Ce mois-ci on referme le livre qu’on a ouvert tout à la fin sur la page dédiée à Zagato. Après les deux premières partie de la belle histoire de ce carrossier légendaire, on attaque la dernière partie et le temps des séries.
Des mythes et des séries
Après s’être distingué en course avant-guerre, avoir proposé de la visibilité juste après le conflit et s’être remis sur le devant de la scène avec des petites et des grosses GT, Zagato passe encore un cap dans les années 50 et s’attaque à des marques encore plus sportives tout en introduisant sa « signature » avec le double bossage. Le carrossier a alors le vent en poupe et ne compte pas s’arrêter là.
En 1960, Ugo Zagato est distingué par le Compasso d’Oro pour le design de la Fiat Abarth 1000. En parallèle la carrosserie se dote de vrais moyens industriels avec une usine à Terrazzano ce qui lui permet de fabriquer des petites séries pour les constructeurs.
En 1961 l’entreprise est remarquée pour sa collaboration avec Aston Martin. Alors que les DB4 sont des Superleggera habillées par Touring, la GTZ apparaît avec sa carrosserie dessinée chez Zagato, une ligne somptueuse, toute en rondeurs et le double bossage. Autre constructeur anglais, Bristol continue de faire dessiner de beaux coupés en Italie.
La collaboration avec les italien est toujours aussi forte. O.S.C.A fait partie des clients, les Lancia Appia sont toujours là et sont rejointes par une nouvelle Flaminia la Super Sport (en plus de la Sport) et de la très originale Flavia Sport.
Côté Alfa Romeo c’est Zagato qui est choisi pour habiller, le plus légèrement possible, son nouveau bras armé, la mythique TZ (pour Tubolare Zagato) puis l’encore plus extraordinaire TZ2.
Les petites Fiat sont toujours au programme et en 1965 le carrossier réalise sa première Lamborghini.
La même année apparaît la Fulvia Zagato. C’est une petite révolution puisque les rondeurs laissent place à des panneaux plus plats et des lignes plus tendues. La même dynamique se remarque sur la Rover 2000 TCZ dont les lignes préfigurent en fait celles de l’Alfa Giulia Junior Z qui sort en 1968.
La Junior et la Fulvia sont d’ailleurs annonciatrices du virage pris dans les années 70. Les arrêtes sont plus marquées, les lignes plus tendues, plus géométriques.
Malgré le fait que l’activité soit scindée en deux parties avec le style d’un côté et l’industrie de l’autre, cette dimension industrielle va peu à peu s’estomper. Les constructeurs rationnalisent. Dans le même temps, l’activité passe des petites séries aux concept-cars de plus en plus nombreux. Pour autant on note des exceptions comme la Lancia Beta Spider… pourtant dessinée chez Pininfarina !
Les Alfa Romeo SZ et RZ sont les dernières construites en moyenne série. La Lancia Hyena restera confidentielle. Les demandes sont plus originales et se concentrent sur des toutes petites séries, des one-off et des showcars. Pour autant, Zagato existe toujours. Dans les années 2010 on a vu des robes frappées du Z sur des bases Aston Martin ou encore… Dodge Viper (la TZ3). L’entreprise utilise également son savoir-faire en dehors de l’automobile comme pour un train de banlieue automatisé à Abu Dhabi. Une diversification qui a permis à Zagato de souffler ses 100 bougies il y a trois ans !
Quelques réalisations signées Zagato
On reprend donc au début des années 60 avec la magnifique Aston Martin DB4 GTZ qui n’est pas que belle : elle s’illustre aussi en course.
En 1962, Zagato propose son interprétation de la grande Alfa, la 2600 et son 6 cylindre. Elle sera également appelée Sprint Zagato, dans la plus pure tradition milanaise.
La même année est proposée une Lancia… très spéciale. La Flavia Sport a en effet un physique très particulier et plutôt futuriste. Sa vitre de custode qui remonte est un référence directe aux Panoramica tandis que la lunette concave est juste originale !
Nouvelle pièce mythique en 1963, c’est l’apparition de la Giulia TZ. On vous en propose un essai, à lire par ici.
En 1964 la Flaminia Sport laisse sa place à la Super Sport, encore plus belle !
En 1965 apparaît donc la ligne bien plus moderne et moins ronde de la mythique Fulvia Sport. Les premières versions se distingueront avec leurs ouvrants alu.
Pour autant les lignes rondes et le double bossage ne sont pas enterrés. En témoigne cette O.S.C.A 1600 GTZ de la même année.
En 1968 on retrouve la petite Giulia qui sera badgée du Z, la Junior. On en a essayé une, c’est à lire ici.
En 1976 on retrouve donc une auto originale. Produite par Zagato, la Lancia Beta Spider l’est pourtant avec un dessin de Pininfarina !
En 1989 apparaissent les Alfa Romeo SZ et RZ. Pas de chiffre pour cette ultime collaboration de grande série entre les deux marques.
En 1992 c’est la dernière collaboration entre Lancia et le Z. Le résultat c’est la Hyena sur base de Delta Integrale.
Illustrations supplémentaires : Zagato
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