Essai d’une Mini Van, l’utilitaire original, pratique et dynamique !

Publié le par Benjamin

Essai d’une Mini Van, l’utilitaire original, pratique et dynamique !

Oui, essayer une Mini, ce n’est pas original, et puis on a déjà tâté d’une 1000 pendant un week-end complet. Mais dans la galaxie Mini, il y a certains modèles qui sortent du lot. Et aujourd’hui on s’intéresse à une version qui n’est pas comme les autres et quasiment inconnue chez nous. C’est l’utilitaire de la bande, pas celui avec la structure bois apparente, non, plus rare. On vous présente aujourd’hui une Mini Van.

Notre Mini Van du jour

Fans de l’origine, passez votre chemin. Fans des belles configurations, c’est pour vous. Cette Mini Van est superbe et c’est typiquement le genre d’auto qui vous étonnera quand vous la croiserez sur la route. De l’avant, vous reconnaîtrez aisément une Mini. De l’arrière par contre, si vos connaissances ne sont pas parfaites, vous vous demanderez ce qu’est ce drôle d’engin !

En même, il faut bien reconnaître que cette version de la plus célèbre et la plus emblématiques des citadines… n’est presque pas connue en France. Apparue en 1960, elle repose sur le châssis « long » qui est également utilisé par la Countryman, plus connue par chez nous avec son arrière en bois.

Mini Van par Mark 26- Mini Van

L’avant, c’est donc celui d’une Mini. Pas de souci là dessus, on retrouve les deux phares tout à l’avant et dans les coins. La calandre, qui était juste peinte couleur carrosserie à la base, forme une grande bouche, surlignée par un chrome en forme de moustache et soulignée par un pare-chocs simple et chromé. Le bleu, qui vient de chez Renault, est superbe et donne de la pêche et, finalement, de l’originalité à un avant qu’on connaît, pourtant, par cœur.

Sur le profil, pas de doute, on retrouve la particularité de cette Mini Van. On retrouve le capot qui garde des proportions d’une automobile plus grande malgré la petite taille de l’auto. La roue avant (type Reverse RIM monté sur Cooper S) lèche l’extrémité de la voiture. La roue arrière n’est plus dans le coin avec l’arrière qui s’est greffé sur la petite anglaise. Le bleu lui va toujours très bien. Le toit est dans une teinte plus classique : Old English White.

Le pare-brise est à plat et la jonction entre l’avant et la cellule centrale est toujours soulignée par un repli de tôle. La partie Van est assez basique avec une grande tôle nervurée et un arrière presque plat. La porte est classique et prend une sacrée place, chose originale pour une auto « utilitaire ».

Maintenant on passe à l’arrière de la Mini Van, la partie la plus originale. L’arrière est donc plat, du moins c’est l’impression qu’il donne puisqu’il est, en réalité, légèrement bombé. Contrairement aux Mini de la même année, les feux sont plus ronds, plus fins. Bien intégrés ils sont rejetés de chaque côté des portes.

Les portes, parlons-en. Deux portes, percées par des ouvertures assez simples, avec des charnières extérieures et qui s’ouvrent vers le haut, mais vraiment haut. La rusticité du système de cette Mini Van va jusque dans les détails. les deux portes sont maintenues par une barre (ou un gros fil) métallique qui sort de la serrure et vient cadenasser le tout. Le seuil de chargement est, comme le reste de l’auto, bas et ce n’est pas pour rien que la Royal Mail, la Police ou diverses administrations, en plus des artisans et commerçants, se sont fait un plaisir d’adopter la Mini Van.

En dessous, le pare-chocs ne protégera que les coins de l’auto, le centre étant occupé par la plaque. Le gros pot ? Vous l’avez remarqué ? C’est un des vestiges de la configuration de l’auto lorsqu’elle est arrivé en France… avec un moteur de 1275 !

À l’intérieur de la Mini Van

On ouvre la porte pour retrouver un intérieur qu’on connaît bien. D’accord, ce n’est pas celui d’une Mini Van. La simplicité de l’utilitaire de base a laissé place à un peu plus de raffinement dans notre ancienne. Il faut dire que cette auto est désormais dédiée au plaisir et n’a plus vraiment vocation à transporter quoi que ce soit. Du coup, ce sont des sièges et une instrumentation de Cooper S qui ont fait leur chemin jusque dans notre bleue.

Mini Van par Mark 12- Mini Van

D’ailleurs, le bleu on le retrouve partout dans cet intérieur où la tôle est encore bien présente. Les moquettes noires ne cachent pas tout. On trouvera ainsi du bleu en haut et en bas de la planche de bord de la Mini Van. Le combiné d’instrumentation, central évidemment, comprend trois cadrans. La température d’eau à gauche, le compteur de vitesse, double avec miles et kilomètres par heure, est au centre, percé de quelques voyants et abritant, en bas, la jauge de carburant. À droite on retrouve la pression d’huile et le tour de l’instrumentation est déjà terminé.

Côté commandes, elles se répartissent entre un commodo et quelques boutons « anglais » fixés sur une platine en bas du tableau de bord. On note d’ailleurs que ce dernier est évidé et vous servira de vide poche… en faisant attention à ce que vous y mettez. La commande de ventilation est encore en dessous et le levier de vitesse, incliné vers le conducteur, est au milieu du plancher parfaitement plat. Vous aurez noté les sièges, plutôt accueillants et les contre-portes noires, qui offrent un beau contraste avec le bleu.

À l’arrière, rien de spécial à dire. C’est vaste, logeable, un tapis de corde protège la carrosserie et on se rend compte de la rusticité de la transformation en Van avec le passage de la goulotte de réservoir dans l’habitacle !

Sous le capot de la Mini Van

Moss Europe Mini- Mini Van

Là encore, on le reconnaît. Notre anglaise du jour a retrouvé un moteur 1000 remis à neuf. Étonnant comme un si petit moteur peut se retrouver à tel point à l’étroit ! On peut toujours s’émerveiller des solutions techniques apparues avec l’anglaise en 1959. Un moteur transversal, pour une traction, et un radiateur orienté vers l’arche de roue pour gagner de la place. C’est génial et ça fera école !

Pour les amateurs de chiffres, la puissance est de 40ch et le couple de 71 Nm. Ce n’est pas énorme mais, même en version utilitaire, la Mini ne dépasse pas les 700 kg !

Le reste de la technique reste identique aux Mini Countryman, notamment, depuis 1970, le retour à la suspension de base du modèle, pas forcément compatible avec une charge utile fragile : les amortisseurs et cônes caoutchouc.

En tout cas, on a pris le temps, mais on a fait le tour de cette petite voiture. Maintenant, au volant !

Au volant d’une Mini Van

Installation… compliquée. Je n’aurais pas été contre le fait qu’on me tasse un peu à l’intérieur. C’est bien à l’arrière que la Mini Van est plus grande. À l’avant, pas un centimètre de plus. J’essaye d’en gagner en reculant le siège mais il est déjà en butée. OK. J’enchaîne avec un examen rapide du positionnement des commandes. Je me suis déjà marré avec certaines italiennes, mais j’avoue que là c’est pas banal. Le volant est décalé à droite, mais moins que les pédales. Par contre le levier de vitesse est bien au centre. On peut vraiment dire que tout est concentré autour du conducteur.

Démarrage, vroap (je le fais mal, je sais). Le petit moteur se fait très présent. On vous l’a dit, si c’est bien un 1000 en configuration d’origine, la « grosse ligne » le rend un peu plus présent. Il tourne bien. Je m’attache et passe la première. Niveau débattement… c’est court, très court. Le verrouillage est bon. La Mini Van s’élance bruyamment et assez prestement. On commence par de la conduite en ville et il faut bien avouer que l’anglaise est à son aise.

Son petit gabarit ? Ce n’est pas la première chose qui me vient en tête. Certes, c’est plutôt pratique quand on est coincé entre un SUV qui arrive en face et une piste cyclable. Mais ce n’est pas vraiment le gros avantage de la Mini Van. Ce qui la démarque dans la circulation sparnacienne c’est sa vivacité. Ne vous posez pas la question de son démarrage au rond-point. Vous n’avez pas beaucoup de puissance, mais ça va très bien. Le premier rapport court vous permet de vous arracher en un clin d’œil. Vous n’allez pas perdre de temps dans le rond-point en passant la seconde : la commande est ferme, bien guidée et le débattement toujours aussi court.

Mini Van Travelling Inter par News dAnciennes IMG 5059- Mini Van

La Mini Van serait une citadine parfaite ? Presque. Deux points restent un peu handicapants, je ne vais pas dire noirs, et ça touche au confort. D’abord, rappelez vous le système de suspension. Contrairement à des ressorts ou des barres de torsion, les cônes caoutchouc ne sont pas vraiment doux. Et comme les ralentisseurs fleurissent aussi vite que les nids de poule, la petite bleue aura tôt fait de vous secouer. Ensuite, le ralentissement provoqué par une voie en travaux finit par me donner des douleurs dans la cheville droite. La position de mon pied par rapport à l’accélérateur n’est pas idéale, en grande partie parce que je suis près.

Pourtant, ça ne vient pas grever le bilan largement positif de cette conduite urbaine. Dès que les rues se font plus larges et moins passantes, notre anglaise se cale vite à la limite et se montre plaisante. Le moteur est un poil bruyant, mais je peux aussi passer une vitesse sans qu’il ne rechigne. Bon, au moment de relancer, il faudra tomber un rapport. D’ailleurs, j’avoue que la position du levier de vitesse, incliné vers le conducteur au point mort, fait que j’ai tendance à ne pas trop savoir sur quel rapport j’évolue. Pas bein grave, le maniement est simple et je trouve vite la réponse à ma question.

La ville se termine, enfin, et voilà que les vignes sont en vue. J’aborde le rond point un peu vite et je constate que le vrai-faux vide-poche sous l’instrumentation n’arrive pas à contenir mon téléphone propulsé vers la droite par la rotation. La Mini Van est plus grosse et plus lourde que la Mini classique mais elle n’a rien perdu de ses qualités dynamiques de petit kart.

Avant de gagner les vignes, un petit tour sur une grosse départementale permet de me rendre compte que la Mini Van sait voyager. La vitesse maximum autorisée est vite atteinte et les grandes courbes n’obligent pas à ralentir. Par contre, il faut bien dire que le bruit dans l’habitacle est plutôt important. Je comprends pourquoi le propriétaire a monté des enceintes Focal, mais je pense que les mettre en marche ne ferait qu’aggraver la chose. Après tout, un moteur qui fait du bruit, ça donne aussi des sensations. Et puis la mélodie n’est pas désagréable.

Bifurcation et c’est partie pour une « course de côte ». La route est sinueuse, elle monte. Clairement, une route qui pourrait faire peur au conducteur de beaucoup de populaires affichant une puissance similaire. Sauf que l’anglaise peut compter sur sa boîte bien étagée et son poids. Du coup, elle arrive à accélérer, en montant dans les tours.

Les virages sont serrés mais les freins sont efficaces. Un bon coup de pied, on place le train avant et on en remet une couche. La boîte de vitesse montre qu’elle est vraiment bien étagée et guidée. Les rapports passent vite et, tant que je ne passe pas la 4e, le moteur arrive à emmener la Mini Van.

Les petites routes sont un vrai plaisir. Le dynamisme de la petite anglaise est vraiment super. Aucun reproche ? Si, le même qu’en ville. Si les dos d’âne sont presque absents de ces routes qui serpentent entre les vignes, les enjambeurs sont de sortie et les parcelles sont boueuses. La route est constellée de mottes de terre qui deviennent de sacré obstacles sous les roues de la Mini Van. À l’intérieur, ça secoue bien ! Heureusement que les anglais ne mettent pas beaucoup de gaz dans leur bière, sinon la Mini Van n’aurait pas eu beaucoup de succès auprès les brasseurs !

Et si on calmait le jeu ? Et bien en fait… pas besoin. La sensation de rouler au volant d’une vraie auto de rallye, rapide, vive, se fait presque en attaquant mais sans risquer de perdre des points. L’anglaise est à son aise, donne l’impression d’aller vite, flatte son conducteur mais sans excès (de vitesse). Du coup, je profite, je me fais plaisir et je comprends, encore une fois, pourquoi la Mini est mythique.

Conclusion

La Mini Van, c’est le genre d’auto qui fait plaisir. Sa bouille, sa couleur, sa facilité de conduite et les sensations procurées font vite oublier ses défauts. L’anglaise a beau être une version utilitaire, elle n’en reste pas moins dynamique et amusante. Elle en devient encore plus originale et permet de se dire que si on aime la Mini, on peut toujours se démarquer !

Par contre, la Mini Van reste une auto qui vous impose de bien choisir votre route. Oui, c’est une version utilitaire, mais tant qu’elle ne sera pas chargée, il vaudra mieux privilégier les petites routes aux grands axes.

CritèreNote
Budget Achat12/20
Entretien16/20
Fiabilité15/20
Qualité de fabrication13/20
Confort10/20
Polyvalence14/20
Image17/20
Plaisir de conduite16/20
Facilité de conduite15/20
Ergonomie12/20
Total14/20

Rouler en Mini Van

Difficile de dire combien de ces Mini Van ont été produites. Entre 1960, date de l’apparition des versions utilitaires, et 1982 quand elles se retirent, 400.000 véhicules ont été produits. Attention, ce chiffre inclut les Countryman ! On a donc un modèle plutôt rare.

Maintenant, si on ajoute que ce modèle n’a presque pas été importé sur le continent, on se retrouve avec une rareté. Difficile d’en trouver à vendre par chez nous. Et quand on parle d’un modèle rare, le prix va avec : entre 22 et 28.000 € actuellement.

Notre auto du jour, en parfaite condition mécanique et esthétique est actuellement en vente à 21.800 € avec ses 10.500 km au compteur. Si vous voulez plus d’infos, on vous invite à contacter Asphalt Garage.

Côté entretien, pas de souci. Tant que vous ne vous attaquez pas à la carrosserie de la partie arrière, c’est une Mini et toutes les pièces se trouvent. Attention quand même à bien inspecter ces autos : elles aiment la rouille et privilégier une auto entièrement restaurée, comme la bleue de ce reportage, ne sera pas une mauvaise idée.

Merci à Frédéric et Alexandre pour avoir permis cet essai sur des routes… où on reviendra !

Fiche techniqueMini Van
Années1960-1982
Mécanique
Architecture4 cylindres en ligne
Cylindrée998 cm³
AlimentationCarburateur SU
Soupapes8
Puissance Max40 ch à 5250 trs/min
Couple Max71 Nm à 5250 trs/min
Boîte de VitesseManuelle 4 rapports
TransmissionTraction
Châssis
Poisition MoteurTransversale avant
FreinageDisques AV et Tambours AR
VoiesAV 1205 mm / AR 1165 mm
Empattement2138 mm
Dimensions L x l x h3300 x 1410 x 1356 mm
Poids (relevé)700 kg
Performances
Vmax Mesurée118 km/h
0 à 100 km/hNC
400m d.aNC
1000m d.aNC
Poids/Puissance17,5 kg/ch
Conso Mixte± 7 litres / 100km
Conso Sportive± 10 litres / 100 km
Prix± 25.000 €

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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