CNVA (Conservatoire National des Véhicules Anciens), retourner à l’école pour restaurer des anciennes

Publié le par Benjamin

CNVA (Conservatoire National des Véhicules Anciens), retourner à l’école pour restaurer des anciennes

Ce n’est pas parce qu’on est mécanicien automobile, amoureux des véhicules anciens, qu’on est forcément armé pour devenir restaurateur ! C’est le constat de base qui a servi à la création du CNVA, le Conservatoire National des Véhicules Anciens basé à Antony. On les a visité pour comprendre les enjeux des formations qu’ils dispensent.

Le Conservatoire National des Véhicules Anciens en bref

Il y a une dizaine d’année le monde de l’automobile ancienne était déjà entré dans la belle dynamique qu’on lui connaît actuellement. À ce moment là, Luc Maurel le créateur du CNVA s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de formation pour devenir restaurateur de véhicule ancien. Seule l’expérience comptait et avec un nombre de pro en augmentation dans le secteur, la main d’œuvre qualifiée pouvait faire défaut.

C’est ainsi qu’a été créé ce centre de formation pas comme les autres. Car au Conservatoire National des Véhicules Anciens on forme bien des mécaniciens, mais surtout des restaurateurs qui maitrisent les techniques propres aux véhicules anciens.

Les formations du CNVA

Les formations, parlons-en, car c’est le cœur du problème. Les voitures anciennes demandent des savoir-faire qui ne sont plus toujours enseignés dans les écoles « classiques ». Il a donc fallu créer un contenu pédagogique spécifique autour de spécialistes. Chacun a un domaine de compétence dans l’équipe de 10 personnes qui forme les élèves du CNVA.

Soudure, formage, carrosserie, mécanique, électricité, sellerie, tous ces savoir-faire sont enseignés aux élèves dans des sessions plus ou moins longues en fonction des besoins de chacun.

Les formations longues

Le Conservatoire National des Véhicules Anciens propose une formation longue. Attention, on ne parle pas de quelques jours mais d’une formation qui court sur pas moins de 10 mois !

Au moment de notre visite, c’est la promotion Gabriel Voisin qui commence tout juste ses sessions de cours dans les locaux du CNVA à Antony. 2500 m² sont dédiés à la formation. Évidemment chaque promotion est éclatée pour que les groupes soient de petite taille. Un élément appréciable pour mieux apprendre et permettre un meilleur suivi de chacun.

Ces formations longues accueillent un public varié. De la jeune mécanicienne tout juste formée, qui souhaite se spécialiser dans les anciennes, au cadre, avec 30 ans de carrière souhaitant se reconvertir, les profils sont divers. Aucune autre formation, ni connaissance technique, n’est requise avant de se lancer !

Des cours pratiques… ET théoriques

On pourrait croire qu’on devient restaurateur de véhicule ancien uniquement par la pratique. Mais c’est faux. Ainsi au CNVA la théorie est également importante. Avant de passer sur les travaux pratiques d’électricité, les bases sont rappelées. De même les cours en histoire de l’automobile sont bien utiles pour réussir à contextualiser l’intervention mécanique demandée.

Les cours sont nombreux et on part vraiment des bases. Ainsi, on ne va pas tout de suite démonter un flat 6 Porsche. Les premiers cours de montage et démontage de moteur se font sur des mécaniques de Solex… et heureusement car tous ne démarrent pas du premier coup, ni en un seul morceau ! On ne s’arrête d’ailleurs pas au moteur. Crémaillère, carburateur ou alternateur sont également disséqués par les élèves. Plus sympa que les grenouilles en SVT non ?

Le CNVA forme également les élèves à l’usinage, pas pour usiner une vilebrequin sur un centre d’usinage 5 axes, mais apprendre à fabriquer une bague sur un tour est un bon début.

On termine le cours de mécanique par les bases de métrologie, primordiales dans toutes les opérations moteurs.

Une fois la mécanique moteur passée, on s’attaque à la mécanique d’atelier. Peugeot 205 et 305, Fiat 500 ou Simca 1000 sont à disposition des élèves. Les différents ponts accueillent des anciennes et des youngs pour des opérations dont la complexité ne cesse d’évoluer au fil des mois. Au moment de notre venue, on en est encore aux bases : la vidange. Il faut bien commencer quelque part !

On passe ensuite à l’atelier de carrosserie. Les élèves du Conservatoire National des Véhicules Anciens apprennent à faire des soudures basiques mais aussi à débosseler des ailes, des portières, toujours sous l’œil avisé et critique de leur formateur.

L’atelier Sellerie est en demi-sommeil ce jour-là, les machines à coudre attendent les étudiants qui viendront apprendre, ou approfondir des bases dont ils ne se serviront peut-être pas. Mais, au moins, auront-ils la notion du travail réalisé par leur confrère et comprendront mieux les enjeux de cette étape de la restauration d’une auto ancienne.

On redescend découvrir l’atelier de formage. Le métal est travaillé, les marteau frappent la tôle. On en est encore au début mais il faudra que chacun soit prêt à recréer des formes de carrosserie simples avant de se perfectionner en entreprise.

Une immersion professionnelle

Les professionnels du milieu du véhicule anciens sont des partenaires indispensables pour le CNVA. Petit à petit il s’est créé un réseau, permettant aux élèves de mettre en pratique ce qu’ils ont appris à Antony.

Un point important, qui permettra à certain de trouver une « place » pour la suite de leur carrière.

Un accompagnement pour les entrepreneurs

Il y a un point enfin qu’il faut aborder quand on parle des formations longues et des cours théoriques. Dans chaque promotion, de nombreux élèves veulent orienter leur carrière vers la reprise d’une entreprise. En même temps, ce sont 2400 entreprises du secteur qui pourraient changer de main d’ici 2025 !

Du coup, des cours de gestion et de bases juridiques sont également au programme pour éviter que certains ne se cassent les dents sur leur métier de rêve.

Les formations du week-end

En plus des formations longues, le CNVA propose aussi des formations beaucoup plus courtes, d’une ou deux deux journées, le week-end. Celles-ci sont ouvertes à tous, du collectionneur qui voudrait apprendre à se débrouiller seul, sur tel ou tel point faible de son auto, au pro qui souhaite se perfectionner sur une facette du métier.

Le programme est varié et forcément très ciblé. Pour ceux que ça intéresse, voici le programme :

Carrosserie – RedressageSamedi 4 au Dimanche 5 Septembre et Samedi 20 au Dimanche 21 Novembre
Carrosserie – PréparationSamedi 16 au Dimanche 17 Octobre et Samedi 18 au Dimanche 19 Décembre
AtelierSamedi 4 au Dimanche 5 Septembre et Samedi 27 au Dimanche 28 Novembre
ElectricitéSamedi 11 au Dimanche 12 Septembre et Samedi 20 au Dimanche 21 Novembre
Mise au pointSamedi 11 au Dimanche 12 Septembre
SoudureSamedi 18 Septembre et Samedi 11 Décembre
AllumageVendredi 24 Septembre
CarburationSamedi 25 au Dimanche 26 Septembre
Moteur Niv. 1 – Les BasesSamedi 25 Septembre et Samedi 20 Novembre
Moteur Niv. 2 – DémontageSamedi 11 au Dimanche 12 Décembre
Bien acheter son ancienneSamedi 23 Octobre
Trains RoulantsSamedi 16 au Dimanche 17 Octobre
FreinageSamedi 6 au Dimanche 7 Novembre
MaintenanceSamedi 27 au Dimanche 28 Novembre
Boite de VitesseSamedi 20 au Dimanche 21 Novembre
Sellerie (3 jours)Vendredi 9 au Dimanche 11 Juillet et Vendredi 24 au Dimanche 26 Septembre
EsthétiqueSamedi 30 Octobre

Plus d’infos ?

Si vous voulez plus d’infos et que vous êtes libres Samedi matin, le 3 Juillet de 9h à 13h, profitez-en, c’est la porte ouverte du CNVA au 3 av. Maurice Ravel – 92160 Anthony.

Sinon, vous retrouverez toutes les infos sur leur site www.le-conservatoire.com et pouvez les joindre au téléphone au 07.86.29.56.12

Benjamin

http://newsdanciennes.com

Passionné d'automobile ancienne, il a créé News d'Anciennes en 2013 à force de se balader sur les salons sans savoir quoi faire de ses photos. Conducteur occasionnel de Simca 1100 il adore conduire les voitures des autres, dès qu'elles sont un peu plus rapides !

Commentaires

  1. Jean-Christophe

    Une belle initiative et je sais que ça demande beaucoup d’énergie pour mettre tout ça en place.10 ans d’existence, c’est une belle durée à souligner. Bien sûr, tous mes bons vœux de continuation pour les années à venir 🙂

    Tous les jours on apprend des choses nouvelles dans la restauration automobile, je le vis depuis plus de 15 ans…

    Répondre · · 1 juillet 2021 à 20 h 08 min

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