Museu Nacional de l’Automòbil d’Andorre, un musée dans les Pyrénées

Publié le par Raymond Bonnello

Museu Nacional de l’Automòbil d’Andorre, un musée dans les Pyrénées

Dans son Roadbook d’anciennes #54, Alexandre Pierquet nous emmène en Ariège et nous fait passer par Tarascon-sur-Ariège. C’est là que nos routes se séparent, si j’ose dire, nous sommes toujours sur la N20, mais au lieu de nous diriger vers les Cabannes, nous prenons la direction opposée vers la principauté d’Andorre avec une idée précise en tête : le Museu Nacional de l’Automòbil.

Nichée entre la France et l’Espagne, dans la chaine pyrénéennes, la principauté d’Andorre est le 192ième pays de par sa superficie, approximativement 81.000 Andorrans la peuple, Andorre-la-Vieille sa capitale est la plus haute d’Europe à 1023 m d’altitude. Andorre a la particularité d’avoir deux coprinces, l’archevêque d’Urgel en Catalogne et le président de la République Française. Autre fait curieux, Andorre n’a jamais eu d’armée… voilà pour la séquence historique.

Si un jour votre ancienne décide de poser ses roues dans ce pays atypique je vous conseille de faire un tour au Museu Nacional de l’Automòbil (Musée national de l’automobile pour les non catalanophile) un des quinze musées que compte la principauté. Situé dans la commune d’Encamp, sa collection est constituée d’environ 80 voitures, de la fin du XIXe à la deuxième moitié du XXe, auxquelles s’ajoutent une soixantaine de motos et une centaine de vélos.

Museu Nacional de l'Automòbil d’Andorre

Prévoir un temps de visite d’environ 1 heure et il vous en coutera 5€.

Après ces présentations passons au vif du sujet en lançant à la manivelle la visite par les ancêtres.

La visite du Museu Nacional de l’Automòbil

On débute la visite par les débuts de l’automobile.

Venue de la fin du XIX, la Pinette Minim, date de 1885, elle m’a fait penser à un alambic sur un charriot, avec sa chaudière en cuivre. Crée par Gustave Pinette à Chalon sur Saône cette deux roues motrices n’est peut-être pas encore une automobile mais plus un engin précurseur à l’instar du fardier de Cugnot.

Autres représentantes du XIX au Museu Nacional de l’Automòbil, le Vis-à-vis Type E de Dion Bouton de 1899 mut par un monocylindre de 402cm³ développant 3.5 HP à 1500trs/mn pour une vitesse max de 30km/h.

Toujours en 1899 une Villeneuve Type 1 Série 4 (seul modèle connu) elle aussi motorisée par monocylindre de Dion de 2 chevaux 1/3 (à cette puissance-là 1/3 de cheval ça compte). On poursuit avec, encore, une auto équipée d’un monocylindre de Dion Bouton de 1.75 Cv, une Renault modèle A, si on en croit la fiche explicative, la plus vielle Renault connue à ce jour.

Pour en terminer avec les autos du XIXe présentes au Museu Nacional de l’Automòbil, un tricycle type C de Dion Bouton de 1898 de ¼ de cheval transformé en quadricycle par Chenard & Walcker.

On poursuit la visite du Museu Nacional de l’Automòbil et on entre maintenant dans le XXe siècle avec une Ailloud et Dumont Type N2 (unique modèle connu) de 1900 motorisée par l’emblématique monocylindre de Dion de 2 Cv 1/3. Toujours en 1900, la marque Française Morisse nous gratifie du modèle 4 dont le #32 est visible ici.

En 1904, sort une Delage modèle B avec un moteur, hé oui, de Dion Bouton mais aussi une Chenard & Walcker Type TT carrossée par Gillotte. L’année suivante, une Peugeot Lion VC qui utilise un monocylindre de 1045cm³ voit le jour. Sizaire & Naudin, autre fabricant français présente, en 1906, un modèle exclusivement prévu pour la compétition, le 09F.

L’Amérique n’est pas en reste avec cette Sears modèle K de 1909. Tout comme ce Renault AG1 « taxi de la Marne » qui côtoie une Mercedes 1904 type Simplex carrossée par les établissements Henry-Hooker and Co de New Haven (USA).

L’entre-deux guerres

Deuxième période abordée par le Museu Nacional de l’Automòbil, la période de l’entre-deux guerres avec des voitures forcément belles et luxueuses.

Le premier conflit mondial n’était pas terminé quand apparaissait cette La Hispano, Espagnole, modèle 8/10 Guadalajara. Sa cousine l’Hispano Suiza type H6-B avec son 6 cylindres est apparue 10 ans plus tard en 1927 carrossée en coupé De Ville par Jansen pour le modèle proposé à notre vue.

Autre luxueuse voiture de cette époque une Cadillac série 355 G de 1933 carrossée en France par Hibard & Darrin et mut par un V8 de 5.6 litres. Autres ambassadrices US une Pontiac 200 de 1929 ainsi qu’une Ford A Roadster de 1930.

Une Mors SSS (Sans Soupape Silencieuse) Touriste de 1923 illustre le dynamisme de l’industrie automobile nationale d’alors.

Les anglaises ne sont pas oubliées au, une Rolls Royce Phantom II de 1929 et son 6 cylindres de 7668cm³ en attestent. Parmi les Italiennes notons la présence d’une Fiat 501 C de 1922.

Juste avant la deuxième guerre mondiale Bugatti sortait la Type 57C dont un des 93 modèles nous faisait de l’œil, avec son 8 en ligne de 142ch cubant 3300cm³.

L’après-guerre

Laissons le second conflit mondial dernière nous et continuons la visite du Museu Nacional de l’Automòbil d’Andorre.

Un des symboles du retour de l’automobile est sans conteste la Renault 4cv, un exemplaire de 1950, en version luxe, se dévoile à nous, avec, sur son pare-brise, une vignette de 93 et une attestation d’assurance trahissant son origine française, juste à côté, une Vespa 400 franco-italienne.

Autre signe du difficile redémarrage de la production de l’après-guerre une PTV P2 Espagnole de 1960, propulsée par un 250cm³ deux temps, tient compagnie à une Messerschmitt KR 1 de 5 ans sa cadette et elle aussi équipée d’un 2 temps, un Sachs monocylindre dans ce cas.

Il a fallu attendre quelque temps, après la fin des hostilités, pour voir réapparaitre la production de véhicules d’exceptions, la vue d’une Hotchkiss 1350 Cabriolet Chapron 1951, une des 22 (Cf. la fiche descriptive), ou d’une Talbot Lago Record de 1949 nous le confirme. L’exposition d’une Mercedes 170S de 1951, d’une Rolls Roye Silver Wraith de 1950 carrossée par Park Ward ou d’une Bentley R Steal Saloon de 1954 elle aussi sortie de chez Park Ward en est aussi un signe.

Les sixties arrivent avec une Mercedes 600 de 1965 animée d’un Kolossal V8 de 6300cm³, son pendant britannique la Rolls Royce Silver Cloud II avec son non moins colossal engine de 6230cm³.

Rolls et Mercedes au Museu Nacional de l'Automòbil

Parmi les autos les plus récentes du Museu Nacional de l’Automòbil, citons une Citroën DS 21 Chapron, une Cox de 1973 avec un gyrophare bleu sur le toit et une CX ayant servie au gouvernement Andorran.

Les sportives

Dernier espace du Museu Nacional de l’Automòbil, on passe au sport. Et quand on connaît l’histoire entre le Sport Automobile et la principauté, cette partie n’est pas négligeable.

Deux Bugatti s’y trouvent, une 22 Brescia de 1923 ainsi qu’une Type 37 de 1927. On retrouve aussi une Soriano-Pedroso Type P de 1922 construite à Biarritz par deux espagnols.

On trouve aussi deux Lola au Museu Nacional de l’Automòbil, dont une 294 à moteur BMW 2 litres. Un espace est dédiés à de petites monoplaces regroupant une DB racer de 1954 munie d’un bicylindre Panhard de 850cm³, une René Bonnet FLH de 1964 équipé d’un Alpine 1000cm³ et de deux MEP une X2 de 1966 motorisée par un Panhard 24 et une X27 de 1971 propulsée par un Citroën GS.

Les deux roues

On termine par un tour du côté des deux-roues du Museu Nacional de l’Automòbil. Là encore, c’est serré mais cette fois, le béotien sera bien perdu puisque les panneaux explicatifs sont absents. Les motos de toutes cylindrées, les side-cars et même les vélos sont représentés.

En bref

La visite du Museu Nacional de l’Automòbil est terminée, j’espère que cet aperçu de la collection Andorrane vous aura donnée envie de faire un détour à votre tour lors d’une escapade dans le sud-ouest. Vous serez très bien accueilli.

Le Museu Nacional de l’Automòbil n’est pas immense et l’espace entre les modèles exposés est réduit à son minimum, en contrepartie, vous pourrez admirer des véhicules rares à ‘tirage limité’ .

Et s’il vous faut un prétexte supplémentaire, le jour de ma visite 24/08/2023 le 95 était à 1,55 € le litre, chez moi, en région toulousaine, il était à 1,89€.

Je tiens à remercier le service des musées d’Andorre pour m’avoir facilité l’accès à cette collection. Toutes les infos sur le musée sont ici.

Quelques photos supplémentaires du Museu Nacional de l’Automòbil, en particulier cette Deudeuch corbillard que je ne soupçonnais pas d’exister.

Raymond Bonnello

Photographe des courses historiques depuis de nombreuses années, Raymond nous permet désormais d'en profiter. Il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes à l'été 2021.

Commentaires

  1. Gougnard

    tres belle presentation merci Raymond

    Répondre · · 28 août 2023 à 18 h 34 min

  2. christian sermon

    Super Merci beaucoup

    Répondre · · 28 août 2023 à 21 h 51 min

  3. Fabienne

    merci pour de beaux souvenirs pour moi, L’Andorre a été longtemps ma destination de vacances. J’ai visité ce musée dans ses débuts

    Répondre · · 4 septembre 2023 à 12 h 21 min

  4. Le Ray

    Merci de nous faire découvrir ce beau musée automobile à l’existence insoupçonnée .

    Répondre · · 23 septembre 2023 à 10 h 10 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.