Visite de la Collection Citroën Gallien pour les Journées du Patrimoine 2022

Sur Genas (69), entre Lyon et l’Aéroport St-Exupéry, et à deux pas d’Eurexpo où se déroule chaque année Epoqu’Auto, un garage Citroën se transmet de père en fils : le Garage Gallien. Et à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2022, les 17 et 18 septembre, Pierre a ouvert le garage pour faire admirer la « collection Citroën Gallien ».

Une annonce discrète

Pas de signalement particulier, pas même sur le site ad hoc, car c’est le bouche à oreille qui fonctionne. Notamment sur Facebook et la page Gallien Auto Anciennes. Une discrétion que l’on peut comprendre : les voitures et camions de la Collection Citroën Gallien sont exposés dans le garage, son sous-sol et ses annexes. Même si les lieux sont parfaitement rangés et sans risque particulier, mieux tout de même qu’il n’y ait pas affluence.

Mais malgré cela, des visiteurs se sont succédés en cette matinée de samedi et ce sera probablement le cas tout le week-end. Bien entendu, difficile de se rendre dans un événement où les Citroën sont à l’honneur sans croiser nos deux BX essayée dans nos pages (par ici et par là). Pour info, la BX 16RS Politecnic a été élue par un jury, et notamment Denis Huille, responsable du Conservatoire Citroën, grande gagnante de la voiture la plus sympa lors des Citrons Boudés 2022, manifestation à laquelle nous n’avons malheureusement pas pu participer, pour les 40 ans de la BX.

Un accueil chaleureux

À peine arrivé, je suis accueilli par Pierre et la discussion s’engage. Elevé par des parents citroënistes, j’ai été bercé dans des 2CV, DS, BX, Visas et j’en passe. Et en arrivant avec une ZX de 93, logiquement, la glace se rompt facilement, si tant est que ce soit nécessaire.

Les discussions commencent dans l’atelier où trône une pépite : une Citroën GS Basalte. Cette série spéciale a été produite à 1500 exemplaires dont beaucoup ne sont plus de ce monde. Une de ces licornes dont on se délecte de faire le tour.

Pierre est garagiste, mais aussi et surtout passionné par les chevrons. La collection de voitures est jalonnée par des miniatures, des plaques diverses et autres objets publicitaires de la marque. Difficile de passer à côté des DS, des Xsara WRC de Sébastien Loeb et autres camions chevronnés qui trônent dans les vitrines.

La passion du garagiste est même communicative, puisque quelques clients ont laissé, en exposition autour de la Collection Citroën Gallien, leurs voitures. Mais c’est aussi en allant faire un tour au fond du parc, que l’on réalise, devant de superbes épaves prêtes à donner leurs pièces ou en attente d’être restaurées, du niveau d’investissement dans la sauvegarde du patrimoine familial d’une part, et Citroën d’autre part.

4 espaces, 3 univers

Le Garage et la cour

C’est l’espace de travail quotidien avec cette DS où le moteur est complètement mis à nu, ou bien ce châssis de 2CV en attente de réassemblage. Au fond, on trouve une bizarrerie, elle aussi à moitié démontée : une Tomcar, voiture sans permis, d’origine de hauts-de-France, au look de baroudeuse. Cette voiturette de collection a été produite de 82 à 85 en seulement 2000 exemplaires.

Mais c’est surtout dans cet espace que sont exposées à la lumières les plus belles pièces de la Collection Citroën Gallien. Outre la GS Basalte, on trouve une sublime DS bleue, dans son jus, de novembre 1965 d’après sa plaque d’immatriculation savoyarde. Non roulante, c’est une magnifique base de restauration et Pierre le sait !

Une 2CV type A, l’une des premières, sans serrure aux portières avant, avec sa toile de toit qui descend jusqu’au pare-choc arrière. Restaurée, elle en imposerait presque à la DS. Mais elle n’est pas la seule 2CV en ce lieu, puisqu’on y trouve une Charleston et une type AZLP (avec porte de malle). La dernière étant, comment la rater dans son jaune canari, une AZU, la 2CV Fourgonnette. Celle-ci est terminée au niveau réfection, à ceci près qu’elle va bientôt partir en peinture. Peinture de lettres puisque l’objectif est d’en faire la réplique exacte de la miniature posée sur son toit.

Restent 2 autos, une ambulance sur base CX 2.5D de 1986 modifiée par Collet (dans l’Orne) en cours de remise en état, et une auto, qui manifestement n’est pas une Citroën. Son design ferait penser « de loin » à une Ford Vendôme, mais en plus travaillé. Roues arrières équipées de guêtres, phares intégrant une casquette, c’est une 4 portes plutôt élégante et toute en rondeur. C’est en fait une anglaise de Coventry où il n’y a pas eu que Jaguar. Cette Standard Vanguard semble être une phase 1A qui n’a été produite par la Standard Motor Company qu’en 1952.

A l’extérieur, on retrouve le C35 E de 77 déjà vu lors du rassemblement de Verna (l’article est par là) avec son attelage, quelques 2CV, une Dyane et un U23 35 à cabine Levallois, lui aussi vu à Verna.

Le sous-sol, caverne d’Ali Baba

Au sous-sol, dans une ambiance digne d’une sortie de grange, on trouve les autos privées de la Collection Citroën Gallien. Mais attention, toutes ces voitures sortent régulièrement. La CX familiale à 8 places doit prendre la route d’un rassemblement une semaine plus tard. Si elles resteront rangées, les autres CX de la collection sont prêtes. Outre la 8 places, on trouve une 2000 Super de 76 et pour coiffer la gamme, une CX 25 GTI Turbo 2 de 86, le modèle au dessus de la CX GTI que nous avions essayée (par ici).

La plupart d’entre elles sont « dans leurs jus ». Mais même sur les cartons posés au sol sous les moteurs par précaution, pas une goutte d’huile, pas une goutte de liquide LHM, tout est propre.

Pour les populaires, on va de la LNA à l’Axel, en passant par un Berlingo « Grand Bleu » de 99, une Visa, une Ami 6 en berline et en break), ou une Méhari dont la remorque est déjà attelée.

Une belle brochette de BX est également étalée sous nos yeux. Une GTI 16S de 91, une Sport avec ses 126 chevaux, mais beaucoup plus rares, deux 4×4, en version berline GTI de 90 et une Evasion, version break, donc. La GS est aussi représentée avec 2 modèles : une GSA X1 de 83 et une GS C-Matic de 76 en break.

Dans les curiosités de la Collection Citroën Gallien, on trouve également une Teilhol Tangara, une cousine éloignée de la Méhari qui sera destinée à la remplacer mais sans grand succès. Un C25 Turbo équipé d’une « maison » Challenger, ou encore une ZX Rallye-Raid à 4 portes, une série spéciale destinée à rendre hommage à la ZX Rallye-Raid, qui n’avait de rallye que le nom puisqu’équipée du 1.4L de 75 chevaux, mais qui n’a été produite qu’à 500 exemplaires. Et quelques autres que vous retrouverez en fin d’article.

L’annexe, pour les utilitaires

Citroën fait des utilitaires, mais avec la Collection Citroën Gallien, on constate que la marque aux chevrons a également produit du plus lourd, et même du beaucoup plus lourd comme ce chasse-neige, dont la lame a été retirée, sur base de T46. Ce poids-lourd, à 4 roues motrices, était équipé du plus gros moteur des camions Citroën : un 6 cylindres de 90 ch.

On trouve également son petit frère déjà vu au sous-sol, un U23 à cabine Levallois semi-avancée de 1966 (on en retrouvera un autre à l’extérieur), et un magnifique Type N à moteur de DS de 66 également. On notera les vitres situées juste au dessus des phares et permettant de faciliter les manoeuvres par une vision directe de la route.

Jalonnent le chemin un C35 1400 équipé d’une benne et un C25 D Turbo modifié 4×4 par Dangel et carrossé en dépanneuse par Gruau Mais comment passer chez Citroën sans rencontrer un Type HY (pour ne pas confondre avec le Tub, notre article par là) ? En fait, 3 sont exposés : une version standard de 1974 dans son strict état d’origine, une version rehaussée pour le transport de viande, et un corbillard.

Ce-dernier, de 1971, est difficilement reconnaissable avec ses phares d’Ami 8 et sa cabine « approfondie » de 5 places. C’est parce qu’il a été recarrossé par Heuliez. Une autre curiosité, ce Berliet-Citroën série K de 1974 équipé d’une benne Marrel, ancien engin de la DDE de haute-Marne.

En conclusion ? Comme un enfant dans un magasin de jouets !

Bref, une matinée où j’ai pu voir de bien belles choses et discuter avec des personnes enthousiastes autour de la Collection Citroën Gallien. C’est certain, ce ne sont pas des surper-cars, mais il y a quelques pépites qui vallent le coup d’oeil, et surtout, on retrouve ces voitures qui ont bercé notre enfance et/ou notre jeunesse, on se remémore les musiques des pubs TV et le slogans. Un beau moment à partager entre amis ou en famille !