Essai d’une Vespa 400, rayon de soleil

Publié le par Benjamin

Essai d’une Vespa 400, rayon de soleil

Une Morgan, une Porsche 968 et une Fiat 850. On a essayé des sportives lors de notre visite chez Classic Car Design. Mais il y avait dans l’atelier une petite jaune qui nous intriguait. Et comme Loïc est fort sympathique, on a aussi pu l’essayer… pour un sacré dépaysement.

L’histoire de la Vespa 400 en bref

L’histoire de la Vespa 400 est rattachée à deux sociétés. Une italienne : Piaggio qui va concevoir l’auto. Mais c’est bien en France qu’elle sera fabriquée ! Oui mesdames et messieurs, c’est marqué Vespa dessus, mais ce n’est pas une auto italienne !

C’est ACMA (pour Ateliers de Construction de Motocycles et Accessoires) qui va s’en charger. L’usine basée à Fourchambault dans la Nièvre produit déjà des scooters Vespa.

La Vespa 400 est voulue comme une auto compacte, citadine et dédiée à la clientèle féminine. Le but est de concurrencer la Fiat 500, présentée quelques semaines avant notre auto du jour. Encore plus petite avec ses 2.85 m de long, elle est mue par un tout petit moteur fonctionnant avec un mélange d’essence et d’huile. Très économique tant dans sa définition que sa conception…

Tellement qu’elle fait peur à Fiat qui fait pression sur les sous-traitant italiens qui refusent de s’associer au projet. Du coup c’est en France qu’elle sera produite. On table sur 30.000 exemplaires par an… mais c’est la douche froide.

Le marché français est beaucoup moins friand de ces toutes petites autos. ACMA n’atteindra le chiffre des 30.000 auto qu’au bout de 5 ans… quelques mois avant de fermer ses portes. La société a été éprouvée par cette aventure et les ventes de scooters ont également baissé. Clap de fin.

Notre Vespa 400 du jour

C’est le genre d’auto dont on ne met pas longtemps à faire le tour ! La Vespa 400 est vraiment toute petite : 2,85 m de long donc, 1,25 m de haut et 1,27 m de large ! Plus petite qu’une Fiat 500 vous n’aurez aucun mal à stationner, quel que soit l’endroit !

Concernant le dessin, c’est simple, c’est élégant et c’est… mignon, je ne trouve pas d’autre mot ! Les deux phares sont vraiment dans le coin de l’auto. Les replis de la tôle au centre (qui ne sont pas là pour rien, on y reviendra) forment une bouche que soulignent la plaque et le pare-chocs. On serait presque étonner de voir que l’avant (qu’on appellera pas capot pour le coup) est assez plat. Dans une voiture si petite on pourrait se retrouver directement sur le pare-brise mais pas avec la Vespa 400.

L’arrière est dans la même veine puisque derrière l’habitacle, la ligne ne retombe pas directement et offre un véritable capot (c’est le bon) à l’arrière. Forcément muni de nombreuses ouvertures pour refroidir la mécanique, il est encadré par des semblants d’ailes. On remarque aussi le pavillon, en toile pour limiter les coûts… et permettre de rouler au grand air !

La simplicité n’est pas forcément ce qui marquera le plus sur notre franco-italienne. Le dessin est recherché, les surfaces travaillées, même les arches des (minuscules) roues sont bien dessinés.

En fait la Vespa 400 est une petite auto, on le voit de loin. Mais ses proportions sont suffisamment bien faites pour qu’on ait l’impression qu’elle est plus grosse. Et une fois qu’on a le nez dessus, ça saute aux yeux !

À l’intérieur, spartiate

Si vous n’aimez pas la couleur de la carrosserie vous serez bons pour en reprendre quand même une dose en prenant place à bord.

Deux sièges assez fin accueillent les occupants. Pour ce qui est de l’arrière, même décapoté ce sera compliqué d’y caser ne serait-ce qu’un enfant !

La planche de bord qui leur fait face est plus que sommaire. Un compteur derrière le volant à deux branches, deux commodos, un bouton et c’est tout ! Devant le passager on retrouve un vide-poche. Oui j’ai fait le tour !

Sous le capot

La Vespa 400 doit son matricule à la cylindrée de son bicylindres 2 temps. Comme tous les deux temps, il ne faut pas oublier de mettre 2% d’huile dans le mélange… et ne pas en mettre trop si vous ne souhaitez pas enfumer le quartier.

Cette mécanique est simple et développe… 14 ch ! Sauf que la Vespa 400 ne pèse que 360 kg… sans ses occupants et là ça changera tout ! Tant qu’on parle de technique, signalons que ce sont des tambours qui se chargeront du freinage et que les quatre roues sont indépendantes. On en profite pour ouvrir l’autre capot. Car la bouche de l’auto, tout à l’avant, c’est en fait ce qui accueille la batterie de la franco-italienne.

Là encore… on a vite fait le tour. De toute façon on est pas venu là pour ça !

Au volant de la Vespa 400

Les portes s’ouvrent dans le sens de la marche et on se glisse à bord. Malgré la taille réduite de l’auto, pas besoin d’être Nadia Comăneci pour prendre place dans la minuscule française. Par contre, quand deux gaillards prennent place, on sent vite la caisse se dandiner. Le poids des occupants est ici important dans le poids total !

Le siège se règle vite, de toute façon il ne faudra pas être trop grand, vous ne pourrez pas le reculer indéfiniment… et puis au delà d’une certaine taille vous n’aurez pas le choix, vous devrez sacrifier la toile ! Pour autant on a de la place vu que la partie avant est presque entièrement dédiée à vos jambes ! La Vespa 400 démarre au premier coup de clé. Le moteur ronronne et se stabilise vite. Son bruit est plutôt caractéristique d’un bicylindres que d’un deux temps. Du moins à l’arrêt.

Allez, c’est parti. J’enfonce la pédale d’embrayage… sans rencontrer aucune résistance. Ca a beau être normal, c’est quand même plutôt étrange ! La première rentre sans souci et c’est parti. La manœuvre pour rejoindre la route est particulièrement facile. La Vespa 400 est une auto sur laquelle vous n’aurez pas besoin de mettre une direction assistée, quelle que soit la taille de vos biceps. C’est comme la pédale d’embrayage, on ne sent presque aucune résistance, même à l’arrêt !

La première, ne me sera utile que pour me lancer. La seconde me permet d’un peu plus tester l’auto. Le moteur donne de la voix. Comme tous les bicylindres (de ces années là du moins), il faut le cravacher. La fiche technique le confirmera puisque le couple maxi est atteint au même régime que la puissance maxi ! La voiture n’est pas encore très chaude, l’atmosphère de novembre n’aide pas, et j’évite donc de trop tirer dessus.

Sauf que très vite arrive une cote, et il faut bien la monter. La troisième est rentrée… mais elle tire trop long pour notre mécanique. Je rentre la seconde et la Vespa 400 repart. Par contre quelques centaines de mètres plus loin… même la seconde ne suffit pas. Alors je prend mes précautions et rentre la première qui n’est pas synchronisée.

Nous voilà en haut. Encore un peu et Loïc aurait du descendre pour pousser ! Le pire… c’est que ce n’est qu’un début ! Direction l’ouest et un vrai massif pour lequel la Vespa 400 n’a pas franchement été étudiée. Quand on pense que la marque en a confié une à Fangio dans les Alpes, il devait regretter sa Maserati !

Mais la conduite d’une Vespa 400 est si pénible que ça ? En fait pas du tout. Il faut juste laisser le troisième rapport en stand-by car ces enchaînements de cotes et de faux-plats ne lui permettent pas de s’exprimer. Néanmoins la puce jaune se montre plutôt à son aise. Mais le conducteur est mis à contribution.

Si le freinage ne souffre d’aucun défaut notable, on se contentera du frein moteur pour relancer aussitôt le virage passé avec une franche pression du pied droit. Les virage ? Avec son poids plume la Vespa 400 les avale sans aucun souci. Les minuscules roulettes adhèrent bien et la direction est toujours aussi légère.

En fait notre petite franco-italienne est une auto qui se pilote ! Certes avec elle vous ne ferez pas le scratch sur une spéciale et vous ne serez pas non plus le premier de votre bande de pote à rejoindre le point de rendez-vous. Par contre si vous ne vous êtes pas fait largué, c’est que vous aurez tiré tout ce qu’il faut de votre auto. Trajectoire au cordeau, anticipation du freinage et des accélérations. C’est une vraie discipline que de conduire une Vespa 400. Et j’avoue que c’est jouissif !

La descente sera beaucoup plus sereine. On a à peine besoin de relancer. Contrairement aux deux autos qui précèdent, on peut même vraiment choisir sa trajectoire car si la route est étroite, la Vespa l’est encore plus. Cette fois il faut quand même s’aider un peu des freins. On l’a dit ce n’est pas le poids à vide l’ennemi mais le poids des occupants !

La vallée offre un terrain de jeu plus « normal ». Une belle deux-voies le long d’une rivière. La Vespa 400 y atteint presque les 80 km/h qui figurent sur sa fiche technique… du moins le compteur les atteint. Et encore, tout faux-plat oblige à enfoncer la pédale de gauche et rentrer la seconde pour se relancer… jusqu’à ce que le régime moteur demande à repasser la troisième. Et très vite on recommence ! Mais on roule sans problème, sans se faire peur non plus et presque sans créer de bouchon.

Le bruit n’est pas dérangeant, même si on est obligés de tirer sur le moteur. Si une deuche ne vous pose pas de soucis en pareilles conditions, pas de raisons qu’une Vespa vous en procure. Bon, c’est de saison, mais après avoir pris l’air, parce que c’est une découvrable, on a tout de même fermé la capote pour éviter d’attraper un gros rhume.

Le retour en ville est plus en adéquation avec les qualités routières de notre puce. On roule sans se prendre la tête… La direction y est à son aise, le moteur emmène l’auto à des vitesses parfaitement adéquates… et on est déjà arrivé. Mince. J’avoue que les sportives qui étaient présentes étaient plus performantes. Mais qu’est ce qu’on se marre en Vespa 400 !

Conclusion

Étonnante et originale. Quand on commence comme ça, c’est souvent pour cacher les défauts de l’auto. La Vespa 400 n’en est pas exempte, c’est sûr. Mais pour autant elle est suffisamment fun et facile à prendre en main pour s’amuser au volant, quel que soit le trajet.

Pour autant ne la prenez pas pour ce qu’elle n’est pas. Vous n’en ferez jamais une familiale, ni une routière. Les grands trajets seront longs. Par contre en ville et sur de petites routes elle sera à son aise. Vous aurez une auto qui vous laissera exprimer votre coup de volant, et en plus de votre sourire, elle en fera naître sur le visage de tous les observateurs. En tout cas on vous recommande de l’y tester !

Points fortsPoints faibles
OriginalitéSon moteur
Son gabarit passe partoutSon habitabilité
Sa facilité de conduiteSa polyvalence très limitée
image 8- Vespa 400

Conduire une Vespa 400

Fiche Technique de la Vespa 400
MécaniquePerformances
Architecture2 cylindres en ligneVmax80 km/h
Cylindrée393 cm³0 à 100 km/hxx
Soupapes4400m da
Puissance Max14 ch à 4350 tr/min1000m da
Couple Max27 Nm à 4350 trs/minPoids / Puissance25,7 kg/ch
Boîte de vitesse3 rapports manuelle

TransmissionPropulsion
ChâssisConso Mixte
Position MoteurArrièreConso Sportive
FreinageTambours AV et AR
Dimensions Lxlxh285 x 127 x 125 cmCote 202115.000 € en parfait état
Poids360 kg à vide

L’auto est relativement rare. Environ 31.000 sont sorties et vous vous doutez que peu sont arrivées jusque nous. Il faudra donc commencer par trouver l’auto !

Ensuite, comme une 500 d’ailleurs, son prix n’est pas proportionnel à sa taille ! Une Vespa 400 en très bon état se négociera à partir de 10.000 €. Pour une auto en état parfait ou presque comme notre auto du jour, il faudra débourser plus de 15.000 € !

Notre jaune est d’ailleurs à vendre. Une auto en excellent état donc, parfaitement fonctionnelle et qui a servi de daily jusque récemment ! Vous trouverez plus d’infos sur le site de Classic Car Design par ici.

Concernant le prix à l’usage, forcément l’auto consomme un peu au vu de sa cylindrée mais rien de rédhibitoire. Les pièces seront peut-être problématiques. Contrairement à beaucoup d’italiennes du même genre, elle ne partage ses éléments mécaniques avec aucune autre ! Les pros ne sont pas courants mais on trouvera quand même ce qu’il faut à des prix corrects.

Merci à Loïc et France pour ce tour dépaysant dans une région qui l’est tout autant !

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

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