L’Espritu de Montjuïc 2022 : sport, histoire et famille

Publié le par Raymond Bonnello

L’Espritu de Montjuïc 2022 : sport, histoire et famille

Pour ma sortie historique inaugurale de 2022, je me suis rendu en Espagne sur le circuit Barcelona-Catalunya pour le retour, après deux ans de parenthèse, de l’Espritu de Montjuïc. Avec huit éditions, l’Espritu de Montjuïc est devenu un événement majeur qui fait revivre la splendeur des années dorées de sport automobile Espagnol.

Espritu de Montjuïc… mais pas à Montjuiïc !

Le circuit de Montjuïc, ancien circuit urbain situé dans le parc éponyme en plein centre de la capitale catalane, qui outre avoir vu les jeux Olympique de 1992, a été le théâtre de 4 grands prix d’Espagne de F1 en 1969, 1971,1973 et 1975.

C’est maintenant sur le Circuit de Barcelona-Catalunya qu’Escudería Targa Iberia nous fait replonger dans les grands moments du sport automobile hispanique.

Cet évènement peut se décliner en deux parties, la première consacrée aux courses qui se sont déroulées tout au long du week-end, la seconde aux différentes expositions et animations qui se sont succédées.

Cette première partie va être consacrée aux différentes courses historiques, je vais délibérément passer sous silence les courses de Mini modernes. La seule moderne de cette partie est celle qui a mené le plus de tours du meeting le safety car une Nissan GT-R.

Initialement j’avais prévu de faire une synthèse des comptes rendus des organisateurs, mais après relecture, d’où le retard à l’allumage pour l’édition de cet article, je me suis ravisé, je ferai plus un ressenti du gars qui a passé 2 jours derrière l’œilleton de son Canon. Seul les résultats seront issus des documents officiels.

Je vais débuter par la présence des britanniques de The Master European Tour qui ont fait le déplacement avec deux plateaux. Les F1 du Master Racing Legends et le Master Endurance Legends qui comme son nom l’indique est consacré aux GT et Proto engagés dans les compétitions longue durée.

The Master Racing Legends

15 F1 des années 1966 à 1985 avaient fait le déplacement en terre catalane. Ce qui correspond à la période où je suivais la F1, mon dernier GP est celui de France 1989 au Paul Ricard.

Le meeting se décomposait en 2 séances d’essais libres, 1 qualification et 2 courses. Repartis en 3 catégories (Head, Lauda et Fittipaldi) la liste des inscrits comportait des McLaren MP4/1 et des Williams FW07 et FW08 mais aussi une Tyrrell P-34 à six roues, une Lotus 91 aux couleurs JPS.

Le samedi le temps était ensoleillé, tout au long de cet affrontement, cela permettait aux monoplaces d’exprimer tout leur potentiel. L’arrivée vit Steve Hartley sur une Mclaren MP4/1 devancer deux Williams pilotées par Mike Cantillon FW07C et Lukas Halusa FW08.

La bataille dominicale s’est déroulée sous la pluie, éparse au début elle s’intensifia après un quart d’heure ce qui rendra l’adhérence précaire, le malheureux Steve Brooks sur sa Lotus 91 en fit l’amère expérience en sortant de la piste. Cette péripétie entrainera la sortie du safety car qui mènera tous les participants restants au damier.

Course 1 :

1 – Steve Hartley #77 McLaren MP4/1 (MP4/1-05)

2 – Mike Cantillon #7 Williams FW07C (FW07-17)

3 – Lukas Halusa #6 Williams FW08 (FW08-05)

4 – Ch. D’Ansembourg #37 Williams FW07C (FW07C-11)

5 – Steve Brooks #12 Lotus 91

Course 2 :

1 – Lukas Halusa #6 Williams FW08 (FW08-05)

2 – Mike Cantillon #7 Williams FW07C (FW07-17)

3 – Steve Hartley #77 McLaren MP4/1 (MP4/1-05)

4 – Mark Hazell  #16 Williams FW08C

5 – Ch. D’Ansembourg #37 Williams FW07C (FW07C-11)

The Master Endurance Legends

Pour le second plateau du Master European Tour, réservé aux adurants, 17 représentants de la discipline étaient au rendez-vous. Cela allait de la Peugeot 908 à la Porsche 962 en passant par la Ferrari 458 GT3 voire des Ligier JSP3 toujours engagées dans divers championnats actuels.

Une seule course était au programme du weekend, dimanche vers 14h25 sur une durée de 50 minutes. En combinant les résultats des séances de qualification du samedi (prise en compte du meilleur temps des deux séances) Kriton Lendoudis Peugeot 908 devançant Steve Brooks Lola B12/60 sur la première ligne.

Au vu de la température sur le circuit catalan, ce dimanche matin, qui frôlait les 4 degrés, la direction de course pris la sage décision de donner le départ sous safety car afin de permettre aux pilotes de se familiariser avec la piste froide, après 2 tours le vert était agité. Cela n’empêchât pas la Pescarolo-Judd 01 #99 de Jamie Constable de sortir de la piste au virage N° 2. La safety car refaisait son retour sur le tarmac.

L’intervention s’éternisant, faute à une boite bloquée en prise, la direction de course sortie le drapeau rouge. Lorsque l’épreuve rependra, après 15 minutes, derrière la voiture de sécurité, afin de permettre aux pneus de monter en température. Christophe D’Ansembourg sur Lola Aston DBR1-2 franchir, quelques tours plus tard, la ligne en vainqueur devant Kriton Lendoudis, le podium étant complété par Keith Frieser au volant d’une Zytek 09s.

1 – Christophe D’Ansembourg #007 Lola Aston DBR1-2 (B09/60) (B0860-HU02)

2 – Kriton Lendoudis #8 Peugeot 908 (908-09)

3 – Keith Frieser #5 Zytek 09s

4 – Steve Tandy #16 Lola-Judd B12/60

5 – Steve Brooks #12 Lola-Mazda B12/60 (B1260-HU02)

Après les courses organisées par les britanniques intéressons-nous à celles élaborées par les espagnols du Escudería Targa Iberia.

L’Iberian Historic Endurance

La 9ème saison de l’Iberian Historic Endurance commençait ce weekend à Barcelone avec une grille de départ fournie, avec plus de 30 engagés, en GT et Touring Cars, de 4 nationalités différentes. Les espagnols et les portugais étaient majoritaires mais des français et des anglais avaient fait le déplacement.

Deux courses de 50 minutes, ponctuées par un changement de pilotes, étaient sur la timetable. Le samedi matin une séance de qualification désignera la grille de départ de la course du soir (17h05-17h55). Cette dernière permettra de composer la grille du dimanche.

Courue sous un ciel bleu et par une température presque printanière, la course de samedi a débuté par un duel entre le V8 de la Ford GT40 de Jordi Puig et le flat six de la Porsche 911 3.0 RS de Pedro Bastos Rezende. La voiture de sécurité est de nouveau sortie de son antre un peu avant l’ouverture de la fenêtre de changement de pilotes. La fin de l’épreuve verra deux Porsche 911 3.0 RS franchir le portique d’arrivée devant une vaillante Lotus Elan 26R.

La course du dimanche verra une invitée pas vraiment souhaitée, la pluie. Les fortes ondées obligeront la direction de course à faire appel à l’infatigable Nissan GTR. Ce changement de conditions de piste sera favorable à l’agile Lotus 7 de Florent Cazalot. Avec l’assèchement du bitume, la Porsche 911 3.0 RS Pedro Bastos Rezende faisait parler la poudre et prit le commandement de la meute à deux virages du damier.

Course 1 :

1 – Pedro Bastos Rezende #60 Porsche 911 3.0 RS

2 – Eduardo Davila #176 Porsche 911 3.0 RS

3 – Carlos Bardot #27 Lotus Elan 26R (26-S2-14)

4 – Mario Meireles #99 Porsche 911 3.0 RS

5 – Jordi Puig/Alberto Peccanins #19 Ford GT40 (GEL 018)

Course 2 :

1 – Pedro Bastos Rezende #60 Porsche 911 3.0 RS

2 – Jordi Puig #19 Ford GT40 (GEL 018)

3 – Florent Cazalot #11 Lotus 7

4 – Carlos Bardot #27 Lotus Elan 26R (26-S2-14)

5 – Luis S. Ribeiro #103 BMW 2800 CS

Carreras Los 80’s

Les Carreras Los 80’s, qui nous ramènent à l’âge d’or des courses de voitures de tourisme, débutaient leur 3ième saison ce weekend à Barcelone dans le cadre de l’Espirítu de Montjuïc.

14 équipages disputaient la seule course, de 50 minutes, avec un arrêt obligatoire, programmée.

Le samedi était réservé aux qualifications, disputées sur 30 minutes et sans free practice pour la plupart des concurrents (certains comme Pedro Bastos Rezende étant inscrit en Iberian Historic Endurance avaient pu arpenter le circuit précédemment). Cet avantage sera mis à profit par le pilote de la Porsche 911 3.0 RS

#60 pour s’adjuger la pole devant la Ford Escort RS2000 de Ricardo Pereira.

10h40 dimanche, feu vert, les concourants se ruent vers le premier droite/gauche. Profitant de la puissance du trois litres Porsche Pedro Bastos Rezende gardait l’avantage sur 2 litres de la RS2000. Après quelques boucles le V6 de 3.8 litres Nissan refaisait son apparition sur le tarmac suite à l’arrêt de l’Alfa Romeo GT Am de Jordi C. Roca sur problème mécanique. Le passage par les stands ne rebattra pas la physionomie de la course. Ricardo Pereira précédant Pedro Bastos Rezende, ce dernier reprendra le leadership pour ne plus le quitter jusqu’au damier.

1 – Pedro Bastos Rezende #60 Porsche 911 3.0 RS

2 – Ricardo Pereira #14 Ford Escort RS2000

3 – Carlos Beltran #3 Porsche 964 RS NGT

4 – Toni Garcia #90 Honda Civic

5 – Dan Jimenez #16 Honda Civic

Pour une reprise et malgré une météo capricieuse, alternant soleil et pluie dans un froid hivernal alimenté par de belles rafales de vent, ce meeting hispanique, m’a permis de démarrer 2022 version historique sur les bons rails.

Et en dehors de la piste

Après le chapitre compétition de mon déplacement catalan, nous allons évoquer les différentes expositions et animations.

Le slogan, de cette édition 2022 de l’Espiritu de Montjuic, était « ¡muchos mas que carreras! « (bien plus que des courses).

Un village était aménagé derrière les tribunes principales du circuit (le paddock, où se trouvait celui-ci lors des éditions précédentes est en cours de transformation). Outres les traditionnelles échoppes de automobilia (miniatures, plaques émaillées ou en tôles, ..) et lieux de sustentation, une piste de danse avec animatrices et orchestres nous proposait des initiations à différents types de chorégraphies (danse en ligne, rock, ..) conscient de mon devoir envers les lecteurs de News d’Anciennes je ne me suis pas attardé et surtout un weekend n’aurai pas été suffisant pour me permettre de faire deux pas corrects sur le dancefloor.

Pour faire honneur à nos hôtes, je vais débuter par la marque locale puisque le siège social se trouve en Catalogne, je parle de SEAT. Le département historique, SEAT Históricos, avait déplacé un grand nombre de véhicules de sa période FIAT. Seat 600, Seat 600 Formichetta, une dérivée Seat jaune fabriqué pour Siata, un 850 coupé sport bleu identique à celle que procédait ma mère, dans les années 70, en Fiat, ainsi qu’une 124 sport coupé 1600 rouge. Il n’y avait pas que des Seat pour représenter la construction automobile espagnole, une marque française était aussi présente dans l’espace réservé aux clubs et autres collectionneurs particuliers, un aficionado de Renault avait sorti sa 7 GTL.

Passons maintenant aux italiennes, les presque cousines, quelques beaux spécimens transalpins étaient de la fête, une Testarossa, noire métal, immatriculée en France était là le samedi, mais impossible de prendre une photo correcte vu le monde qui tournait autour. Une Detomaso Pantera GTS moins sollicitée fera l’affaire, une Alfa 4C, c’est écrit sur le toit, représentait les modernes, quelques Abarth faisaient la continuité avec les Seat d’antan.

Faisons maintenant un bon du côté du l’empire du soleil levant, je n’ai pu résister à mettre le safety car dans cette collection, il a été plus qu’un simple animateur du meeting (voir la partie 1). Pour contre balancer les supercars italiennes une Honda NSX rouge nous laissait voir son magnifique V6-vtec. Un fan de Carlos Sainz nous faisait admirer sa Toyota Celica éponyme.

Les françaises n’étaient pas en reste avec en particulier un splendide attelage aux couleurs de DIAC comprenant un Master avec sur la remorque une R5 Turbo. Le Club André Citroën local était de la partie avec quelques specimens du quai de javel. Une prestigieuse Delahaye 135-M de 1950 carrossée en Angleterre par Selborne pour Alexander Corda. Était aussi dans le village une Peugeot 250 T16 série 200. Ces deux dernières devant participer au concours d’élégance.

Après les petites frenchies, les grosses ricaines se faisaient admirer, 2 Corvette C3 dont une Corvette 1978, série limitée Pace Car 500 Miles d’Indianapolis. Quelques Mustang avec la présence d’une Shelby GT 500, une interminable Lincoln Continental Mark V série Cartier, un coupé de presque 6 mètres de long, une Chevrolet Power Glide rouge. Pour les amateurs une AC Cobra d’un vert pomme flashy avec une entrée d’air type dragster. Dans les couleurs typiquement outre atlantique une Pontiac Firebird 350 décapotable rose pastel.

Revenons en Europe, en Germanie plus exactement, le club des amis de la Volkswagen Catalunya était venu avec une foule de 4 cylindres à plat refroidi par air. Parmi eux, un était monté dans un Combi T1 Split version rat que j’ai personnellement apprécié, un autre rouge façon pompier avec pompe et dévidoir en remorque. Toute une brochette de Cox. A noter l’apparition d’un Buggy et d’une Variant. La vision d’une Porsche 911 sortie des sentiers battus nous rappelle la polyvalence de ce modèle de Stuttgart.

L’Angleterre était représentée par ces petits modèles sportifs tels que les Lotus Seven, Elise, Triumph Spitfire IV rouge la même que mon ex de 1982/1985 et autres MG, Cortina, Mini. Une Volvo P1800 constituée la seule ambassadrice des vikings.

C’est là que se termine mon périple sur le circuit de Barcelona-Catalunya.

Les organisateurs nous donnent rendez-vous en 2023 des 21 au 23 avril, peut-être certains d’entre vous y viendront.

Raymond Bonnello

Photographe des courses historiques depuis de nombreuses années, Raymond nous permet désormais d'en profiter. Il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes à l'été 2021.

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