L’automobile, une aventure si bien contée à Mézière sur Couesnon

Publié le par Hugues Desoize

L’automobile, une aventure si bien contée à Mézière sur Couesnon

Je ne sais pas vous, mais pour moi, le week-end des journées du patrimoine est toujours un dilemme. La sortie des copains du coin ou le rallye du club de marque qui passe à côté ? Aussi sympathique l’un que l’autre. Cette année, j’ai décidé de vous entraîner dans une nouvelle aventure, volonté commune d’une petite cité Bretonne de caractère et d’un dynamique club d’avant-guerre.

Au départ, la rencontre d’un lieu et d’un club

Pour ces journées du patrimoines 2023, la commune de Mézière sur Couesnon avec l’association « Mémoire de Mézière » et le dynamique club de véhicules d’avant guerre « Les vieux du volant » (on leur rend visite ici) avaient décider d’associer leurs idées.

Cette charmante bourgade de la région Rennaise bien connue des Rennais pour ses activités sportives en plein air, ainsi que des étudiants jeunes et moins jeunes pour les séminaires d’intégration, ou nous ne goutions jadis pas que le beau spectacle de mère nature, est une scène idéale pour mettre en valeur un siècle d’automobile.

Meziere 4433-

Bref, cette année, pour changer de la balade habituelle avec arrêt restauration sur la place de l’église, c’est une première édition à laquelle nous avons participé avec pour thème « de l’hippomobile à l’automobile ». Le club des vieux volants a décidé de faire partager l’histoire automobile au public par une série de présentations dynamiques et statiques de l’évolution de l’automobile.

Quelle riche idée, de rappeler à un public de tous âges, le parcours de ce qui fût l’automobile. De la charrette hippomobile aux modèles des années 60 et l’ère de la production de masse. L’automobile a accompagné l’histoire quotidienne des Français. Elle a fait la fierté de notre beau pays, de part ces constructeurs, carrossiers et équipementiers (les détails ici) pour la plupart oubliés et c’est bien dommage.

Tous en scène

Pour commencer et ce pendant des siècles, pour les déplacements, principalement deux solutions, à pied efficace mais limité, ou bien le cheval. 

Pour illustrer les véhicules hippomobiles, Gwenn avait fait le déplacement avec sa magnifique charrette « Anglaise » datée des années 1920. Anglaise par le modèle, mais de construction Française par un artisan Normand comme en atteste la plaque du fabricant. Conçue pour les déplacements quotidiens, ses mensurations et son poids, lui permettait d’être particulièrement à l’aise dans les centres bourg ou en ville. Magnifiquement restaurée, faite de bois et cuir de grande qualité, l’ensemble n’était pas dénué d’élégance.

Puis l’humain, sans cesse en quête de progrès, se dit qu’en y ajoutant un moteur on y gagnerait quelque chose. L’automobile était née. La Oldsmobile « Cuverd Dasch » de 1902 qui nous était présentée par Philippe en est un parfait et émouvant exemple. Mono cylindre de 1,5L, ses 4.5ch à 600 tours/minute propulse la bête à 32 km/h dans un bel écran bleuté. L’observer démarrer et évoluer nous fit prendre conscience de tout le chemin parcouru depuis.

20 ans après, la Renault 10cv IM de 1922 nous montre l’évolution. Équipée d’un 4 cylindres de 2,1L les 20ch à 2200 trs/min nous emmènent à déjà à 65 km/h. Cette conduite intérieure est également intéressante par les accessoires qu’il était possible d’acquérir à cette époque pour enjoliver son auto. A noter le travail délicat des feux à pétrole et de la mascotte représentant le symbole de la France.

Puis arrivent les années 30, décade importante quand chaque constructeur propose des solutions techniques et des styles qui lui sont propre. L’exemple est particulièrement bien illustré à Mézière sur Couesnon puisqu’on repère immédiatement les origines d’une B14 (1928), d’une 8CV « Rosalie » (1932) ou évidemment d’une Traction 11 A Limousine (1935), production de Citroën, d’une Celtaquatre (1937) de chez Renault (on vous en parle ici), d’une 201 D Coach (1936) ou d’une 202 à la ligne fuseau particulière à la maison Peugeot.

On remarquait même la présence d’une Fiat 508 « Ballila » coupé (1937) rare étrangère présente, bien qu’assemblée et distribuée aussi en France par la marque à l’Hirondelle sous le nom de Simca 6cv.

Cas particulier, ce week-end à Mézière sur Couesnon, la présence d’une Hotchkiss AM2 (1931). En effet ce véhicule à l’historique connu et singulier, est à la base une carosserie Monaco (Berline sans malle) 4 glaces. Du tout début on sait peu de chose. Le grand père de Sébastien, son actuel propriétaire a racheté le véhicule à la fin des années 40 à un agriculteur qui s’en servait de tracteur.

Il faut dire que le 4 cylindres de 2,5L (56ch à 3200 tours/min) est une vraie bête de somme. Le véhicule avait été transformé pour fonctionner au gazogène durant les années sombres de la guerre et était d’une fiabilité a tout épreuve. Connaissant parfaitement la voiture puisqu’il en assurait l’entretien, l’aïeul de Sébastien avait sa petite idée sur la future fonction de son véhicule puisqu’il la transforma profondément et en fit un véhicule de dépannage. Transformation de la berline en plateau, dépose du gazogène, installation d’une boîte Cotal permettant plus de 40 rapports différents, pose de pare-chocs renforcés, d’un treuil et d‘un palan.

L’auto fît encore l’affaire plus de deux décennies avant de prendre sa retraite. Quoi que pas tout à fait puisqu’elle sillonne encore nos routes pour notre plus grand plaisir.

Puis viennent les années d’après-guerre reprenant dans un premier temps les productions de la fin des années trente comme la Traction 11 BL de 1948, Simca 8 de 1950.

Enfin, l’automobile prend son essor avec le début de ce qu’on appelle les « trente glorieuses ». La présence de trois modèles 203 toutes différentes en matière de finition voir de carrosserie donnait un relief particulièrement intéressant à ce modèle qui fête ses 75 ans cette année, de la Berline la plus luxueuse dans sa livrée noire à la besogneuse version plateau.

N’oublions le modèle le plus vendu en France en 1956, la magique Aronde (oui je sais je ne suis pas très objectif dès qu’il s’agit de ce modèle) dans sa version 90A (1956) et P60 (1961 ou 62) toutes les deux en finition Elysée (on vous en parle ici). N’oublions pas non plus la célèbre Renault 4cv.

Pour le plus grand bonheur du public, la boucle de 3 km nous à permis d’apprécier la mélodie des mécaniques et les odeurs d’huile et d’essence ô combien agréables dans ce cas-là. Il est vrai que pouvoir admirer les autos en dynamique donne une couleur incomparable. Il suffit d’observer les regards et les commentaires des petits et grands pour s’en convaincre.

La présentation de chaque véhicule par Éric Godefroy, président des vieux du volant, et leurs propriétaires furent également particulièrement appréciés.

Autre temps fort des deux journées, la présentation extrêmement bien documentée par vidéo dans une garage d’un autre temps, des principaux constructeurs et carrossiers qui ont fait la fierté de notre beau pays.

En résumé, cette première édition est un succès qui méritera d’être réitéré et développé. L’automobile ancienne se doit d’être partagé pour perdurer et susciter des vocations auprès des plus jeunes. Et c’est bien dans cet état d’esprit que les collectionneurs rassemblés par « les vieux du volant » ont su partager leur enthousiasme et leur bonne humeur. Affaire à suivre.

En attendant, un dernier petit tour d’horizon…

Hugues Desoize

Breton et collectionneur, dans l'automobile au jour le jour, Hugues se rend sur les rassemblement en Simca ou en Solex et vous les fait vivre sur News d'Anciennes depuis l'été 2021.

Commentaires

  1. Robert-Louis BREZOUT-FERNANDEZ Responsable des Concours d'Etat et de Restauration Automobile de la FFVE

    Merci pour toutes ces avant-guerre (39-45 pas celle du Golf…)

    Répondre · · 28 septembre 2023 à 17 h 25 min

  2. Gougnard

    magnifique reportage merci hugues

    Répondre · · 28 septembre 2023 à 18 h 49 min

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.