La Mazda Cosmo 110S, les débuts élégants du birotor

Publié le par Benjamin

La Mazda Cosmo 110S, les débuts élégants du birotor

Elle figure en bonne place parmi les autos dont Pierre nous parlait dans son article sur les moteurs rotatifs. La Mazda Cosmo est donc mue par une mécanique particulièrement intéressante en plus d’être une réussite en termes de design.

Une longue genèse

Tsuneji Mastsuda, président du groupe Toyo Kogyo s’intéresse au moteur rotatif de NSU au début des années 60. L’idée est de profiter des bonnes performances du moteur et des avantages de fiscalité des moteurs de petite cylindrée. En 61, un accord de coopération est signé entre Mazda, la branche automobile du groupe, et NSU.

On développe alors de 40A, un monorotor de 90mm de rayon et 59mm d’épaisseur mais le moteur n’est pas au point et provoque des problèmes d’usure tout en consommant beaucoup d’huile.

C’est le moteur L8A qui se retrouve sur le prototype de la Cosmo. C’est un birotor aux dimensions changées, 98 mm de rayon et 56 mm d’épaisseur avec segments en acier trempé avec joints renforcé. Le tout fait 798 cm³ de cylindrée.

Prototypes et essais

Le projet avance et le L10A apparaît. Il est logé en 1964 sous le capot de la Mazda Cosmo Sport dont le prototype est révélé au Salon de Tokyo juste avant les Jeux Olympiques. C’est une auto élégante et basse avec une ligne effilée et relativement plate.

Protoype Mazda Cosmo- Mazda Cosmo

La cylindrée est passée à 982 cm³. Niveau technique, c’est un carburateur Hitachi quadricorps qui l’alimente via deux lumières latérales dans chaque rotor. Le bloc est en fonte d’alu recouverte de chrome, le vilebrequin en acier avec revêtement chrome-molybdène. Le moteur fait appel à un système d’allumage doublé.

Il est ainsi monté sur les 80 autos de présérie qui verront le jour à partir de Janvier 1965 qui parcourront 3 millions de kilomètres afin de valider la technologie.

Les premières Mazda Cosmo L10A

En Mai 1967 c’est la version définitive de la Mazda Cosmo qui entre en production. Le moteur est rebaptisé 0810 mais reste le même que le L10A. L’auto garde ce code pour sa production. Sur le marché export, elle s’appelle Mazda Cosmo 110S, le 110 évoquant la puissance du moteur.

Côté châssis, le train avant fait appel à une double triangulation, des ressorts hélicoïdaux et une barre antiroulis. L’arrière est plus conservateur avec pont DeDion et ressorts à lames.

Avec 940 kg, l’auto offre de belles performances avec 185 km/h en pointe et 16,4s pour couvrir le 400 DA.

La production commence comme elle le restera : lente. En effet la Mazda Cosmo reste un projet marginal et elle est assemblée à la main dans un atelier spécifique au rythme d’une auto, maximum, par jour ! Il sera construit 343 voitures de cette série 1.

La Mazda Cosmo Serie 2, L10B

En juillet 1968, Mazda fait la chasse aux coûts. Le moteur 810 est donc remplacé par le 813. Les matériaux sont plus conventionnels et le petit moteur prend 20 kg dans l’opération ! Par contre il atteint les 128 ch !

L’auto est également allongée avec 38.1 cm d’empattement en plus, au bénéfice de l’habitabilité. Les roues 14″ sont remplacées par des 15″ et la boîte gagne un rapport.

On notera par ailleurs l’engagement d’une Mazda Cosmo au Marathon de la Route 1968. Ce remplaçant du Liège-Rome-Liège se court 84h durant sur le Nürburgring. Les moteur sont modifiées avec une admission d’essence supplémentaire. Si une auto conduite par des japonais abandonne, la seconde termine à une belle 4e place !

Mazda Cosmo Marathon de la Route 1968- Mazda Cosmo

La Mazda Cosmo Serie 2 restera une auto à faible diffusion. Elle sera produite jusqu’en Septembre 1972 à 833 exemplaires.

Par la suite Mazda réutilisera le badge Cosmo sur les CD, HB et JC. Quand au moteur rotatif, le constructeur ne l’abandonnera pas… même s’il est pour le moment en sommeil.

La Mazda Cosmo de nos jours

Dire que c’est une rareté est un euphémisme. 1176 autos, c’est peu, et encore moins d’exemplaires ont traversé les années.

C’est une auto qu’on retrouve quelques fois en vente aux enchères. Bonhams est un habitué mais RM Sotheby’s n’est pas en reste. Les prix sont élevés, rien en dessous des 80.000 €/$. Certains exemplaires, comme celui qui illustre notre couverture et qu’on a vu au Grand Palais en 2016 et qui était une des trois autos livrées neuve en France, font exploser les compteurs. Celui-ci s’est vendu 138.000 € !

Photos : News d’Anciennes, Bonhams et RM Sotheby’s

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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