Il y a 33 ans naissait un mythe. Une voiture qui allait représenter une façon de faire une automobile. Une façon de voir les différentes générations d’une voiture. Un monstre sacré du rallye. Si aujourd’hui son nom a disparu du catalogue des voitures modernes, aucun passionné ne l’a oubliée. Retour sur l’histoire de celle par qui tout a commencé : la Mitsubishi Lancer Evolution.
Sommaire
Années 70 : des débuts prometteurs
On est début des 70’s, Mitsubishi veut se faire connaître à l’internationale. L’un des meilleurs moyens, c’est le sport auto. Dès 1968 ils étaient déjà techniquement présents uniquement en national, notamment en Japan Formula, ce qui bloquait la marque sur son propre territoire. Alors en 1974, ils quittent l’asphalte nippon pour se concentrer sur quelque chose devenant alors de plus en plus connu à l’international, le rallye !
C’était quelque chose, le rallye dans les 70’s : Les A110 régnaient en maître sur les spéciales avant de laisser place aux Lancia Stratos, Fiat 124 Abarth, Ford Escort RS1600 mais aussi un petit constructeur japonais : Datsun avec sa 240Z. Face à cela, Mitsubishi savait qu’il ne pourrait pas remporter le championnat du monde, il n’avait pas encore l’expérience nécessaire. Il fallait viser moins haut pour frapper plus fort : Remporter le Rallye le plus dangereux et douloureux mécaniquement de cette période : le Rallye Safari ou Rallye d’Afrique. C’est dans ce but que Mitsubishi crée la Lancer 1600 GSR.
Connue sous le nom de Colt Lancer par chez nous, il s’agit de la première Lancer créée par Mitsubishi. Reprenant quelques bases et éléments des Galant GTO et FTO étant sorties quelques années plus tôt (principalement leurs châssis et moteurs), il s’agit d’une version plus sportive de ces dernières qui, elles, étaient plus proche d’une berline familiale « bourgeoise » avec le confort que ces termes impliquent. Celle-ci est globalement plus petite, plus légère mais aussi plus rigide car dès sa conception elle était pensée pour le rallye.


Les Colt et Galant de cette période avaient aussi de plutôt bons résultats en rallye. Cependant Mitsubishi souhaitait clairement viser plus haut avec cette voiture pour à la fois se faire connaître en compétition, mais aussi commercialement à l’international, la voiture étant rapidement exportée en Europe et en France. Entre 1976 et 1979, la voiture est produite à 1250 exemplaires dont 426 ont été commercialisés en France. La voiture est assez rare due à la nature de celle-ci : un modèle dérivé d’autres, gardant sa taille et forme de berline tout en étant musclée pour aller chercher des victoires en rallye et principalement au Rallye Safari.
Justement : celle-ci est inscrite à l’édition de 1974 et le remporte haut la main ! Cette Lancer n’est peut-être pas si puissante avec son moteur 4 cylindres de 1.6L développant environ 110ch, mais elle est légère (825kg) et est surtout agile et résistante. C’est simple : elle était surnommée la reine des voitures en Afrique ! Mitsubishi a atteint son but, la marque inscrira aussi la voiture au Rallye Croix du Sud ( Rallye en Australie n’existant plus aujourd’hui ) où elle dominera inlassablement de 1973 à 1976. La relation entre Mitsubishi et le rallye à l’internationale commence sur des chapeaux de roues.

Changement de réglementation (1980 – 1992)
La Mitsubishi Lancer EX2000 Turbo
En 1980, la Colt Lancer n’est plus à jour notamment face à la dernière technologie en vogue dans les spéciales : le turbo ! La marque sort alors sa nouvelle arme : la Lancer EX2000 Turbo avec un tout nouveau bloc moteur qui deviendra légendaire, le 4G63. 4 cylindres en ligne de 2,0L avec Turbo, développant la bagatelle de 170ch le tout monté dans une voiture ne dépassant pas les 970kg ! Un moteur qui équipera plus tard « presque » toutes les Lancer Evolution.
Entre 1982 et 1984, la version de route est proposée avec différentes variantes : une avec le 4G63 ayant toujours environ 170ch, une autre version avec un 4 cylindres de 1,2L et 54ch, plus pour le grand public et une version 1,8L Turbo développant 135ch, chacune avec un poids contenus sous les 1,1t. Dans toutes ses variantes, la voiture n’a été produite qu’à 1250 exemplaires, ce qui en fait une voiture très rare, surtout qu’elle est principalement réservée au Japon bien que quelques modèles de série soient aussi sortis en conduite à gauche. Peut-être des tests pour voir comment une Mitsubishi se vendrait au-delà du Japon ?
Fait amusant, la Lancer EX2000 Turbo dans ses meilleures versions, reprend un gimmick venant tout droit de la BMW 2002 Turbo : en bas du pare-chocs avant, les inscriptions « 2000 Turbo » sont écrites à l’envers. Cela paraît stupide jusqu’au moment où quelqu’un devant la Mitsubishi regarde dans son rétro et lit « 2000 Turbo ». La voiture étant plus rare que la BMW 2002 Turbo, Mitsubishi n’a pas reçu de procès à ce sujet… Tant mieux !





La voiture est rapidement engagée en compétition mais les résultats ne sont pas incroyables. Au rallye des 1000 Lacs (Rallye de Finlande) ils décrochent leur meilleur classement avec les pilotes Pentti Airikkala et Juha Piironen : une 3ème place… La voiture a du mal à s’en sortir et de plus le groupe B se préparait déjà et cette pure propulsion n’avait que peu de chance de victoire face aux monstres à 4 roues motrices qui se rapprochaient. C’est pourquoi Mitsubishi va se retirer des rallyes durant cette période, du moins de façon officielle car quelques équipages privés s’engageront bien avec cette voiture sur plusieurs rallyes plus ou moins importants, mais rien de très officiel.



Cette pause durera jusqu’en 1985 où Mitsubishi commença à envisager la possibilité d’engager leur Starrion en groupe B mais réfléchira trop longtemps puisque le groupe B se termine sans que la marque puisse engager son modèle.
Mitsubishi Galant VR-4 RS
Par la suite, c’est le groupe A qui reprend les rênes avec Lancia et sa Delta HF Integrale, Ford avec la Sierra RS Cosworth, Volkswagen avec sa Golf GTI 16V (2ème génération) mais aussi des constructeurs Japonais qui eux aussi, ont attendu que le groupe B passe : on trouve Toyota avec une Supra Turbo MK3, Nissan qui est toujours là avec sa 200SX ainsi qu’un petit nouveau dans le rallye : Subaru avec leur RX Turbo ! Ces constructeurs japonais font comme Mitsubishi en 1974 : ils tâtonnent, s’engagent sur un rallye, parfois récupèrent des podiums, ce qui encouragera quelques marques à se lancer réellement.
En voyant ces constructeurs japonais participer à différents rallyes, Mitsubishi va aussi vouloir y retourner et c’est en 1988 que Mitsubishi présente la Galant VR-4 RS. Petit retour en arrière : sortie originellement en 1987, la Galant de 6ème génération est une gemme en ce qui concerne les technologies automobiles, étant la première à bénéficier d’une suspension active contrôlée électroniquement. Cette innovation et la qualité globale de la voiture ont permis à Mitsubishi d’obtenir son premier prix de Voiture de l’année au Japon en 1987. La Galant ne sortit que peu du Japon, quelques modèles ont été officiellement exportés vers les USA mais elle ne marquera pas les esprits là-bas.




Cependant la marque n’oublie pas le rallye et les ingénieurs vont s’amuser pendant quelques mois à dépouiller cette berline familiale pour en faire un monstre de rallye, ainsi naîtra la VR-4 RS. Pourquoi 4 ? Parce que 4 roues motrices et 4 roues directionnelles ! Le 4G63 est toujours présent mais est désormais monté à 205ch ! De plus, une appellation familière apparaît lorsque Mitsubishi sort une version de route extrêmement proche de la version rallye étant limitée à 500 exemplaires qui est nommée Galant VR-4 Evolution !
Pour pouvoir être homologuée en rallye, le modèle se doit d’être aussi présente sur la route. Alors en plus de cette série limitée, Mitsubishi produira environ 5000 exemplaires, c’est le nombre nécessaire de modèles de route à produire pour recevoir l’homologation. La voiture aura son petit succès au Japon, devenant rapidement culte chez eux. Cependant, à cause de ses nouveaux systèmes, la voiture est plus lourde que la précédente, on monte à plus d’1,3 t ! Ouille…
En 1989, Mitsubishi l’engage en Groupe A (futur WRC). La voiture parvient à tirer de bonnes performances et notamment 2 victoires dans sa première saison (Rallye de Finlande et de Grande-Bretagne). En 1990, 91 et 92 les victoires se font plus rares mais les podiums s’enchaînent. La voiture est performante, mais est aussi souvent jugée comme un peu trop longue pour du rallye, certains dérapages se terminant rapidement en accident, notamment en Finlande… 1992 est la dernière saison de la Galant étant marquée par une victoire au Rallye de Côte d’Ivoire, remporté par Kenjiro Shinozuka et John Meadows.




Le règlement change de nouveau et cette fois-ci la voiture est vraiment trop longue pour pouvoir être homologuée. Pour continuer à participer en rallye, Mitsubishi retourne à ses planches à dessin.
Evolution (1992 – 1998)
Mitsubishi Lancer Evolution 1
Mitsubishi est finalement moyennement satisfait des résultats de la Galant VR-4. Certes, sur ses 3 premières saisons, il y a eu quelques victoires et pas mal de podiums, mais aucun titre constructeur. La bagarre pour celui-ci se faisant principalement entre Lancia et Toyota. De plus, depuis 1991, c’est Subaru qui vient prendre la place de Mitsubishi avec leur Legacy RS et un jeune pilote prometteur bien que peu économe en matériel : Colin McRae. Si la marque souhaite récupérer le titre constructeur, il va falloir reprendre ce qui marchait avec la Galant tout en l’améliorant.
En 1992 sort la Mitsubishi Lancer Evolution ! Le moteur est toujours ce bon vieux 4G63 développant désormais 250ch pour presque 1,3t. L’Evo 1 est plus légère, plus agile, plus courte aussi que la Galant et est surtout plus rapide !



Mitsubishi avait pour but de l’engager en WRC et pour cela la marque devait en fabriquer un minimum de 2500 exemplaires pour la route et ce fait les a refroidis : la Galant a un nom très reconnu au Japon. C’est une berline qui a eu bien plus de succès depuis le milieu des 60’s via plusieurs versions sportives. La Lancer a moins marqué au Japon car elle n’a connu que 2 générations ayant eu un réel succès, les autres étant rapidement oubliées face à la Galant. Mitsubishi n’est pas sûr de pouvoir vendre ses 2500 exemplaires d’une version plus chère et sportive d’une voiture qui se vendait peu, du moins c’est ce qu’ils pensaient…
3 jours à peine après la mise en vente des 2500 exemplaires, c’est rupture de stock ! La demande était tellement importante qu’ils durent en faire au moins 2500 de plus. Cette voiture a été une réussite totale en ce qui concerne les ventes. Elle était disponible en 2 versions : la GSR étant la version « luxe » avec du cuir, beaucoup d’électronique et de confort. la RS est la version la plus proche de celle de rallye parce que ce sont les mêmes voitures avec plus de remplissage sur la version route au niveau de l’habitacle et on ajoute aussi des clignotants et une plaque en plus, c’est tout. Mission réussie niveau commerce donc, et niveau compétition ?
Et bien dès 1993, la Lancer Evolution est engagée en WRC et ce n’est pas dingue, mais en même temps la voiture est toute neuve et est encore en train d’être améliorée pour le WRC. Cette première saison est une expérimentation pour voir ce qui cédait ou pas sur la voiture et le renforcer sur celles des prochaines saisons. Mais aussi sur celles de routes, les rendant incroyablement robustes et fiables.



Mitsubishi Lancer Evolution 2
En 1993, c’est l’Evo 2 qui apparaît avec une esthétique identique mais avec un meilleur refroidissement et 10ch de plus. Cette saison de rallye est globalement similaire à la précédente, une saison d’expérimentation pour encore perfectionner la voiture. Construite entre 1993 et 1994, la voiture avec un total de 5000 exemplaires, encore une fois réservée au Japon, sera aussi une franche réussite bien que moins impressionnante comparé à la première génération.



Le châssis des versions de routes a été revu et rigidifié comparé à la première, la rendant plus stable mais aussi moins lourde avec 1,18t sur la balance. Comme dit plus tôt le moteur monte à 260ch la rendant plus efficace que la première. L’appui aéro, quant à lui a été amélioré avec un aileron arrière plus gros permettant de mieux plaquer la voiture à haute vitesse. Comme la première Evo, les versions GSR et RS sont très proches, la seule réelle différence étant le poids à cause des équipements de confort étant présents dans la GSR, lui ajoutant tout de même 70kg.
Mitsubishi Lancer Evolution 3
En 1995, c’est l’Evo 3 qui arrive avec encore un meilleur refroidissement et toujours 10 chevaux de plus. Produite entre 1995 et 1996, ce modèle marque par un premier changement au niveau de l’esthétique : l’aération avant est plus imposante et est plus haute mais globalement cette Lancer garde la même base pour ses lignes. Le moteur monte à 270ch et le poids à 1,26t. Le plus gros changement fait se trouve bien sous le capot car cette Lancer Evolution est équipée d’un tout nouveau turbo avec un taux de compression plus élevée, autrement dit plus d’air compressé entre dans le moteur, offrant donc une meilleure accélération.



Produite et vendue aux alentours des 7000 exemplaires, initialement réservée au marché japonais, cette Lancer Evolution est finalement celle qui commencera à s’ouvrir à une clientèle plus internationale. C’est fait de manière très légère et à des clients très particuliers et liés à la marque, mais la demande est là, surtout suite aux performances que la voiture montre en rallye.
Justement : 1995, c’est le début de la légende de la Lancer Evo au niveau du rallye : la voiture est de plus en plus prometteuse et compétitive face aux Subaru qui souvent se retrouvent derrière. C’est aussi à partir de cette saison qu’un grand nom est rattaché à la Lancer : Tommi Mäkinen. Après une saison rude pour Subaru ayant des tensions entre ses pilotes, pour Toyota aussi qui se fait disqualifier pour tricherie et Mitsubishi qui se bat comme un diable : le titre constructeur revient finalement à Subaru.


Mitsubishi Lancer Evolution 4
En 1996, c’est l’Evo 4 qui sort et il s’agit de la première à marquer une rupture au niveau du design créant une sorte de réelle 2ème génération avec toujours 10ch en plus, le montant à 280ch, qui était alors le maximum de puissance choisi lors du Gentlemen Agreement.


Sous le capot aussi pas mal de changements : le moteur a été tourné à 180° pour obtenir une meilleure répartition des masses. Le turbo a été équipé d’un des premiers turbocompresseurs Twin Scroll autrement dit un turbo ayant 2 parties : une pour compresser l’air allant dans le moteur et l’autre étant reliée à l’échappement utilisant les gaz évacués pour entraîner la partie compresseur. Ce simple changement va améliorer de façon drastique l’accélération, rendant la voiture toujours plus efficace. Une autre grosse avancée est l’arrivée de l’Active Yaw Control (AYC), un système électronique permettant de mieux répartir le couple sur les roues de la voiture. Toutes ces améliorations créent une véritable machine de rallye ne pesant qu’1,26t.
La voiture est un beau succès à l’international : plusieurs sources parlent d’environ 10.000 exemplaires de vendus au total entre Août 1996 et Janvier 1998. La Lancer Evo rentre de plus en plus dans les esprits, certes grâce à ses performances en rallye, mais surtout par une forte apparition en 1997 sur Playstation, dans le tout premier Gran Turismo. Une franchise qui a indiscutablement fait connaître ces voitures au-delà du Japon et dont la Lancer Evolution sera présente dans chaque itération de la franchise de Polyphony Digital.
Retour en 1996, car après des années à apparaître et disparaître du monde du rallye et après tous ces modèles : 1996 est l’année où Tommi Mäkinen remporte le titre pilote au volant de sa Lancer Evolution 3, l’Evo 4 n’étant pas encore prête. Mäkinen remporte 5 rallyes sur 10 (Suède, Afrique, Argentine, Finlande et Australie) mais malheureusement le titre constructeur est volé à Mitsubishi par un Subaru toujours prêt à en découdre, remportant 3 des rallyes restants (Nouvelle-Zélande, San Remo, Espagne). Mitsubishi a encore du travail à faire s’ils veulent remporter le titre constructeur.





L’Evolution 4 ne sera engagée en rallye que la saison suivante, en 1997.
Mitsubishi Lancer Evolution 5
En 1998 arrive l’Evo 5. Toujours à 280ch pour adhérer au Gentlemen Agreement, la voiture reçoit quelques changements esthétiques extérieurs la rendant plus agressive : on parle principalement de voies plus élargies, de jantes désormais en 17 pouces d’origine, des appendices aérodynamiques supplémentaires et de phares avant plus droits. Le châssis est encore un peu plus rigidifié, le refroidissement encore optimisé et le turbo encore mieux réglé sur l’accélération sans en changer la puissance de la voiture.



Produites et vendues entre Janvier 1998 et Janvier 1999, ce modèle est peu présent en Europe dû au fait que celle-ci était exclusivement en conduite à droite, on ne peut en retrouver qu’au Royaume-Uni. Au catalogue la voiture proposait une nouveauté sur ses 2 variantes : comparée aux précédentes celle-ci est achetable officiellement avec une autre couleur que le blanc. Oui, officiellement, aucune Lancer Evolution avant la 5 n’était vendue avec une autre couleur que du blanc ou un gris argenté. Bien sûr, il y a eu des exceptions sur des précédents modèles pour des clients important. Les sources varient mais cette Lancer Evo aurait été produite et vendue aux alentours des 8000 exemplaires.
Celle-ci est donc très proche de la précédente, mais c’est le contexte dans lequel elle sort qui va marquer : les modèles de route et de WRC partagent encore le même châssis là où tous les autres concurrents reprenaient une autre base pour leurs versions de route. C’est ce qui fait le charme des Lancer Evolution face à ses concurrentes du WRC, en plus de leurs raretés et de leurs performances, évidemment.
1998 devient une année bénie pour Mitsubishi. Après 1996 et 1997 où ils remportent le titre pilote avec Tommi Mäkinen gagnant alors son surnom de « Finlandais Volant », dû aux gigantesques saut qu’il faisait dans le Rallye de Finlande, Mitsubishi veut cette fois le titre constructeur : ils sont certains, au vu des performances du pilote sur sa Evo 4, qu’avec leur nouveau modèle, ils peuvent le récupérer même si la concurrence s’annonce rude avec le retour de Toyota avec une petite Corolla boostée aux hormones, conduite par Carlos Sainz et d’un Subaru toujours en forme avec son Impreza et Colin McRae au volant.
Sur 13 rallyes, Toyota en remporta 3 : Monte-Carlo et Nouvelle-Zélande avec Carlos Sainz ainsi que celui d’Espagne avec Didier Auriol. Subaru aussi en remporta 3 : Portugal, Tour de Corse et Rallye de l’Acropole (Grèce) avec Colin McRae. Cela fait déjà 6 rallyes de gagnés par les concurrents, il en reste 7 : Suède, Argentine, Finlande, San Remo (Italie) et Australie sont remportés par un Tommi Mäkinen déchainé ! Sur celui de Suède, il est d’ailleurs en Lancer Evo 4. Tous les autres sont faits en Evo 5.
S’ajouteront à cela les victoires de Richard Burns au Rallye Safari (décidemment) et au RAC Rallye (Grande Bretagne) en Mitsubishi Carisma GT E4 et GT E5 qui sont des Lancer Evo 4 et Evo 5 renommées pour l’Angleterre, en se basant sur une autre Berline Mitsubishi qui avait son petit succès là-bas, même s’il s’agit d’une Volvo S40 recarrossée… Pas grand-chose à voir avec la Lancer donc.
La victoire se joue de peu, mais en WRC 1998, Tommi Mäkinen reçoit son 3ème titre de champion du monde avec 2 points d’avance sur Carlos Sainz, et Mitsubishi reçoit le titre constructeur avec à peine 6 points d’avance sur Toyota ! Après toutes ces années… Toutes ces batailles, modèles et tentatives : Mitsubishi remporte le WRC.



L’histoire continue, et se conclut
La Lancer Evolution est la représentante parfaite de la philosophie KAIZEN dans le monde automobile, autrement dit le fait de prendre une voiture techniquement finie et de l’améliorer au fil des années petit à petit jusqu’à ce qu’elle devienne parfaite !
La Lancer Evolution ne s’arrêta pas à la 5ème. En 1999 sort l’Evo 6 étant souvent considérée comme la dernière « vraie » Lancer Evolution, puisque étant la dernière à partager le même châssis que sa version de compétition. La puissance était toujours à 280ch et le refroidissement était à nouveau amélioré tout comme le châssis, qui était encore rigidifié. On note aussi la présence d’une version ultime de cette Lancer appelée « Tommi Mäkinen Edition » étant limitée à 2000 exemplaires pour fêter la dernière victoire du pilote en rallye.




Cette Evo est la dernière à avoir du succès en WRC, notamment en 1999 où Tommi Mäkinen remporta son 4ème titre pilote. Mais avec le retour de Ford et de Citroën, l’arrivée de Seat, Subaru étant toujours en forme avec cette fois Richard Burns au volant, Mitsubishi n’a pu concurrencer pour le titre constructeur et l’histoire se répète en 2000, voire empire avec le retour de Peugeot et sa 206 WRC.
En 2001 c’est l’Evo 7, une génération ayant pris beaucoup de poids. Elle est la première Lancer Evolution officiellement disponible en France. Elle sera aussi celle qui démarrera la 3ème génération de Lancer Evolution qui cette fois-ci, se tourneront bien plus vers le tuning et l’asphalte que le rallye.



Il faut aussi noter le fiasco que fut l’accident de François Delecourt en WRC 2001, à cause d’un système de différentiel électromagnétique qui ne marchait réellement qu’à moitié : après un virage rapide, le pilote perd le contrôle à cause du différentiel mettant trop de couple à l’arrière sans aucune progression. La voiture va taper un arbre à 160 Km/h de plein fouet. Le moteur est complètement arraché et brûle quelques mètres plus loin… le pilote et le copilote s’en sorte avec de simples blessures.
L’Evo 8 sort en 2003, gardant globalement une esthétique similaire tout en retirant ce différentiel. Ce modèle marqua la fin de l’engagement de Mitsubishi en WRC. Le plus notable sur ce modèle est sa version FQ-400 pour ses 408ch, toujours avec le 4G63, modèle étant réservé à l’Angleterre.


En 2005 sort l’Evo 9. Celle-ci apporta une boîte mécanique 6 vitesses pour l’Europe et le système MiVec permettant d’ouvrir plus ou moins les cames et soupapes du moteur en fonction de ce qu’on lui demande. Cette Evo a aussi existé en break… Voilà.

Enfin, en 2007, sortira la dernière Lancer Evolution, la 10… Changement de moteur faisant hurler tous les amoureux de la Lancer et du 4G63, c’est le 4B11T qui le remplace. C’est un 4 cylindres en ligne turbo de 2,0l en aluminium développant 295ch, dans une voiture pesant plus d’1,6t. Trop lourde, pas assez puissante, pas assez fiable, ce sera le dernier clou dans le cercueil de la Lancer Evolution puisqu’aucune Evo 11 n’est encore sortie, et au vu de ce qu’est devenu Mitsubishi aujourd’hui, les chances de voir une nouvelle Lancer Evolution sont minces… Dur…
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nounours8529
sympa ce reportage merci Théo
· · 13 janvier 2025 à 18 h 44 min