La corrosion : la rouille, mais pas que !

Publié le par Pierre

La corrosion : la rouille, mais pas que !

La corrosion est probablement le pire ennemi de tous les propriétaires de véhicules anciens (ou du moins, d’un certain âge). Cependant, alors que nous pensons tous à la rouille, le sujet s’avère bien plus large que vous pourriez le croire.

Vu que le sujet est assez vaste, nous allons commencer par quelques bases de physique-chimie, avant de nous étendre sur le sujet qui nous intéresse le plus, les conséquences sur nos autos.

Qu’est-ce que la corrosion ?

Pour résumer, la corrosion est l’altération d’un matériau par un oxydant. Dans la majeure partie des cas, il s’agit du dioxygène ou de l’ion hydrogène. Pas de chance pour nous, le premier est présent à hauteur de 20% dans l’air ambiant, et le second se retrouve à dose infinitésimale dans l’eau (et à haute concentration dans les acides), difficile de passer à côté !

Là où cela peut devenir contre-intuitif, c’est qu’en ce qui concerne les métaux, il s’agit plus d’un retour à l’état naturel que d’une réelle dégradation. En effet, que l’on parle de fer, d’aluminium ou encore de cuivre, on les trouve sous formes d’oxydes dans la nature, et comme le nom le laisse deviner, c’est parce que les atomes métalliques sont liés à des atomes d’oxygène. C’est lors du processus de fonte du métal que l’oxygène est expulsé, permettant de profiter pleinement des propriétés (électriques ou mécaniques) des métaux en question.

La plupart du temps, un métal ne va s’oxyder qu’en surface, la couche d’oxyde créant en quelque sorte une couche imperméable protégeant les couches inférieures. C’est le cas du vert-de-gris que l’on voit sur le cuivre et ses alliages (bronze ou laiton), notamment. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour le fer, qui est la base de nos aciers.

Comment s’en prémunir ?

De manière utopique, une cloche à vide. Remettons les pieds sur terre et reconnectons-nous à la réalité. Le but est d’empêcher l’acier d’être en contact avec l’oxygène de l’air (ou l’eau et le sel, qui accélèrent la réaction).

Pour cela, rien de plus simple, recouvrir les pièces en acier d’une couche imperméable. De ce point de vue, une couche de peinture ou de vernis est théoriquement suffisante. Dans la pratique, je vais rien vous apprendre, les projections de la vie courante sont suffisantes pour endommager cette couche, mettant le métal à nu. On se retrouve alors à la case départ.

Il existe une autre solution qui a grandement évolué au cours du vingtième siècle, et pourtant, son principe et ses premières applications remontent à la fin du XVIIIe : la galvanisation.

Le principe est simple, recouvrir l’acier d’une couche de zinc. Ce dernier est bien plus réactif à l’oxygène et le tient à distance du fer. De plus lorsque la galvanisation est réalisée à chaud, le zinc vient non seulement se déposer sur l’acier, mais il vient aussi se mélanger avec dans les couches les plus profondes, renforçant ses propriétés mécaniques.

La technique a été améliorée, permettant à la couche de zinc d’être plus épaisse et plus uniforme (en partie du fait de la meilleure qualité des aciers, qui a également une incidence). C’est pourquoi les modèles les plus récents ont une meilleure résistance à la corrosion par rapport aux modèles les plus anciens.

Comment la traiter ?

Il n’est parfois pas possible de traiter le problème en amont, et la rouille a déjà pris sur un élément. Si rien n’est fait, elle va s’étendre, et c’est là que les ennuis peuvent commencer.

Autant sur une pièce de carrosserie, l’impact est relativement négligeable, autant au niveau de la structure, la rouille peut avoir de graves conséquences. D’une part, l’acier rouillé offre de plus faibles performances mécaniques que de l’acier sain, d’autre part, si les points d’ancrages sont attaqués, c’est un défaut majeur au contrôle technique et surtout, un risque de rupture dont on se passerait bien !

L’idéal est donc de commencer à régler le problème avant qu’il ne soit trop tard.

Première chose, prenez le temps de faire le tour de votre voiture, une simple inspection visuelle peut vous permettre d’anticiper. Si jamais la rouille commence à pointer de son nez, pas de panique, il existe des solutions.

Pour traiter de la rouille, il est possible d’utiliser des solvants chimiques qui vont la dissoudre avant que vous ne passiez des inhibiteurs qui stabiliseront les acides des solvants.

Il existe un produit plus simple : le convertisseur de rouille. Ce dernier produit chimique est le plus intéressant et s’applique comme une peinture. Vous commencerez par nettoyer la surface puis gratter la rouille. Ensuite vous recouvrez la partie métallique et le produit va stopper la réaction d’oxydation. En fait on va créer une couche protectrice à partir de la rouille et il faudra ensuite la recouvrir de peinture. On pourrait croire à un produit miracle, mais le convertisseur de rouille n’agit qu’en surface et pas pour une corrosion profonde.

D’autres techniques, notamment pour les éléments de carrosserie ou de tôlerie ou quand le métal est profondément corrodé, c’est le sablage, le microbillage et l’aérogommage. C’est un passage recommandé pour de nombreuses restaurations. Le procédé est simple : il projette de fines particules de sable ou des billes de silice qui font venir enlever les parties métalliques endommagées. En effet, vu qu’elles sont corrodées, elles sont moins bien fixées et vont s’enlever. Une fois que c’est fait, vous aurez cependant des trous apparents. Il faudra mastiquer, dans les cas les plus simples et quand on ne parle pas de structure, ou au moins repeindre pour ne pas laisser le métal à nu.

Enfin, si c’est trop grave : on remplace. Certes on arrive cette fois dans une opération lourde mais un élément neuf aura l’avantage de vous éviter quelques questionnements concernant la corrosion.

Là, on vous parlait surtout de l’acier. Dans le cas de pare-chocs chromés ou de pièces en laiton ou cuivre corrodées, il faudra enlever la rouille avec de la laine de verre (moins agressive que le microbillage) et ensuite vous occuper de l’aspect esthétique avec un polissage ou éventuellement un traitement électrolytique.

Réparé ? Vérifiez quand même !

Toutes les restaurations ne se valent pas. Si le modèle que vous achetez ou que vous possédez est sujet « naturellement » à la corrosion (ce qui représente une bonne partie des véhicules anciens) et que la réparation a déjà été faite, cela ne signifie pas pour autant que c’est définitivement traité.

Les exemples sont nombreux où la rouille n’a pas été traitée avant d’être masquée. Certes, une peinture apposée sur un élément en train de se corroder empêchera plus de corrosion de surface, mais si le cœur de la pièce était touché, ça va revenir. N’hésitez pas à gratter une grosse couche de blackson pour en avoir le cœur net !

En tout cas restez toujours suspicieux. Au risque de vous retrouver avec une auto à l’arrêt…

Photos additionnelles : Ma Petite Italienne

Sources :

https://entretien-voiture.ooreka.fr/astuce/voir/469913/convertisseur-de-rouille

https://www.piecesauto24.com/entretien-voiture/convertisseurs-de-rouille

https://www.flat4ever.com/forums/topic/44785-convertisseur-de-rouille/

Pierre

Tombé dans la marmite automobile quand il était petit, il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes en 2015. Expatrié en Angleterre depuis Mai 2016, il nous partage les évènements de là-bas. En dehors de ça, il partage une bonne partie de son temps sur la route entre une Opel Ascona et une Mazda RX-8.

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