Katia Bassi disparition d’une étoile

Publié le par Patrick Hornstein

Katia Bassi disparition d’une étoile

J’ai eu le privilège de rencontrer Katia Bassi lorsque nous travaillions tous les deux pour Aston Martin. A l’époque elle en était la vice-présidente, en charge de la branche « brand extension » et partenariats. Auparavant elle avait occupé des fonctions similaires chez Ferrari développant notamment toute la partie « produits dérivés ».

Diplômée en sciences politiques Katia occupa les postes de Directrice commerciale de l’Inter de Milan, puis de Présidente Europe de la NBA.

Fin 2017 elle m’appelle en me disant « Patrick, je pars chez Lamborghini tu viens avec moi ». Touché par cette marque de confiance, je tenais néanmoins à lui préciser que ma culture en automobiles italiennes était limitée. La réponse tomba, « à la Katia », « tu vas adorer et tu apprendras »… 1 mois plus tard elle présidait le lancement de l’URUS avec 2000 invités, un orchestre, des tables dressées au milieu des chaines de fabrication, beau, pas bling-bling : Katia !

Lors du rallye d’élégance Venise-Trieste nous nous étions retrouvés avant tout le monde dans la salle des petits déjeuners car le wifi était meilleur que dans les chambres. Elle fut surprise de découvrir que chaque matin je jouais aux échecs en blitz une petite heure avant d’attaquer ma journée de travail (entre 06h et 07h), et m’avait demandé si elle pouvait m’appeler vers 07h00. J’avais acquiescé bien entendu, et sa première question était toujours « est-ce que tu vas bien ? », sa seconde « est-ce que tu gagnes aujourd’hui ? ».

Lors de la Monterey Car Week (Pebble Beach), c’est elle qui avait organisé de magnifiques fêtes où amis, clients, artistes fans de Lamborghini étaient invités. Là encore c’était très beau, pas du tout bling bling. Comment aurait-il pu en être autrement avec cette femme élégante et raffinée, passionnée de culture et qui avait d’ailleurs épousé un écrivain et peintre ?

Aujourd’hui toutes les personnes qui ont eu le privilège de travailler avec elle pleurent sa disparition. Dans son combat contre la maladie elle est restée elle-même, une grande dame, un modèle d’élégance et de dignité. Beaucoup ont cru qu’elle ne venait pas au bureau pour se protéger du Covid alors qu’elle luttait contre un cancer du foie. La maladie a gagné mais l’image qu’elle nous laisse est celle d’une visionnaire inspirante, une très grande dame.

Unanimement reconnue pour ses compétences, le magazines Forbes l’avait consacrée l’une des 100 femmes les plus puissantes d’Italie. Cela fait 2 semaines qu’elle nous a quitté et je n’ai pas pu écrire ces quelques lignes auparavant, comme si j’étais persuadé que c’était un mauvais rêve, que j’allais me réveiller, que le téléphone sonnerait « est-ce que tu gagnes aujourd’hui ? Elle me manque cruellement…

Patrick Hornstein

Observateur éclairé du monde automobile, Patrick parcourt le monde et assiste aux plus grands événements du monde de l'ancienne.

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