Enquête FIVA/FFVE : 20 chiffres à retenir

Publié le par Benjamin

Enquête FIVA/FFVE : 20 chiffres à retenir

C’est une habitude prise par la FIVA (Fédération Internationale des Véhicules Anciens) et la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Epoque). Déjà en 2007, 2014 et 2017, les deux fédérations avaient lancé des enquêtes socio-économiques. Le but est simple : avoir des données chiffrées qui serviront ensuite à travailler auprès des pouvoirs publics afin de permettre aux véhicules anciens de rouler sur nos routes. La dernière enquête a été menée entre Août et Novembre 2020. Les résultats sont tombés et on en a ressorti 15 chiffres qu’on juge particulièrement importants.

Qui sont les propriétaires de véhicules anciens ?

C’est la première phase intéressante concernant cette étude. Elle permet de dresser un portrait robot du propriétaire de véhicule ancien. L’âge moyen des propriétaires est de 58 ans, un chiffre pas étonnant quand on regarde le public des différentes manifestations d’anciennes. Par contre, la (courte) majorité des propriétaires est active. Cela permet de casser l’image d’un loisir de retraités.

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Ces propriétaires sont d’ailleurs en majorité des adhérents de clubs de véhicules anciens. Néanmoins le chiffre de 59% peut paraître un peu faible. Manque d’intérêt des clubs ? On en parle plus bas.
On note également que les propriétaires de véhicules anciens ne sont « que » 65% à participer à des manifestations spécialisés. Il existe encore une bonne part de collectionneurs qui roule en ancienne sans trop se montrer !

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À propos des collectionneurs d’anciennes, on note aussi une belle proportion de propriétaires de Youngtimers. Pour le coup la FFVE et la FIVA ont cadré ce terme à des autos et motos de moins de 30 ans. On apprend également que ces véhicules roulent plus que les anciennes qui sont à leurs côtés dans les garages.

Les véhicules de collection

L’enquête socio-économique permet aussi de dresser un profil type des véhicules anciens. Pour le coup on a eu du mal à faire notre choix dans ces chiffres, tous intéressants.

Déjà on se rend compte que les motos sont peu représentées au final avec seulement 16% des véhicules anciens possédés par les personnes qui ont répondu.

D’autre part, on se rend bien compte d’un certain chauvinisme des propriétaires de voitures anciennes puisque Citroën, Renault et Peugeot réunissent 38% du parc automobile. C’est moins vrai au niveau des motos puisque ce sont les Honda et les BMW les plus représentées.

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Ensuite on regarde l’âge de ces véhicules anciens. L’année moyenne de fabrication est 1968. Cela permet aussi de se dire que finalement, ce sont bien les plus récentes qui roulent, la même moyenne sur un gros rassemblement régional ou national donnerait certainement une date plus proche de nous. Les problématiques d’usage des avant-guerre, notamment, sont bien réelles.

L’enquête s’est aussi intéressée à l’état de ces véhicules anciens. 84% sont dans un état d’origine. Attention, cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas été restaurés, simplement qu’ils n’ont pas été modifiés. Dans le même temps, d’après l’enquête, 12% des véhicules sont à restaurer.

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Dernier point intéressant pour les véhicules, leur usage. Des chiffres particulièrement importants quand on parle de dérogations éventuelles par rapport aux ZFE. Selon les propriétaires, leurs véhicules anciens sortent en moyenne 14 fois par an et parcourent des distances relativement faibles. Ce sont cependant des moyennes, certains ne sortant leur auto qu’une à deux fois, d’autres le faisant plusieurs fois par semaine.

On remarquera également que les motos sont moins souvent sur les routes.

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Les problématiques des clubs

Du côté des clubs, qui sont les adhérents majoritaires de la FFVE (981 adhérents à l’heure actuelle), on a retenu quatre chiffres qui illustrent leurs problématiques.

Tout d’abord ces deux là :

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Les clubs sont soucieux de l’utilisation de leurs véhicules anciens… et savent que l’opinion publique sera déterminante pour leur permettre de continuer à rouler. Il faut dire que parmi les clubs adhérents à la FFVE, la majorité est constituée de clubs multimarques, souvent rattachés à des départements, des régions ou des villes sur lesquelles planent la menace des ZFE.

Ensuite, une autre problématique des clubs, c’est leur capacité à séduire les nouvelles générations.

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Une grosse partie des clubs s’attend à ce que l’âge moyen de ses membres augmente. Ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle puisque cela prouve une certaine fidélité. Néanmoins cela n’aide pas à créer du dynamisme et trouver des bénévoles et responsables pour l’organisation d’événements. Du coup, 27% des clubs, et la proportion est encore plus importante dans ceux comptant plus de 500 membres, organise des activités spéciales pour des jeunes (au sens large).

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La parade ? Les modes de communication numérique évidemment. Néanmoins seuls 48% des clubs sont actifs sur Facebook (moins que leurs adhérents donc) et une grosse majorité d’entre eux a désigné un Community Manager afin de gérer leurs contenus. On ajoute que 69% ont un site internet (à vous de juger ce chiffre, pour nous, c’est faible) et 60% des clubs envoient des newsletter au moins tous les mois.

Si votre club n’est pas concerné, n’oubliez pas une chose : si vous avez la capacité de le faire bouger à ce niveau, faites le. La plupart du temps c’est le manque de connaissances dans ces moyens de communication moderne qui pose problème !

Et celles des pros

Normalement vous êtes au courant mais on va le rappeler : la FFVE rassemble aussi les pros. Et ils sont d’ailleurs de plus en plus nombreux, leur nombre devrait dépasser les 600 d’ici quelques mois !

Ce qui est intéressant c’est que les problématiques des clubs… se retrouvent chez les pros !

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Ainsi, du côté des professionnels du véhicule ancien, on compte 65% d’inquiets concernant l’avenir des réglementations. Là, la problématique est cependant différente de celle des clubs. L’interdiction totale de circulation entraînerait évidemment ces pros vers la fermeture. Mais l’autre souci, c’est l’accès à leur atelier.

Comme pour les clubs, beaucoup sont situés en zone urbaine ou péri-urbaine. Des zones où les ZFE vont restreindre la circulation des véhicules anciens… et donc limiter l’accès des collectionneurs aux ateliers et commerces des pros. Les dérogations solutionneront une partie du problème mais les réfractaires au Certificat d’Immatriculation de Collection sont nombreux.

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L’autre problématique est donc celle du recrutement. Là aussi on pourrait parler de la moyenne d’âge qui avance et des employés qualifiés qu’il va falloir remplacer. La problématique du recrutement concerne pas moins de 39% des entreprises du secteur ! La volonté ne fait pas tout, le savoir-faire est une vraie problématique et l’apprentissage pourrait se généraliser.

Néanmoins on note que l’ouverture formations spécialisés, en plus des centres déjà existants que sont Formult’ing et le CNVA, devrait permettre de soulager certains pros au niveau de ce souci de recrutement.

Conclusion :

Malgré les problématiques soulevées, on se rend bien compte avec cette enquête que le monde du véhicule ancien se porte bien, est dynamique et prêt à se battre pour faire perdurer la passion.

Si vous voulez en savoir plus, l’enquête est consultable par ici.

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Ilya

    Une enquête très intéressante. Mais les « pouvoirs publics » prennent-ils vraiment en compte ces enquêtes ?
    Depuis le début ils associent véhicules anciens/de collection à véhicules polluant. Ils ne comprennent ou ne veulent pas comprendre que « ancien » n’est pas synonyme de « polluant ».

    Répondre · · 10 août 2021 à 21 h 26 min

    1. Benjamin

      Les pouvoirs publics ne le lisent pas. Par contre il faut que la FFVE, par exemple, leur fasse lire…

      Répondre · · 10 août 2021 à 21 h 39 min

  2. Pierre

    Je crois que la même enquête a été conduite en même temps dans quelques autres pays européens, ce serait intéressant d’avoir la comparaison. J’ai posé la question à la FFVE mais n’ai pas eu de réponse.

    Répondre · · 13 août 2021 à 16 h 13 min

  3. Benoît

    Bonjour Benjamin,
    J’ai pu lire à plusieurs endroits effectivement que les professionnels du secteur avaient à la fois des besoins et du mal à recruter. Sauf que je vois très rarement des offres d’une part, et que d’autre part même en sortant du CNVA un certain nombre de mes camarades n’ont toujours pas été embauchés, car bien souvent sans expérience. Un peu la quadrature du cercle, non?

    Répondre · · 12 octobre 2021 à 11 h 16 min

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