrive au Mans.

Les 24h du Mans 1966

Aux 24h du Mans, 3 voitures sont engagées. Trois nouveaux châssis, il faut le préciser !

On retrouvera la n°41 de Servoz-Gavin – Beltoise, a n°42 de Schlesser – Rees et la 43 de Jaussaud / Pescarolo.

C’est la 41 qui ira le plus loin : 112 tours avant de casser sa boîte de vitesse. La 42 en couvre 100 avant d’avoir un accident et la 43 tourne 38 tours avant une casse moteur.

Fin de saison loin de la lumière

La saison continuera avec Beltoise qui sera engagé à Charade, hors championnat et qui finira seulement la course, avant de gagner à Magny-Cours. toujours hors championnat, Servoz-Gavin va prendre la seconde place lors de la Coupe de Paris.
Enfin aux 1000 km de Paris, deux voitures sont engagées, mais là encore aucune ne voit l’arrivée.

La dernière apparition de la MS 620 se fera aux journées test des 24h du Mans 1967 où la voiture prendra la 8e place. Elle est remplacée juste après par la MS 630 qui gardera dans un premier temps le V8 BRM avant d’évoluer.

Photos complémentaires : les24heures.fr

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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