Renault à l’Honneur à Arras-sur-Rhône (07)

Publié le par Fabien

Renault à l’Honneur à Arras-sur-Rhône (07)

On ne va pas y aller par quatre chemins, ce rendez-vous d’Arras-sur-Rhône organisé par l’AVAMA, Association des Véhicules Anciens Muzolais et Arrageois, a facilement doublé la population de cette jolie bourgade ardéchoise… Et aurait pu faire mieux si l’espace dédié à l’événement avait été plus étendu. Malgré la France en finale de la Coupe du Monde de Football prévue l’après-midi, près de 300 véhicules avaient fait le déplacement pour profiter d’un grand soleil en bords de Rhône.

L’une des dernière sorties de l’année

Au départ, le but était de sortir une dernière fois les voitures avant les fêtes de fin d’année et célébrer cette clôture entre copains passionnés autour de charcuterie et de quelques huîtres, le tout accompagné par ce qu’il fallait, d’autant que la commune se situe en plein terroir du Saint-Joseph, Côtes du Rhône AOC plutôt réputé.

Mais ça, c’était avant que le président, M. le Maire d’Arras-sur-Rhône, ne devienne M. le Maire. L’an dernier, il a confié les rennes de l’AVAMA à Yoan, qui, avec son complice Yannick, l’organisateur de l’impressionnant rassemblement Rétro 07 (à revivre ici), ont élargi la fréquentation de la petite réunion locale, tout en gardant les 4 piliers : des voitures, de la passion, de la charcuterie et des huîtres !

Malgré tous les pronostics de l’organisation, peu de membres de la petite équipe de bénévoles auraient pensé voir affluer tant de monde ! Pensez-vous, la fréquentation de 2021, d’environ 150 voitures, a doublé pour cette édition 2022. Si bien que la nourriture vint à manquer et quelques visiteurs ont râlé, plus pour le principe semble-t-il. Une leçon à tirer pour la prochaine édition, bien entendu.

Une affluence d’autant plus difficile à prévoir que le froid et la grisaille, qui étaient tombés sur la France depuis une quinzaine de jours, ont laissé la place, pour cette journée de dimanche, à un grand soleil qui a réchauffé les coeurs et encouragé à sortir les autos une dernière fois en 2022.

Les carrosseries brillaient, les moteurs vrombissaient, et les autos paradaient sur un peu moins de 5000 m² du parking de la salle des associations et de la Mairie, incluant le petit terrain de foot. La salle des associations avait d’ailleurs été investie par quelques exposants.

Les Renault sportives à l’honneur

Un trio de berlinettes pas banal

A côté de la buvette, pour que tous puissent en profiter, trois berlinettes A110 trônaient. Une 1600 SC de tout d’abord. Une des plus puissantes version de série et des plus abouties, forte de 140 chevaux pour tracter juste un peu plus de 700 kg, posée sur des jantes Gotti et à la face épurée, sans projecteurs ajoutés.

Face aux deux autres modèles, on peut la considérer comme le modèle. Car les deux autres sont spéciales. La première, n’essayez pas d’y monter si vous n’êtes pas un enfant ! Signée Guy Chappaz, cette berlinette à l’échelle 7/10ème est parfaitement fonctionnelle, équipée d’un moteur de 110 cm3, d’une boîte de vitesse séquentielle, de freins à disques, et même une direction à crémaillère. Outre une esthétique extérieure reproduite à la perfection, les détails vont jusqu’à un siège réglable, un tableau de bord complet et fonctionnel, et un toit amovible ! Une auto qui a fasciné bien des gamins d’Arras-sur-Rhône.

L’autre, et seuls les plus de 30 ans d’entre vous comprendront l’allusion, c’est le « Canada Dry » de l’A110 des années 60-70 : ça ressemble à une berlinette, mais ce n’est pas une berlinette. Il s’agit en effet de la récente Smarlinette. Un joli travail de design sur la base d’une Smart Roadster, qui n’a d’autre prétention que d’être une belle évocation, abordable, du mythe.

Les 5 Turbo

Je crois que ce rassemblement d’Arras-sur-Rhône est l’un des événements où j’ai pu voir le plus de Renault 5 Turbo. Première série ou Turbo 2, versions routières ou bêtes de rallyes, il y en avait pour tous les goûts. Onze bolides en tout ! Et les quatre mises à l’honneur à l’entrée de l’esplanade étaient particulièrement belles !

La R5 Turbo routière blanc nacré tout d’abord. Elle avait fait le déplacement depuis Bordeaux ! Contrairement à ce que laissent penser le sticker et l’intérieur, sauf le volant, il s’agit d’une phase 2 de 1984, mais c’est sous le capot qu’il faut aller pour voir la particularité de l’auto : sa préparation par Didier Serres. Les 4 jantes Copomotive Speedline ont la tâche de passer au sol les 270 chevaux de la bête qui ne pèse que 970 kg !

On continue avec deux autres Turbo 2, l’une aux couleurs de « Philips Autoradio », réplique Tour de Corse qui court régulièrement en Ardèche, et la R5 turbo 2 avec une belle décoration « Elf » jaune et noire. Vient enfin une Maxi à la livrée rouge et blanche, une reproduction elle aussi qui court régulièrement en courses de côte, ce qui laisse supposer d’une grosse préparation.

A côté de ce plateau et des autres modèles exposés à Arras-sur-Rhône, très discrète dans sa couleur grise et pare-chocs et bas de caisses bleus, on pouvait voir une rarissime Cevennes. Cette série spéciale, produite à seulement 20 exemplaires, célébrait la 2ème place de Jean Ragnotti au Rallye des Cevennes. Mais la voiture présente à Arras-sur-Rhône était vraisemblablement une R5 Turbo modifiée par le kit compétition vendu par Renault qui nécessitait 300h de travail et montait la puissance à 200 chevaux.

Répliques, mais toujours impressionnantes

Mises à l’honneur sur le terrain de basket communal, on trouvait des hommages de haute fidélité. La première était la Clio Maxi Gr.A de Jean Ragnotti au Tour de Corse 1995, sur base Clio 16s. La seconde, la Renault Mégane Maxi Kit Car n°5 de 1996, est une copie de celle pilotée par le regretté Philippe Bugalski.

Les autres Renault

Là encore, la diversité était de mise, avec un échantillonnage des Renault de 1931 à 2017. La plus ancienne, était une Monaquatre 7CV, suivie de près par une Celtaquatre type BCR1, seulement de 6 ans plus jeune.

On trouvait également à Arras-sur-Rhône une 4CV R1063 de 1954, moteur Billancourt de 32 chevaux, des R8 et 12 Gordini, Renault 5 Alpine, des Supercinq GT-Turbo dont l’exceptionnelle série spéciale « Alain Oreille » déjà vue au Rétro 07. Parmi les Youngtimers, Clio 16s et Williams, R21 Turbo, Safrane Baccarat Hartge ou R25 V6 complétaient le tableau… sans oublier deux R11 Turbo, une Zender phase 1 et une Turbo phase 2.

Chez Alpine, A310 V6 et GTA V6 Turbo avaient fait le déplacement. Bien entendu, les récentes A110 étaient à leurs côtés, mais hors scope pour News d’Anciennes, ainsi que quelques modèles énervés plus récents. Dans la série énervée, la palme revenait néanmoins à ce dragster carrossé en Dauphine.

On terminera la revue des Renault à l’honneur à Arras-sur-Rhône par trois modèles. Une 4L Sinpar, comme celle qui a servi de base aux frères Marreau pour finir 3ème au Dakar en 1980 (c’est par ici). Une R14 TS, la fameuse poire qui ruina les espoirs de réussite commerciale de cette Renault pourtant réussie. Pour la Fuego c’est son design qui l’a desservie, car elle fut affublée du sobriquet de Porsche du pauvre alors que le modèle avait lui aussi de beaux atouts.

y a aut’chose…

Pour reprendre les Tontons flingueurs, à Arras-sur-Rhône, vous avez beau dire, y’a pas seulement que d’la Renault, y a aut’chose…

Voici un échantillon remarquable, quant aux autres, difficile de toutes les citer. Alors rendez-vous en galerie finale.

Des raretés chez Citroën

Comme un prototype client de la Citroën M35, la fameuse Ami coupé à moteur à piston rotatif, avec ses publicités d’origine. Ou comme la 2CV Milord, série spéciale vendue en un unique exemplaire par Citroën, contrairement à la Chic et la France 3 également présentes. Un autre exemplaire unique n’a quant à lui, rien à voir avec le centre technique de la marque aux chevrons, mais ce custom faisait tourner les têtes !

De belles rencontres

Pour revenir à la M35, ce n’était pas la seule à être équipée d’un moteur wankel (la technique, c’est par ici). Une Mazda RX7, birotor, de 1982, fascinait les grands mais aussi les petits, surtout avec une section du moteur exposée devant l’auto. Peu fréquente sur les événements, cette Opel Kadett GSI ou encore une Alfa 2000 spider coda tronca.

Peu courante en rassemblement, une Ferrari F355 TS tentait de rivaliser avec une Mercedes 280SL Pagode. Une Simca 5 dérivée de la Fiat Topolino s’était tapie dans un coin de l’exposition, mais suscitait des regards étonnés de voir sur son capot, associées, les marques Fiat et Simca. Et si vous vous posez également des questions, toutes les réponses sont ici.

Born in the USA

Mais difficile de faire l’impasse sur les quelques américaines présentes. Il y avait une Chevrolet Nova 385 SS avec un arrière un peu haut, typique des runs sur 1/4 de miles. Et cette Cadillac coupé Deville, coupé plutôt très allongé, avec ses piges de gabarit, au niveau des angles de pare-choc destinées à annoncer les trottoirs avant d’y frotter l’avant. Deux Mustang, une de 66 et une de 67 devaient vouloir que l’on joue au jeu des 7 erreurs, bien au delà de la carrosserie coupé pour la 66 et cabriolet pour la 67…

Et quelques exposants

A l’intérieur, on peut même dire au chaud compte tenu des températures extérieures, on trouvait une dizaine d’exposants. Miniatures, plaques émaillées, rénovation de carrosseries, vêtements ou encore pièces détachées, le minimum était là pour repartir avec un souvenir et faire germer si besoin en était, la passion chez ceux qui n’ont pas encore l’âge de conduire, n’en déplaise au monde politique !

Et au bilan ?

Il n’y avait pas d’applaudimètre à Arras-sur-Rhône, mais il y avait du soleil dans le ciel, ainsi que sur le parking et surtout sur les visages. Des signes qui ne trompent pas et qui laissent augurer un bel avenir pour cette manifestation hivernale.

Fabien

Un lion et un cheval cabré m'ont fait aimer les voitures de mon enfance... Un livre, «La maîtresse d'acier» de Pierre Coutras, et des pilotes de légende m'ont conduit à me passionner pour des bolides plus anciens. A mon tour de partager avec vous.

Commentaires

  1. Stefan Nechwatal

    Another terrific newsletter, Benjamin. Keep up the good work in 2023!

    Répondre · · 29 décembre 2022 à 23 h 59 min

  2. Vincent

    Sympathique et éclectique !

    Répondre · · 7 janvier 2023 à 15 h 48 min

    1. Fabien

      C’est le titre que j’ai failli utiliser, haha !

      Répondre · · 7 janvier 2023 à 18 h 16 min

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