Voyage en Italie avec « La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi » au musée des 24 heures.

Publié le par Elvis Bacq

Voyage en Italie avec « La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi » au musée des 24 heures.

L’hiver s’est installé dans la Sarthe. Le froid, la grisaille, et même la saison automobile qui s’est terminé sur le circuit Bugatti… On aurait envie de soleil, de douceur, d’un mélodieux moteur… un petit V12 par exemple ? Le père Noel vous a entendue et vous propose un petit passage en Italie, du coté de Maranello, pour une nouvelle exposition temporaire au musée automobile de la Sarthe, La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi, avec pour thème l’épopée du constructeur qui amorce son retour manceau.

Affiche expo La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi

Ah l’Italie ! Sa douceur de vivre , sa gastronomie riche et gourmande, son sens du design … et de la mécanique ! C’est donc en Emilie-Romagne que nous allons, plus précisément du coté de Modène , à Maranello ! Oui même en étant franchoulliard c’est un peu plus sexy que Sochaux il faut l’admettre. En effet l’expo temporaire Peugeot cède sa place à une nouvelle exposition temporaire qui nous raconte l’histoire de Ferrari au Mans : « La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi ».

Le retour de la marque au cheval cabré dans la catégorie reine de l’endurance a bien entendu motivé ce thème, et la présentation de la 499P que nous verrons en juin prochain nous projette dans les 60’s-70’s et de merveilleux souvenirs !

L’exposition La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi

Six autos articulent cette exposition.

Commençons par le commencement, celle qui a ouvert la voie : La Ferrari 166 MM ! Sa présence est quasi-incontournable et quasi-obligatoire puis ce que c’est elle qui a apporté sa première victoire au général à la Scuderia en 1949, et ce dès le premier engagement de la marque !

Deux autos furent engagés cette année là : la numéro 23 avec l’équipage Jean Lucas (futur co-fondateur du magazine Sport-Auto) associé à Pierre-Louis Dreyfus prend le commandement à la tombé de la nuit mais sort définitivement quelques heures plus tard. C’est alors la numéro 22, avec le duo italo-écossais Luigi Chinetti/Peter Mitchell-Thomson qui prend la tête pour ne plus la quitter jusqu’au drapeau à damier.

Coté technique , la 166 MM (pour Mille Miglia) s’articule autour d’une structure tubulaire et d’un V12 de deux litres de cylindrée, d’une puissance de 140 chevaux à 6 600 tours/minute et emmenant la belle rouge à 195km/h ! Des chiffres plus que respectables à peine sortie de la guerre.

L’exposition La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi continue avec une 500 TRC accompagné d’une 750 Monza ! Jolie brochette n’est ce pas ?

Commençons par la 750 Monza Rouge. Celle-ci nous ramène au tragique 24 heures 1955. Après de brillant début sur l’autodrome Italien (un jolie doublé en 1954), l’auto arrive donc en Sarthe l’année suivante. Deux châssis sont engagés par Ferrari. Hélas elles ne connaitront pas le même succès qu’à Monza puisqu’aucune de nos deux italiennes ne verra le drapeau à damier. Tout ceci suite à des ennuies moteur dans les deux cas …
Coté mécanique nous sommes sur un « type 555 », c’est un dire un 4 cylindres de trois litres et double arbre à cames à tête. Tout ceci sortant 250 chevaux et donnant 250km/h en ligne droite !

Partageant donc le stand, une autre auto au départ elle en 1957 : une superbe 500 TRC à la robe jaune de l’écurie Francorchamps !

La 500 TRC est équipé d’un « petit » 4 cylindres de 2 litres de cylindrée. Un moteur qui avait pour but de répondre à une nouvelle réglementation de l’annexe C du code sportif international et ou surtout le concurrent Maserati brillait jusqu’alors avec sa 150 S. Avec 180chevaux pour un poids ridicule de 680kg, elle attend les 245km/h dans les Hunaudières. La belle jaune menée par le duo belge Lucien Bianchi/Georges Harris termine 7eme du général et première de sa catégorie !

Passons maintenant à l’auto suivante de l’exposition La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi : une 250 LM dans une originale livrée verte.

Présentée en 1963, la 250 LM (pour Le Mans) est considéré par Ferrari comme une évolution des victorieuses 250P et prestigieuses GTO, point de vue contesté à l’époque par la CSI. Mais hélas, notre 250 LM sera loin de connaitre la gloire de ces dernières malgré la victoire au Mans en 1965 avec Jochen Rindt et Masten Gregory (seulement ?). Battie sur un châssis tubulaire en acier, elle reçoit un V12 de 3300cm³ de 320 chevaux emmenant les 820 kilos de la bête à 287km/h !

A ses cotés nous avons une superbe pièce avec une 512M ! Rien que ça !

La Ferrari 512 M (modificata) est la suite logique de la 512 S. Son moteur cube 5 litres et c’est un V12, d’où son nom 512. Sa puissance atteint 610 chevaux à 9000 tr/min; une impressionnante cavalerie et une sonorité qui l’est tout autant !

Plus légère, plus basse et aérodynamique revue par rapport à la 512 S, la M file à plus de 310km/h. Elle fût la rivale de la Porsche 917… mais aussi la victime ! Conçue trop vite et abandonnée trop tôt suite à un changement de réglementation, elle sera injustement abonnée aux secondes places durant sa trop courte carrière. Je vous l’avoue, elle est mon coup de cœur perso de l’expo La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi.

Sixième et dernière auto clôturant cette exposition, une Ferrari 312 PB.

Pour la dénomination on garde le même principe : 3 litres V12 ! Engagée en groupe 6, elle sillonna les circuits en parallèle de la 512 M. Elle triomphera en 1972 dans le championnat du monde des voitures de sport où elle gagna chaque course où elle était alignée par la Scuderia !

On notera toutefois son absence… au Mans ! En effet, lors de test en vue des 24 heures, le moteur très étroitement dérivé de la Formule 1 (pour ne pas dire carrément emprunté à la formule 1) ne s’était révélé pas assez fiable ! Le contraire eut été étonnant. On ne fait pas d’un sprinter un marathonien, et inversement.

Ferrari alignera quatre 312 PB au Mans en 1973 avec un moteur revu, oui, mais toujours incertain. Une voiture fut utilisée comme lièvre pour pousser les Matra hors de leur tableau de marche et mettre leur fiabilité à dure épreuve. Mais Paradoxalement la seule Ferrari qui fini la course sera… la PB utilisé en lièvre ! Elle terminera à la deuxième place derrière une Matra avec le duo Merzario/Pace.

Voilà un aperçu rapide de cette expo temporaire La storia di Le Mans : Ferrari Prototipi. On aurait envie d’une « P4 » ou d’une 333 SP (chainon menant de la 312 PB à la toute nouvelle 499P), mais nous sommes déjà bien gâté pour Noël !

Le reste du musée vous présentera son contenu habituel : L’espace Anthony Delhalle pour les motards aguerris (ou pas !), un espace consacré à Jean Rondeau et Matra prend également forme au fur et à mesure (il faudra que je vous en parle un jour ….), les miniatures, des autos des années 20 jusqu’au Hybrides d’aujourd’hui, bref de quoi passer un bon moment seul mais aussi bien mieux à partager en famille ou ente amis.

Toutes les bonnes infos sur le site du musée, et c’est ici !

Elvis Bacq

Passionné de sport automobile et de Voitures anciennes, Elvis photographie tout ce qui roule et n'hésite pas à en faire profiter les lecteurs de plusieurs sites. Il a rejoint l'équipe de News d'Anciennes à l'été 2018.

Commentaires

  1. Laurent Gussemburger

    Il me semble qu’il y a une erreur sur le nom des vainqueurs de 1949 : il s’agit de Luigi Chinetti et Lord Selsdon non ? J’ai un doute également sur la 315S, célèbre ne ressemble pas à une 315S, plutôt à une 750 Monza ou une 500 Mondial peut-être ?

    Répondre · · 26 décembre 2022 à 11 h 12 min

    1. Elvis Bacq

      Bonjour
      Tout d’abord merci de votre commentaire, il fait foi comme quoi l’article a été lu et non pas « survoler » ou juste ouvert pour les photos, ce qui fait plaisir à l’auteur !
      Tout d’abord pour l’équipage vainqueur en 1949, Vous avez raison , l’Histoire a retenue l’équipage dénommé Luigi Chinetti et Lord Selsdon … sauf que Lord Seldson est un « pseudonyme » comme souvent utilisés après guerre. Et que derrière celui ci se cache Peter Mitchell-Thomson ! Celui-ci était issue de l’aristocratie britannique, connue sous le nom de Baron Selsdon. Nous parlons donc au final du même personnage tous les deux.
      Concernant la 315 …. Mea culpa, mea maxima culpa ! il s’agit bien d’une 750 Monza ! Scaglietti était bien le carrossier des deux autos très semblable au demeurant. Pourquoi j’ai viré par erreur sur la 315 ? mystère, surtout que mes brouillons papiers mentionnent bien la
      750 !!! Ceci dit l’article a été corrigé ! Merci beaucoup pour vigilance et pour votre indulgence.

      Répondre · · 26 décembre 2022 à 14 h 24 min

  2. Laurent Gussemburger

    Bonjour, en effet je lis toujours avec grande attention les articles de News d’Anciennes !
    Alors là autant pour moi, je n’avais jamais vu que Lord Selsdon était un pseudonyme, merci pour l’info !

    Et oui, j’ai dans une vitrine et au 1/18 la 315S de Wolfgang Von Trips à la Mille Miglia 1957, je suis du coup habitué à voir le dessin sublime de cette auto fabuleuse. Mais il n’y a que celui qui ne fait rien qui ne commets aucune erreur !

    D’ailleurs dans mon commentaire le mot « célèbre » n’a rien à faire là !…

    En tout cas merci pour vos articles passionnants.

    Répondre · · 26 décembre 2022 à 18 h 38 min

  3. Jean-Louis Doublet

    Bravo pour votre site toujours complet, exhaustif et une véritable mine d’informations !
    Si mes souvenirs sont bons (mais ils datent de bientôt un demi-siècle…) il y avait trois 312 PB engagées aux 24 Heures du Mans 1973 et non quatre (il y avait en revanche quatre Matra). Les 312PB portaient les numéro 15 (Ickx/Redman), 16 (Merzario/Pace) et 17 (Reutemann/Schenken). Elles étaient des « Coda Lunga » et non des versions « courtes » comme celle présentée sur la photo avec deux phares additionnels sur le bas de la face avant. Une voiture magnifique. Le souvenir des sept douze cylindres se pourchassant cette année là me fait encore vibrer !

    Répondre · · 4 janvier 2023 à 13 h 01 min

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