On a couvert le Tour Auto 2025 en long, en large et en travers (tous les articles sont ici). Mais finalement, ceux qui parlent le mieux de la course, ce sont quand même les acteurs de la course. On a posé des questions à plusieurs équipages qui ont participé à ce Tour Auto, à des niveaux différents, avec des ambitions différentes et surtout avec des autos totalement différentes.
Au programme :
Jean-Jacques Lesage, Alpine A106 #3
Il n’y avait pas que la Stratos sur l’affiche et il n’y a pas que la DS qui fête ses 70 ans. L’Alpine A106 était aussi à l’honneur et une voiture a affronté ce Tour Auto 2025. Pourtant, ce n’est pas une voiture facile à trouver !
Je suis collectionneur d’Alpine. Quand on collectionne des Alpine A110, ce qui est bien c’est d’avoir aussi une A106. J’ai eu la chance de trouver celle-ci et c’est l’ancienne de Jean-Pierre Nicolas. La voiture était à restaurer mais on a fait plus que ça. On l’a intégralement restaurée, avec des amis, mais on voulait le remonter pour rouler avec alors que la plupart des collections d’Alpine A106 le font surtout pour les collectionner.
En plus de la restauration, on l’a vraiment préparée. Au départ, c’est certainement difficile d’affronter un Tour Auto avec le 747cm³ de la 4CV à peine boosté sous le capot. Là, on a monté un 904 cm³, comme les 4CV qui couraient au Mans à l’époque. Sur une voiture qui pèse 550kg, ça donne un rapport poids-puissance sympa. Du coup, sur le Tour Auto ce n’était pas compliqué à faire rouler. Sur circuit, par exemple, je suivais à la relance des A110 1600 !
On avait aussi refait les roulements de roue, le joint de culasse, on avait entièrement réglé le moteur et on avait contrôlé les trains roulants. Le résultat c’est qu’on a eu seulement… la gâche de porte à resserrer !



Notre objectif premier, c’était d’arriver à Nice. On a toujours une petite angoisse au départ d’un périple comme le Tour Auto. Même quand on a totalement refait la voiture ! Une fois lancé, de spéciale en spéciale, plus on avançait, plus on prenait confiance et plus la voiture se libérait aussi. Au final, on figure bien dans les classements (NDLR : 23e en régularité VHC).
C’était d’autant plus compliqué que l’équipage n’a pas cessé de changer ! Personnellement, c’était mon premier Tour Auto mais j’ai déjà fait le Dakar, la Tunisie, le Maroc, le Mans Classic et 10 Monte-Carlo. Mais j’ai pu le faire dans de bonnes conditions parce qu’avec moi j’ai eu différents journalistes de 3 magazines différents. Ils vivaient eux aussi le Tour Auto pour la première fois de l’intérieur mais ils ont vraiment joué le jeu et ont été compétents au niveau de la régularité comme de la navigation.
Au final, ce Tour Auto était vraiment chouette. Le parcours était extraordinaire, rouler sur routes fermées c’est vraiment sécurisant. Sur circuit, je suis plus habitué puisque je roule souvent en Martini Mk17 mais j’ai pu découvrir les circuits de Bresse et de l’Anneau du Rhin.





Et puis l’Alpine A106 a eu un vrai succès. Au bord des routes, les gens paraissaient s’être renseigné, puisque la voiture était sur l’affiche. Surtout, alors qu’on connaît une trentaine d’A106, j’ai rencontré quatre personne au fil de la semaine qui en ont une à restaurer ! Je leur ai dit de se dépêcher… parce que ça prend du temps !
Je referai certainement le Tour Auto… mais pas en Alpine A106. En Renault 8 Gordini pourquoi pas ?!


François Cardon et Vincent Mouret, Lancia Fulvia #48
Sur un plateau régularité bien fourni avec de nombreux prétendants, pas facile de se faire une place. Pourtant cet équipage a su tirer son épingle du jeu… en toute fin de course !
François Cardon :
Il y a eu du remue ménage dans le classement lors de la dernière spéciale. On termine finalement 10e au général et 3e du Groupe G, c’était inespéré. On ne s’y attendait pas forcément, on testait un peu nos tables jusqu’au dernier moment. On se disait qu’on allait pas pouvoir beaucoup gagner de places sur la fin et qu’on allait pas gagner du tout de toute façon. En plus, la dernière spéciale était dure avec 20 points de contrôle intermédiaires et une dizaine d’épingles. On a beau faire de la régularité, il fallait quand même s’employer pour tenir les 54km/h de notre moyenne.
Vincent Mouret :
Au Tour Auto, il faut être régulier et la chance joue toujours. Jusqu’à la fin c’est pas joué. On avait déjà gagné une place sur l’avant-dernière spéciale et on a bénéficié d’un souci des Duhamel dans les 5 derniers kilomètres pour notre classement. Leur pompe à essence s’est arrêtée, plus de moteur. Le copilote a arrêté le chrono pensant que c’était fini sauf qu’ils ont enclenché une 2e pompe et que c’est reparti. Le problème c’est qu’ils ont roulé trop vite et on a pu gagner une place grâce à ça.



FC :
En tout cas on note une grosse évolution. On a commencé il y a 5 ans sur une Dauphine Gordini. À l’époque on alternait au volant, je faisais les circuits et les 3/4 des spéciales, Vincent faisait le reste. Arpsè on s’est aperçu qu’il fallait s’améliorer. On a arrêté avec la Dauphine, on n’en pouvait plus de ne pas pouvoir s’arrêter pour manger pour éviter les pénalités. On a opté pour une Lancia Fulvia et c’est beaucoup moins compliqué pour les liaisons puisqu’elle est plus puissante et performante. Au départ, je me suis spécialisé dans le copilotage et Vincent a progressé dans le pilotage…
VM :
Sauf que cette année je ne suis fait opéré en Mars et je ne pouvais pas conduire aussi bien. J’avais une certaine expérience du pilotage mais j’ai du me réhabituer au copilotage. On a mis 2 jours à se réhabituer en fait, notamment sur les spéciales. Il faut se dire qu’on donne une indication tous les 100m pour dire si on est en avance, en retard ou « pile ». Sur la dernière spéciale, avec 18km, ça fait 180 points de passage à donner en 20 min, c’est énorme.
Il faut être hyper concentré surtout que je suis plus habitué à réguler au volant. Il faut éviter les gros retards, quand on a tendance à accélérer à fond et dans ce cas on fait le yoyo. En tant que pilote, il faut apprendre à anticiper et en tant que copilote il faut donner beaucoup d’intermédiaires. Ça demande une connivence incroyable.
FC :
Et puis le niveau a fortement augmenté avec l’officialisation du Halda. Pour ceux qui n’ont pas de compteur déporté comme nous sur la Dauphine, c’était plus simple.
VM
Pour autant, il y a un gros esprit d’entraide. L’an dernier on n’avait pas d’assistance et on a fini grâce à l’entraide.




FC :
Cette année on a eu un gros souci avec un câble de compteur. C’était le 2e jour et, d’un coup, plus de Halda, plus rien, on ne savait plus où on en était dans le roadbook. On a été obligé de suivre un concurrent. On a passé 30/40 bornes derrière lui avant de retrouver notre assistance et on n’avait que 20 minutes pour réparer. Peter, le responsable de l’assistance a refait complètement la Lancia et avait emmené des pièces… mais pas celle-ci ! Le câble s’était dévissé au niveau de la boîte et le bout s’était cassé. Il a réparé ça avec du scotch et on est reparti… et on fini !
En plus, nous sommes très contents de notre classement. On est là pour s’amuser, on se connaît depuis 55 ans. Le parcours était superbe, on a eu une seule spéciale annulée mais on savait avant le départ que celle-ci serait compliquée à courir en régularité vu les horaires.
VM :
Oui, un beau parcours même si je n’en ai pas vu grand chose dans les spéciales. Maintenant on s’engage au Tour de Corse. Là, on aura du matériel très différent avec un Crisartech. Le copilote ne gère plus la régularité mais les notes. Ça va être autre chose.



François Allain, pilote (et co-pilote) de la Citroën DS #70
Nouveau Tour Auto pour l’animateur de Vintage Mecanic. Une fois de plus, c’est à bord d’une populaire française qu’il prenait le départ mais avec un copilote inédit, son fils Oscar !
Le faire avec mon fils, c’était une expérience géniale. C’était la première fois qu’on faisait quelque chose comme ça. Je l’avais déjà emmené sur des événements, mais pour une seule journée. Là, c’étaient 5 jours complets. En plus je l’avais impliqué dans la préparation du Tour Auto. Il était venu plusieurs fois au GARAC. Certes, il n’a pas participé autant que moi, notamment niveau partenaires.
Sur la course, c’était marrant parce que, comme beaucoup de jeunes, il savait tout avant de partir. Sauf que là, avec la DS, c’est une grosse voiture, lourde, pas idéale pour le Tour Auto, un peu un hippopotame, et il a du tout réapprendre. Mais il s’est bien débrouillé. Il a fait la moitié des circuits et plus de la moitié des spéciales, il a adoré. Il y a de fortes chances qu’on le refasse ensemble… mais pas en DS !





Si je l’ai fait en DS, c’est parce que c’était les 70 ans, mais ce n’était pas une voiture très adaptée. On n’avait pas d’assistance en fait. Seule la voiture du GARAC, qui était surtout là pour s’occuper de la Cox, nous aurait filé un coup de main en cas de pépin mais du coup on avait 150kg de pièces et d’outils dans la voiture, plus les bagages, plus les bonhommes… et la voiture pesait 1,8 tonnes ! On aurait eu une assistance, ça aurait changé beaucoup de choses. Déjà, on aurait pas eu à gérer l’essence, ni les différents arrêts. Une assistance, ça change quand même beaucoup de choses et là on était vraiment seuls.
Globalement, sinon, la voiture avait une chose de très positif : son confort. En spéciale, on avait du mal. Je me souviens d’une spéciale en montée où notre moyenne, intermédiaire, était à 62km/h. Même en forçant, on a plafonné à 59. La voiture pesait trop lourd et je ne voulait pas casser le moteur donc on s’est limité à 4500 tours. De toute façon, les classements, ce n’est pas mon but. On vient pour partager avec les autres participants, avec le public et aussi faire un peu de com pour nos partenaires.





Auprès du public, la voiture a énormément marché. J’aime coller à un anniversaire symbolique et, cette année, on était la seule DS en course mais surtout la seule Citroën. Beaucoup de gens aiment les voitures françaises populaires, même si la DS a ratissé large. C’est un symbole français. Les gens apprécient de voir une Ferrari, une Porsche ou la Matra mais avec la DS ça leur rappelle des souvenirs. Mon fils était sur le cul d’entendre les encouragements qu’on recevait en traversant les villages.
À titre perso, j’en retire deux choses. La première, c’est que je prône l’intergénérationnel dans Vintage Mecanic ou à Sud Radio. C’est important que la passion perdure et il faut emmener ses enfants et petits enfants sur ce genre d’événement. Là, avec mon fils, c’était parfait.
L’autre chose, qui est plus un clin d’œil rigolo, c’est que notre parrain était Henri Guybet, le plus célèbre des chauffeurs de DS (NDLR : Salomon dans Rabbi Jacob). On est allé le voir avant le Tour Auto. La DS va maintenant faire le tour des salons et événements mais on retournera le voir avec une belle photo encadrée et une miniature de la voiture.
Je vais tout faire pour être là l’an prochain. Avec quoi ? Je ne sais pas encore. On essayera de coller à un anniversaire, si possible une voiture française, mais ce n’est pas décidé.








Benjamin et Edwina Caller, Matra-Bonnet Djet VS #81
C’est une voiture qu’on connait bien, on l’avait déjà essayée, et on l’a retrouvée plutôt en forme sur ce Tour Auto 2025… qui ne fut pas sans embûches !
Benjamin Caller :
C’est la troisième fois qu’on termine le Tour Auto avec cette voiture et notre dernière participation remontait à 2023. La voiture s’est très bien comportée. On a cassé un maître cylindre le premier jour et ensuite, plus aucun problème. Elle a marché au top, vraiment très bien, elle en a surpris plus d’un.
Plusieurs concurrents sont venus nous voir après les épreuves en nous disant « dis donc, elle marche ta voiture ». On remercie forcément notre assistance qui nous a bichonné tous les jours pour vérifier que tout soit OK. Rien à signaler mais on va lui réviser le moteur parce qu’elle en a quand même besoin après deux Tour Auto, on repart pour une belle aventure l’année prochaine.
Au niveau de la course, ça s’est très bien passé au début. On était dans le Top 10 en VHC et 13e au général et puis le vendredi on a eu un petit incident…





EC :
La voiture a tourné comme une horloge, pas de doute, par contre le chrono n’a pas tourné du tout comme une horloge ! Vendredi, après le circuit, on ne comprend pas, on prend 2min05s de pénalité alors qu’on était plutôt calé entre +2 et -2s sur les autres épreuves circuit. À ce moment là, incompréhension totale… on retente le samedi et on prend 1min58s de pénalité. Je me dis alors qu’il y a un problème. Je teste alors le chrono et au bout de 10s, j’avais déjà 2s de décalage ! Donc c’est pas grave, on changera les chronos mais ce n’est pas de la faute de la voiture !
BC :
Et ce n’est ni de la faute du pilote, ni du copilote. Sinon, il y a de grandes chances que la voiture refasse le Tour Auto et, pourquoi pas, en compétition.





David Fontenau Toyota Celica #103
Engagé avec sa femme Julia, il était au volant d’une voiture très atypique. Il y a peu de japonaises sur le Tour Auto (deux Celica cette année) et forcément, on les remarque.
C’était mon 3e Tour Auto. J’ai fait le premier avec mon ami Christian Tahon sur une Porsche 2.4S et j’ai trouvé ça tellement sympa que j’ai voulu le refaire avec ma femme mais sur ma voiture et elle n’aime pas les voitures trop onstentatoires. On a pris la liste en roulant, on a éliminé les grosses voitures… et finalement on est tombés sur la Toyota Celica. C’est une voiture pas chère, fiable et originale. On l’a trouvée en Belgique le lendemain du Tour Auto… et elle a cassé en rentrant !
Avec Christian et Thierry, mon mécano, on a trouvé des pièces au Portugal et on la refaite pour le Tour Auto 2023. On s’est inscrits et on a été pris directement. Forcément une Toyota Celica « bleu Lénor », c’est original. Le seul souci, c’est qu’on était pas vraiment prêts. On a eu panne sur panne et on n’a pas terminé. On a pris ça comme un challenge et l’année 2024 a été occupée à fiabiliser la voiture.
On a donc retenté notre chance sur le Tour Auto 2025 avec une voiture plus aboutie. Et là on s’est rendu compte que la fiabilité proverbiale des Toyota ne peut pas être démentie. Pas un seul souci durant toute la course et pourtant on l’a poussée. J’ai un très bon souvenir de Charade, on s’y est éclaté, on doublait des Porsche avec cette voiture très décalée dans la caravane… il faut dire que nous aussi on tranchait un peu au milieu des autres concurrents.




Niveau fiabilité, on a d’ailleurs une anecdote. On avait gardé notre vieille batterie, au cas où. Un jour, Régis Matthieu, qu’on connaît bien puisqu’on a des copains en commun, était en rade avec sa très belle Porsche. On l’a dépanné avec la batterie et je lui ai demandé ce que ça faisait de rouler avec des pièces de Toyota !
Au départ, on avait surtout l’ambition de terminer le Tour Auto pour la première fois, tout en se testant sur la régularité. On l’a fait avec les moyens du bord, un compteur faux, le kilométrage pas toujours calé et on a parfois oublié de lancer les chronos. Malgré ça on termine 8e de notre catégorie. En installant un Halda, que j’ai reçu le lendemain du départ, on serait bien mieux. On compte bien le refaire, en visant plus haut mais tout en gardant du plaisir.
On a trouvé les paysages superbes, on s’est même arrêté pour prendre des photos. La régularité nous va bien. On peut rouler vite, mais on est très loin des enjeux et budgets de la compétition. Et puis la bienveillance est réelle sur ces plateaux. Ce n’est pas élitiste et il existe une vraie camaraderie entre un équipage sur une De Tomaso à 150.000€ et nous, dans notre Celica à 10.000€ !





Jean-Pierre Gagick, Ford Mustang #172
L’animateur d’Auto-Moto, sur TF1 tous les dimanches matin, était de nouveau au volant de sa Mustang « Cruela » et était copiloté par sa femme Laetitia. C’était la 2e fois qu’ils étaient au départ, et surtout à l’arrivée, sur cette américaine particulièrement affutée. Ils finissent 5e du classement VHC et 2e du plateau 3 !
Être à l’arrivée au Tour Auto, c’est toujours le plus important. Évidemment, on regarde un petit peu le classement pour voir où on en est par rapport aux copains mais la première victoire c’est vraiment d’arriver. La voiture a été exceptionnelle, Jean-François de l’Atelier Mustang a fait un boulot exceptionnel, c’est à dire qu’on n’a rien fait sur la voiture. On n’a même pas mis un gramme d’huile, absolument rien, elle a ronronnée pendant 5 jours… mais ça a été quand même compliqué.
En circuit, elle est efficace, on gagne les 4 épreuves sur notre plateau. On s’en doutait un petit peu mais les Alfa Romeo GTA et la BMW 2002 Ti nous ont un petit peu enquiquiné. Surtout, ce qui m’a surpris, c’est que sur certaines spéciales on fait des scratchs, sur notre plateau. Bon, c’étaient des spéciales roulantes mais c’est assez surprenant d’agilité une Mustang malgré la taille du bateau.







Pour une prochaine édition on va regarder ce que ça donne puisque, vu les performances de la voiture, peut-être qu’on va monter en plateau 4 pour batailler avec le Type E et avec les Cobra. On ne jouerait pas la gagne évidemment mais ce n’est pas notre but au Tour Auto. On vient d’abord pour passer un bon moment. Pour moi, aller titiller de la Type E et de la Cobra sur circuit, ça pourrait me faire rigoler !
De toute façon le classement est vraiment aléatoire et puis je le dis et je le répète, on est des privilégiés absolus de pouvoir participer à cette course qui est unique au monde, qui est exceptionnelle. C’était un Tour Auto fantastique avec des paysages de dingue, des voitures de dingue. Il n’y a pas eu de très gros carton, c’est plutôt une bonne nouvelle.
Il faut vraiment préserver cet événement en France pour pouvoir en profiter chaque année et quand on voit le monde qui est, en plus, chaque année au bord des routes, on se dit qu’on aime vraiment la voiture en France.







Emmanuel Durand, pilote de l’Alfa Romeo 2000 GTV #188
Il y avait quelques Alfa Romeo rouges au départ et même plusieurs Coupé Bertone dans le plateau 3. Mais cet équipage se démarquait quand même !
C’était mon 5e Tour Auto. J’avais fait les éditions 2016 et 2017 en régularité sur cette voiture. En 2018 et 2019 j’étais en compétition sur une MGB et c’était un retour.
Nous avions de grosses ambitions au départ, mais d’abord il fallait finir le Tour Auto et arriver à Nice, si possible sans casse ni pénalités. En fait on visait d’être dans les 50 premiers. Nous étions la seule Bertone 2000 puisque les autres Bertone sont des GTA et n’ont rien à voir, surtout qu’ils sont en VHC et nous on court en classe H/I avec les Porsche 911 RSR et la BMW M1. Malgré tout, on termine 8e dans cette classe, on a bien roulé.





Pourtant, on a vécu quelques péripéties. Déjà, dans la première spéciale. Elle était rapide et je remontait sur le concurrent de devant… et je suis sorti dans un champs. J’ai redémarré, j’ai labouré le champs, traversé la haie et on signe quand même un bon temps.
Ensuite on fait une belle perf à l’Anneau du Rhin puisque je fais un « holeshot ». Je pars 4e et j’étais premier au bout de la ligne droite. Je finis 4e. Je me suis bien battu avec les GTA, avec la Mini de Valentin Simonet aussi et puis même avec une Ferrari 250 GT SWB !
Enfin, le dernier jour, on a perdu des places parce que la boîte était cassée. Il ne restait que la 2e et la 4e sur les deux dernières spéciales. L’assistance n’y pouvait rien, José et Sylvain (de Ma Petite Italienne) ont été très bons et ne sont intervenus que sur la pression des pneus et le freinage. Il faut d’ailleurs que je modifie le freinage, il était trop juste en fin de semaine.




Sinon, ce fut un magnifique Tour Auto. Il y avait une super ambiance, le parcours était sublime et puis on a eu beau temps ce qui aide beaucoup. C’était un grand moment de bonheur. Le seul truc exigeant, c’était le Mulhouse-Clermont avec 200km à couvrir après la dernière spéciale de cette « étape marathon ». Après, ça fait partie du jeu, c’est la même chose pour tout le monde et ça fait le charme du Tour Auto.
J’aimerai le refaire tous les ans… je m’inscris, mais avec un Bertone on n’a pas toujours la priorité donc je croise les doigts !




Thierry Lafont, Pilote de la Shelby Cobra #213
Avec une 8ᵉ participation et un équipage 100 % arcachonnais, Thierry Lafont et Michel Peres partaient à l’assaut du Tour Auto 2025 avec un objectif : terminer la course en plateau 4 compétition.
Après une semaine de Tour Auto on se remet petit à petit, en se levant à 5h du matin et se couchant à minuit, le rythme était intense. À cela était ajouté un tout nouveau parcours bien plus physique rappelant les éditions d’il y a quelques années.
L’objectif n°1 était, évidemment de terminer ! Le but cette année était d’arriver à Nice avec la voiture en un seul morceau et c’est une réussite. On visait quand même un top 20 et on termine finalement 16ᵉ malgré une mise en route compliquée, le résultat est plus que satisfaisant. Sur une telle épreuve forcément nous avons eu quelques problèmes. Au début la navigation était un peu complexe et ce, malgré Michel qui faisait un super bon travail, il a fallu se rôder. Mais au bout de deux jours le rythme était pris et nous avons pu rouler sans problèmes ! La voiture était super bien préparée mais on a quand même eu quelques surprises.





La voiture nous avait réservé quelques frayeurs avant le Tour Auto. Après avoir perdu la roue à Pau à cause d’un arbre de roue défaillant et un volant qui ne restait pas à sa place à Nogaro, nous avons, pour le Tour Auto 2025, préparé la voiture comme il se devait. Et ça a porté ses fruits puisque nous n’avons quasiment pas connu de pannes.
Bon, ça aurait été trop beau de ne rien avoir, bien sûr. Au début de la semaine, nous avons eu des problèmes au moment du ravitaillement avec la durite d’essence qui avait rétréci et le temps de ravitaillement pour 40 litres était… de 40 minutes ! Un fusible a aussi lâché et la pompe à essence s’est coupée, rien de grave. Enfin, à Charade, mon levier de vitesse avait un léger jeu et au moment de passer la 1ʳᵉ j’appuie sans le vouloir sur le coupe-contact, ce qui me fait perdre quelques places le temps de trouver d’où venait le problème.
Pas beaucoup d’autres péripéties sauf lors d’une spéciale où l’on fait la pré-grille dans un village, on se casque, on met le HANS, on part et à ce moment notre trip-master avait quelques problèmes. On se retrouve perdus dans le village alors que nous étions préparés pour partir, cela nous a bien fait rire tout de même. Hormis ça, rien à signaler, la voiture était super et a roulé sans aucun problème pour cette première sur route.




C’était aussi une découverte au volant de la voiture. Avant le Tour Auto je n’avais emmené la voiture que sur des circuits, faire des liaisons et des spéciales sur route était nouveau pour elle, je ne savais pas comment elle allait se comporter. Et au final, elle était géniale, une fois bien préparée la voiture est un véritable scalpel. Bon, sur les spéciales je n’allais pas non plus au-delà de mes capacités, mais avec un très bon rythme la voiture suivait parfaitement et sur circuit nous étions plus que bien placés.
Mon ressenti global est excellent. Un ressenti comme à l’ancienne avec plusieurs spéciales et un circuit dans la même journée, ça rappelait les éditions passées, c’était intense ! Pour moi c’était ma 8ᵉ participation depuis le début des années 2010. Mais pour Michel qui n’avait fait que par le passé un Monte-Carlo Historique en tant que copilote, c’était une première et on peut dire qu’on s’est bien amusés !
En plus de cela, on revoit à chaque fois des têtes que l’on connaît et l’ambiance est géniale. De plus, mon ami Damien Kohler remporte enfin son Tour Auto, je suis super content pour lui. Le Tour en plus nous a fait passer cette année par des endroits que je ne connaissais pas, et de superbes circuits, c’était un très bon cru !
Pour l’avenir, forcément, cette année a vraiment un goût de “reviens-y” et bien évidemment je me suis déjà placé pour l’année prochaine, j’espère avoir la chance d’être sélectionné pour repartir sur la prochaine édition ! Je tiens aussi à féliciter la nouvelle équipe de Peter Auto qui était au top, qui nous a offert une superbe édition et ce malgré leur première année de fonctionnement !





Olivier Breittmayer, pilote de la BMW M1 Procar #250
C’était une des voitures les plus spectaculaires de ce Tour Auto 2025 mais aussi une des prétendantes à la victoire finale au scratch général et en classe H/I et, ce, jusqu’au dernier jour de course…
Les ambitions étaient simples au départ de ce Tour Auto : être devant dans la catégorie H/I. C’était assez logique puisque nous avions passé en tête de course pendant trois jours sur le Tour Auto 2024. Nous avons bien démarré la course cette année et la voiture n’a montré aucun signe de faible.
Par contre, nous avons vécu une sacrée mésaventure dans l’épreuve n°9. C’était la spéciale du Beaujolais, la troisième spéciale du jour, en plus de notre passage sur le circuit de Bresse. La voiture était lancée à pleine vitesse dans la spéciale. Seulement, un concurrent précédent avait perdu son pot d’échappement et il était en plein milieu de la route ! Nous n’avons pas pu l’éviter. Le pot a explosé le radiateur d’eau.





Nous avons pu continuer mais nous avons perdu du liquide de refroidissement. Il s’est répandu sur les roues avant notamment et deux virages plus tard ça nous a entraîné dans un tête à queue au freinage. Nous ne sommes pas passés loin de la catastrophe mais nous avons réussi à sortir de la spéciale et regagner le parc fermé à temps. La course aurait pu se terminer à cause de ça, ça aurait été frustrant.
En dehors de cela, nos performances étaient bonnes. Mais au Tour Auto nous ne sommes pas seuls et nous avions un concurrent direct qui roulait très fort également avec peu d’écarts et la compétition était rude, c’était vraiment serré et disputé, tant en spéciale que sur circuit (NDLR : Mennechet et Loubet sur une Ferrari 308 Gr.IV). Il a été plus régulier et, surtout, il n’a pas commis d’erreur contrairement à moi (NDLR : abandon sur sortie dans l’avant-dernière spéciale).
Pour autant, la BMW M1 est une voiture particulièrement bien adaptée au Tour Auto. Elle est redoutable sur circuits et se comporte aussi très bien dans les spéciales. Il y a de grandes chances que je re-tente ma chance dans le futur.







Voilà c’est terminé pour le suivi de ce Tour Auto. Si vous voulez vous replonger dans la course, jour par jour, en photos, en chronos et en vidéos, il vous suffit de cliquer sur cette bannière :
Philippe Crato
Un résumé très intéressant reflétant la super ambiance du Tour Autos.
Très belles photos.
· · 19 avril 2025 à 9 h 55 min
nounours8529
super reportage merci Benjamin
· · 21 avril 2025 à 18 h 59 min
Norbert Schroeder
Ich besuche die Tour seit 1994 – und genau so lange überlege ich, ob ich nicht doch mal eine meiner alten Karren bei der Tour anmelden sollte?
Aber Benjamins wunderbarer Bericht bestätigt mir, dass 5 aktive Tage Tour Auto sehr beeindruckend, aber auch sehr anstrengend sind.
Deshalb werde ich auch weiterhin nur als Zuschauer im Tross der Rennautos 5 wunderbare Reisetage durch die schönsten Gegenden Frankreichs genießen, tagsüber die aufregenden Rennen besuchen und abends die einmalige Stimmung in den Parc fermés einatmen.
Wir sehen uns 2026
Norbert
· · 24 avril 2025 à 13 h 16 min