Be-1, S-Cargo, Figaro, Pao : Nissan et ses véhicules néo-rétros

Publié le par Paul Guy

Be-1, S-Cargo, Figaro, Pao : Nissan et ses véhicules néo-rétros

Milieu des années 80, la vague néo-rétro n’a pas encore débarqué mais Nissan via la Pikes-Factory crée 4 modèles à partir d’une même base les BE-1, S-Cargo, Figaro et PAO. On revient sur l’histoire de ces collectors.

C’est la Micra K10 (appelée MARCH au japon) qui sert de base à ces projets spéciaux. Produites entre 1985 et 1991, elles sont toutes équipées du même moteur 987 cm³ et de la boîte à 3 vitesses automatique de la petite berline japonaise indiquant clairement la vocation placide de leur utilisation. Bien sûr étant destinée au marché japonais uniquement, elles ont toutes été fabriquées en conduite à droite.

Tout ces véhicules ont en commun d’évoquer sans les copier des modèles européens des années 50 et 60. Si elles n’ont jamais été régulièrement commercialisées en France, les dénicheurs de News d’Anciennes ont eu la chance d’en croiser plusieurs modèles emblématiques en Europe.

Be-1 : la Mini by Nissan

Volontairement construite à seulement 10.000 exemplaires entre 1987 et 1988, la Be-1 est équipée de panneaux de carrosserie synthétiques recyclable (une première mondiale selon Nissan) limitant son poids à 670 kg. L’auto pouvait être équipée d’un toit ouvrant toilé électrique Webasto renforçant encore son sex appeal.

Les couleurs proposées étaient le jaune potiron, le bleu hortensia, le rouge tomate et le blanc oignon. Les roues étaient peintes de la couleur de la carrosserie.

La puissance modeste du 4 cylindres (55 cv à 6250 tr/min) accouplé à la boite automatique sur la plupart des modèles détermine le caractère citadin de l’engin.

L’accueil reçu fut tellement enthousiaste qu’il fallut recourir à un tirage au sort pour pouvoir obtenir le droit d’acheter une Be-1. Les 10.000 exemplaires furent ainsi vendus en l’espace de deux mois créant ultérieurement une surenchère du modèle permettant à la voiture de prendre 2,5 fois sa valeur en occasion !

Un petit réseau de distributeurs spécifiques (« Be-1 shop ») fut créé afin de distribuer l’auto et tout un tas de produits marketing afférents : des vêtements, des draps de lit, des montres, des porte-feuilles, des canettes de jus d’orange, et surtout un « sac à dos », prévu pour se fixer à l’extérieur du coffre arrière. La console d’auto-radio était également proposée en accessoire.

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Crédit : Auto Rétro

Pour singulariser encore plus la Be-1 du reste de la gamme Nissan, la référence à la marque Nissan n’apparaît qu’en très petits caractères sur l’arrière de la Be-1, et le logo est carrément absent. Ce sera d’ailleurs le cas sur les 4 modèles commercialisés.

La paternité du design de la Be-1 est attribuée aux designers industriels japonais Yoshiro Kobata et Naoki Sakai. Les deux travailleront également ensemble sur le projet de la Nissan PAO.

Si vous voulez en savoir plus sur cette petite japonaise, n’hésitez pas à lire Auto Rétro de la rentrée, la Be-1 est comparée à notre Twingo nationale.

Magie d’internet, à la lecture de l’article, Laurent propriétaire de la Nissan Be1 de l’article dans Auto Rétro et créateur de la société CarKoi Factory a pris contact avec moi. Il m’a donc été possible de faire une balade en passager dans l’auto. il est également le propriétaire de la Nissan PAO qui illustre la fin de l’article.

2ème de la lignée : La PAO

A l’instar de la Be-1, à laquelle elle succède, la PAO ne copie pas un modèle en particulier mais s’inspire de plusieurs productions populaires européennes iconiques.

Présentée au Tokyo Motor Show en Octobre 1987, la PAO fut produite de 1989 à 1991, avec ou sans le toit ouvrant en toile. Elle n’était disponible en précommande qu’entre Janvier et Avril 1989. Victime de son succès les 51.657 exemplaires produits furent vendus en 3 mois.

La PAO était disponible en 4 couleurs : gris bleu, vert olive, ivoire et rouge brique. Les intérieurs étaient soit noirs soit ivoires. La radio K7 FM stéréo était de série.

Si la forme générale peut évoquer une 4 L, les charnières apparentes sont une évocation des premières Austin Mini, les vitres basculantes arrières rappellent, elles, la 2 cv.

Le 987 cm3 pouvait être associé à une boite automatique à 3 rapports puis à une boite manuelle à 5 rapports.

La S-Cargo : une 2cv qui ne dit pas son nom

Seul véhicule utilitaire de la lignée des Pikes Cars, la S Cargo est produite de 1989 à 1991, la ligne extérieure s’inspire, de très loin, de la Citroën 2CV Fourgonnette.

S-Cargo est l’acronyme de « Small Cargo » qui se prononce également « escargot », en français dans le texte, référence appuyée à la lenteur de la petite populaire française. D’ailleurs un logo stylisé représentant le gastéropode apparaît sur les bavettes de roues arrières et les enjoliveurs de jantes.

Si la motorisation est identique à la Be-1 en revanche la S-Cargo était basée sur la plateforme de l’utilitaire Nissan Sunny. Deux options étaient disponibles, une vitre latérale ronde de chaque côté du fourgon afin d’améliorer la visibilité et plus insolite sur une utilitaire un toit ouvrant.

Grâce à Pierre notre correspondant en angleterre qui a spotté la S Cargo vous pouvez comparer les similitudes de répartition de volumes avec la fourgonnette française.

Ses phares ronds lui donnent un aspect de grenouille qui nous évoque notre Twingo nationale qui ne sortira des chaînes de montage qu’en 1993.

Pour finir sur ce modèle, les cinéphiles qui voudrait la voir rouler pourront visionner le film Mes Amis, Mes Amours sorti en 2008 dont vous trouverez la bande annonce ici. C’est une conductrice de charme qui en prend le volant : Florence Foresti

La plus glamour : La Figaro

C’est en 1991 qu’apparaît la petite décapotable mélange d’inspiration européennes diverses.

Initialement une production de 8.000 exemplaires était prévue. Mais devant l’engouement justifié pour sa gueule d’amour, Nissan en produira 12.000 exemplaires supplémentaires, ce qui porte le nombre total de modèles produits à 20.000 ! Comme la Be-1 la commercialisation de la Figaro fera l’objet d’un tirage au sort.

Le 4 cylindres essence d’un litre de cylindrée profite d’un turbo pour développer 76 chevaux.

En plus du toit ouvrant inspiré de la cinématique des 2cv et Vespa 400, la Figaro est richement dotée : climatisation, vitres électriques, radio-CD, sièges en cuir…

Est-ce le nom du célèbre opéra bouffe de Mozart ou le quotidien français qui a inspiré le nom de cette petite auto, nul ne le sait. En tout cas les formes sont librement inspirées de la Goggomobil et de la Panhard Dyna Junior.

Ses couleurs pastel et son intérieur crème lui donne une allure de milk shake à roulettes.

Pierre a pu les admirer dans ses 4 coloris définissant les 4 saisons  (vert menthe à l’eau, rose layette, gris et beige) à l’occasion de Silverstone Classic 2016.

Curieusement pour une voiture japonaise, la fiabilité de l’auto est aléatoire, (notamment la boite automatique 3 rapports et le turbo qui font des misères à leurs propriétaires). L’accastillage, s’il est charmant est aussi très fragile et bien évidemment très difficile à trouver compte tenu du faible nombre d’exemplaires fabriqués. Bien que non diffusée en France, elle y est néanmoins collectionnée par réimportation à titre isolé de modèles venant généralement d’Angleterre.

Si l’aventure de la Figaro vous tente comptez entre 8.000 et 12.000 €. Et au final, ce sera certainement la plus « facile » à trouver !

Paul Guy

Paul aime passer son temps à courir après les véhicules anciens. Au sens large puisque les autos côtoient les trains et les avions ! Il a rejoint l'équipe à l'été 2018.

Commentaires

  1. Michel GILLES

    Bonjour,
    Pour votre info, j’avais exposé une S Cargo sur le stand Nissan Utilitaires d’un Mondial de l’Auto des années 90.
    Cordialement,
    MG

    Répondre · · 16 août 2019 à 14 h 24 min

  2. Paul Guy

    Si vous avez des photos de cette époque, n’hésitez pas à nous en faire profiter

    Répondre · · 17 août 2019 à 9 h 25 min

    1. Michel GILLES

      En ce qui me concerne, je n’ai rien conservé, mais si vous avez des relations avec le sce presse de Nissan France, ils doivent avoir des archives. Dans les années 2000, j’avais aussi exposé une Skyline GT-R R34 Penzoil qui avait gagné le championnat Japonais JGTC avec Eric Comas.
      Salutations.
      MG

      Répondre · · 17 août 2019 à 17 h 54 min

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