Monterey Car Week 2022, Chap. 4, Rolex Historic Races à Laguna Seca

Publié le par Patrick Hornstein

Monterey Car Week 2022, Chap. 4, Rolex Historic Races à Laguna Seca

La Monterey Car Week 2022, c’est un ensemble complet d’événements. Et les soirées mondaines et autres concours ne sont pas seuls. Cette fois, direction un vrai circuit pour de véritables courses historiques… mais toujours avec des autos superbes.

Comme expliqué dans les chapitres précédents, ce qui était à la base un meeting de courses sur route à l’origine avec un « petit » concours clôturant lesdites courses s’est transformé pour devenir le plus grand Concours d’Élegance au monde pendant que les courses ont migré sur le proche circuit de Laguna Seca pour des raisons de sécurité.

Le Concours prit de l’ampleur attirant tout d’abord collectionneurs et passionnés d’Amérique, puis du reste du monde. Il en est de même des Rolex Historic Races qui sont un événement de très haut niveau avec des plateaux de grande qualité. Cette année un hommage était rendu aux 24h du Mans qui vont fêter leur centenaire en 2023 et une exposition retraçant l’histoire des 24h était présentée à l’entrée des paddocks. Les plus grands champions du Mans : Henri Pescarolo, Tom Christensen, Jacky Ickx, étaient invités ainsi que le Président de l’ACO.

Le Circuit de Laguna Seca

Ce circuit a été construit en 1957. Il est situé à 20 kms de Monterey dans une cuvette au milieu de (petites) montagnes de quelques centaines de mètres d’altitude au milieu d’une végétation assez hostile : c’est sec et très chaud.

Durant l’année le circuit accueille des courses auto et moto dont les championnats AMLS et Grand AM et ambitionne de retrouver le Moto GP. Il compte 11 virages dont le célèbre « corkscrew » pour un tracé de 3,6 kms.

Du fait des dénivelés c’est un circuit très technique. Situé en pleine nature Laguna Seca bénéficie d’un avantage que peuvent lui envier nombre de nos circuits : pas d’habitations à proximité donc pas de plaintes pour les nuisances sonores . Pour un circuit c’est sacrément appréciable demandez donc à Albi, Charade, Dijon, etc…

Voici la liste des plateaux cette année. On note l’hommage très soutenu au Mans.

  • 1923-1955 Le Mans
  • 1956-1971 Le Mans
  • 1972-1982 Le Mans
  • 1966-1972 Historic Trans Am
  • 1966-1985 Historic Formule 1
  • 1958-1963 Formula Junior
  • 1955-1966 SCCA Sports Racers
  • 1955-1966 SCCA Production Cars
  • 1955-1969 Saloon
  • 1981-1991 IMSA GTO Trans Am
  • 1981-2005 Le Mans Prototypes & GT1
  • 1974-1979 Formula Atlantic

Ainsi que les Ragtime Racers antérieurs à 1920 dans le cadre d’une démonstration mais pas d’une course…

13 plateaux donc, avouons que toutes les disciplines ou presque sont représentées y compris celles que nous n’avons pas la chance de voir en Europe. Lorsque l’on a la chance d’assister aux courses de Muscle Cars américains voir toutes ces Mustang, Corvette, Camaro et autres Pontiac et Dodge tapées « ras la gueule » en pleine bagarre, en glisse dans toutes les courbes et surtout avec un son de gros V8 hyper boostés c’est quelque chose de vraiment spectaculaire pour l’amoureux de course automobile.

« C’est du brutal » comme dirait Audiard dans les Tontons flingueurs.

Un état d’esprit bien agréable

L’ambiance est excellente tout comme l’organisation des Rolex Historic Races. C’est un week-end de plaisir et tout le monde est là pour prendre du bon temps, propriétaires, pilotes, mécanos et spectateurs.

J’ai été surpris par le nombre de mécanos professionnels retraités qui viennent pour un «rappel» afin de retrouver les copains l’ambiance les pilotes, revivre « encore une fois » ce qui était leur quotidien lorsqu’ils étaient en activité. La passion est là, palpable, tangible.

Les pilotes se bagarrent mais c’est fair-play. Pour la grande majorité ce sont des gentlemen-drivers, conscients de l’être, ne se prenant pas pour des champions du monde en puissance et n’ayant pas pour ambition de le devenir. Ils viennent pour s’amuser « entre amis » même si sur la piste c’est sérieux.

Maintenant il ne faut pas perdre de vue qu’en 40,50, 60 ans les fluides (essence, lubrifiants, refroidissement) ont fait des progrès, les pneumatiques idem, amortisseurs et freins idem, c’est la loi de l’évolution des espèces. Conséquence ? Aux mains de pilotes amateurs, parfois d’un certain âge, les autos sont capables d’aller plus vite aujourd’hui que lorsqu’elles étaient pilotées à l’époque par des champions.

Conséquence de la conséquence cela veut dire qu’il faut avoir sur place une sécurité absolument au top a) pour prévenir (aires de dégagement, commissaires de course, ambulances prêtes à intervenir) et b) pour réagir lorsqu’un pilote se sort. Ce ne fut heureusement pas le cas.

Le circuit est homologué « modernes » et aussi F1 ce qui lui permet de les faire tourner. Pour précision seuls Magny Cours et Le Castellet en France ont l’homologation F1 permettant de les faire rouler en course.

Bonne ambiance, excellente organisation, richesse des paddocks : tout ceci respire la passion, la vraie passion. Tout comme à Goodwood le billet d’entrée donne accès à tout, y compris les paddocks. Il n’ y a pas des spectateurs de 1ère, 2nde ou 3ème catégorie il y a des spectateurs, tout court, et c’est très bien comme ça… En déambulant dans les paddocks on peut apprécier à quel point les autos sont dans des états impeccables : aux US peut-être encore plus qu’ailleurs les loisirs c’est sérieux.

Les tarifs sont extrêmement abordables : 80$ la journée et le tarif d’engagement est de seulement 1000$ et cela garantit des roulages tous les jours.

La Delage D12 : a french car at Laguna Seca

Maintenant que l’auto roule (depuis avril 2022) Laurent Tapie a entrepris une tournée de présentation qui a démarré au Festival of Speed de Goodwood (23/24/25 juin) puis s’est poursuivie par des démonstrations sur circuits aux USA durant tout le mois d’Août.

La « première » eut lieu à Laguna Seca et c’est peu dire que l’auto a impressionné. Le V12 de 7,6L offre des performances dignes d’une F1 actuelle et les compliments de pointures telles qu’Henri Pescarolo et Tom Christensen ont fait chaud aux cœurs de Laurent Tapie et Benoit Bagur les « parents » de l’ auto.

Il est vrai que de tels compliments ont valeur de reconnaissance. Reconnaissance aussi de la part de connaisseurs américains impressionnés par l’auto et passant commande. C’est suffisamment rare pour que cela mérite d’ être souligné. Pour la petite histoire je crois savoir que Laurent Tapie et Henri Pescarolo ont décidé de se revoir : venant de l’immense champion c’est un sacré compliment.

Les Rolex Historic Races !

Les essais et qualifications ont lieu les jeudi et vendredi, les courses les samedi et dimanche. Peut-être peut-on formuler un reproche : les finales se déroulent le dimanche après-midi empêchant de facto le passionné d’y assister en même temps qu’au concours de Pebble Beach (dont on reparlera vite). Rolex étant le sponsor des deux, ne serait-il pas possible d’avancer d’une demi-journée les courses et les conclure vers midi pour ne pas devoir choisir ? 

Un autre demi-regret : ne pas voir de course se dérouler de nuit. Certaines catégories le permettraient je me souviens de la « magie » d’une meute de GT40 et Cobra abordant de nuit la ligne droite lors de la première édition du Mans Classic : c’était quelque chose ! Nous noterons qu’aux Rolex Historic Races au lieu de se banaliser avec le temps les plateaux s’améliorent constamment. Ici on ne fait pas de remplissage à coup de 911 et autres Austin Healey mais vraiment du « matériel » de tout premier ordre, de vraies raretés.

Aux Etats Unis les sports mécaniques sont populaires et personne ne critique, si l’on n’aime pas on n’y va pas mais on respecte la liberté et les goûts d’autrui…

Maintenant cher lecteur, place au plaisir des yeux, tu es invité à déguster le spectacle des paddocks et aussi des Rolex Historic Races avant, qui sait, de t’y rendre toi aussi l’ an prochain…

Pour nous ce fut un plaisir incomparable et comme le disait un ex-gouverneur de Californie : I’ll be back !

Terminons par un clin d’œil à Jean-Pierre Gagick et l’ équipe d’Automoto TF1.
Pour « sortir » 12 minutes de reportage sur la Monterey Car Week le téléspectateur comblé ne peut pas imaginer les moyens nécessaires (déplacements, levers aux aurores, couchés à pas d’heure, cadreurs, caméras, etc, etc). Cette photo « volée » de Jean-Pierre Gagick et d’un de ses cameramen illustre le propos ci-dessus quand on voit à quel point ils sont cassés de fatigue alors que nous n’étions qu’à mi-journée…

Remerciements à Barry Toepke, Grace Mennem, Tim Hill, Stephan & Corinne Cooper et ROLEX

Laguna Seca : 1021 Monterey Salinas Hwy, Salinas, CA93908. Infos ici.

Aux USA un film a tout changé dans la perception du public envers son armée : Rambo 1 First Blood. Auparavant le public ne voulait plus voir ces vétérans synonymes d’une guerre perdue. Avec intelligence Sylvester Stallone a changé ce regard. A Laguna ce sont des « veterans » qui conduisent avec des voiturettes les spectateurs des fins fonds des parkings (10$ seulement la place) jusqu’à l’enceinte du circuit. Le spectateur donne ce qu’il veut.

us army-

Patrick Hornstein

Observateur éclairé du monde automobile, Patrick parcourt le monde et assiste aux plus grands événements du monde de l'ancienne.

Commentaires

  1. Gougnard

    tres beau plateau merci

    Répondre · · 30 septembre 2022 à 19 h 11 min

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