Silence, on rouille ! Le Musée de l’Automobile de Mulhouse sort des épaves de ses réserves

Publié le par Valentine

Silence, on rouille ! Le Musée de l’Automobile de Mulhouse sort des épaves de ses réserves

La réputation du Musée de l’Automobile de Mulhouse n’est plus à faire, et on vous avait déjà fait découvrir la collection Schlumpf lors d’un road-trip en Alsace. Depuis le début du mois de décembre, une nouvelle exposition a pris place dans les allées du musée. Cette dernière, nommée « Silence, on rouille! » est une exposition de photos d’épaves signées Jean-Pierre Hossann, ancien journaliste automobile. Ce n’est toutefois pas une exposition photo comme les autres, et on vous emmène découvrir ça.

Des photos d’épaves, et de vraies épaves !

Depuis que le musée à changé de main en janvier 2022, la direction met en place une exposition par an pour mettre en avant l’automobile, mais aussi toucher le grand public. Si c’est un incontournable pour les touristes, il faut aussi continuer de faire revenir les habitués ! Dès cet hiver, on accélère le rythme puisque le Musée de l’Automobile de Mulhouse souhaite désormais proposer deux expositions par an. Du coup, du 6 décembre au 17 mars 2024, « Silence, on rouille » animera la vie de l’établissement.

C’est donc Jean-Pierre Hossann, anciennement journaliste pour le journal La Vie de l’Auto, qui expose ses photographies dans la salle dédiée aux expositions temporaires. Ce dernier est un passionné d’épaves. Cette passion peu commune a démarré en 2009, lorsqu’il découvre avec un ami 300 épaves laissées à l’abandon depuis de longues années. Depuis, il photographie ces véhicules abandonnés dans la nature pour leur faire honneur à sa façon.

Mais les 50 photographies de Jean-Pierre Hossann ne sont elles pas laissées à l’abandon. En effet, le Musée de l’Automobile a pour l’occasion sorti des ses réserves 8 voitures. Le photographe et la direction ont choisi les voitures les plus abimées de la collection Schlumpf, qui elles aussi, sont endormies depuis de nombreuses années, pour les exposer avec les oeuvres. C’est l’occasion de voir pour la toute première fois des véhicules jusqu’ici cachés au public.

Bugatti au Musée de l'Automobile

L’exposition en détail

Je suis donc allée visiter pour vous cette exposition quelques peu originale. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de chance ce matin là. Comme j’avais rendez-vous tôt le matin avec le directeur du Musée de l’Automobile, Guillaume Gasser, les allées étaient encore vides de visiteur puisque tout était encore fermé. La scénographie a démarré plus tôt rien que pour moi !

Car oui, Silence, On rouille ! est une exposition immersive. Toute une scénographie a été mise en place par les équipes du musée afin d’accompagner les oeuvres et les autos exposées. Attention, ça démarre.

Lorsqu’on entre dans la salle, c’est le soleil levant, et les lumières très tamisées au départ deviennent de plus en plus fortes. Plusieurs sons sont mis en place : chant du coq, pluie, aboiement de chiens. Pas de doute on est à la campagne, et on le remarque aussi par l’odeur. C’est d’ailleurs ce dont j’ai pu témoigner en premier avant que tout ne s’allume, l’odeur de forêt est bien présente dans les allées de l’expo.

Bien-sûr, j’avais surtout envie de découvrir les autos exposées. La première qui nous accueille dès l’entrée est une Clément-Bayard Type LM4 de 1920. Cette dernière est certainement l’une des plus complète de l’exposition, bien qu’elle dorme depuis de longues années dans les réserves.

Collection Schlumpf oblige, il fallait bien une Bugatti. On retrouve donc aussi une Type 23 de 1921. Cette dernière est bien habillée de lierres et autres feuilles pour l’occasion. Cela cache le peu de carrosserie qu’il lui reste.

La suivante est un peu plus récente, il s’agit là d’une Peugeot Type 172 M. Lorsqu’on l’observe de devant, elle a l’air plutôt bien conservée si on ignore l’état de la peinture (qui n’est plus). A l’arrière, c’est une autre affaire puisque l’auto n’a tout simplement plus de toit et les sièges sont sans dessus-dessous ! Les voitures ont vraiment été installée dans l’exposition comme elles étaient dans la réserve du Musée de l’Automobile, et l’on voit bien que personne n’y a touché depuis des années. Le capot de cette Peugeot a été laissé tel quel sur la banquette arrière, et si les autos précédentes avaient encore des roues correctes, celle-ci est complètement à plat.

On entre ensuite dans la seconde partie de l’exposition. Au milieu de la salle, c’est une Théo-Schneider Type 13900 de 1913 qui trône. Cette auto vient de Besançon et fait partie des autos que Théo Schneider a produit après avoir quitté l’entreprise Rochet-Schneider, créé avec son ami Edouard Rochet. Les réserves de la collection Schlumpf regorgent de voitures comme celle-ci qui n’ont jamais été montrées au public.

On change de registre avec, juste derrière, cette Buick de 1949 ou du moins ce qu’il en reste. On ne pourra observer gère que sa carrosserie dite « Woody ». C’est l’unique auto de l’exposition qui n’est pas une avant-guerre !

Celle-ci a des roues, mais pas de pneus. Elle a encore un peu de carrosserie, mais plus de plancher. Il s’agit là d’une Peugeot Type BP1 de 1913. Cette petite cycle car a été commercialisée par Peugeot, mais elle fut conçue par Ettore Bugatti. On comprend donc mieux sa présence parmi la collection des frères Schlumpf, qui, je le rappelle, on un attrait particulier pour Bugatti.

Bien-sûr, il n’y a pas que les voitures à observer mais aussi les photos. Celles prise par Jean-Pierre Hossann représentent des autos de tous les horizons. Voitures américaines, populaires françaises ou épaves d’avant-guerre, les images défilent projetées sur les murs autours des épaves du Musée de l’Automobile.

L’avant dernière auto de cette exposition temporaire est une voiture de 1912, une Panhard-Levassor Type X19. Elle aussi est bien marquée par les années.

La dernière auto qui clôt l’exposition n’en est pas vraiment une puisqu’il s’agit là d’un amas de pièces issus d’une Bugatti des années 1920. Impossible d’identifier le modèle précis mais l’exposition lui offre une belle mise en scène.

Le Musée de l’Automobile s’active

Lorsqu’elle a été pensée, la direction du musée voyait cette exposition comme destinée aux passionnés d’automobile. Finalement, cela ne fait qu’un mois qu’elle est lancée et elle semble plaire aussi au grand public. La précédente exposition dédiée à Louis de Funès avait déjà eu un grand succès. Pour le printemps, le Musée de l’Automobile de Mulhouse prépare d’ailleurs déjà une exposition avec des autos issues de la collection du Prince de Monaco.

Personnellement, je trouve intéressant de pouvoir observer des autos qui n’ont pas bougé depuis tout ce temps, comme des témoins du passé. Même si l’exposition reste petite et est vite parcourue, c’est une occasion de redécouvrir l’histoire des frères Schlumpf sous un autre angle. Si elle est un immanquable du patrimoine français, cela ne lui fait pas de mal de vivre un peu plus et d’attirer un public plus jeune. En plus, cela permet un de nouveauté pour les locaux (comme moi) qui ont déjà vu et revu le Musée de l’Automobile.

Bien-sûr, il aurait été dommage d’entrer dans le musée sans visiter toute la collection une énième fois. On vous laisse donc avec quelques photos supplémentaires de l’expo, et du musée dans sa globalité. Pour toutes informations supplémentaires sur l’exposition, rendez-vous ici.

Valentine

Passionnée d'automobile depuis de nombreuses années, Valentine, étudiante en journalisme, rejoint l'équipe de News d'Anciennes en tant qu'apprentie. Les voitures anciennes, elle aime en parler, les prendre en photo mais surtout en prendre le volant !

Commentaires

  1. William Jolka

    Quelle poésie dans cette exposition !!
    Magnifique mise en valeur.
    Merci !!

    Répondre · · 30 décembre 2023 à 12 h 46 min

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