Essai d’une Peugeot 504 Cabriolet V6, beauté, rareté et bonheur

Publié le par Benjamin

Essai d’une Peugeot 504 Cabriolet V6, beauté, rareté et bonheur

J’aime les moteurs originaux et le V6 PRV en fait vraiment partie. J’avoue aussi aimer les lignes des autos italiennes et celles des 504 Coupé et Cabriolet m’ont toujours attiré. Et puis ces autos sont à part, des coupés français avec un certain standing, qui sont reconnus par beaucoup dans le monde entier, ce n’est pas courant. Du coup, quand j’ai eu le possibilité d’essayer cette rareté, une Peugeot 504 Cabriolet V6, je n’ai pas hésité longtemps. Comme je suis partageur, je vous emmène.

Notre Peugeot 504 Cabriolet V6

Une vraie gamme. Peugeot l’a toujours mis en œuvre, surtout quand la marque, entre l’apparition de la 203 et celle de la 204, tournait autour d’un seul modèle, l’ancien restant en place juste pour l’épauler. Même la nouvelle petite traction n’y a pas dérogé. À la berline, on ajoutait des utilitaires et break, et un cabriolet. Le coupé est l’exception puisque la 403 a fait l’impasse. Quand la marque au lion lance sa 504 en 1968, on se doute que les autres modèles arriveront vite.

Dès 1969, les Peugeot 504 Cabriolet ET Coupé débarquent. Contrairement à la berline au design hybride Peugeot-Pininfarina, c’est uniquement l’italien qui a travaillé sur ces deux versions. D’ailleurs, il assure la production des caisses qui arrivent ensuite à Sochaux pour recevoir les mécaniques. Ces mécaniques sont simples avec le même 4 cylindres que sur les berlines.

Notre Peugeot 504 Cabriolet V6 du jour est donc une série 2. Celle débarquée en Septembre 1974 quand elles inaugurent, avec la Volvo 264, le tout nouveau V6 PRV. Au passage, l’esthétique est revue. C’est ce qu’on va vous montrer tout de suite.

Peugeot 504 Cabriolet par Mark pour News dAnciennes 1- Peugeot 504 Cabriolet V6

À l’avant, cette deuxième série se distingue par l’abandon des 4 phares. Si on devine leur dessin, c’est un verre d’un seul tenant qui se trouve à l’avant. D’ailleurs, ici, pas de beaux yeux à la Sophia Lauren puisque ceux-ci sont une création du bureau du style Peugeot et ne viennent pas sur les 504 Coupé et Cabriolet. En fait, la parenté enter la berline et ce cabriolet est introuvable stylistiquement parlant.

La calandre est simple, rectangulaire, avec son lion doré en plein centre. Les pare-chocs sont simples et barrés par une bande caoutchouc. Le chrome rend quand même bien mieux que les pare-chocs massifs peints couleur carrosserie de la 3e série. Le capot plonge vers l’avant mais il reste très plat. En fait, ce dessin est simple. Mais il est élégant et il fait mouche.

Cette simplicité se retrouve sur le profil. Les lignes sont presque droites, tendues. L’arrière plonge un peu moins que l’avant et la ligne de caisse semble rectiligne. Le pare-brise est haut mais bien incliné et il ne casse pas l’harmonie de l’ensemble. Je ne sais pas pour vous, mais je lui trouve un air de Fiat 124 Spider ! La capote ne se rentre pas totalement dans un logement prévu à cet effet mais ne dépasse pas outre mesure.

Sur ce profil, les seules décorations sont les roues, plutôt ouvragées pour l’époque, tout en restant quasiment pleines, la poignée de porte simple, une baguette au dessus du bas de caisse et un logo Pininfarina inratable.

L’arrière reprend aussi les gimmicks de l’époque. Les pare-chocs reviennent loin sur les flancs. Comme le capot avant, la malle est plate et plongeante. Elle reçoit d’ailleurs le monogramme qui assure bien qu’on est en présence d’un des rares exemplaires de la Peugeot 504 Cabriolet V6.

En dessous les phares de cette deuxième série de 504 Cabriolet sont simples. Les trois phares verticaux, ceux qui font le bonheur des SUV sochaliens actuels, ont disparu au changement de série. Dommage ? Assurément ! Sous le pare-chocs, rien à voir à part le long tube de l’échappement.

Sous le capot

Avant l’intérieur, on passe sous le capot de la Peugeot 504 Cabriolet V6. Car c’est bien là que se joue la partie la plus importante. Les coupés à 4 cylindres ont été les plus vendus de la série des 504 Coupé et Cab. Suivent les Cabriolets 4 cylindres, les Coupés V6. Et tout en bas, on retrouve les rares Peugeot 504 Cabriolet V6.

En fait, le V6 PRV n’aura été disponible que durant 4 petites années sur le cabriolet. Il en a été produit seulement 977 exemplaires. Ils reçoivent uniquement le V6 PRV de base, celui avec ses carbus et une boîte 4 imposée. En fait le coupé recevra l’injection et la boîte 5 quand la Peugeot 504 Cabriolet V6 est retirée du catalogue ! Le V6 était plus performant que le 4 cylindres avec ses 136ch mais sa consommation a été tout de suite pointée du doigt, surtout qu’on est juste après le choc pétrolier de 1973.

Pour la partie technique, on ajoute que la Peugeot 504 Cabriolet V6 repose sur empattement réduit de 19 cm par rapport à la berline. Les quatre freins sont à disque et, comme sur toutes les V6, ceux de l’avant sont ventilés pour accepter le surpoids. Les quatre roues sont indépendantes, c’est la principale innovation de la 504 dans la famille des Peugeot à propulsion d’alors.

À l’intérieur : ni français ni italien

La Peugeot 504 Cabriolet V6, comme toutes les série 2, reçoit un intérieur revu et corrigé. Dommage, il n’a rien d’original, loin s’en faut !

Peugeot 504 Cabriolet V6 par Alexis pour News dAnciennes 1- Peugeot 504 Cabriolet V6

Ici, tout est noir mis à part quelques touches… grises. C’est le cas de la planche de bord qui reçoit les trois cadrans ronds. Vitesse à gauche, jauges au centre, compte-tours à droite. Ce n’est pas très riche, mais suffisant. Pas de mano de température d’huile dans le lot, la Peugeot 504 Cabriolet V6 est prévue pour être performante mais pas spécialement sportive. Une montre complète l’instrumentation, au centre, entre les basculeurs actionnant les vitres et le warning. La ventilation et l’autoradio prennent place dans ce tableau (noir), au dessus du levier de vitesse.

Les sièges sont noirs, en bon état. Ils ne sont pas d’origine mais devraient changer prochainement. Les contre-portes sont… noires et même les deux branches métalliques du volant sont… noires. Pas très gai tout ça… mais ce n’est pas ça qui va m’empêcher de me mettre au volant.

Au volant de la Peugeot 504 Cabriolet V6

C’est mon tour. Je m’installe dans les sièges, certes pas d’origine mais qui prouvent de suite leur moelleux. L’ergonomie est plutôt bonne, surtout pour une voiture avec de telles racines italiennes. Le V6 PRV, celui qui fait tout l’intérêt de cette auto démarre au quart de tour. Bon, bah c’est déjà parti.

Marche arrière. Je ne vous dirais pas que la direction est légère, ce serait faux. À basse vitesse on se rend bien compte du poids du gros moteur sous le capot. Pourtant, il y a beaucoup d’alliage là dedans ! Le temps est au beau fixe et la capote est repliée. Un vrai plus quand il s’agit de reculer, la visibilité ne souffrant d’aucun obstacle.

Pour changer, c’est en ville que se font mes premiers hectomètres au volant de la Peugeot 504 Cabriolet V6. La belle attire les regards. En tout cas, il est vrai que les têtes se tournent plus en voyant le Rouge Amaryllis qu’en entendant le bruit du PRV qu’on a appris à connaître et qui est loin de la diva italienne. Franco-suédois, ça n’annonçait pas vraiment l’extase à ce niveau là (la suite on vous la raconte ici).

L’auto évolue parfaitement en ville. La direction s’est faite plus légère à mesure que la vitesse augmentait. Les freins ? Rien à dire, ils font le travail. Et puis je ne suis pas là pour accélérer à fond donc il n’y a pas de raisons qu’il en soit autrement.

Les premières accélérations se font sans sourciller. La belle rouge monte en régime avant que la boîte, au maniement plutôt agréable, ne vienne faire retomber l’aiguille du compte-tours.

Mais voilà que les maisons s’espacent. Je peux enfin accélérer un peu plus. Sans mettre le pied dedans, je sens de suite que la Peugeot 504 Cabriolet V6 a du couple et de la puissance à revendre. Non, ça n’a rien d’une supersportive ou d’une muscle-car ou pony-car, mais c’est largement suffisant pour une auto d’agrément, la raison d’être de notre française.

La route défile sans aucun souci. Contrairement à bien des cabriolets, les bruits d’air sont rares. En tout cas, pas de filet anti-remous mais pas non plus de dérangement de ce côté là. C’est agréable et le pare-brise haut y est certainement pour quelque chose. Je roulerais bien le coude à la portière si son seuil n’était pas si haut. La boîte se cale en 4e et le son est plutôt feutré. La Peugeot 504 Cabriolet V6 se montre confortable même quand les raccords de la chaussée décident de la jouer « champ de patates ».

Peugeot 504 Cabriolet par Mark pour News dAnciennes 6- Peugeot 504 Cabriolet V6

La Peugeot 504 Cabriolet V6 est une voiture d’agrément, d’accord. Mais elle proposait aussi des performances jamais vues sur une découvrable de la marque, 02 Darl’Mat exceptées. Du coup, j’ai quand même envie de taquiner l’accélérateur. Je prends à droite et je me retrouve sur une route bien plus adéquate. Je sors du village en 3e et repasse en seconde. Même à ce régime, le compte-tours ne passe pas la verticale. Alors je l’aide un peu (beaucoup) du pied droit. Le V6 PRV ne m’étonne pas. Je le sais placide à bas et moyen régime et capable de choses sympathiques dans les tours.

Passé les 4500 tours, il se réveille. La poussée n’est toujours pas énorme, je n’ai que 136ch sous le pied droit mais ils sont bien là et le poids de la Peugeot 504 Cabriolet V6 n’a pas l’air de poser problème. Même en montée, ça accélère et la vitesse monte vite. Clairement je n’aurais pas cru la française capable de ça. Surtout qu’à ces régimes on en oublierait presque la sonorité à bas régime. Le bruit n’est toujours pas parfait mais il est plus agréable.

Les rapports montent et je sens que je vais vite… sans me rendre compte à quel point. Le compteur a aussi fait une envolée lyrique et il est temps de calmer un peu. Surtout que les virages arrivent. Là, la lionne ne se tapit pas. La vitesse de passage en courbe est également étonnante. Il y a un peu de roulis, mais j’ai beau monter de rythme de virage en virage, l’arrière ne m’annonce jamais qu’il en a marre !

Les freins sont toujours efficaces et la boîte a vraiment un maniement et un étagement sympathique. Elle permet un vrai dynamisme. Le reproche qui peut lui être fait, c’est quand les virages sont passés. Là, à bon rythme, en 4e, on se dit qu’une 5e aurait peut-être fait retomber le volume sonore. Et je n’ai pas d’ordinateur de bord pour mesurer la consommation !

La Peugeot 504 Cabriolet V6 m’a vraiment étonné par sa vivacité. Mais elle n’est pas faite pour jouer de la sorte et je doute que ce soit vraiment ce que recherche ses acheteurs. Donc je reprend un rythme plus coulé. Forcément, elle est à l’aise. Forcément, elle reste confortable. Forcément, j’apprécie le moment. Je suis dans un superbe cabriolet qui m’emmène sur les routes où j’ai l’habitude de me déplacer avec la mélodie d’un DCI qu’on vous présentait par ici. J’apprécie d’autant plus que les dos d’ânes sont encore moins méchants au volant de la lionne.

Lors d’une petite pause « recherche de spot » devant une église, je me rends vite compte que les mariés auraient bien aimé avoir la même pour les emmener sur les lieux du repas. Mais je reste égoïste, alors même qu’il y a de la place à l’arrière. La Peugeot 504 Cabriolet V6 ça se déguste vraiment. Je profite des derniers tours de roue avec cette rareté, avec un moteur qui sait se montrer élastique. Qui sait vous faire grimper les côtes en 4e, alors même que la boîte pourrait vous aider à les escalader à vitesse grand V. En fait, c’est pile le moteur qu’il faut à notre belle rouge.

Conclusion

La Peugeot 504 Cabriolet V6 est une rareté mais c’est un met qu’on apprécie d’autant plus. Est-ce que le V6 apporte un vrai plus par rapport au 4 cylindres ? Des chevaux et du couple, il y en a plus, c’est sûr. Mais le petit moteur est réputé pour être plus sportif et amener encore plus de dynamisme. Pour autant, l’allonge du vénérable PRV est appréciable. En fait, il colle parfaitement à cette auto. Il sait se montrer doux et élastique quand il le faut et sait s’énerver si on le lui demande, quand bien même ce n’est pas un foudre de guerre dans cette configuration « originale ».

La lionne est une des meilleures surprises que j’ai eue.

Les plusLes moins
Un vrai dynamismeLa conso
De l’agrément à tous les rythmesLa rareté…
Une ligne parfaite… et la cote
Un vrai confortLa sonorité à bas régimes
image 6- Peugeot 504 Cabriolet V6

Conduire une Peugeot 504 Cabriolet V6

Rare et chère, on a pas arrêté de vous le dire ! Dans cette configuration, il faudra casser votre PEL. Dans un bon état, roulant mais pas parfait, vous débuterez vers les 25.000 €. Par contre, quand l’état s’améliore, le prix s’envole : à peine moins de 40.000 € pour un très bon état et vous pouvez même flirter avec les 60.000 € dans le cas d’autos faiblement kilométrées et en état concours !

Heureusement, vous pouvez aussi goûter au bonheur de la 504 Cabriolet pour moins cher. Les versions 2 litres Serie 1 (avec les quatre phares) sont en dessous des 35.000 € pour les plus belles et on en trouve dès 16-17.000 €. Les Serie 3, moins jolies mais plus performantes, sont à peine moins chères.

Côte entretient, la Peugeot 504 Cabriolet V6 est bien construite… si ce n’est que ses tôles sont turinoises et adorent la rouille. Il faudra faire encore plus attention qu’avec les berlines, c’est dire ! Côté mécanique, si on peut se moquer du PRV pour sa sonorité, sa fiabilité est excellente tant qu’il a bien été entretenu. Seule la conso sera un vrai point noir.

Merci à Henri-Pierre pour ce superbe moment.

Fiche techniquePeugeot 504 Cabriolet V6
Années1974-1977
Mécanique
Architecture6 cylindres en V à 90°
Cylindrée2664 cm³
Alimentation2 Caburateurs
Soupapes12
Puissance Max136 ch à 5750 trs/min
Couple Max207 Nm à 3500 trs/min
Boîte de VitesseManuelle 4 rapports
TransmissionPropulsion
Châssis
Poisition MoteurLongitudinale avant
FreinageDisques Ventilés AV et Pleins AR
VoiesAV 1490 mm / AR 1430 mm
Empattement2550 mm
Dimensions L x l x h4360 x 1700 x 1360 mm
Poids (relevé)1400 kg
Performances
Vmax Mesurée188 km/h
0 à 100 km/h9,8s
400m d.a17s
1000m d.a31,2s
Poids/Puissance10,3 kg/ch
Conso Mixte± 12 litres / 100km
Conso Sportive± 20 litres / 100 km
Prix± 40.000 €

Cotes : Collector Car Value

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. gougnard

    super presentation de cette 504 merci

    Répondre · · 22 août 2022 à 19 h 19 min

  2. LEVEAU Jean-Philippe

    Très belle auto que le temps rend de plus en p’us desirable. Du Pininfarina classique, sobre, de bon goût, équilibré, élégant. L’intérieur avec un tableau de bord multi-compteurs Jaeger lui va comme un gant et améliore l’environnement intérieur. Cette désormais classique a un avenir en collection que est loin d’avoir atteint ses limites. Jean-philippe LEVEAU

    Répondre · · 23 août 2022 à 7 h 01 min

    1. Patrick/Olivier Rosselet

      Magnifique chef d’œuvre de Pininfarina. A l’époque, lancista de la 4e gêneration, j’avais préféré la Lancia Beta Spider 2000, également signée Pininfarina, construite par Zagato, une voiture éclectique, traction avant, 5 vitesses équipée du mythique Bialbero Lampredi, qui, après 45 ans, partage mon coeur avec une Delta intégrale

      Répondre · · 24 août 2022 à 20 h 43 min

  3. Rouger Henri

    bells photos, comme je les adore. Malheureusement très peu de personne ont l’oeil pour comprendre chaque photo, chaque prise de vue.

    Répondre · · 23 août 2022 à 9 h 38 min

  4. Bruno E

    Très belles photos, c’est dommage, il manque juste une photo du PRV….

    Répondre · · 23 août 2022 à 21 h 53 min

  5. Waldmann Thierry

    Trés bon vieux « V6 » PRV fonctionne toujours trés-bien !!! au lieu 3 cylindres Turbo 208,2008,3008 et 5008 de la merde !
    Ma la 504 coupé « V6 » Ti (480.000 km) d’origine. « V6 » n’est plus fabrique,c’est dommage…pauvre France.
    Trés Attention ! Feuille en acier pourrie Italienne ! Achète plus jamais-ça !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    .

    Répondre · · 18 octobre 2022 à 20 h 36 min

    1. jean-claude

      Vu la consommation énorme de ce V6 je dirais que c’est une bonne nouvelle 🙂

      Répondre · · 14 mars 2024 à 21 h 28 min

      1. ROUGER

        Très belles photos. Et commentaires permanent.

        Répondre · · 17 mars 2024 à 10 h 36 min

Répondre à ROUGERAnnuler la réponse.

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