Match Peugeot 205 T16 Renault 5 turbo : Duel au sommet !

Publié le par Mark

Match Peugeot 205 T16 Renault 5 turbo : Duel au sommet !

Nous sommes un soir d’Avril, l’air du sud est doux, et j’ai deux légendes pour jouer jusqu’au coucher de soleil. Forcément, ça me donne une idée ! Et pourquoi est-ce que je ne tenterais pas un match entre ces deux icones françaises des années 80 ? Ouais, je sais c’est un peu anachronique comme affaire. L’une officiait en Groupe 4 tandis que l’autre domina le groupe B quelques années plus tard. Mais vous savez quoi ? Cela n’a pas d’importance alors en route pour ce petit duel en trois sets (c’est de saison) !

Échauffement

D’un point de vue purement historique, la Peugeot 205 T16 et la Renault 5 Turbo n’ont jamais été concurrentes. Cela dit, en plus de la légende, elles partagent de nombreux points communs. Ces deux autos doivent leur naissance aux règlements de rallye de leur époque. Elles sont toutes deux des ORNI basés sur la citadine phare de leur constructeur respectif et l’une a succédé à l’autre en tête des ventes en France. Chacune dispose d’un quatre cylindre turbocompressé positionné à la place de la banquette arrière, et elles ont fait fantasmer de nombreux jeunes des années 80 en plus d’avoir un sacré palmarès.

Avouez que, malgré quelques années d’écart, ça fait quand même pas mal de points communs ! Et encore, j’ai oublié là dedans le fait qu’elles sont toutes les deux devenues des mythes automobiles !

Pour ce match je vais la jouer simple, trois sets pour une seule gagnante. Ici pas de match nul possible et c’est d’ailleurs pour cela que je n’évoquerais pas un quelconque duel d’image. Les deux concurrentes du jour vont d’abord s’affronter sur leur charisme avant de se battre sur la beauté intérieur avant d’en finir sur un affrontement routier ! Pour l’arbitrage, vous l’aurez deviné, nous avons besoin d’une personne neutre. Dans le cas présent ce sera à moi d’en assumer la mission. N’étant ni pro Renault ni Peugeot, je pars sans a priori.

Si vous êtes prêts, alors c’est parti.

1er set, Charisme : Rambo vs Terminator

Pour ce premier set, il va être question du charisme des deux concurrentes. Sur photo ce n’est déjà pas simple de les départager alors en vrai, je vous laisse imaginer.

La Renault 5 turbo, pour moi c’est un peu Rambo. Petite, trapue, hyper musculeuse, je vois direct qu’elle n’est pas là pour amuser la galerie. Les ailes sont à l’image des biceps bien saillants du vétéran. La face avant largement échancrée correspond à son expression faciale, « attention je suis méchante si on m’énerve ». Sans parler de son profil ramassé sur l’avant avec le set de jantes dépareillées et l’énorme inscription Turbo sur le côté. Bref c’est une bête agressive à souhait, superbement posée sur la route, mais l’ensemble reste étonnamment équilibré et pas si « what the fuck » que ça.

En comparaison la Peugeot 205 T16, c’est Terminator. Moins nerveuse, moins saillante, la Sochalienne rajoute cependant une bonne dose de volume et de bestialité. Alors certes la T16 n’est pas plus large que la Renault, mais son dessin la rend visuellement plus massive. Les ailes sont moins galbées mais ultra fat. La face avant avec sa grosse bouche et son capot ajouré donne un côté plus méchant sans parler du profil bien plus charnu que celui de la Renault. Chez Peugeot on était pas là pour gagner, mais pour écraser la concurrence et clairement ça se voit !

Pour moi, la Renault 5 Turbo est plus harmonieuse, plus nerveuse et équilibrée que la Peugeot. Cela dit, la star du groupe B remporte de peu ce set, pour son coté plus massif, bestial et exotique.

7-5 dans ce premier set.

2e set, Beauté intérieure : Opposition de style

Le charisme c’est une chose, mais une fois derrière le volant ce n’est pas ce qu’on voit le plus. Pour ce deuxième set je vais évidement opposer l’habitacle de nos deux poids lourds du jour.

L’habitacle de la Peugeot 205 T16 se veut fonctionnel et sans chichis. C’est noir, pas particulièrement beau ou bien exécuté. En revanche l’ergonomie ne souffre pas de réels reproches. La casquette centrale aussi laide que massive expose au conducteur toutes les informations dont il a besoin. La position de conduite et des commandes est bonne, sans parler du pédalier qui ne demande qu’à pratiquer le talon pointe. Bref dans la Peugeot on est bien mais je n’ai pas l’impression d’être dans une auto exceptionnelle.

La Renault 5 Turbo c’est un peu l’inverse. Visuellement l’habitacle détonne, que ce soit au niveau des couleurs que du design global. L’exécution n’est pas parfaite mais l’ensemble est coloré et vraiment travaillé en terme d’esthétique. Il faut dire qu’on s’est adjoint les services de Bertone, juste pour gagner en caractère. Que ce soient les sièges, le volant, le tableau de bord, la Renault m’émerveille par son audace. Le mieux dans tout ça, c’est qu’une fois au volant bah je suis pas mal installé. Hormis quelques détails, l’ergonomie est correcte et les informations complètes et lisibles.

Vous l’aurez deviné, ce deuxième set était joué d’avance. D’un côté la 205 T16 offre un habitacle bien foutu mais un peu ennuyant, de l’autre la petite Renault affiche un intérieur à peine moins bien foutu mais tellement plus extravagant. La victoire revient sans conteste à la Régie !

6-1 en 18 minutes.

3e set, Sur la route : Choix personnels

À l’instar des deux franchises phares R5 Turbo et 205 T16 versent toutes deux dans l’action pur jus mais avec deux approches totalement opposées. L’une montre plus d’émotion que l’autre. Cela dit, elles partagent en commun une mécanique turbo franchement old-school avec tout ce que cela implique. Au volant de nos deux stars je peux ainsi jouir de l’exaltation d’un coup de pied au cul comme on en fait plus, mais aussi d’un turbo lag qui ne me rend pas nostalgique lorsqu’il faut arpenter des villes ou des routes hyper tortueuses.

C’est simple, si je ne cherche pas les tours au feu rouge, ou que j’oublie de rétrograder sévèrement à l’approche d’une épingle bah ça marche probablement moins bien qu’une Polo SDI rincée par l’usage intensif de toute une génération de jeunes conducteurs. Bref, l’agrément et la souplesse c’est pas le fort de nos deux belles, et pour les exploiter, bah ça se passe après 4000 tours minutes. Forcément cela implique d’aller chercher un certain rythme car aucune des deux boites ne tire franchement court. Et là, c’est à la carte.

D’un côté notre Rambo du jour semble plus enclin aux émotions. La R5 Turbo offre une conduite passionnante, bouillante mais davantage punitive. Dans le camps de Boulogne-Billancourt, le tempérament est à la légèreté d’une propulsion à moteur arrière. Le feeling est pur, vif, mais nécessite de bosser les transferts de masses ainsi que le dosage lors des phases de freinage et d’accélération.

Par contre, la Renault 5 turbo distille le plaisir d’un fruit exotique que l’on trouve trop peu dans nos contrées autophobes. En revanche il vous faudra composer avec une boite vraiment pas terrible et des réactions parfois brutales. Bref, la 5 ne se dévoile pas si facilement et nécessite sang-froid et réflexion au cerceau.

En face, la 205 T16, c’est le T1, un rouleau compresseur. À bord, le frisson laisse place à l’efficacité pure et dure. La Peugeot est plus facile, plus aseptisée, sans aucun doute meilleure partout, mais aussi plus lourde à mener. N’importe qui, après quelques kilomètres peut rouler la Sochalienne à bon rythme.

La Peugeot ne fait pas transpirer, elle est précise, elle passe fort, et elle pardonne beaucoup. Un vrai bonheur ! Cela dit avec quatre roues motrices et près de 150 kilos de plus, la lionne offre moins de pureté que la Renault. Mais surtout, je ressens moins d’émotions derrière le volant de la Peugeot. Tant est si bien que je trouve sa conduite parfois fade à l’instar d’une allemande lambda. Heureusement l’inscription « Turbo 16 » sur le volant réveille la passion à chaque coup d’œil.

Difficile de départager ces deux monstres sacrés sur la route. Car cela revient à répondre à la question suivante: « Qu’est-ce que l’on recherche lorsque l’on conduit ? » Comme pour les films, la question est personnelle et la réponse l’est tout autant.

Certains préfèreront le sentiment de sécurité et d’efficacité pure tandis que d’autres, plus bohèmes s’attacheront davantage au spectacle et au frisson. Plus le temps passe, plus j’appartiens à la seconde catégorie, alors en toute logique la balle de match revient à la Renault 5 Turbo.

7-6 au tie-break.

Conclusion :

Jeu, set et match. Victoire pour la Renault 5 Turbo mais surtout un grand moment de passion automobile dans les deux camps.

Si j’avais dû rentrer chez moi avec les clés d’une de nos deux rivales, cela aurait été la Renault 5 Turbo. Plus brute, plus intense, la petite rouge m’a totalement charmé sur ces routes du sud de la France. Cela dit… attention ! Mon verdict peut sembler sévère, mais j’ai aussi pris beaucoup de plaisir au volant de la monstrueuse 205 T16. Mais à un moment, il faut tout de même choisir !

En revanche ce que j’ai apprécié par dessus tout, c’est ce moment passionnant à pouvoir emmener ces deux légendes de l’automobile Française. Un instant sacré que bien peu de conducteur auront la chance de vivre et que je n’aurais jamais pu espérer toucher il y a douze ans lorsque j’étais assis sur les bancs de l’auto école.

Merci encore à Cédric Vaslin de Collection Privée Automobile de nous avoir confié ces deux légendes et de nous avoir emmené sur des routes parfaites pour les laisser s’exprimer !

Vous voulez plus de détails et vous replonger dans les essais :

Mark

Passionné de photo et de sa BMW E30, Mark a rejoint News d'Anciennes courant 2016. Essais, road-trip, reportages, tout l'intéresse du moment qu'il peut sortir son appareil photo.

Commentaires

  1. Gougnard

    super reportage ces deux voitures ont marquees les annees 80 merci amities

    Répondre · · 30 mai 2022 à 19 h 16 min

Répondre à GougnardAnnuler la réponse.

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