Roadbook d’Anciennes #42 : La route de la montagne majestueuse en Egypte

Alexandre Pierquet est l’auteur de plusieurs guides qui permettent aux collectionneurs de voitures anciennes de vivre de beaux voyages en voiture de collection. Dans Roadbook d’Anciennes il nous fait découvrir des routes remarquables à découvrir à son rythme et en ancienne. Les autres épisodes sont par ici.

Au pays des pharaons dont la riche civilisation émerveille les voyageurs férus d’histoire ancienne, l’Égypte se révèle aussi grandiose par la splendeur de ses paysages que par ses routes mystérieuses.

Le Caire, un départ pyramidal

La capitale regorge de lieux touristiques à visiter et un détour par le Musée national des antiquités égyptiennes vous permettra de vous familiariser avec l’histoire du pays et de sa civilisation. Il faut aussi voir la citadelle de Saladin, qui offre en prime une vue panoramique de la ville. Enfin, « Le quartier du bazar » dans le vieux Caire constitue une balade dont un visiteur se souviendra longtemps, car c’est l’Orient comme on se l’imagine.

Les Égyptiens sont très accueillants et le touriste suscite autant la curiosité que la convoitise. La France n’a occupé l’Égypte que trois ans, mais elle a tellement contribué aux découvertes de l’histoire du pays, que les Français ont gardé une excellente réputation.

Pour changer d’ambiance, je recommande une promenade en Felouque, un petit bateau gréé d’une ou deux voiles latines avec des mâts inclinés sur l’avant. Mieux, organisez la balade au coucher du soleil.

Rendez-vous au pied des pyramides que l’on aura pris soin de visiter avec un guide pour comprendre les mille et un secrets des rois et des reines de l’Égypte antique.

On part pour le désert

Le meilleur moyen de transport reste un 4×4, la climatisation étant de rigueur.

Pour ce voyage, je vous conseille de vous faire accompagner par un guide*, ils sont nombreux à pratiquer le Français et surtout, ils sauront obtenir les autorisations, vous conseiller sur les us et coutumes du pays et leurs explications rendront votre périple des plus passionnant.

Direction Sud-ouest vers le désert de Suez, votre itinéraire est dans un premier temps encombré, cela fait partie du folklore de cette mégapole de 10 millions d’habitants.

Tous types de véhicules se croisent affirmant leur subtile priorité au son de leur klaxon. On se faufile, on esquisse tout en pestant et on en rit parce qu’on est en voyage et que seule la destination compte.

Au sortir de la ville, carrefour du Moyen-Orient et de l’Afrique, on prend la « ring road » une sorte de périphérique qui traverse le Nil et ses paysages verdoyants. Une fois la banlieue franchie, on arrive aux portes du désert.

Une station essence vous y attend, signe qu’un ravitaillement est indispensable pour se lancer dans les paysages sablonneux.

Une cathédrale à ciel ouvert

Les habitations ont disparu et le blanc domine à présent. La nature environnante est lunaire, envoûtante, on se sent pris, happé.

Une ambiance pesante et silencieuse nous immerge dans la plus belle partie de ce trajet.

Nous arrivons sur la route Gabal El Galala (ou Majesty Mountain road) qui a été érigée à travers les montagnes sur la route Ain Sokhna en direction de Zaafarana et Beni Suef. Sur cette portion de 82 kilomètres la route est encaissée dans des falaises blanches taillées en gradins… une impression presque irréelle de rouler au milieu d’une cathédrale à ciel ouvert.

Mer rouge en vue

Le défilé est abrité à l’intérieur des terres, on déroule le bitume à 120 k/h sur un asphalte noir comme le pétrole dont il découle.

Cette nouvelle route inaugurée en 2017, débute au kilomètre 112 sur l’axe Le Caire-Ain Sokhna en passant par la route Zaafarana-Beni Suef. Le projet du gouvernement étant de favoriser le tourisme vers la mer Rouge.

On est à 700 mètres au-dessus du niveau de la mer et cela mérite quelques arrêts pour admirer les paysages et la mer Rouge au loin.

C’est justement la mer qui nous attend à l’arrivée.

Zaafarana est notre point de chute, une ville au bord de la mer Rouge, qui nous offre toutes les activités nautiques possibles. Pour vous dégourdir de ces 210 kilomètres parcourus, laissez-vous tenter par une sortie en mer et une partie de pêche ou du parapente.

Pour en profiter au mieux en-dehors des périodes de fortes chaleurs, rendez-vous d’octobre à décembre ou d’avril à juin.

Un roadrip fascinant au pays des voitures anciennes, qui ne sont pas conduites par des collectionneurs mais par des autochtones qui les ont conservées parce qu’elles sont fiables. On y croise nombre de combi VW, des 504, des Mercedes, des Fiat qui n’ont pas encore atteint leurs limites kilométriques…

Cet itinéraire a l’ambition de relier Le Caire au Le Cap en Afrique du Sud, une route transcontinentale qui n’a pas fini de faire parler d’elle.

*Merci à mon ami Sameh, guide égyptien qui m’a fait découvrir cette route et tant d’autre lieux protégés par les divinités de leurs histoires.