Nürburgring Classic 2019, un événement fantastique qui peine à s’imposer

Publié le par Cédric

Nürburgring Classic 2019, un événement fantastique qui peine à s’imposer

Après avoir assisté aux deux premières éditions, me voilà de retour au Nürburgring pour la première fois de l’année, afin d’assister au Nürburgring Classic 2019.

Une semaine après un week end très chargé, où j’ai assisté à Spa Classic ( voir : Spa Classic 2019 : une édition record) et au Grand Prix Rétro d’Yvois ( voir : Grand Prix Rétro d’Yvois 2019 : Un mélange de charme et d’authenticité dans les rues de Carignan) me voilà déjà de retour sur un circuit. En effet, cette année le Nürburgring Classic n’avait plus lieu mi-juin comme les années précédentes, mais fin-mai. Un changement qui est surement dû au fait que les 24h du Nurburgring auront lieu en juin cette année et non plus en mai comme c’était le cas généralement.

Un changement qui m’arrange guère, puisque comme vous le savez, le mois de mai est le mois le plus chargé en événement auto de l’année. Malgré tout, je me voyais mal louper cet événement pour lequel j’ai une affection particulière.

Jour 1 du Nürburgring Classic 2019 : En piste

En effet, malgré le fait qu’il ait lieu sur un circuit international, le Nürburgring Classic reste un événement composé à 95% d’Allemand. Je serais d’ailleurs pas surpris d’être le seul Français accrédité pour ce rendez vous. Chez les participants même topo… idem chez les spectateurs. Un événement très différent de l’AvD Oldtimer (Voir : AvD Oldtimer Grand Prix 2018, la grande fête de l’automobile en Allemagne) qui a lieu en août. Et c’est justement ce qui en fait l’attrait. Le plateau est certes moins prestigieux, plus accessible, mais il y a quand même des voitures fantastiques, et l’ambiance est quant-à-elle bon enfant !

Sur la piste du Nürburgring Classic 2019, on ouvre le bal avec les voitures de la catégorie Tourenwagen Classics. Une catégorie qui rassemble les anciennes voitures du DTM et du Super Touringcars. On y retrouve majoritairement des BMW M3. A noter l’absence cette année des Mercedes-Benz W202 AMG DTM, de l’Alfa Romeo 155 V6 Ti et de la Laguna BTCC Touring Car. Dommage pour le spectacle.

On enchaîne avec les voitures du HTGT. Il s’agit de voitures de tourisme, de GT et de voitures de sport de compétition construites avant 1971. Une catégorie dans laquelle on retrouve un plateau hétéroclite. Des Ford GT40 se retrouvent en piste avec des Fiat Abarth 1000 et des Austin Mini Cooper S. Une séance d’essai que j’ai suivie entre le S Schumacher et la Warsteiner Kurve.

On continue avec trois autres catégories du Nürburgring Classic 2019 :
– La FHR Dunlop Endurance Cup, qui comme son nom l’indique est une course d’endurance de 2 heures. Une course qui commence le jour et se termine la nuit, puisque le départ de la course est prévu pour 20h.
– Le Vintage GLP, qui lui regroupe les voitures les plus anciennes présentes ce week end. Construits entre 1910 et 1953, ces bolides participent à une épreuve de régularité.
– Le GTRS, composé cette fois par les voitures les plus récentes. Une catégorie sur laquelle je vais pas m’attarder puisque ça n’est pas la vocation du site News d’Anciennes. Une catégorie qui a malgré tout sa place lors de cet événement.

Retour maintenant dans la Pit-Lane pour voir se préparer les monstres de la catégorie du Youngtimer Trophy 2. Beaucoup de changement pour ce Nürburgring Classic 2019 puisque le Youngtimer Trophy a été scindé en deux catégories et deux courses distinctes ( Youngtimer Trophy 1 & Youngtimer Trophy 2). La course d’endurance de 3h sur le très grand circuit (F1 + Nordschleife) a laissé place à des courses sprints de 30 minutes sur le « petit circuit » F1. Quel dommage ! Plus de boucle Nord, plus de ravitaillement et donc beaucoup moins de spectacle.

Ça reste malgré tout une catégorie impressionnante dans laquelle on retrouve pas loin d’une soixantaine de voitures, dont beaucoup de Porsche 911. Quelles soient Turbo, RSR, RS, Gr.5, ou Cup, elles sont toutes plus impressionnantes les unes que les autres, même si aux avant-postes, les BMW M1 et GT40 ont tendance à leur donner du fil à retorde.

Place aux maintenant au CanAm/100 Meilen Trophy. Une catégorie relevée dans laquelle on peut retrouver quelques voitures ayant participé au championnat Interserie de l’époque. Pour rappel, il s’agissait de la version européenne du championnat CanAm.

Ci dessous on retrouve le triple vainqueur des 24h du Mans Marco Werner. En effet au Nürburgring Classic 2019 il prenait le volant de la McLaren M8F chassis 72-02. Une voiture qui a participé plusieurs fois au championnat dans les années 70. En 1972, aux mains de Helmut Kelleners, elle a obtenu 5 podiums et a terminé 3e au général derrière deux Porsche 917/10 TC. Celles du finlandais Leo Kinnunen et de l’allemand Willi Kauhsen. Beaucoup moins de chance ce week-end, puisque suite à un problème moteur, elle ne bouclera aucun tour. A ses cotés, on retrouve une Lola T310 que j’aurai l’occasion de vous présenter un peu plus tard dans cet article. Quant à la 935 du Kremer Racing, on ne la présente plus.

Après les monstrueux V8, place aux petites voitures. Des sportives qui ne manquent pas de charme et qu’on retrouve dans la catégorie Kampf Der Zwerge. Catégorie qu’on peut traduire littéralement par « Le Combat des Nains ». Il s’agit d’une catégorie dont la cylindrée est limitée à 1300cm³. Un esprit karting qu’on retrouve en piste. Leurs petits moteurs sont quant à eux fortement sollicités dans les deux longues lignes droites que comporte le circuit.

Avant de retrouver mon hôtel, un petit passage par les anciens stands s’impose. L’occasion de retrouver, à mi chemin, au niveau de la station essence, une belle Mustang.

Nürburgring Classic 2019 05064- Nürburgring Classic 2019

Me voilà dans les anciens stands où je retrouve côte à côte deux sublimes Alfa Roméo 1900 Barchetta. Quelle ligne et quel coup de crayon ! Comme la très belle Alfa Roméo 6C Spider qui se trouve un peu plus loin. Une véritable claque pour finir cette journée. Même si j’ai déjà eu l’occasion de les croiser par le passé.

Jour 2 : Pit Lane, Paddock et Grille de Départ

En cette seconde et dernière journée du Nürburgring Classic 2019 pour moi, je décide de profiter du calme du début de matinée pour retourner dans les anciens stands. Un choix qui s’avère payant puisque l’Alfa 6C est cette fois bien seule. Tout comme l’Alfa Roméo RLS chassis 7087 qui se trouve un peu plus loin. Construite en 1923, il s’agirait de l’exemplaire le plus ancien de ce modèle. Importé en Argentine par le pilote Juan Malcom, il est y resté 70 ans. Il a finalement fini par retrouver l’Europe au milieu des années 90.

Concernant la monoplace bleue sur la photo du bas, il s’agit d’un modèle unique. La Simca Speciale La Pintade, une voiture construite par Théo Martin à Anger en 1947. Équipée d’un moteur de Simca 8 préparé par DEHO, elle a entre autres été engagée au GP de Caen 1952. 

Venir rouler au Nurburgring c’est génial, en Bugatti 35 c’est le rêve, mais lorsqu’en plus on arrive en transporter Chevrolet d’époque, c’est juste la grande classe. Je vous laisse apprécier l’aménagement intérieur tout en bois. Un véritable travail d’artiste.

Quelques jours seulement après le décès de Niki Lauda (Voir : [Carnet Noir] Hommage à Niki Lauda), les hommages étaient omniprésents au Nürburgring Classic 2019. L’organisation de cette 3ème édition optant pour cette couronne de fleurs. Un beau geste lorsqu’on se souvient de son grave accident sur ce circuit en 1976.

Petit passage par les paddock où les mécaniciens s’affèrent sur les voitures afin de résoudre les petits soucis. L’occasion de croiser une des mes voitures préférées, la Type E Lowdrag. Celle ci était d’ailleurs à vendre.

En pré-grille, les voitures du Youngtimer Trophy 2 s’apprêtent à prendre la piste. L’occasion de retrouver des très jolies M3 E30. Des voitures dont le public allemand raffole. Un public de connaisseurs qui, à travers ces courses, revit l’âge d’or du DTM. Une époque où on parlait d’ailleurs de Deutsche Tourenwagen Meisterschaft. Un championnat ultra populaire outre Rhin.

Pas de piste pour moi aujourd’hui ! Je vais me concentrer sur ce que je préfère faire. C’est à dire prendre des photos statiques dans les stands, la pitlane et la grille de départ. D’ailleurs, à une petite heure du départ de la série CanAm/100 Meilen Trophy, ils sont pas moins de 7 mécaniciens à s’afférer sur cette Lola. Chacun ayant une tache bien précise à effectuer. Aussi incroyable que ça puisse paraître, la voiture était bien au départ de la course.

On enchaîne avec la Lola T310 que j’avais promis de vous présenter. Chassis T310-HU1 cette voiture a été pilotée par David Hobbs durant la saison 1972. Son meilleur résultat étant une quatrième place à Watkins Glen. Aujourd’hui au Nurburgring, c’est Georg Hallau qui était à son volant. Malheureusement il a du abandonner à 3 tours de la fin. Pour rappel cette voiture est équipée d’un V8 de 740cv pour un poids à vide de 705kg.

Concernant la sublime McLaren orange qui se trouve en bas, il s’agit d’une M8C de 1970. La M8C était la version de production de la M8A, qui était elle la version usine. Chassis 04, elle fut pilotée durant les saisons 70 et 71 par le canadien John Cordts. Elle aussi ne finira pas la course du jour suite à des soucis de freins.

Concernant les moments à ne pas louper durant ce Nürburgring Classic 2019, il y a bien entendu le départ type Le Mans de la catégorie Vintage. Un moment relativement impressionnant puisqu’il y a pas moins de 50 voitures alignés. L’ambiance est excellente, et le charme et la classe des « grid girls » ne laisse personne indifférent. La fin de journée approche et après un dernier passage par les paddocks, je me rends sur le stand du SLR Club. Les membres avaient joué le jeu, puisqu’il y avait pas moins d’une quinzaine de Mercedes SLR dont une rare Stirling Moss. Une voiture produite à 75 exemplaires, qui rend hommage au célèbre pilote britannique qui remporta, en 1955, la victoire sur les Mille Miglia, au volant d’une mythique 300 SLR.

Avant d’en finir avec le Nürburgring Classic 2019, quelques transporteurs d’époque. Des véhicules qui sont également mis à l’honneur ce week-end. Le Fiat Series 306/2 de 1956 qui permettait à Carroll Shelby de transporter ses Cobra il y a 50 ans est tout simplement magnifique. Voilà qui clôture deux journées intenses.

En conclusion

Concernant les mauvais points, on gardera à l’esprit l’absence cette année des Formules Vee, et le fait que la fameuse course d’endurance sur la Nordschleife ait disparu. (Elle a finalement eu lieu durant le week end des 24h du Nurburgring).

Sinon, comme les années précédentes, ne maîtrisant pas la langue de Goethe, je me suis senti bien seul durant cet événement. Que ce soit à l’AvD Oldtimer, Spa Classic ou les Spa Six Hours, je croise des connaissances systématiquement. Ici les Français et les Belges sont aux abonnés absents. Quelle erreur ! Cet événement est vraiment sous estimé, et mérite qu’on s’y intéresse. D’ailleurs, j’y ai croisé un certain Patrick Peter. Si lui s’y intéresse … je vous laisse méditer là dessus !

Cédric

http://www.retro-viseur.com/

Passionné par la course automobile et par son histoire depuis son plus jeune âge, c'est au début de l'année 2016 qu'il a rejoint l'équipe News d'Anciennes. Amoureux des voitures italiennes et plus particulièrement des Ferrari, c'est pourtant au volant d'une Porsche 944S2 Cabriolet qu'il parcourt les routes du Grand Est le week end.

Commentaires

  1. [email protected]

    Bravo et Merci Cédric, pour ce très beau reportage, qui effectivement par sa primeur et grandeur déjà bien installées,
    mériterait, c’est vrai, qu’aux avenirs proches, il se développe encore plus en richesse, et entre de bonnes mains expertes, et organisatrices.
    Mais il me semble bien parti pour, d’après l’indication dernière citée…
    Alors, longue vie au Nürbug.Classic

    Répondre · · 27 juin 2019 à 18 h 29 min

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