Concepts et Études, ép. 37 : Mazda RX500, le futur comme objectif

Publié le par Pierre

Concepts et Études, ép. 37 : Mazda RX500, le futur comme objectif

Parce que toutes les autos anciennes ne sont pas arrivées sur nos routes, on vous propose d’en découvrir régulièrement. Rendez-vous pour cela le 3e dimanche de chaque mois (les autres sont là). Ce mois-ci, direction le Japon des années 70, et jetons un œil attentif sur la Mazda RX500.

Se démarquer de ses compatriotes

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, c’est l’effervescence automobile au pays du Soleil Levant. Toyota et Nissan (qui avait déjà eu le temps d’absorber Datsun avant le conflit) sont rejoints par de nouveaux concurrents, avec l’arrivée de Suzuki, Honda, ou encore la marque qui va nous intéresser aujourd’hui, Mazda (la liste n’est pas exhaustive).

Cette dernière se lance en effet sur le marché automobile en 1960, après avoir produit des véhicules commerciaux depuis les années 30. À l’approche des années 1970, il est temps de montrer sa différence. C’est dans cette optique qu’il est décidé de concevoir une voiture de sport capable de rivaliser avec les plus grandes marques européennes, référence de l’époque.

C’est une équipe restreinte de 5 personnes, dont le designer Shigenori Fukuda, qui se forme. Ils travaillent en dehors de leurs heures normales pour développer le projet, sans pour autant impacter les affaires courantes. Ils arrivent à 5 concepts différents, après de nombreuses heures de recherche dans le domaine aérodynamique ou celui des techniques de construction. Sera retenu un coupé digne de la Ferrari 250 Breadvan, façon seventies.

L’avenir sera rotatif ou ne sera pas

Cet étonnant coupé, à l’imposant kammback est prévu pour le Salon de Tokyo 1970, afin de célébrer les 50 ans de l’entreprise (qui, vous l’aurez compris, n’a pas commencé dans l’automobile). Il prend le nom de RX500 et servira au passage à promouvoir la nouvelle marotte de Mazda, le moteur à piston rotatif.

En effet, quelques années auparavant, Mazda s’est offert la licence NSU leur permettant de développer leur propre moteur Wankel, qui offre l’avantage de la compacité et de la performance, dans un Japon où les grosses cylindrées sont fortement taxées, c’est une véritable aubaine. La RX500 se voit donc propulsée par un birotor d’un litre de cylindrée, étroitement dérivé du moteur 10A de la Cosmo 110S. Le petit bouilleur offre la bagatelle de 250 chevaux, de quoi propulser les 850 kg de l’engin à des vitesses folles pour l’époque, le tout dans un hurlement plus qu’évocateur, le moteur pouvant monter jusqu’à 15 000 tours/minute !

Après avoir été présenté à la direction dans une teinte vert pomme, la RX500 passe au jaune, afin de correspondre au reste de la gamme exposée lors du Salon de Tokyo 1970. Malgré le changement de couleur, le public reste pour le moins subjugué par cet ORNI (objet roulant non identifié), malgré la pléthore de prototypes futuristes présentés cette année-là.

La RX500 s’avère résolument moderne, avec un avant qui rapelle le dessin de Tom Tjaarda pour la DeTomaso Pantera, apparue pour la première fois au Salon de New York, 6 mois plus tôt. L’arrière intègre des feux de différentes couleurs, permettant à la personne qui suit la voiture d’anticiper ses réactions. Les classiques optiques rouges pour le freinage se voient surplombées par des optiques orange pour la roue libre, et vertes pour l’accélération.

D’autre part, ses ouvrants laissent également peut indifférent. Entre les portes paillon qui recouvrent le capot, à l’instar d’une DeTomaso Mangusta (décidément, on pourrait croire que Fukuda était plus qu’amateur des travaux de son confrère Outre-Pacifique) et les portes en élytre offrant un énorme espace pour se glisser à bord.

La RX500 de nos jours

Avec les différentes photos partagées ici, on pourrait croire, à juste titre, que trois voitures ont été produites. C’est d’ailleurs une rumeur qui a été plus que tenace. Cependant, lorsque la RX500, qui était conservée chez Mazda, a été restaurée pour le Salon de Tokyo 2009, soit 40 ans après le gel de son dessin, les carrossiers ont découvert les couches de jaune et de vert sous la peinture grise.

Depuis, elle est exposée au Musée des Transports d’Hiroshima, et elle est apparue lors du Goodwood Festival of Speed 2014.

Crédits photo : Mazda, The Gentleman Racer


Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

Commentaires

  1. Vincent

    Resemble un peu aux protos Wankel de Mercedes ? non ?
    Même couleur que les C111 ?

    Répondre · · 22 août 2022 à 11 h 29 min

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