La Bougie d’Allumage, un petit rien à surveiller attentivement

On peut en trouver 2, 4, 6 ou bien plus ! La Bougie d’Allumage est un de ces petits éléments du moteur qui sont à la fois indispensables… et oubliés ! On vous propose de reprendre les base, de leur histoire à leur entretien, en passant par leur composition et leur fonctionnement.

Les bougies d’allumage, c’est bien, c’est beau…

Vous l’aurez compris, c’est Bosch ! Si le principe est ancien, il est théorisé par Alessandro Volta dès 1777 pour enflammer un mélange air-carburant, il va mettre longtemps à être mis en pratique.

La technique évoluant, c’est Étienne Lenoir qui utilise le premier, en 1885, un système relativement similaire à la bougie que l’on connaît tous sur un moteur à explosion. La fin du XIXe est porteuse et les innovations s’enchainent à bon rythme. En 1894, l’Allemand Robert Bosch dépose le brevet de ce qui deviendra notre bougie d’allumage.

Néanmoins il faut encore attendre 1896 pour qu’il l’utilise réellement et l’industrialisation et l’installation sur les automobiles ne prend son essor qu’à partir de 1902 quand la bougie est couplée au magnéto haute-tension. On tient là un principe et des éléments mécaniques qui ne changeront pas pendant des années. Les bougies se sont, certes, perfectionnées, mais c’est toujours le même principe de fonctionnement !

La bougie d’allumage en détails

Le principe

Selon le cycle de Beau de Rochas, un moteur à quatre temps, majoritaire dans le monde de l’automobile, le mélange air-essence doit s’enflammer à un point précis pour être efficace : autour du 2e point-mort haut du cycle.

La bougie va avoir ce rôle en apportant la chaleur qui doit enflammer le mélange de comburant (le dioxygène de l’air) et de carburant (l’essence). Pour apporter cette chaleur, la bougie d’allumage va créer un arc électrique. Si cet arc se crée autour de 1000 volts dans l’air ambiant, le fait que le moteur fonctionne avec un taux de compression environ 10 fois supérieur entraîne une tension également 10 fois supérieure : 10.000 volts !

La bougie doit donc fournir son arc électrique exactement au bon moment, c’est le rôle du distributeur, de façon nette et précise. Et vous allez voir que bien des obstacles peuvent surgir !

La constitution de la bougie d’allumage

Une bougie d’allumage va être formée par trois grandes parties : l’embout, l’isolant et l’électrode. Mais c’est finalement bien plus complexe que cela et il faut schématiser.

D’abord, côté embout, on retrouve un écrou de connexion amovible sur lequel on va brancher le fil haute-tension provenant du distributeur (1).
Ensuite on voit la partie blanche, c’est l’isolant (2). Celui-ci évite que l’électrode qui traverse finalement tout le corps de la bougie, ne puisse « décharger » son courant dans le bloc moteur qui ferait masse et empêcherait l’étincelle.

La vraie masse, c’est l’électrode latérale (3), la petite patte que l’on trouve au bout du culot qui vous sert à visser la bougie dans votre bloc moteur (4). Celui-ci n’est d’ailleurs pas au contact direct de l’isolant puisqu’un joint de dilatation est placé entre les deux (5), utile quand on connaît la température de fonctionnement d’une bougie.

En face de la masse, on retrouve l’électrode centrale (6). C’est à l’extrémité de celle-ci que le courant à haute tension va n’avoir d’autre choix que de créer un arc électrique pour rejoindre la masse.

Les problématiques et l’entretien

Maintenant que vous avez compris le principe de fonctionnement de la bougie d’allumage, entrons dans la pratique.

Changer UNE bougie d’allumage ?

Les bougies d’allumage doivent être changées régulièrement. Dans le cas d’une voiture ancienne, rassurez-vous, vous avez certainement le temps : les préconisations dépassent les 15.000 km pour la plupart des autos.

Cependant, la bougie d’allumage est soumise à de sacrées contraintes et peut se détériorer au point qu’il faille la changer. Cela peut provenir de son fonctionnement propre mais aussi du mauvais fonctionnement du moteur. Il faut être vigilant et penser à vérifier ses bougies lorsque le moteur commence à faiblir. Si vous ne faites pas attention, vous pouvez, par exemple, créer un cliquetis voire de la détonation. Le fonctionnement du moteur sera impacté, vous perdrez de la puissance, mais vous pouvez aller jusqu’à percer un piston !

De même, si la bougie commence à se faire trop vieille, la qualité de l’étincelle en pâtira. Résultat : là encore une perte de puissance qui s’accompagne souvent d’une hausse de la consommation.

Faites également attention au starter. À trop vouloir tirer dessus sans démarrage, vous allez accumuler du mélange air-essence dans la chambre de combustion. Ce mélange va finir par se coller sur votre bougie d’allumage et atténuer voire carrément empêcher l’étincelle !

Tous ces cas entraînent les même maux. S’il est possible de nettoyer une bougie d’allumage, dans la plupart des cas, elle justifie son rôle de consommable : il faudra la remplacer.

LA remplacer ? Évitez ! Une bougie neuve produira toujours une meilleure étincelle qu’une ancienne. Et si vous n’avez qu’une bougie neuve dans votre série de bougies, vous risquez de déséquilibrer votre moteur. Privilégiez toujours le remplacement de toutes les bougies en même temps, quitte à garder « au cas où » les plus belles pour un dépannage express de bord de route.

Tester sa bougie d’allumage

Une bougie, en parfait état visuel, peut cependant avoir été endommagée et ne pas fonctionner correctement. Deux tests sont à faire, tous les deux avec un multimètre réglé sur ohmmètre :

• Vous vous connectez aux électrodes, la valeur doit être de 0 ce qui revient à dire que le courant passe sans resistance
• En enlevant le fil haute-tension, placez une sonde sur la borne et l’autre à la masse, vous devez alors avoir une valeur ∞ « infinie »

Quelques préconisations sur le montage

Déjà, on commence par le démontage. Évidemment, ne touchez à rien avec le moteur allumé, sinon ça va vous faire tout drôle. Ensuite ne tirez pas sur les fils haute-tension, ce sera bête de dessertir la cosse sans s’en rendre compte. Utilisez ensuite une clef à bougie et le tour est joué.

Avant de réinstaller les nouvelles bougies, vérifiez que ce sont bien les bonnes. Longueur et forme générale doivent être identiques. Regardez aussi les différentes caractéristiques purement techniques, mais ça, vous l’avez normalement déjà fait à l’achat.
Surtout, faites attention au couple de serrage de la bougie d’allumage. Trop serrer, c’est prendre le risque de la casser et d’abîmer votre filetage. À l’inverse, ne pas serrer assez c’est prendre le risque d’avoir une mauvaise étanchéité qui sera pire, pour votre moteur, que votre ancienne bougie malade !

Merci à Thibaut pour les photos sur sa Lancia Fulvia !