[Best-Of 2021] Les Quatre Points de Thibaut

Comme pour les copains, l’approche de Noël signe aussi l’approche du bilan de 2021, l’heure de faire son best-of… et alors que 2020 aura brillé par son caractère insipide sur le terrain de la passion des anciennes, 2021 aura été pour le moins dynamique !

Nouvelle robe de bal pour nos best-of cette année, et c’est en quatre points que nous parons nos propos. Pour moi ce sera : le point du jour, le point de (bonne) conduite, l’image (ou le bon point) et enfin le point de vue !

Le point du jour : le Tour Auto, mon événement de l’année

Croyez moi ou non, mais j’ai hésité et longuement hésité. Entre le Tour Auto et le Circuit des Remparts, mon cœur balance. Mais je vais finalement retenir ce qui fut en fait mon premier vrai road-trip : 10 jours de route, 4400 kms parcourus, des paysages à n’en plus finir. L’occasion pour moi de vous conter un carnet de voyage en guise de débrief, de tutoyer l’un des plus beaux (et gros !) rallyes d’Europe.

Tout y est finalement dans ce cocktail. Pour les équipages : de la beauté des paysages traversés à la technicité des spéciales à arpenter, de l’imposture du ton relâché des discussions au Grand Palais Ephémère à la tension qui préside à la mise en pré-grille sur circuit… Pour l’équipe News d’Anciennes et pour moi : le plaisir de prendre part à un grand événement, la pression de bien faire et vite faire (sortir dès le lendemain matin le récap complet de la journée passée), le sérieux des conseils distillés par Benjamin à ses jeunes bleus… et, encore plus égoïstement : le plaisir pour moi de signer un quasi tour de France.

Plus de détails :
Mon Tour Auto 2021 : Thibaut ou les pérégrinations d’un Niortais en France

Le point de (bonne) conduite : l’essai de la TR3

2021 signe mes premiers essais pour News d’Anciennes et c’est la TR3 que je vais retenir, pour la voiture d’abord, pour la petite histoire ensuite.

Pour la voiture, car c’est une vraie bonne découverte. Une auto si facile à emmener qu’elle ferait oublier son grand âge. L’occasion pour moi de découvrir ce qu’est un roadster, un vrai, celui qui fut en quelque sorte l’ancêtre et le genèse de ma monture actuelle. Le plaisir de rouler au grand air, à ras du sol, dans un apparent confort, la mélodie du moteur pour seule compagne sonore… sur des routes que je connais et apprécie !

Pour la petite histoire ensuite. Je passe une tête chez mes amis du British Racing Garage, m’offre un tour de showroom, pose mon regard sur la TR3 ; l’équipe BRG s’approche de moi, m’explique qu’elle est en vente ; me vient l’idée d’en faire l’essai vu qu’on n’en a jamais fait sur News d’Anciennes ; on trouve un photographe pour m’accompagner, on trouve un poisson-pilote pour conduire pendant les travellings, on cale une date, on s’embarque, on shoote, on rapporte la voiture. Je viens de vous conter en quelques lignes l’organisation en grosso modo 24h de cet essai, délai imposé par mon départ ensuite des Sables d’Olonne. Je signe alors mon premier essai sans Benjamin.

L’article :
Essai d’une Triumph TR3 : belle et rebelle

L’image de l’année : une moto aux Remparts

Ceux qui auront lu le Best Of de Pierre (pour les autres, c’est ici), vous ferez probablement le lien avec celle que Pierre évoque. Et non sans raison car je crois que c’est bien de cette image qu’il parle.

Le Circuit des Remparts (le reportage est là) aura été tout à la fois une superbe découverte et une vraie sinécure. Superbe découverte car l’événement est tout simplement incroyable, sous toutes ses coutures. Mais une vraie sinécure compte tenu de la météo tout à fait exécrable, 48h sous la pluie, agréable ni pour le photographe ni pour son matériel.

Sauf qu’une accalmie se présente pour le plateau moto. Je n’ai alors l’habitude ni du spot que j’ai choisi pour prendre mes photos, ni du matériel utilisé, ni d’immortaliser un plateau moto. Et pourtant il se passe un truc avec le plateau dédié aux motos anciennes, un feeling, un jeu de regard, une gestuelle… et cette photo, pour moi, sort du lot.

Du côté du sujet d’abord, avec toute la lecture qu’on peut faire : le pied posé pour soutenir la moto au besoin, la poignée des gaz tournée à fond pour engager la remontée le long de la cathédrale, la main gauche qui vient de relâcher l’embrayage, le regard qui porte au plus loin possible. Pour peu de connaître la conduite d’une moto, on y lit toute l’action dans une image pourtant figée.

Du côté de l’esthétique enfin. Je ne dirais bien sûr jamais d’une image, encore moins si je la signe, qu’elle est belle ou non, mais là elle me parle. Le flou est suffisamment propre pour qu’on y lise à la fois de la vitesse et du détail, l’usage d’un grand angle (ici, 10mm) déforme et donne de la courbe, le sujet est détaillé… il s’y passe quelque chose dans cette image, une chose que je ne saurais décrire, mais elle sort clairement du lot de mes images de 2021.

Le point de vue : pas forcément feel good, mais volontariste

Alors bien sûr, la densité d’activité pour moi en 2021 me fait apprécier cette année, c’est une évidence. Mais il s’y cache aussi une forme d’inquiétude.

Inquiétude pour les organisateurs et organisations actuelles d’une part, puisque beaucoup ont du jeter l’éponge pour leurs éditions 2021, certaines fois après avoir du jeter l’éponge sur leurs éditions 2020.

Inquiétude aussi pour les organisations futures puisque certaines ne s’en relèveront malheureusement pas mais aussi parce qu’il n’est pas encore sûr que le début 2022 soit plus rose que ses homologues de 2020 et 2021. Pour les petites organisations, je vous l’assure, cette épée de Damoclès a de fâcheux relents de couperet potentiel.

Mon point de vue, ce sera une sorte de recommandation, une sorte d’exhortation : faisons confiance aux organisateurs, qu’ils soient gros ou petits, professionnels en leur domaine ou néophytes, donnons leur la chance de lancer ou poursuivre leurs événements en leur faisant parvenir nos engagements et nos billets… car n’oublions pas que c’est de la folie de femmes et d’hommes qui décident de donner de leur temps et de leur énergie à d’autres que dépend notre calendrier de rouleurs-passionnés ! S’ils se démotivent, si nous les démotivons, c’est notre passion que nous mettons en péril.

En bref, nous sommes tous la goutte de Sans-Plomb qui alimentera le moteur de notre passion, meilleurs vœux un peu anticipés à tous !