Ségolen, un pilote (de 80 ans) qui monte dans les Tours, dès qu’on évoque Les Grands Tours

Ce pseudo « Ségolen » ne vous orientera pas franchement à penser, que c’est un nom de famille breton. Et pourtant, notre octogénaire, breton pur souche, s’est inventé ce pseudo. C’est ainsi son identité, et depuis plus de soixante années, dans le milieu du sport automobile. D’ailleurs on aurait voulu l’intégrer parmi les sept pilotes Finlandais, sur une liste de résultats du Rallye de Monte Carlo en 1976. Si nous nous intéressons, aujourd’hui, à Ségolen, c’est que depuis les années 60, il est toujours dans la course. C’est également le fait qu’il démarre une nouvelle décennie, la quatre vingtième et les projets, de jeune premier, ne manquent pas.

Nostalgie autour d’un pilote peu banal

Comme un gamin qui a usé ses genoux de culottes, en jouant avec ses Novev au 1/43, le fait de retrouver, Ségolen, ce pilote de notoriété, encore en course et… au volant, cette année, d’une légendaire auto bleu 418, aux bandes blanches, nous émoustille.

Certes, son auto date des années 70 et déjà, nos miniatures sont rangées au placard. Mais par contre le pilote, lui, avait déjà démontré ses grandes qualités, face à des rallymen professionnels, devenus nos icônes nationales. Mais, il a toujours privilégié sa profession, face aux sollicitations de pilote usine.

Ségolen, il aura fallu le suivre…

Comment a-t-il pu sortir la tête de l’eau, avec ces accumulations de casquettes si variées. Déjà tout p’tit, il connu la transition de la Terre à la Mer dans le cadre familial. L’Ostréiculture à la grande échelle prit le relais, pendant qu’il était cramponné à ses études de médecine. Qui le mèneront tout naturellement, à la profession de chirurgien.

Il aurait même pu prendre, la roue de ses copains, les grands navigateurs bretons. Du coup, on se demande encore, comment il a réussi à se cramponner à sa passion, la compétition automobile… Sacré phénomène, ce Ségolen…

Ségolen, en a endormi plus d’un

On ne va pas s’engager à détailler son palmarès, bien évidemment. Suite à plus de 60 ans de compétition, c’est impossible et on ne parle même pas des magnifiques anecdotes, qui pourraient y être associé. Il est devenu un des gentlemen drivers de l’époque 70/80.

À sept reprises, cette distinction, lui a permis de prendre, notamment, le départ des 24heures du Mans. Il fut le fantastique et heureux équipier des meilleurs pilotes de l’Ouest. Et notamment lors de cette grande et heureuse victoire, inespérée, en Grand Tourisme en 1976, avec la Porsche 911 Carrera n°71 accompagné de Ouvière et Gadal… et surtout, devant les Teams d’usine.

Ce n’est pas seulement en tant que pilote, qu’il en a endormi plus d’un, mais également, dans sa fonction professionnelle. Ségolen est ainsi devenu, dans sa carrière médicale, anesthésiste, une spécialité qu’il aura préféré à celle de chirurgien.

La course, c’était et c’est toujours, sa récréation

Personnellement, voilà un joli souvenir photographique qui me reste de cette belle époque où notre Ségolen aimait se confronter aux pilotes de notoriété. Elle date du temps de la Renault 5 Turbo aux couleurs Diac, lors du Rallye de La Baule 1984, et copilotée, par Françoise Jourdain.

Ensuite on l’a vu, entre autres, au volant de Citroën Visa. D’ailleurs, c’est avec Citroën et plus précisément avec Citroën Rennes, qu’il aura le privilège d’effectuer, durant deux années consécutives, le Citroën Visa Trophée, en tant que pilote officiel.

Ségolen au volant, en 2022, mais en compétition…

Que faire d’autre, quand on a 80 printemps ?

Il y a tellement à dire, sur notre hôte, qu’il serait temps d’aborder la réalité. Rangé plus ou moins de ses activités professionnelles, c’est peut-être la période de prendre du bon temps. André, car c’est bien son prénom et Gahinec son nom, bien breton, le plaisir de prendre le volant est toujours là !

Une chose est sûre pour Ségolen « Dès qu’il est question de grands tours, il monte dans les tours ». Le garage contient encore des vieilles gloires, qui ne demandent qu’à retrouver l’asphalte et la compétition. Alors tenez vous bien et ne rêvez pas, puisque depuis quelques années, voilà en gros, le programme annuel de notre Ségolen : Tour Auto, Le Mans Classic, Tour de Corse Historique et les 2 Tours d’horloge (Circuit du Castellet). Rien que ça.

Les grands Tours, comment ça marche ?

Les deux Renault 12 Gordini, la curieuse seventies BSH, la Citroën Visa Trophée et surtout la Porsche 911, sont effectivement les derniers jouets d’André, réutilisés dans ces derniers Tours, effectués.  Toutes ces autos n’ont pas repris la route, d’une baguette magique.

C’est Jérôme Collias, le préparateur CJ Racing, qui se charge à remettre tout ce p’tit monde en conformité. Il n’est pas seulement l’homme des préparations, c’est le gestionnaire course de Ségolen, de la feuille d’engagement, au finish de chaque épreuve, en passant par l’assistance, les déplacements, les hôtels… Et j’en passe.

Dans les starting block du Tour Auto

Grande satisfaction personnelle en Avril dernier, que d’être reçu par le Team Ségolen. On a pu vivre une journée complète, autour des grands préparatifs du Tour Auto 2022. Le rendez-vous est pris au Garage Renault de Pluvigner, à 8h00 pétante. Ségolen est déjà frais et dispo, pour s’installer au volant de la future n° 195 du TA. André, n’oubliera pas de me faire visiter, son antre, pleine de souvenirs, ainsi que sa localité d’enfance, Locoal Mendon, haut lieu de la Ria d’Étel.

On terminera cette sympathique journée, au milieu des autos de Jérôme, CJ Racing.

Ségolen dans le vif du T.A.

Le Tour Auto, se déroulait sous les meilleurs auspices, au volant de sa R12 Gordini de 1973, ragaillardie… Dans sa robe de rallye et son attribution au n° 195. Le Fan Club Ségolen, était en émoi, à chaque fin d’étape. L’équipage Ségolen/Pham, se classait dans la fourchette des 20/30e, selon les parcours chronométrés. Évidemment que l’auto était engagée dans la catégorie… compétition, ça va de soi.  

Ça chauffe pour La belle bleue

Le sort a voulu qu’un maudit caillou arrive à sectionner une courroie, en ES, afin de stopper définitivement l’élan de la mythique Renault bleu 418, en surchauffe… Et dans l’avant dernière étape. Pas de Pau, si j’puis dire, puisque l’étape finale Pau/ Andorre s’effectuera… sur le plateau.

Ségolen, c’est reparti pour d’autres horizons…

Dans quelques semaines, c’est le gigantesque rendez-vous Manceau, Le Mans Classic, qui attend notre Ségolen. Cette fois, on le retrouvera à bord de la Porsche 911 SC. Joli challenge que de rééditer ces 24 heures du Mans, certes, en version historique, mais qui emprunte tout de même LE grand et mythique circuit.

Imaginez cette situation un instant, bien installé derrière son volant… et, se remémorer ces différents 24 heures du Mans d’antan. Il aura certainement en mémoire, ce succès en GT en 1976, imaginez ! C’est peut-être seulement un nouveau départ, une nouvelle compétition… Juste histoire de se sentir à nouveau bien derrière un volant…

Alors on remercie chaleureusement les auteurs des différents clichés, récupérés, notamment, sur la page facebook du « Fan Club du Team Ségolen« . Si vous avez le bonheur de pouvoir suivre et même d’assister au futur Le Mans Classic, vous aurez la chance de voir évoluer notre phénomène, Ségolen.

Il sera intégré cette fois, au milieu d’un Team Breton, qui regroupera évidemment CJ Racing, mais aussi Le Duigou Racing et Prestation Anthony Corvaisier. Trois Porsche sous les couleurs bretonnes, La 911 SC de Ségolen, Une 930 Turbo et une 911 3L…