Rallye de Fougères 2023, immersion dans un événement de référence

À quoi tient un rallye réussi ? Il faut un cadre sympathique, c’est la base. Ensuite une bonne organisation pour que les concurrents prennent du plaisir. Et puis il faut que ces concurrents soient nombreux et que leurs autos fassent rêver. Une fois qu’on a posé ces bases, on peut se lancer. Se lancer, ce n’est pas le cas du « Rallye de Fougères 2023 » puisque cette édition était déjà la 27e. En tout cas, c’est un cas d’école d’un magnifique événement alors on vous emmène le découvrir.

Posons le décor

27e édition, c’est une belle performance. La Randonnée du Pays de Fougères, de son vrai nom, est née de l’initiative d’une quarantaine de passionnés en 1995. Vite rejoints l’année suivante par une quinzaine d’anglais, ils ont amélioré leur recette. Ainsi, chaque année les équipages étrangers sont en nombre, 55% des participants pour ce Rallye de Fougères 2023 et les autos se renouvellent beaucoup tout en gardant une qualité exceptionnelle (vous allez le voir).

S’il se nomme le Rallye de Fougères et est organisé par APPF, Automobiles et Patrimoine du Pays de Fougères, l’événement n’est centré sur la ville qu’une année sur deux, restant malgré tout dans l’ouest entre Bretagne et Normandie.

Bref, tout cela fait envie. Après que Hugues et Vincent l’aient couvert l’an dernier (à lire ici), et que Patrick Rollet, le président de l’APPF et ancien président de la FIVA m’y ait invité à plusieurs reprises, cette année était la bonne. Direction la Normandie pour le départ !

Vendredi : Bagnoles de l’Ornes comme point de départ

Levé à l’Aube et dans l’Aube, c’est après quelques heures de route que j’arrive à Bagnoles de l’Orne. La ville a déjà accueilli plusieurs fois le départ de l’événement et il faut bien avouer que rares sont les localités à avoir un nom aussi prédestiné à l’accueil de ces autos. D’ailleurs, il n’y a pas que le nom qui colle bien. L’architecture et l’ambiance locale sont à l’avenant. C’est une cité thermale, du genre de celles qui accueillaient les concours d’élégance dans les années 30.

Dès mon arrivée au bord du Lac, je vois bien que les autos des années 30 sont bien au rendez-vous. En tout cas elles arrivent petit à petit. Pour les curieux, 35% des voitures engagées ont été construites entre 1919 et 1944, oui, de belles stats, le catalogue qui détaille aussi chaque auto participante est très bien fait !

Cette année, ce sont les Delahaye qui sont à l’honneur. Près de la tente du Bagnoles Moteurs Classique et de l’Austin Twelve de son président on retrouve ces belles françaises. Deux 235 sont présentes (le Cabriolet que nous avions essayé ne sera finalement pas de la partie) dont l’unique coach Faget Varnet, tout comme deux 135 (une M Pennock et une MS Chapron, un Cabriolet Chapron les rejoindra le lendemain midi) et une Berline 148L par Letourneur et Marchand.

Une fois ces belles détaillées, on se rend vite compte que même si elles sont à l’honneur du Rallye de Fougères 2023, elles sont loin d’être majoritaires. En même temps les 3/4 des autos engagées ont été fabriquées en Angleterre. De fait, deux contingents sont particulièrement bien représentés. On commence avec les Alvis dont les modèles Speed 20 & 25 sont en nombre. Les Lagonda ne sont pas en reste et se remarquent à leur grande calandre verticale et leurs énormes phares.

Autour on retrouve encore beaucoup d’anglaises. Des petites MG et d’encore plus petites Austin Seven sont remarquées. On ajoute des Aston, des Bentley et déjà on ne sait plus où regarder pour ne rien rater.

Comme ce n’est pas fini, un autre espace du parc regroupe les autos de l’après-guerre. Là encore les Alvis sont nombreuses. La diversité est au rendez-vous puisqu’on retrouve aussi quelques autos venues s’exposer pour ce seul départ et quelques raretés qu’on aura le temps de détailler par la suite.

On s’attarde quand même, déjà, sur quelques raretés de ce Rallye de Fougères 2023. Côté français, une magnifique Simca 8 1200 Cabriolet ou encore une rare Hotchkiss Grégoire… coach, carrossée par Chapron ! Côté britannique, encore et toujours, des Jaguar Type E, MkI et MkII, des Daimler, et XK, des MGB, évidemment, mais aussi une Austin A90 Atlantic Cabriolet ou encore une Humber Snipe et une rare galloise, une Gilbern GT.

Tout ce beau monde se rassemble et le nombre d’autos fait venir les curieux et même, on y croyait plus, le soleil et une bonne dose de degrés celsius qui manquaient. Après les discours de bienvenue et le repas à l’hôtel tout proche, le Rallye de Fougères 2023 va pouvoir s’élancer.

Les motards de l’APPF et de l’AVIV sont les premiers à s’élancer. Oui, ils encadrent l’événement mais ils évoluent tout de même sur des motos anciennes. Ensuite ce sont les autos qui passent devant l’hôtel tandis que Patrick Rollet est au micro pour les détailler aux spectateurs.

Le Rallye de Fougères 2023 part par la forêt des Andaines pour retrouver un petit peu d’ombre. C’est sur ce chemin que le convoi s’étire et se reforme au gré des traversées de village. Premier arrêt, facultatif, au bout de quelques kilomètres aux forges de Varennes, datant du 17e siècle. Beaucoup n’ont pas fait assez de kilomètres à leur goûts et continuent leur chemin.

Deuxième arrêt, plus prisé et avec, c’est vrai, un parking plus grand, celui de l’Abbaye de Lonlaye l’Abbaye. Plus près de la moitié du chemin de cette première étape du Rallye de Fougères 2023, elle attire plus de monde. Cela donne un magnifique embouteillage dans le centre de la bourgade, mêlant SUV moderne dont les conducteurs ont les yeux écarquillés et des collectionneurs peinant à stationner leurs belles et surtout à les faire manoeuvrer.

On reprend la route et la dernière étape de l’après-midi du Rallye de Fougères 2023 se fait au Musée du Poirée, près de Barenton. Là encore le parking sature vite mais les participants ne manquent pas l’occasion de découvrir le breuvage local.

C’est un peu après, en entrant dans Barenton qu’on quitte les petites routes. Pour autant le Rallye de Fougères 2023 ne passe pas par des nationales mais les routes sont plus larges et plus roulantes. Une XK140 ouvre le route et une AC lui emboîte le pas. D’ailleurs, ce n’est pas n’importe quelle AC, mais une auto rouge qui vient de rejoindre le cortège et c’est tout simplement celle que j’avais pu essayer il y a quelques années, c’est à lire ici.

Voilà qu’on arrive au terme de la première étape du Rallye de Fougères 2023. Les équipages rejoignent leurs différents hôtels avant d’être conduits, en bus, sur le lieu du repas du soir… et d’aller se coucher pour préparer la grosse journée du lendemain.

Samedi : direction le Mont Saint-Michel

C’est un peu après 9h que le rendez-vous est donné à La Bazouge-du-Désert. C’était grasse mat’ au programme, au moins dans le texte, et les participants du Rallye de Fougères 2023 n’arrivent pas forcément à l’heure. Ils se garent et font connaissance de quelques autos supplémentaires qui n’ont pas pu se joindre à la fête de la première journée. Un café est avalé… et c’est parti !

Cette fois, c’est par les « grosses » routes que commence le Rallye de Fougères 2023. Pour autant la campagne est jolie et verdoyante, le soleil est bien présent dès le matin, bref, un temps idéal pour rouler.

On prend ensuite de plus petites routes. Là, impossible de se doubler, mais le Rallye de Fougères 2023 c’est avant tout une balade, pas de pointage horaire au programme et le rythme, malgré l’âge ou le pedigree de certaines autos, n’est pas lent pour autant. Je parle bien d’un cortège plus que d’une procession. On admire la campagne, on se fait plaisir, on savoure.

Après avoir remonté plein nord on retrouve quelques routes plus larges et on finit par arriver dans les polders. Non, le Rallye de Fougères 2023 n’a pas mis tellement le cap au nord qu’il s’est retrouvé aux Pays-Bas mais nous voilà arrivés dans la baie du Mont Saint-Michel. D’ailleurs, derrière les peupliers on peut l’apercevoir sur la gauche tandis que le roadbook défile. Les voitures avancent bien, peu de pannes à signaler.

Voici qu’arrive Beauvoir et son pont qui enjambe le Couesnon et offre une vue imprenable sur le Mont et son abbaye.

Le Rallye de Fougères 2023 s’arrête un peu plus loin, sur l’hippodrome de Pontorson. Les chevaux sont nombreux et les autos se garent pour que leurs équipages aillent se restaurer. C’est l’occasion de jeter encore un œil sur quelques autos.

Un œil, ou un clin d’œil pour commencer. On a retrouvé une voiture unique, la De Soto Airflow, petite sœur de la Chrysler du même nom et dotée d’un 6 cylindres, et en plus c’est un coach. On l’avait déjà vue à l’YCAR Trial et on apprend ici que c’est tout simplement l’une des deux importées en France et l’unique qui y roule encore. Le clin d’œil c’est qu’une Peugeot 402 est garée juste à côté. La berline inaugurait la ligne « fuseau Sochaux » qui marqua les 02 jusqu’à la fin de carrière de la 202 et ses lignes étaient clairement inspirées… des américaines !

Ensuite on regarde les Bristol. Le cabriolet Viotti est intéressant, avec son V8 de 5 litres d’origine Chrysler, mais sa ligne de 1962 est moins marquante que les 3 autres autos.

Ces trois Bristol du Rallye de Fougères 2023 sont des autos qu’on voit peu, alors on en profite. On commence avec une 400 Coach de 1947, la bleue, la plus ancienne Bristol survivante et qui appartient au fondateur de la branche automobile de Bristol. On passe ensuite sur une autre 400 Coach, la verte, qui participa, avec l’usine au Rallye des Alpes 1949. On termine avec la 401 Coach, de 1952, et ses yeux plus gros. Le point commun de ces autos : leur calandre en haricot et leur moteur 2 litres, tous deux « empruntés » à BMW après la seconde guerre mondiale.

D’ailleurs, petite pause seconde guerre mondiale quand une bande de 4 C130 Hercules survole l’hippodrome. Ce n’est pas une animation prévue du Rallye de Fougères 2023 mais ces avions auraient dû larguer des parachutistes sur la Normandie toute proche pour les célébrations du débarquement. Je laisserais Bertrand vous en reparler.

Dernier focus, les AC. On vous a déjà parlé de l’Ace qu’on a essayé, mais ce n’est pas la seule « Bristol » présente puisqu’on retrouve aussi celle de Françoise Sagan, récupérée lors de la vente La Gombe. Elle porte encore, à l’intérieur de son capot, la trace de sa transformation en fausse Cobra ! On peut vous assurer qu’elle roule parfaitement désormais. Enfin, la plus rare, on retrouve une Ace Rudspeed, équipée du 6 cylindres Ford de 2,6L, après l’arrêt de production du Bristol, et qui ne fut produit qu’à 37 exemplaires avant de laisser sa place à une Cobra. Il y en a d’ailleurs une sur ce Rallye de Fougères 2023.

Quelques autres autos ont rejoint le cortège comme la Delahaye 135 de Denis Cohignac qui a rejoint tout ce beau monde alors même qu’il prépare le concours d’élégance de Dinard qui a lieu dans 2 semaines. On regarde les voitures du Rallye de Fougères 2023 qui se préparent, et elles repartent.

On fait un petit passage au pied du moulin de Moidrey qui surplombe l’hippodrome avant qu’on ne retrouve la vue sur le Mont Saint-Michel en redescendant sur Beauvoir. C’est ici que s’arrête mon Rallye de Fougères 2023 mais pas celui des participants. Et c’est Hugues qui prend le relai.

Dimanche : Le Rallye de Fougères 2023 fait son concours

Par Hugues

Dimanche matin… toujours pas de vraie grasse matinée. Le départ des concurrents se fait de Fougères même. Les autos arrivent au compte-goutte et il faut quand même vérifier la mécanique avant de prendre le départ !

C’est parti pour une balade matinale de 80 km qui mène le Rallye de Fougères 2023 au Château du Bois Cornillé au centre d’un triangle délimité par Fougères, Vitré et Rennes. La route est belle et le soleil est chaud, le programme, sur ce point, n’a pas changé.

Le château en lui-même paraît ancien, mais c’est en fait une demeure néo-gothique construite au 19e ! En tout cas elle offre une visite originale aux participants tandis que les autos s’exposent, elles, dans le parc en étant groupées selon leur âge.

La route du retour ramène le Rallye de Fougères 2023 à son point de départ. C’est l’heure d’exposer ces belles aux habitants de la ville, au château dont l’accès est un peu compliqué par la taille de la porte et le gabarit de certaines des autos engagées.

Pour les autos trop larges, c’est une place à proximité qui les accueillera ! Le déjeuner est libre et les concurrents du Rallye de Fougères 2023 font le bonheur des restaurateurs de la ville. Car, oui, n’oublions pas que ces « rallyes de vieilles voitures » ont un vrai impact sur les villes qui les accueillent !

L’après-midi, c’est l’heure de la présentation des voitures du Rallye de Fougères 2023. Direction le Centre-Ville et la place Aristide Briand. Chaque véhicule défile et est présenté à un public nombreux. Les carrosseries s’admirent sous le soleil tandis que Patrick Rollet commente. Chaque voiture à droit à sa description personnalisée. Les sourires sont sur les visages et pour beaucoup, c’est la fin de l’événement. Par pour tous cependant car ceux qui viennent de loin, surtout nos amis anglais, peuvent encore profiter d’une balade le Lundi !

Un grand merci à Eric (dans son Citroën 15cv Coach Sical) et les membres des Vieux du volant qui m’ont permis de vivre cette journée de « l’intérieur ».

Conclusion :

On vous le disait dès le départ, rares sont les événements à pouvoir se vanter d’attirer autant de qualité et, en plus, d’avoir une organisation à ce point parfaite. Le Rallye de Fougères 2023 était magnifique, tant au niveau des routes empruntées que de l’accueil et de l’encadrement. Et apparemment, ce n’est pas que cette année que c’est comme ça !

Si vous voulez participer, sachez qu’il vous faut absolument une auto d’avant 1970 et que le rendez-vous est déjà donné du 24 au Mai 2024. Les inscriptions s’ouvriront à l’automne et les infos seront sur le site de l’événement, à retrouver ici.

Un GRAND MERCI à Patrick Rollet et son équipe pour l’accueil.

On se quitte avec quelques photos supplémentaires de ce Rallye de Fougères 2023.