Le Salon de la Voiture et Moto Ancienne organisé par l’association Rétro 07 est devenu au fil des années une institution qui dépasse largement les frontières de l’Ardèche. Organisé sur 2 jours tous les 2 ans, cette sixième édition aurait dû se tenir pendant la période mouvementée dont nous sortons à peine avec tant de difficulté. Et au vu des autos présentes et de la richesse en nombre tant d’exposants que de visiteurs, on peut dire que l’événement était attendu !
Plus qu’un salon, une philosophie
C’est peut-être la première chose que j’ai remarquée : en arrivant j’ai dû traverser tout le Salon du Rétro 07 pour aller parquer ma voiture avec les autres autos anciennes. Une organisation qui permet aux visiteurs de présenter les véhicules et qui donne envie de faire le tour du Salon de la Voiture et Moto Ancienne.
Par cette entrée en matière, le ton est donné. Et contrairement au titre de l’événement que je trouve réducteur, c’est bel et bien une célébration de la locomotion « routière » à laquelle on assiste. Et si la différence entre les jouets d’un adulte et ceux d’un enfant se limite souvent à leur prix, finalement, ici, au Parc de la Lombardière d’Annonay-Davézieux, il y en a pour tous.
De la vénérable ancêtre des années 20 à la plus récente des youngtimers, de la « mob » au « gros cube », ou encore de la miniature à l’autobus, pratiquement tout ce qui roule était là. Et quand je parle de philosophie, un espace est même dédié aux « campeurs vintage » venus avec leur matériel d’époque, civil ou militaire.
Bref, un bel échantillon de passion sous un beau soleil ardéchois et la chaleur du Sud. Chaleur telle que certains ont connu les affres du fameux « vapor lock », quand l’évaporation de l’essence se fait dans le circuit d’alimentation et non dans le moteur. Refroidissement forcé et de la patience avant de redémarrer… La « 07ème Compagnie sous le cagnard Ardéchois » (le soleil de l’Ardèche), en quelque sorte !

Les exposants du Salon de la Voiture et Moto Ancienne
Entre le village des exposants, la brocante et les professionnels de l’auto, il y avait de quoi chiner ! Une housse auto par-ci, des revues auto par-là. Des produits d’entretien, professionnels du sablage, des plaques personnalisées et j’en passe. Et toujours de superbes véhicules pour souligner et vanter les produits vendus, quand ce n’étaient pas les autos elles mêmes qui étaient à la vente.





J’ai retenu quelques éléments marquants parmi tous ces exposants.
Des autos de compétition à ne pas rater
Ce n’est pas à tous les événements que l’on peut croiser une Audi Quattro Groupe B ou une barquette Simkit qui fit les beaux jours de la Coupe de l’Avenir contre les Marcadier (vues en action à Bressuire en 2017, c’est par ici) notamment. Mécanique en porte-à-faux arrière, de 1300 cm3, issue d’une Simca 1000 Rallye 2 tout comme les trains roulants conférait à cette barquette, immatriculable, une maniabilité réputée comme idéale. A noter au passage qu’il y avait aussi des Marcadier au Salon de la Voiture et Moto Ancienne.






Une Lancia Delta HF 4WD 16S préparée et une version d’homologation Gr.A, rouge, ne comptant que 35.000 km au compteur et encore parée de certains plastiques de protection de moquettes avaient aussi fait le déplacement. Petit tour dans le monde des Rallye que l’on clôturera sur une Opel Kadett et une Simca 1000, sans oublier une 4CV R1063 et son homologue transalpine, une Fiat 600 Abarth 1000 TC (modèle encore plus affûté que la 850 TC dont on vous parlait par ici).






Les autres belles présentées
Pour attirer le regard vers les stands, c’est vrai que les américaines se posent là. Surtout quand on a côte à côte une Cadillac De Ville et une Chevrolet Impala de 1960, mais aussi une Ford LTD de 72 et une autre Impala Serie 4 cette fois, toutes flirtant avec les 6 mètres de long ! Quoique parer d’orange une Buick Spéciale V8 de 1955, ce n’est pas faire dans la discrétion non plus.





A côté de cela, on trouvait des Porsche, Ferrari, des Alpine, des Mini et autres anglaises… Mais l’échelle des pompiers sur base 403, la dépanneuse sur base Jeep Delahaye ou le plateau Citroën C4 ne laissaient personne indifférents.








Tout comme ce « Transformer », un robot de près de 3 mètres de haut, tout droit sorti d’une usine de pièces détachées automobiles qui a créé l’attraction : curiosité chez les grands, fascination chez les petits. On finira ce tour d’horizon des exposants du Salon de la Voiture et Moto Ancienne avec une auto qui doit probablement être la Dauphine la plus rapide du monde, prouvant du même coup qu’une dragster peut avoir une bouille bien sympa.






Mais pas que des autos…
Il y avait à côté des autos, tout ce que l’on peut attendre d’une brocante sur le Salon de la Voiture et Moto Ancienne du Rétro 07. Des Bibendum Michelin à toutes les sauces, des bidons d’huiles de chaque année depuis leur création, mais aussi des enseignes en tôle émaillée ou des voitures à pédales hors d’âge. Et l’on pouvait voir que les pédales étaient parfois remplacées par des manivelles sur certains modèles.









Miniatures et décoration
Compte tenu de la chaleur, c’était un vrai plaisir que d’aller voir les miniatures et la déco, réunies dans un bâtiment à l’ombre et la fraîcheur (toute relative) bienvenues ! Parmi les miniatures à toutes les échelles, l’amateur de livres pouvait trouver son bonheur, tout comme celui d’enseignes lumineuses.






Des dioramas automobiles, côtoyaient un cirque et tout son petit monde, des sculptures ou plutôt des soudures auxquelles les artistes donnent vie, ainsi que des peintures dont celles d’Hervé Dreux, qui a composé l’affiche du 6ème Salon de la Voiture et Moto Ancienne.







Caisses à savon, motos et cars
Des caisses à savon plutôt affutées
Alors là, oubliez tout de suite la batmobile et autres engins tout droit issus des fous du volant qui s’explosent au premier virage ou au premier tremplin de la course locale.
Ici, les choses sont très sérieuses : les 3 karts sans moteurs, car c’est plus ce à quoi ils ressemblent, sont inscrits au championnat de France, et ont participé à des épreuves du championnat d’Europe. Suspensions travaillées, châssis soigné, fond plat taillé dans un fond de kayak, et arceaux de sécurité soignés, rien n’est laissé au hasard.




L’équipe ? Un père, serrurier-métallier, sa fille, en mécanique auto et son fils, lui également serrurier-métallier. Tous trois ont participé au développement de leur engins et les pilotent. Et vu la passion avec laquelle ils en parlent, ça donne envie !
Les motos
L’exposition moto du Salon de la Voiture et Moto Ancienne commence avec les cyclomoteurs. Quelques customisations sympas sur leurs bases, mais aussi de très jolies anciennes pétrolettes comme ces Mobyx ou un beau Solex Micron.






Histoire de faire un « brêlle-storming » avant de passer à plus gros, essayez de ne pas lire Gendarmerie sur cette Mobylette ! Challenge suivant, essayez de prononcer ce que vous lisez…

Pour ce qui concerne les motos, il y avait des marques plutôt rares comme cette Bon’Avion de 1927, et l’on naviguait dans le temps. Un exemplaire rutilant de motobécane, avec exposition de son moteur, faisait front à un 750 Honda CB sans aucun complexe. Là encore, l’ombre de la toiture de ces halles était bien agréable et permettait de discuter devant un trio de mythiques Yamaha XT500 des années 70.
Et bien sûr, pas de Salon de la Voiture et Moto Ancienne digne de ce nom sans une curiosité : la Trimoto-Bert de 1949. Un triporteur dont les 2 roues avant directrices supportent une nacelle pour un passager. La moto qui a servi de base à cet engin est une Motobécane type D45 de 125 cm3.






Le Musée du car de Vanosc
Je ne m’étendrai pas sur ce musée, car la collection et la richesse historique semblent suffisantes pour aller y faire une visite et vous présenter un article dédié. Mais je ne pouvais pas passer sous silence le plus gros véhicule du Salon de la Voiture et Moto Ancienne : un superbe car Berliet PCK 8V de 1949 tout droit sorti de ce musée.

L’exposition de voitures de collection
Il y avait bien quelques ancêtres, comme une Peugeot Type 163 BR Torpedo de 1922 ou ce très atypique Citroën B2 de 1925 à conduite extérieure « Coupé de Ville », qui avait été entre-temps transformé en tracteur, dont étaient exposés 2 exemplaires d’ailleurs. Mais les autos les plus nombreuses étaient celles des années 60 à 90.





Le Camping Vintage
Pas mal de combi Volkswagen, bien sûr, dans cet espace de camping au milieu de la pinède. Cet espace du Salon de la Voiture et Moto Ancienne qui permettait à ceux qui le voulaient de rester les 2 jours sur place. On trouvait aussi quelques caravanes et leurs tractrices, et même des Citroën type H (non, pas de Tube, et pour ne plus se tromper, c’est par ici) et des Estafettes.






Ce camping civil côtoyait un campement militaire, et quelques autres véhicules de l’armée étaient venus les épauler, y compris quelques modèles réduits.





Les années 50-60
Beaucoup de Renault dont des 4CV et R8 étaient présentes sur le Salon de la Voiture et Moto Ancienne.





Tout comme les Peugeot, 203 berlines et utilitaires et 403 berlines ou cabriolet en tête. Plus rares, 2 Simca 8 avaient fait le déplacement.





Côté Citroën ? Des Tractions et des 2 CV, pourquoi ? A toutes les sauces ! En voici un petit florilège.






Mais les Panhard Dyna Z et PL17 n’étaient pas en reste. Moins commun, une Renault Colorale Pick-up se confondait sans problème dans l’environnement boisé.
Et le tout était chapeauté par une sublime Hotchkiss Anjou bi-colore qui emmenait avec elle, au coeur de la chênaie, une ambiance garden party sophistiquée très anglaise.





Côté anglaises, on trouvait pêle-mêle MG, Riley, et même une Triumph Spitfire 4 MK2 au Salon de la Voiture et Moto Ancienne. On retrouvait aussi une sympathique Alfa Romeo GT 1300 et deux Volvo pas banales puisque qu’on avait un coupé P1800 (notre essai par ici) et une berline PV544.






On finira cette période sur la voiture de James Dean, celle qu’il avait surnommée « Little Bastard » en référence à sa conduite pointue ne pardonnant rien. Authentique, peut-être, ou belle réplique, plus probablement, le fait est qu’une Porsche 550 Spyder avait fait le déplacement.

Les années 70 et youngtimers
Il ne faut pas se voiler la face, cette période constituait le gros des autos présentes au Salon de la Voiture et Moto Ancienne du Rétro 07. Je m’attendais à voir les soeurs de ma 205, et je n’ai pas été déçu, même si la proportion de GTI faisait jeu égal avec les 205 cabrio ou carbu.




Mais niveau GTI, on trouvait aussi quelques 309, 16s compris, une magnifique cousine teutone : une Golf. Elle non plus n’était pas seule puisque une version non sportive avait aussi fait le déplacement.
En niveau de puissance équivalente, j’ai été surpris par le nombre de R11 Turbo. Il y avait même une très belle R9 Turbo phase 1.







Puisque l’on parle de Renault, il ne fallait pas passer à côté de la R5 Turbo, des Clio sportives, et des Supercinq GT Turbo, dont une magnifique série spéciale Alain Oreille.





Quand on voit une Bagheera S orange en magnifique état, on se prend inévitablement à regretter que cette auto n’ait jamais eu de véritable moteur, ou plutôt un moteur en accord avec son physique. Surtout quand on sait à quel point Matra a été un bon motoriste, et qu’à côté, se trouvent une Honda S800, une S2000 et une Mazda RX7 mk1 à son moteur rotatif.




Je passe aussi sur les autos rares en rassemblement, Alfa Romeo Alfetta, Fiat Ritmo ou 124 cabrio, Simca 1308 et 1100 Break, GS Spécial break là encore ou bien cette Volvo 262C à l’esthétique pour le moins baroque (l’essai est ici).







On ferme le bal avec les américaines
Difficile de ne pas faire une rubrique à part pour ces extravagantes autos. Sur le Salon de la Voiture et Moto Ancienne on retrouvait de belles Mustangs, dont une Grande de 1973 avec son toit vinyle. Plus ancienne car de seconde génération (55-57) , une Chevrolet Bel-Air, dans son jus, a fait aussi tourner les têtes.





Une Corvette C3 au moteur remanié, le compresseur crevant le capot, drapeau stars and stripes pour protéger l’habitacle du soleil, ne fait pas non plus dans la dentelle. On finit par un mythe sur 4 roues, qui sans extravagance dimensionnelle, symbolise les excès des USA en matière automobile : la Ford Thunderbird de 56 avec son V8 de 5 litres.




Et pour conclure ?
Que dire de plus que : « vivement dans 2 ans ! ». Une ambiance, l’équipe organisatrice du 6ème Salon de la Voiture et Moto Ancienne au top, des sourires et des rires sur tous les visages.
Que demander de plus ? Et dans 2 ans, je ne louperai pas la balade du dimanche matin, ni le spectacle des pin-ups… Mais bon, il faut bien garder des choses à faire pour profiter à fond de la prochaine édition du Salon de la Voiture et Moto Ancienne.
Comme d’habitude, on finit sur une série de photos avec les autos, certes non citées dans l’article, mais non sans intérêt.












































Pierre
On prend plaisir à lire cet article ou tout à été passé en revue et largement documenté par d’excellents clichés.
Bravo
· · 26 mai 2022 à 8 h 00 min
Pierrot
Une organisation sans faille et des belles mécaniques pour tous les goûts, sans oublier les miniatures les pièces… il y a de quoi passer un bel après-midi. Seul regret que cet évènement n’ai lieu que tous les 2 ans. D’ailleurs …c’est bientôt et si la météo nous laisse tranquilles on va se régaler ! Bravo Fabien pour ce reportage.
· · 12 mai 2024 à 18 h 37 min
Fabien
C’est la semaine prochaine, 18-19 mai 2024.
J’y serai
· · 12 mai 2024 à 19 h 06 min