[Tour Auto 2024] les participants racontent leur course

Publié le par Benjamin

[Tour Auto 2024] les participants racontent leur course

Le Tour Auto 2024 s’est terminé il y a bientôt une semaine. Histoire de clore ce beau chapitre de passion automobile (suffit de voir le monde au bord des routes pour s’en convaincre), on vous propose de vous replonger une dernière fois dans la course mais de l’intérieur. On a demandé à quelques équipages de revenir sur leur semaine de course.

Banniere Tour Auto 2024 2-

Jean-François Penillard, pilote de la Porsche 356 n°61

Après plusieurs années à courir en plateau 3 et viser les podiums à l’indice, Jean-François partait avec une Porsche 356, encore une fois, copiloté par Philippe Goutard, mais en régularité cette fois.

« JFP : Le Tour Auto m’a mis en forme ! Couché tard, réveillé tôt, d’accord, mais pas de courbatures parce que la voiture était confortable ! »

Quel était l’objectif au départ du Tour Auto 2024 ?

« JFP : On visait le Top 10 des VHC dans la catégorie régularité. Attention, on voulait réaliser ça sans être des « psychopathes du 10e », nous, on visait la régularité à la seconde. On est à l’arrivée, c’est super ! On fait un Top 10 sans être des aigles et au milieu d’équipages qui ont déjà gagné ! Les autres ont fait plus d’erreurs que nous en fait. On peut encore faire mieux, avec un tripmaster mieux réglé »

Ça faisait quoi de partir en régularité ?

« JFP : Après 18 ans en compétition, j’aime toujours ça, mais je ne veux plus prendre de risque. Pour autant, la régularité, ce n’est pas de la balade. En circuit, au Mans, on s’est mis derrière Marc Jay et Etienne Bruet sur leur MGA. Ça roulait très fort ! Pas certain que je sois allé beaucoup plus vite en compétition ! Il faut quand même faire attention pour arriver au bout. »

Changement de Porsche 356 pour cette édition, comment elle s’est débrouillée ?

« JFP : Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas utilisée sur une épreuve, en 2004 ! Je lui ai refait une santé avant de partir avec grosse révision, réfection du haut moteur, direction et freins. Le moteur est plus orienté GT, avec un couple énorme. Elle relançait à 2000 tours en 4e sans problème et était facile à conduire, un vrai vélo. En montagne, peu de monde nous suivait. J’avais mis de bons pneus, comme en compétition, mais assez étroits, en 155. Ça lui allait très bien. Et puis on avait chauffage et essuie-glace, c’était confortable et c’était un vrai plus. »

« Elle était facile à conduire et marchait fort. On devait faire des spéciales à 64 km/h de moyenne donc il ne faut pas traîner. La voiture passait très bien en virage, je la plaçait où je voulait. Elle ne nous a fait qu’une frayeur. En repartant le samedi, on s’arrête pour faire le plein et le pot ne tenait plus que par un écrou ! L’assistance d’un autre concurrent nous a dépanné des deux autres et on est repartis ! »

L’impression globale qui ressort de ce Tour Auto 2024 ?

« JFP : C’était mon 20e Tour Auto ! J’ai trouvé que le parcours était roulant avec beaucoup de belles routes et peu de villages. Il n’y avait pas besoin de prendre des risques pour être dans les temps aux pointages, surtout que dans cette partie de la France on a eu beaucoup de routes à 90. La troisième étape était longue et éprouvante. En 20 éditions je n’ai jamais fait autant ! Mais j’aime ça, justement, si je n’aimais pas ça, je n’en aurais pas fait 20 ! »

Jean Rigondet, pilote de la CG 1200 n°100 en régularité

Avec Olivier Souillard, ils ont performé sur ce Tour Auto 2024. Meilleur résultat en régularité, mais pas vainqueurs (on y revient), ils ont montré la CG !

Justement, pourquoi une CG ?

« JR : Il y a une vraie passion autour de la Simca, une nostalgie de la Rallye 2 notamment. Et puis j’ai une histoire personnelle avec la marque CG. J’étais en pension dans un collège à Riom avec Bernard Chappe (NDLR : CG signifie Chappe et Gessalin). J’ai vécu la saison 72/73 avec lui qui me commentait les victoires des CG ! J’ai acheté une CG il y a 15 ans avec une certaine nostalgie de cette époque. Je l’ai entièrement refaite, avec beaucoup de passion. »

« C’est une voiture formidable à conduire et je pousse le vice avec deux mécanos retraités, spécialistes des CG pour entretenir cette ambiance autour de la marque. On fait la course en régularité et c’est vraiment une auto adaptée à l’exercice. »

Pour nous résumer et vu par un ancien vainqueur (2018) comment ça marche la régularité ?

« JR : En moyenne haute on a un temps à faire, fixé par un ouvreur. Un autre ouvreur fait un parcours fictif avec Tripy et on doit donc se rapprocher le plus possible de ce tracé. Il faut qu’on soit le plus fidèle possible pour tenir le temps. Mon copilote, le fils de mon épouse qui est jeune et passionné de chiffres a fait un tas de tables de moyennes en fonction de différents paramètres. Il ne voit jamais la route pendant une épreuve ! Reste ensuite la conduite qui est compliquée ! »

Comment s’est déroulé ce Tour Auto 2024 ?

« JR : Formidablement ! Il y avait des passionnés de la régularité au départ et on était encore 4, à la fin, à être capables de gagner. Ça se joue à peu de choses ! C’est la 11e fois que je le fais, j’ai gagné, j’ai fait des podiums mais le tracé de cette année était plus difficile, plus technique et demandait beaucoup d’attention. En plus, depuis que Tripy a repris le chronométrage, c’est extrêmement rigoureux et tout se joue sur le dixième de seconde ! »

Des soucis pendant la semaine ?

« JR : Des soucis idiots uniquement. On a cassé un essuie-glace mais les clubs CG se sont mobilisés pour nous en trouver un. Plusieurs personnes nous en ont amené et on en a eu 4 au total ! À Pau, on a cassé un cardant, on a du le démonter. Les mécaniciens ont retaraudé le cardan et l’ont remis dans l’heure. C’est là que le collectif des mécanos a joué parce que c’est un de nos concurrents qui nous a trouvé le taraud pour le faire ! »

« En dehors de ça, l’organisation était parfaite. Les commissaires, les organisateurs, tous les officiels œuvraient avec une vraie gentillesse et dans une belle convivialité. Ils ont une semaine longue, ça ne doit pas être toujours de les motiver mais ils ont toujours un mot gentil avec les concurrents, c’est très agréable. Et puis entre concurrents, l’ambiance est bonne, c’est appréciable. »

Être le meilleur mais ne pas gagner, est-ce que c’est frustrant ?
(Marc Jay et Etienne Bruet sont les vainqueurs en régularité, ils couraient en VHC, contrairement à la CG qui est en classe G, voir tous les classements ici).

« JR : Des soucis idiots uniquement. On a cassé un essuie-glace mais les clubs CG se sont mobilisés pour nous en trouver un. Plusieurs personnes nous en ont amené et on en a eu 4 au total ! À Pau, on a cassé un cardant, on a du le démonter. Les mécaniciens ont retaraudé le cardan et l’ont remis dans l’heure. C’est là que le collectif des mécanos a joué parce que c’est un de nos concurrents qui nous a trouvé le taraud pour le faire ! »

Au final, vous faites le meilleur score, mais vous n’être pas vainqueur…

« JR : Nous ne sommes pas vainqueurs, mais ce n’est pas grave. Il y a un classement par classe et un général. C’est dommage, l’intérêt c’est de comparer avec tous les autres pour que la Dauphine ou la 203 puissent gagner ! On a notre plaisir malgré tout, mais c’est notre plaisir personnel. On prend des risques fous pour gagner une demi-seconde. On est dans la course, on est tellement pris « au jeu » qu’on fait des choses incroyables. Certaines fois je dois être à 30% de plus que ce que je ferais normalement. »

Eric Hamoniau, pilote de l’Alpine A110 1600S n°101

Vainqueurs sortants en régularité, Eric Hamoniau et Jérôme Dupard avaient changé de monture pour ce Tour Auto 2024.

Justement, quel sentiment par rapport à cette voiture ?

« EH : C’est une compétition-client qui a couru en Suisse. Elle a ensuite été rachetée et a passé 30 ans dans le musée Rédélé. Je l’ai depuis 10 ans et ça change tout par rapport au public. Cette année on avait donc fait le choix de rouler en Alpine avec d’autres anciens vainqueurs, les Nicoules ainsi que Clivio et Meylan. On avait une vraie team avec les numéro 1, 2 et 3 sur le toit et on visait un triplé. »

« Quand on roule avec une voiture « plus grosse », on a pas la même sympathie. Les gens aiment les belles voitures mais avec une Alpine c’est différent ! Tout au long de la traversée de la France, on attirait les regards. Plein de gens avaient des blousons, des casquettes, les gens avaient sorti leurs 4L et 4CV et applaudissaient. J’ai d’ailleurs trouvé qu’il y avait du monde au bord des routes, plus que les années précédentes, avec des parasols comme parapluie, des tables avec l’apéro ou des barbecues et les gens regardaient les voitures. Très sympa de voir tout ça, une ambiance qu’on peut retrouver au Monte-Carlo par exemple. »

Et elle s’est bien comportée cette Alpine A110 ?

« EH : Elle est quand même fragile. Nicoules avait un moteur neuf, rodé, mais il a lâché, son fils est quand même venu à Biarritz, c’était sympa. Clivio et Meylan ont eu un souci eux aussi. Nous on a « juste » eu un souci de bobine mais qui a trainé. On en a mis une neuve avant le départ, la cosse a cassé et on en a mis une autre. La neuve a lâché mais on n’y a pas pensé ! On a changé le faisceau, l’allumage, etc, et on a vraiment mis du temps à trouver l’origine de la panne !« 

« Résultat, on a du démarrer une spéciale en se faisant remorquer. On perd 7h30 de pénalité juste là-dessus, c’était compté comme une spéciale non disputée et ça a coulé notre Tour Auto 2024. »

Et le sentiment général vis à vis de ce Tour Auto 2024 ?

« EH : On a découvert un très beau parcours. Le Lot et le Tarn étaient superbes, Pau Arnos était génial. On a surtout découvert une autre dimension du Tour Auto, pas en individuel en courant contre des concurrents, même amis, mais là on était dans une vraie équipe. On se suivait, on ravitaillait en même temps, on a partagé les pièces, on s’est beaucoup aidé. C’était vraiment super, on a envie de recommencer ! »

Olivier Mazoyer, pilote de la MGA n°161 en compétition

L’ami Olivier (qu’on connaît aussi en tant qu’organisateur du Tour de Printemps) était de nouveau au départ du Tour Auto. Toujours avec Rachid en copilote, l’équipage s’est encore une fois démarqué avec une MGA sans pare-brise ni ceinture. Une auto performante qui visait un classement spécifique.

« OM : Je dis toujours que le but c’est d’arriver. Mais finalement on visait un résultat tout de même, mais à l’indice. Cette année, c’était un peut particulier parce qu’on a vraiment pris le temps de bien préparer la course en roulant pendant trois jours sur des petites routes tous les deux, en Touraine, près de chez Eric Perou mon préparateur. On a bien réglé la voiture et en fait ça nous a sauvé le Tour Auto ! La voiture roulait bien, on prenait beaucoup de plaisir. »

« Pourtant, lors d’un arrêt, je vois de l’huile sous la voiture. On avait mis des durites d’huiles qui sont sensées tenir sans collier… et l’une d’elles s’était détachée ! On l’a remise, vérifié le niveau et on est rentré au pas. Heureusement qu’on l’a vu de suite parce qu’en course on a pas forcément le temps et le réflexe de regarder la pression d’huile ! Je trouvais aussi que l’embrayage faisait un drôle de bruit. Après ces trois jours, l’équipe d’Eric l’a démonté et, effectivement, il y avait un souci qui aurait pu être fatal.« 

Du coup vous n’avez pas eu de souci particulier pendant la semaine ?

« OM : La MGA Twin Cam est une super voiture ! Le son est superbe et avec les 4 disques, ça freine beaucoup mieux que mon ancienne MGA. Par contre, on s’est pris beaucoup d’eau… et on a pas de pare-brise ! Sur la route, à certains moments je ne voyais rien, même avec les lunettes et je devais regarder la voiture qui nous précédait, sans la perdre, entre le saute-vent et la carrosserie ! Sur les dernières spéciales, c’était vraiment mouillé alors j’ai fait attention, c’est quand même une vraie voiture de course. »

En dehors de ces aléas climatiques, des anecdotes sur cette semaine ?

« OM : Les autres concurrents me faisaient peur à propos de Pau-Arnos. C’est un circuit que je ne connais pas bien et puis, la pluie menaçait ! À Nogaro, je n’avais pas la bonne pression des pneus et ça m’a pénalisé. À Pau, après le briefing et les tours d’essai, j’ai redécouvert le circuit qui est magnifique. C’est vallonné, très sympa, un petit Prenois en fait. J’étais très à l’aise et je suis bien remonté ! »

Au final, vous êtes contents du résultat ?

« OM : On termine 4e à l’indice avec un indice plus élevé que celui de nos concurrents directs donc c’est très bien. Et puis ça m’a fait plaisir parce que, même si j’ai déjà gagné à l’indice notamment au Mans, c’est la première fois que j’emmenais Rachid sur le podium puisque les 5 premiers sont récompensés. Et puis on est arrivé au bout et on pu profiter de cette superbe ferveur autour de la course. Au-delà des paysages magnifiques et des routes, c’est de voir autant de monde au bord des routes, et autant d’enfant enthousiasmés qui fait plaisir. »

Théo Masurel, copilote de la MGB n°168 en compétition

Au départ sur la MGB avec Benjamin Engrand comme pilote, l’équipage avait vraiment des ambitions pour ce Tour Auto 2024.

« TM : On partait avec l’objectif de faire un Top 10 en VHC, et, au passage, un Top 5 du plateau 3. Le contrat est rempli, on termine premier du plateau 3 et 10e du VHC ! La voiture a bien fonctionné, l’assistance était au top. Durant toute la semaine on a du faire une purge de frein, changer une bobine et un roulement. On commence à bien connaître la voiture puisque c’était notre troisième départ avec la voiture. On a détecté nous-même le problème de roulement et ça facilite la vie de l’assistance. »

Pour faire un top 10, ça ne doit pas être facile. Comment c’était au cœur de la course ?

« TM : Sur le plateau 3 on a eu des grosses surprises. Les Cassina marchaient bien et surtout ils roulaient fort. Une belle aventure père-fils ! Sinon on a aussi un Bertone 2000 qu’on attendait pas là et qui est venu se battre avec nous, notamment sur circuit. Surtout il faut noter la performance de De Sadeleer et Gruber, surtout sur circuit. De notre côté, on n’a pas vraiment performé le 4e jour. Au départ des spéciales, avec l’altitude notamment, on a perdu du temps. On était déçus mais on s’est bien rattrapé sur les routes grasses du pays Basque. »

Qu’est ce que vous retenez du Tour Auto 2024 ?

« TM : Une superbe édition avec une superbe organisation. Il y avait beaucoup de monde au bord des routes mais on passait dans moins de villages et on ne s’y arrêtait pas. On perd un peu en communion avec le public… Pour la course, le fait qu’une bonne partie soit humide ça a rendu la course plus complexe. On devait être plus concentré dans la journée et on était plus fatigués le soir. »

Simon Nobili, pilote de la Jaguar MkII n°197

De nouveau au départ, avec un nouveau coéquipier, Sébastien Ruffino, Simon était revanchard !

« SN : Notre objectif sur le Tour Auto 2024 c’était surtout de finir. En 2023 on avait cassé le vilebrequin à Dijon… On a fait des essais à Nogaro pour régler ce genre de soucis avec l’objectif de faire une belle course mais sans pression. Il fallait se remettre en selle après l’édition 2022 que je n’ai pas fait et l’édition 2023 limitée à une journée. Surtout, je connais bien les circuits mais je n’ai pas la même expérience dans les spéciales puisque je ne les pratique qu’au Tour Auto ! »

« Heureusement, mon nouveau coéquipier connaît bien le rôle de copilote en rallyes. Il veut se lancer sur le Tour Auto et était là « pour voir ». Après, on voulait quand même essayer d’être les meilleurs des Jaguar MkII et ne pas trop mal figurer au général »

Justement cette Jaguar MkII, au-delà de son passé sur le Tour de France, c’est une monture un peu particulière pour faire du rallye…

« SN : C’est la voiture parfaite ! Aucune alerte mécanique durant la semaine. Au contraire le moteur s’est révélé. Au départ il peinait un peu passé les 5000 tours et il s’est ensuite libéré et c’était un bonheur au-dessus des 6000 tours. Un point négatif quand même, je me suis rendu compte dès le premier jour que j’avais besoin d’écopes de frein plus grandes. Les freins freinaient mais la course était plus courte. On purgeait régulièrement, ça nous a permis d’optimiser. Au final on a une voiture confortable mais le train avant est trop souple.« 

« On s’est aussi rendu compte que l’huile de boite était trop fluide. Le dernier jour, on a tout de même senti que l’embrayage fatiguait et qu’il était temps d’arriver. Il faut vraiment faire corps avec la machine. L’équipage, ce n’est pas que pilote et copilote, c’est aussi la voiture, on doit la comprendre et créer une symbiose. Si on force trop, la voiture va le faire savoir. »

Des frayeurs particulières dans la semaine ?

« SN : On a fait deux bêtises la dernière journée. Surtout une, où je fais un quasi tête à queue dans les bois sur une route étroite. Les roues avant étaient dans le fossé. Heureusement j’ai pu mettre la marche arrière et en dosant bien on a pu repartir. Mais on a perdu 20 secondes dans cette frayeur qui aurait pu être plus grave. »

L’impression générale qui ressort de ce Tour Auto 2024 ?

« SN : C’était un Tour Auto agréable et sympathique. Le routier était magnifique, surtout sur la fin. Et puis j’aime la pluie, ça m’amuse. On est satisfaits du résultat à l’arrivée même si une pénalité technique nous fait passer de 19 à 23e et de 9e à 10e à l’indice. On termine premier des MkII mais Fabrice était excellent au niveau du pilotage et avait une meilleure voiture, on ne pouvait pas les suivre. D’habitude on est plus proches. Par contre, il a cassé. J’ai aussi peut-être pris moins de risques… mais je ne suis pas pilote non plus ! »

Sébastien Berchon, pilote de la Jaguar Type E n°201

Ils étaient tenants du titre, avec forcément une cible dans le dos ! Sébastien Berchon, au quotidien dans le monde des voitures anciennes avec BR Motors Classic et Sébastien Bordier avaient forcément des ambitions !

Comment s’est passé cette course ? À fond dès le départ ?

« SB : On s’est vraiment tiré la bourre entre les leaders du premier jour. C’était très serré, ça se jouait à la seconde. Emmanuel Brigand était plus performant sur les circuits mais nous étions meilleurs dans les spéciales. Les Bonnardel étaient au contact et la Cobra n’était pas loin derrière non plus. »

Tout s’est joué pour vous l’avant-dernier jour…

« SB : Oui. On avait 10 secondes de retard le matin. On en reprend 8 sur la première spéciale, on en reperd dans la 2e sous la pluie et c’était mouillé à Nogaro. Je laisse partir les trois premiers et me cale 4e parce que je n’ai pas assez d’expérience sur le mouillé. Je tente donc de perdre le moins de temps possible, le premier n’est qu’à 4 secondes devant. »

« Dans le dernier tour, je freine comme les autres tours mais je pars en toupie et je finis dans le bac. Le problème c’est que je n’en suis pas ressorti. Je suis déçu parce que je n’avais qu’à assurer et que je me sors tout seul… Je repars du circuit mais la lutte pour le classement est terminée. Arrivé à Pau, je ne voulais pas repartir. »

On vous voit quand même à Pau-Arnos le lendemain matin…

« SB : Mon préparateur m’a boosté pour qu’on fasse quelques réglages avant Spa Classic qui arrive très vite ! On a pu faire quelques essais de réglages pour préparer la voiture. Tant mieux d’ailleurs. La voiture marchait bien aux essais mais en course, au bout de deux tours, quand ça a chauffé, ça ne marchait plus comme on voulait. On sait ce qu’on ne doit pas faire à Spa ! Ensuite on a préféré ne pas se faire mal en spéciale et on a filé directement à Biarritz. »

Et sinon, quel est le ressenti sur tout ce qui était « autour de la course » ?

« SB : C’était un bon cru. Les spéciales étaient mieux préparées que les années précédentes. On était guidés par des panneaux, il y avait des ballots de paille, c’était très bien organisé. Le tracé était beau, et les arrêts déjeuner aussi, les circuits très sympas. »

Patrick Bonnardel, pilote de la Jaguar Type E n°206

Sur leur Jaguar bleue à bandes grises, les Bonnardel père et fils étaient au départ du Tour Auto 2024 avec un statut qui leur était inédit. En ayant terminé 3e de l’édition 2023, les concurrents savaient qu’ils allaient devoir aller les chercher pour progresser dans la hiérarchie.

Mais du côté de l’équipage, quel était l’objectif ?

« PB : Notre objectif initial était de faire au moins aussi bien que l’an dernier. Il faut rester humble, on ne le criait pas sur les toits mais c’était l’objectif qu’on avait en tête et on avait travaillé pour. L’an dernier on avait fait évoluer le moteur. On savait qu’il était bon : performant et bien né. Par contre on péchait encore sur les réglages du châssis. C’est là-dessus qu’on a travaillé entre 2023 et 2024. On s’est aperçu que ce qu’on avait validé marchait effectivement. La voiture a eu une meilleure assise, de meilleurs trains roulants, une meilleure tenue de route. C’est une voiture que j’ai achetée il y a 6 ans et, là, elle commence à être performante. »

Comment s’est donc déroulée cette semaine ?

« PB : Ça a bien commencé. Après, un Tour Auto, ça se gère mais ça se fait naturellement. J’ai déjà vécu ça sur d’autres courses, notamment le Dakar, à moto, et le premier objectif reste finalement d’être à l’arrivée. Il faut faire du mieux qu’on peut, parce qu’Alexandre et moi sommes des compétiteurs, mais c’est aussi en fonction des forces en présence. On s’est vite rendu compte qu’on pouvait faire entre 2e et 5e en spéciale et entre 3e et 6e sur circuit. Il fallait viser ces résultats, être réguliers et on se maintenait au classement. »

Mais tout ça dépendait quand même de la concurrence et à ce niveau le Tour Auto 2024 était particulièrement relevé.

« PB : C’est mon quatrième Tour Auto en compétition et le niveau monte de manière significative. Les voitures sont de plus en plus performantes et de mieux en mieux préparées. Les voitures de tête n’ont quasiment pas connu de soucis. Il y a des sorties de route, ça peut arriver. Mais ce niveau qui monte, ça pousse à travailler sur l’auto… et sur nous-même.« 

Beaucoup de Type E étaient au départ avec de vrais objectifs pour ce Tour Auto 2024. Ça ajoutait une pression supplémentaire ?

« PB : Oui et non. On savait que des pilotes de renom étaient en Jaguar et que la bataille allait être rude. Après la sélection s’opère avec les inévitables soucis des uns et des autres. Encore une fois : il faut d’abord arriver avant de viser le podium. Il faut en garder sous le pied mais ce n’est pas facile avec le casque sur la tête. Les pilotes qui se disent qu’ils vont être raisonnables, ça n’existe pas ! »

« À l’arrivée c’est génial d’être deuxième, en faisant 3e l’année dernière on ne pouvait pas rêver mieux. La différence entre 3e et 2e est certainement plus petite qu’entre 2e et 1er mais on va travailler. On a une année à mettre à profit pour progresser encore. »

« J’en profite pour remercier l’organisation, toujours très bien, et en particulier les bénévoles des ASA qui nous permettent d’avoir de belles spéciales tout au long du parcours et qui ont toujours un sourire et des petits mots sympas pour nous. C’est un vrai plus du Tour Auto. »

Bruno Mainguet, copilote sur l’Alpine A310 n°274

Pour ce dernier récit du Tour Auto 2024 on passe dans le plateau 5. De nouveau avec une Alpine mais cette fois c’est une A310 que se partageaient Gérard Besson et, donc, Bruno Mainguet.

« BM : C’était notre 4e Tour Auto, toujours avec cette voiture là. Gérard m’invite et on partage le volant. Il fait les circuits et moi les liaisons et les spéciales. Il a 81 ans et c’est une sacrée course, peut-être sa dernière. On voulait donc voir l’arrivée avant tout. On termine et on termine 9e en H/I. L’an dernier on visait le podium, on était effectivement 3e quand on a cassé le pont. Cette année on a davantage géré pour se permettre d’aller au bout. »

Quand on pense Alpine, on pense plus à l’A110 qu’à l’A310…

« BM : C’est une bonne monture pour ce genre d’épreuve. C’est une GT avant tout, elle est bien suspendue et pour faire des kilomètres, ce n’est pas désagréable du tout ! Surtout, en Groupe IV, elle est puissante et elle a du couple, c’est un bon compromis. On a eu un peu de mal avec les intempéries, on avait pas forcément les pneus pluie quand il fallait, ça nous a forcé à gérer. »

Des soucis particuliers avec la voiture ?

« BM : Rien à signaler. Enfin quasiment rien au niveau mécanique, on a changé les bougies à Carcassonne. Sinon il y a un peu de travail de carrosserie. Gérard s’est fait percuter la portière à Nogaro. De mon côté j’ai fait une sortie bête ! On avait des pneus durs à l’arrière, ce n’était pas le bon choix. En les chauffant, avant une spéciale, je me suis retrouvé dans le fossé. Plus de peur que de mal mais on aurait pu s’en priver ! »

Conclusion :

Des expériences bien différentes sur ce Tour Auto 2024. Du côté de l’équipe News d’Anciennes, on partage tout ce qui a été dit au niveau du parcours et de l’organisation. Si vous voulez vous replonger dans la course, jour par jour voire épreuve par épreuve, tous nos articles sont visibles en cliquant sur cette bannière :

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On se quitte avec quelques photos en bonus :

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. LANNOO

    sympa ce format !

    Répondre · · 25 mai 2024 à 20 h 25 min

Répondre à LANNOOAnnuler la réponse.

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